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Les Etats Unis dans les relations internationales de l'après guerre froide: le statut de la superpuissance ?

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par Abdessalam Saad Jaldi
Université Hassan II Faculté des sciences juridiques et économiques de Mohammédia - Licence en Droit Public 2008
  

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Chapitre I : L'héritage de la guerre froide :

Section A : La naissance des deux blocs :

La fin de l'année 1946, a été caractérisée par des tensions croissantes dans les rapports entre Washington et Moscou. La question de l'Allemagne, de l'Autriche, de la Grèce, la rapide démobilisation militaire américaine suivie par une rapide démobilisation des armées soviétiques a déclenché une atmosphère d'incertitude et accroître la méfiance réciproque entre les deux blocs. En Février 1947, le président américain Harry Truman allait exposer devant le congrès américain, sa doctrine sur la politique étrangère, dans un contexte internationale grave (la Grèce qui était en proie d'une guerre civile, l'arrivée des régimes communistes en Europe centrale) qui exigé une intervention américaine directe en Europe sous forme d'un plan de réajustement de l'économie européenne, via l'approbation du congrès d'une aide financière de 400 milliards de dollar, pour favoriser l'aide économique des pays de l'Europe Ouest, susceptible de maîtriser leurs indépendances économiques. D'autre part, le pentagone s'engagera à fournir des aides militaires pour les alliés des Etats-Unis, il s'agissait en somme d'une aide qui avait une profonde signification politique.

Le discours de Truman fut prononcé au moment, ou venait de s'ouvrir à Moscou, la conférence des ministres des affaires étrangères des quatre grands alliés de la seconde guerre mondiale (Etats-Unis, Grande Bretagne, U.R.S.S, France), qui fut très influencée par les déclarations de Truman, car, les responsables concernés avaient du mal, dans un tel climat de tension, d'arriver à un accord sur le statut d'occupation de L'Allemagne. L'échec de cette conférence a été suivi par la décision du gouvernement français de révoquer les ministres communistes, dans le cadre d'une tentative qui visait de s'approcher de plus en plus du camp occidental. Des semaines après, le secrétaire général des affaires étrangères américaines Marshall prononce à l'université de Harvard un discours très important : (la situation mondiale est très sérieuse, la deuxième guerre mondial avait laissé des ruines, de telles sortes que les besoins de l'Europe sont plus grands que ces capacités de payement, il est nécessaire d'envisager une aide supplémentaire, qui sera gratuite, pour éviter une dislocation économique, politique et social très grave)2(*), ici, il est important d'évoquer les faits essentiels : l'Angleterre comblait dans un déficit de payement, qui avait atteint 38 milliard de dollar, le manque du charbon provoquait des coupures électroniques qui entraînaient les plans de relèvement des activités économiques. En France, la hausse des prix avait atteint 80 pour cent durant une année, le cycle des salaires et des prix reprit vite. Dans la fin du discours, Truman nota que : (si les pays du continent européen continuèrent de se laisser convaincre de chercher à résoudre les problèmes économiques d'une Europe comme un but, l'aide des Etats-Unis serait plus efficace) 3(*)et ajouta (les Etats-Unis feraient tout ce qui lui étaient nécessaire pour aider le monde à retrouver sa santé économique, sans laquelle il n'y aura pas de stabilité politique).3

On comprend ainsi, que les Etats-Unis invitaient les pays de l'Europe Ouest à dresser le bilan de leurs ressources et possibilités, afin d'établir une coopération entre eux, en proposant une construction politique d'ensemble, via des réalisations concrètes reposant sur la solidarité en vue de piloter la production européenne, et améliorer les conditions de vie de la population européenne, pour réaliser une intégration institutionnelle. Truman évoqua : (l'initiative doit venir de l'Europe, puisque c'est leurs affaires, qui justifient la détermination de leurs besoins)4.

La doctrine de Truman et le plan Marshall nous conduit à la conclusion suivante :  les Etats-Unis optaient pour l'Europe, considérée par les dirigeants du White House Office comme l'élément décisif de l'équilibre mondial, en admettant que le réarmement ne devrait pas compromettre les efforts du relèvement économique assuré par Marshall. Mais derrière, il y avait d'autres significations de nature stratégiques et géopolitiques qui expliquaient la position de Washington sur le dossier européen, car elles devaient chercher à établir une défense politico-économique solide capable de stopper la montée en puissance du communisme, qui se diffusait d'une vitesse rapide en Europe.

