CHAPITRE Ø : Ostéome
ostéoïde
1 . Introduction :
Cette lésion fut décrite par Bergstrand en
1930 puis par MILCH en 1934. En 1935, Jaffe étudia cette tumeur
ostéoblastique qui n'avait aucune origine infectieuse. Il l'a nomma
ostéome ostéoïde.
C'est une tumeur bénigne, de forme arrondie, de
petite taille, constituant le nidus entouré d'une zone de
sclérose. Jaffe et Lichtenstein publièrent un article concernant
30 cas en 1940. Cette tumeur assez fréquente, a tout de même
suscitée un intérêt constant de la part des auteurs.
Quelques grandes séries sont parues, parmi lesquelles nous pouvons
citer celles de Campanacci (448 cas), Schajowicz (214 cas), Jackson (860 cas
colligés) et Resnick et Niwayama(661 cas) . [9]
L'exérèse complète du seul nidus est
la condition nécessaire et suffisante a la guérison. La
difficulté du geste opératoire vient de leur localisation parfois
profonde, endo-osseuse, voire périlleuse par ses rapports anatomiques et
constamment de leur petite taille.
L'actualité de leur prise en charge est
représentée par les progrès du diagnostic scintigraphique
et surtout tomodensitométrique et la mise au point de techniques mini
invasives de résection.
Pendant longtemps, cette tumeur fut traitée
uniquement de façon conventionnelle, c'est à -dire à ciel
ouvert avec exérèse totale de la lésion. La photo
coagulation interstitielle au laser a été introduite en 1983.
Cette technique a été utilisée jusque là dans les
tumeurs du foie, du pancréas, de la prostate, du cerveau, du sein et de
certaines adénopathies.
2 . Epidémiologie :
L'ostéome ostéoïde est relativement
fréquent : 2 à 3 % de l'ensemble des tumeurs osseuses et 10
à 20 % des tumeurs bénignes. Ceci le place au troisième
rang des tumeurs osseuses bénignes, avec le chondrome, mais
derrière le fibrome non ossifiant et l'exostose. [11]
Sur le terrain, nous avons été
confrontés avec le problème de rareté des cas
trouvés, en effet le nombre de patients qui ont été
hospitalisés pour ostéome ostéoïde au niveau du
service d'orthopédie, hôpital Ibn Rochd, CHU de Annaba sur une
période de 12 ans allant de janvier 1995 jusqu'a décembre 2006,
et sur lesquels nous avons donc travaillé, était relativement
réduit (14 cas) en comparant a d'autres types de tumeurs osseuses
bénignes tel que l'exostose ostéogénique et le
fibromechondo-myxoide , mais ceci reste conforme aux données de
littérature qui classent l'ostéome ostéoïde a la
troisième place parmi les tumeurs osseuses bénignes
C'est pour cela que notre choix était dés le
début de faire une étude sur une période relativement
longue (12 ans), pour avoir le plus de cas possible d'ostéome
ostéoïde.
Aussi, ce problème a changé totalement notre
conduite par rapport a ce qui est partie pratique de notre thèse. En
fait et comme il est classique dans nos thèses de fin d'études,
la partie pratique comporte presque toujours seulement une analyse
épidémiologique de la tumeur étudiée avec beaucoup
de tableaux comparatifs avec d'autres types tumoraux sur diverses variables
épidémiologiques. Mais devant la rareté des cas
trouvés, ont a été obligé de faire une étude
de cas pour contourner ce problème et pouvoir ainsi faire une
étude plus détaillée de chaque cas, assortie d'une petite
comparaison entre les cas trouvés même si leur nombre était
vraiment réduit.
Nous avons parlé ici vaguement des
difficultés rencontrées sur le terrain en rapport avec notre
thème de thèse, mais tout cela va être plus
détaillé par des données numériques dans de la
partie pratique.
La prédominance masculine (2 à 3 pour 1) est
soulignée dans toutes les séries, de même sa survenue dans
la seconde enfance à l'âge adulte : un patient sur deux porteur
d'un ostéome ostéoïde a moins de 20 ans. [11]
La tumeur se déclare principalement entre 5 et 25
ans mais quelques cas ont été rapportés jusqu'à la
septième décennie. [11]
Sa répartition sur le squelette fait
apparaître une très forte prédominance des os longs des
membres (75 %), loin devant les os de la main et du pied (15 %) et du rachis
(10 %). Ainsi, dans la série de l'institut
« Rizzoli » , près de 40 % des ostéomes
ostéoïdes siègent au fémur et 20 % au tibia.
Certaines localisations sont caractéristiques (col fémoral, col
du talus, arc postérieur vertébral lombaire et/ou cervical),
d'autres exceptionnelles (épiphyses, os membranaires). Sur les os longs,
l'ostéome ostéoïde est préférentiellement
corticodiaphysaire ou métaphysaire. En fait, toute localisation semble
possible, souvent décrite de manière anecdotique. [8]
Répartition de l'ostéome
ostéoïde sur le squelette Pr. Jl Lerat[8]
On constate qu'il existe une légère
discordance entre ce qu'on a obtenu et ce qui est mentionné dans la
littérature concernant le sexe ratio.
En fait, dans notre travail la fréquence de
l'ostéome ostéoïde chez les deux sexes était presque
a égalité (sexe ratio de 1,33 en faveur du sexe masculin), alors
qu'il est a nette prédominance masculine dans la
littérature.
Mais il est a rappeler toujours que le nombre réduit
de cas sur lesquels on a travaillé, ne permet en aucun cas de donner des
statistiques objectives concernant les différents paramètres
épidémiologiques en rapport avec l'ostéome
ostéoïde et tout ce qu'on a pu retenir comme conclusions en fin du
travail reste de simples constatations.
Mise a part cette différence constatée
concernant le sexe ratio, tout le reste des données obtenues correspond
parfaitement a ce qui est décrit dans les différents ouvrages,
notamment pour la tranche d'age concernée par l'ostéome
ostéoïde et sa nette prédominance sur les os longs des
membres et surtout l'affinité pour le membre inférieur notamment
le fémur et le tibia.
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