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Osteome osteoîde

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par Nadir YOUYOU
Faculté de médecine Annaba - Docteur en médecine 2007
  

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B . Localisations articulaires :

L'ostéome ostéoïde siège soit dans la métaphyse lorsque celle-ci est intra-articulaire comme le col fémoral, soit dans l'épiphyse entre cartilage de conjugaison et articulaire. Le tableau est celui d'une arthrite subaiguë septique ou non, une synovite, une arthrite rhumatoïde, mono arthrite non spécifique, troublant ainsi la démarche diagnostic. De plus, généralement il y a notion de prise d'antalgique, d'anti-inflammatoire, de ponction, d'infiltration...

La douleur est toujours présente, mais elle est souvent mal estimée à cause de son cortège qui l'accompagne: épanchement articulaire, attitude vicieuse, raideur, atrophie musculaire, allure pseudo-inflammatoire.

Chaque articulation en cause s'exprime selon sa personnalité.

-La hanche est atteinte dans 30% des cas; le col fémoral est souvent en cause, exceptionnellement la tête et le cotyle.

-Le coude est atteint dans 30% des cas; la localisation préférentielle est la palette humérale.

-La cheville est touchée dans 15% des cas et c'est surtout le col de l'astragale avec électivement des formes sous périostées qui est atteint.

-Le genou est touché dans 6% des cas, atteignant plus souvent le fémur que le tibia.

-Le poignet représente 5% des cas, se répartissant de la façon suivante: radius, cubitus et carpe. [1, 3,20]

C . Extrémités :

A la main, le carpe est rarement concerné. Aux doigts, l'allure est celle d'un panaris avec déformation en «tétine» sur P1, en «barillet» sur P2, en «baguette de tambour» sur P3. Il n'y a pas de signe d'infection. La douleur en sonnette à la pression évoque la tumeur glomique.

Au pied, la douleur fait croire à une entorse, une ostéochondrite, une ostéite.

D . Localisation proche du cartilage de croissance :

Qu'elle soit métaphysaire ou épiphysaire, elle peut perturber la croissance. C'est ainsi que peuvent se produire, particulièrement au membre inférieur:

-des modifications de longueur.

-des désaxations.

-des altérations épiphysaires. [1]

6 . Examens para cliniques :

La symptomatologie permet parfois à elle seule de poser le diagnostic. Les radiographies simples et surtout la scintigraphie font le reste. Tout au plus est-il nécessaire pour aborder la lésion de mieux préciser sa situation par tomographie ou scanner.

A . Radiographies conventionnelle :

Deux remarques préliminaires :

-La première est qu'il existe un retard de l'apparition de l'image radiologique, sur un cliché standard par rapport aux phénomènes douloureux.

-La deuxième concerne le développement de l'ostéome ostéoïde sur un squelette immature.

Sur une extrémité osseuse « tout se passe comme si » la tumeur accélérait la maturation osseuse. Sur un col fémoral, par exemple, l'augmentation en longueur et en épaisseur de celui ci est évidente par comparaison avec le coté sain.

Au début, c'est une clarté arrondie de quelques millimètres de diamètre qu'on voit. Quelques mois après, la partie centrale du nidus se densifie, formant une sorte d'image en grelot. Les manifestations de remaniement osseux périnidal se développent et son importance sera fonction de la localisation du nidus dans la pièce osseuse et de l'âge osseux. [1 , 7]

v En localisation superficielle : on aura au début qu'une simple encoche creusée dans la corticale sous-jacente.

v En situation intra corticale : sur un fût diaphysaire, la réaction ostéogénique périostée est abondante, formant un fuseau allongé selon le grand axe diaphysaire et entourant le fût diaphysaire sur le 2/3 de sa périphérie. L'os cortical lui même est spongiosé au contact du nidus.

v Lorsque le nidus est profondément enfoui dans l'os spongieux : la réaction osseuse hyperplasique est beaucoup plus discrète.

Ostéome ostéoïde du fémur [13]

-Rachis: L'arc postérieur est de loin le plus concerner. Elle représente 95% des cas dont 40% se situe sur la lame, 21% le pédicule, 20% l'articulation, 9% les apophyses transverses, 5% les apophyses épineuses. Le corps vertébral ne représente que 5%. Les clichés standards ne situent et ne reconnaissent l'ostéome ostéoïde qu'avec beaucoup de difficultés.

Le nidus est souvent caché, dissimulé et ce n'est qu'indirectement, grâce aux réactions qu'il provoque qui est trouvé.

-Articulaire: Le nidus, privé de sclérose est souvent discret et même invisible, noyé dans cet ensemble réactionnel. S'il est visible, il ressemble à un abcès de Brodie, une ostéochondrite, un chondrome, un chondroblastome, un granulome éosinophile, d'autant plus que le retentissement sur le squelette en regard de la lésion est importante avec remaniement, remodelage, déformation, ostéoporose, ostéomalacie...