La réaction européenne sur le plan Marshall fut vite accueillie, le Times britannique qualifia cette politique de courageuse et de constructive, France Presse annonça qu'il s'agissait d'une idée sympathique. Mais en contrepartie, la réaction de la presse soviétique était trop nuancée, malgré cela, Moscou accepta de participer dans la conférence de Paris en Septembre 1947 pour discuter de l'offre américaine, durant cette conférence, Marshall essaya de créer un environnement diplomatique favorable au consensus de l'Europe pour son plan, en s'appuyant sur la réconciliation et la coopération de toute l'Europe pour son bien commun. Molotov (le ministre des affaires étrangères soviétiques) s'opposa totalement au plan Marshall, en estimant d'une part qu'il n'était pas de nature à satisfaire les immenses besoins de l'Europe, et d'autre part qu'il violait la souveraineté nationale des pays européens, puisque les questions du relèvement économique relevaient de la compétence nationale de états concernés, et ajouta que les pays de l'Europe Est ont déjà mis en place des programmes de relèvement économique. En effet, l'attitude de Moscou à l'égard du plan Marshall était très agressive, car celle-ci, refusait de remettre son influence exclusive sur ses satellites.

Le refus soviétique allait obliger les pays de l'Europe Ouest à tenir une réunion à Paris, qui se soldera par le transfert d'un rapport vers Washington, contenant le consentement des pays signataires de la déclaration de Paris au plan Marshall. Sur le plan politique, l'élément le plus important est la réaction immédiate, 4(*)brutale et violente de U.RS.S à l'égard du plan Marshall, considéré comme la manifestation de l'impérialisme américain pour établir sa domination économique et politique sur l'Europe. Moscou décida de rompre ses relations politiques et diplomatiques avec les pays signataires de la déclaration de Paris, en les considérant comme (les valets de l'impérialisme américain)5 qui cherchent à satisfaire les désirs de Washington, au détriment des leurs souverainetés politiques et économiques.

La véritable réaction soviétique à l'égard du plan Marshall, fut la création du Kominform. Dans le discours de la constitution, le représentant soviétique annonça que le monde était divisé entre deux blocs hostiles : un bloc capitaliste et impérialiste dirigé par les Etats-Unis, et un autre bloc anticapitaliste et anti-impérialiste, dirigé par U.RS.S ayant pour objectif de saper l'impérialisme et de renforcer la démocratie.

Des jours après la constitution du Kominform, des grèves communistes s'éclatèrent à Paris, ce qui allait aboutir à la dislocation de la confédération démocratique des travailleurs, ainsi que le rapatriement de certains citoyens communistes, sous le prétexte d'aider les grévistes, en leurs fournissant des aides financières et militaires.

En fin de 1947 s'était tenu à Londres une conférence qui connu moins de succès que la première conférence. En effet, les circonstances étaient moins favorable (constitution du Kominform, dégradation des relations entre Washington et Moscou...). En conclusion, Marshall ajouta (nous ne pouvons rien faire pour l'Allemagne, nous devons faire notre possible dans les régions ou notre intervention est senti).6

Cette déclaration constitua la gage irréfutable que le monde était bien diviser entre deux blocs hostiles : un bloc occidental qui croyait aux valeurs du libéralisme politique et économique, et un bloc communiste qui prévalait l'idéologie de son existence dans tous les pays ou la lutte des classes existait, et cela jusqu'au triomphe du prolétariat.

* 2- Jean Baptiste Duroselle (Histoire des relations internationales de 1945 jusqu'à nos jours - page58)

* 3 - André Fontaine (Histoire de la guerre froide - page 381)

3- André Fontaine (Histoire de la guerre froide - page 382)

4- André Fontaine (Histoire de la guerre froide - page 384)

* 5- Jean Baptiste Duroselle (Histoire des relations internationales de 1945 jusqu'à nos jours - page 60)

6- Jean Baptiste Duroselle (Histoire des relations internationales de 1945 jusqu'à nos jours - page 61)

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault