III-Les budgets
L'introduction en Bourse se révèle
être une opération très onéreuse. Les coûts de
lancement comprennent non seulement les frais d'émission proprement
dits, le respect des règles de bonne gestion et la constitution d'un
système adéquat de reporting, mais aussi les coûts moins
visibles et tout aussi substantiels liés à la tournée de
présentation, qui monopolise pendant plusieurs mois du personnel
important (managers et personnel scientifique).
Autre coût non négligeable, celui
qu'entraînent des actions sous-estimées, imputable, selon les
analyses, au pouvoir presque discrétionnaire des établissements
de garantie à cet égard, à la nécessité
d'appâter les investisseurs dans la perspective de futures augmentations
de capital, ou à la situation inhérente à ce type
d'opération. Quelle que soit la cause, un souscripteur qui émet
des actions à 25 DH alors que le marché en fixera le prix
à 30 DH perd au passage 5 DH par action.
Le coût
total d'une introduction en Bourse peut atteindre 25 % des capitaux attendus,
voire davantage. Dans la plupart des circonstances, des coûts de
transaction de 25 % seraient considérés comme prohibitifs. Et,
pourtant, la littérature sur les investissements rapporte que ces
émissions connaissent souvent un succès spectaculaire.
Les coûts d'une introduction en Bourse
sont variables en fonction :
· de la taille de l'opération,
· de la technique d'introduction en Bourse et du
marché sélectionné,
· de l'ampleur donnée à la communication
financière,
· des intervenants.
On peut diviser les coûts d'introduction en deux
catégories :
· Les coûts
directs
Les coûts directs comprennent les dépenses
engagées par l'entreprise avant l'introduction pour répondre aux
exigences liées à la cotation (information, mise aux normes
comptables, restructuration), la rémunération des
intermédiaires financiers (banques et sociétés de Bourse),
les frais administratifs et de publicité liés à
l'introduction.
De plus, une fois cotée, l'entreprise doit remplir deux
obligations principales qui ont un coût.
ï D'une part, une obligation d'information
périodique, car les sociétés cotées doivent
communiquer les comptes et rapport annuels audités, les comptes
semestriels, et dans certains cas, le chiffre d'affaires trimestriel, le tout
dans les délais légaux.
ï D'autre part, une obligation d'information permanente, car
ces entreprises doivent communiquer en temps utile toute information relative
à des opérations affectant les titres de l'entreprise, en
fournissant tous les documents juridiques et sociaux qui concernent ces
opérations. et les frais postérieurs à l'introduction
(obligations d'information, contrôle des comptes...).
Etant donné qu'une part non négligeable de ces
coûts est fixe, cela alourdit le coût d'introduction pour les
entreprises de petite taille, ce qui constitue une véritable
barrière à l'introduction en bourse.
Les coûts indirects
Différents coûts indirects viennent s'ajouter aux
coûts directs que nous avons évoqués ci-dessus.
De fait, les règles de transparence qui s'appliquent aux
entreprises cotées les obligent à fournir des informations qui
ont une valeur stratégique (par exemple la politique marketing, les
projets de R&D).
Or, lorsque la confidentialité est un
élément essentiel de l'avantage concurrentiel, il peut être
préférable de limiter les sources de financement en gardant des
relations privilégiées avec un banquier ou un petit nombre
d'investisseurs.
De plus, on peut citer deux autres coûts indirects,
liés à ce que les économistes appellent des
problèmes d'«anti sélection » et de « risque moral
».
En effet, l'entreprise, mieux informée que le
marché, choisit des périodes de sur valorisation pour
s'introduire en Bourse. Conscient de ce biais, le marché ne
considérera pas toujours comme un bon signal le choix d'une
introduction, ce phénomène peut faire hésiter de bonnes
entreprises à se faire coter (en particulier les petites entreprises
encore jeunes et moins bien connues).
Le second problème vient du fait que les anciens
propriétaires-dirigeants sont moins directement intéressés
aux profits de l'entreprise après cession de tout ou partie de leurs
titres et peuvent être tentés d'orienter la gestion en fonction de
leurs intérêts, différents de ceux des actionnaires.
Ainsi, l'introduction en Bourse est l'occasion d'une mutation
dans le système de « corporate governance » de l'entreprise.
Elle implique au minimum une transparence des comptes de l'entreprise, et plus
largement un effort de communication financière dirigé vers des
investisseurs externes, actuels ou potentiels. Elle conduit aussi à la
mise en place de systèmes modernes de contrôle interne et à
une professionnalisation des instances d'administration et de surveillance.
Ces mutations sont parfois vécues, à court terme,
plus comme un coût que comme un avantage de l'introduction. A long terme,
elles ne peuvent toutefois que conforter la solidité de l'entreprise.
Toutefois, si le marché anticipe ce problème de gouvernement
d'entreprise à venir, cela se traduira par un prix d'introduction plus
faible que celui correspondant à la valeur de l'entreprise avant
cotation.
Ainsi, la fixation du prix d'introduction est délicate :
ce prix doit satisfaire à la fois la clientèle,
l'intermédiaire et l'entreprise émettrice. Un prix trop bas
représente une perte de revenus pour la société, un prix
trop élevé met en danger l'opération.
Les commissions sur les
services :
Le 2 janvier 2007, la Bourse de Casablanca a rendu effective sa
nouvelle grille tarifaire qui concerne les principales commissions
perçues au titre des services rendus aux émetteurs.
· Commissions sur les titres de
capital
o Commission d'admission
Elle est appliquée en cas d'introduction de nouveaux
titres sur le marché.
INTRODUCTION :
-0.10% HT du montant de l'opération d'introduction
à payer par l'émetteur ; -0.10% HT du montant de
l'opération à payer par les souscripteurs.
AUGMENTATION DE CAPITAL EN
NUMÉRAIRE :
-0.10% HT du montant de l'augmentation de capital (nombre de
titres émis x le prix d'émission) à payer par
l'émetteur ;
-et 0.10% HT du montant de l'augmentation de capital à
payer par les souscripteurs.
o Commission de s\u233·jour
Elle est versée par les émetteurs en fonction du
capital social au 31/12 de l'année N-1, selon le barème
suivant :
Tranche de capital au 31/12/N-1
|
Montant HT
|
Inférieur à 100 MDH
De 100 à 250 MDH
Supérieur à 200 MDH
|
5 000 DH
10 000 DH
15 000 DH
|
· Commissions sur les titres de
créances
o Commission d'admission :
Elle est de 0.50 % HT du montant de l'opération,
plafonnée à 10 000 DH HT, à payer par l'émetteur et
0.050 % HT du montant de l'opération , plafonnée à 10 000
DH HT, à payer par les souscripteurs.
o Commission de s\u233·jour :
Plafonnée à 50 000 DH HT par ligne de cotation,
cette commission est payable en début d'année par les
émetteurs d'obligations cotées en fonction du montant restant
dû au 31/12/N-1, selon le barème suivant :
Montant restant dû au 31/12/N-1
|
Montant HT
|
Jusqu'à 100 MDH
De 100 à 500 MDH
Supérieur à 500 MDH
|
2 500 DH
7 500 DH
15 000 DH
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· Commission accompagnant la note
d'information présentée au visa du
CDVM
0,05% du montant de l'émission lorsque celle-ci porte sur des
titres de capital ;
0,025% du montant de l'émission lorsque celle-ci porte sur des
titres de créances .
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