-Sur les métacarpiens et les métatarsiens, la réaction hyperplasique peut-être considérable, évoquant un spina ventosa ou même un sarcome ostéogénique. Aux doigts, l'hypertrophie tissulaire peut atteindre les tissus mous.

Signalons l'existence de nidus doubles dans une même zone d'opacification, les doubles localisations aussi chez certains patients.

Dans le cas où l'image radiologique standard est douteuse, la scintigraphie d'une part et la tomodensitométrie d'autre part permettent un bon repérage du nidus. [7, 8, 20]

Grâce a la radiographie conventionnelle, examen a la portée de tous, on a pu recueillir et comparer le maximum possible de données avec celle de la littérature mais pas avec celles des autres examens radiographiques plus précis mais malheureusement peu pratiqués car plus onéreux et de la moins accessibles pour nos patients a l'exception du scanner car notre travail s'est effectué sur une tranche de cas hospitalisés au niveau d'un Chu et qui bénéficient de cet examen de façon gratuite et donc sans incidence aucune sur le pouvoir économique des patients.

Nous avons abordé ce sujet, pour parler de celui de la scintigraphie qui reste malheureusement moins accessible vu son coût, examen qui reste cependant très important pour le diagnostic de certitude de l'ostéome ostéoïde. En fait, un seul dossier comportait un tel examen, fait en ambulatoire.

Les résultats obtenus des radiographies standards, coïncident très bien avec ceux rapportés dans les différents ouvrages avec la mise en évidence pour tous les cas d'une image lytique entourée de la zone d'ostéocondensation.

Notons que pour un seul cas il y avait un doute entre ostéome ostéoïde et ostéomyélite chronique sur les radiographies standard, un doute influencé par la notion de fièvre chez ce malade.

B . Scintigraphie osseuse:

Elle a un rôle de dépistage très fiable. Le nidus hyper vascularisé capte intensément les traceurs radioactifs isotopiques, et de manière plus nette que l'ostéogenèse périphérique donnant un spot très net d'hyper fixation et parfois une image en double halo équivalente au nidus radiologique.

Du fait de l'hyper vascularisation de la tumeur, l'hyperfixation est déjà visible aux temps angiographique et tissulaire. Ces caractéristiques scintigraphiques sont couramment exploitées pour contrôler en peropératoire la localisation de la lésion a l'aide d'une sonde de détection, puis pour s'assurer que toute la zone hyperfixante est bien comprise dans le tissu qui a été réséqué. [1, 2, 13]

Cette scintigraphie est réalisée avec le technétium 99 méthyle et des enregistrements au collimateur «pinhole». Un cliché négatif peut exclure le diagnostic : les ostéome ostéoïdes non fixant semblent exceptionnels. Mais le contraire n'est pas vrai : un examen positif n'est pas spécifique et peut donner des images comparables à celle de l'ostéomyélite. Il peut aussi s'agir de fixation atypique dans les formes intra-articulaires avec épanchement synovial, qui se normalise après traitement anti-inflammatoire et évacuation de l'épanchement. [1,13]

Ostéome ostéoïde du bord postéro médial du tibia.hyperfixation a la scintigraphie (a) d'une lésion de très petite taille et intra corticale au canner (b) [1]

Ostéome ostéoïde du tibia s'accompagnant d'une réaction périostée, foyer intense bien localisé de la région corticale au tiers inférieur du tibia et hyper fixation diffuse moins intense de toute la région sous jacente [1]

Malheureusement, et comme nous l'avons souligné auparavant, cette technique très fiable et qui reste a la tête des examens para cliniques en ce qui concerne le diagnostic de certitude de l'ostéome ostéoïde, reste presque absente dans nos dossiers médicaux ; en fait, parmi tous les cas étudiés, un seul avait parmi ses bilans radiographiques une scintigraphie et qui était vraiment d'un grand intérêt dans la démarche diagnostic.

Pour ce patient présentant un ostéome ostéoïde du tibia gauche, la scintigraphie a montré qu'en temps précoce, il y avait une absence d'anomalies de fixation en regard du tibia gauche. Et c'est seulement au temps tardif qu'est apparu un foyer d'hyperfixation diffus en regard de la région médio diaphysaire tibiale gauche avec rapport d'activité G/D=2,1

C'est devant cet aspect que la scintigraphie a fait évoquer un processus osseux chronique, en écartant tout d'abord la possibilité d'un éventuel processus rapidement évolutif, et ensuite en étant en faveur d'un processus bénin, ce qui a guidé la conduite pratique vis a vis de ce malade, et a permis de se pencher beaucoup plus sur l'éventualité d'un ostéome ostéoïde, surtout si on l'associe a la notion de douleur avec toutes ses caractéristiques déjà cités.

T. N 2004/649

Pr. R Atia et all, Service d'Orthopédie, Hôpital Ibn Rochd CHU de Annaba

Ostéome ostéoïde du premier métatarsien gauche

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault