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Comparaison des formulations d'enrobés à chaud pour couches de roulement des chaussées très circulées utilisées en France et en Algérie du point de vue sécurité (glissance) et orniérage

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par Anouar-Abdelaziz ZEMMIRI
ENTPE de Lyon - Certificat d'études supérieures 2008
  

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5.1 Exemple de formulations Algérienne

Dans ce chapitre j'essaierai de donner un aperçu sur des formulations Algériennes : dosages en liant, en granulats, ainsi que les moyens utilisés par les laboratoires.

Le guide du CTTP (Février 2004) : Recommandations sur l'utilisation des bitumes et des enrobés en béton bitumineux à chaud découpe géographiquement l'Algérie en trois zones :

Zone I : côtière et humide à grande pluviométrie.

Zone II : des hauts plateaux semi aride à pluviométrie moyenne.

Zone III : désertique (aride) à faible pluviométrie.

Les formulations que je vais citer sont celles d'entreprises localisées dans la zone II.

En fonction des matériaux granulaires locaux, on choisi une formule qui donne un mélange ayant la meilleure aptitude au compactage et qui pourrait donner une meilleure stabilité au mélange hydrocarboné.

On doit vérifier d'abord que la courbe granulométrique du mélange s'inscrit parfaitement dans le fuseau spécifique de référence au béton bitumineux semi grenu 0/14 de SETRA- LCPC destiné pour une couche de roulement.

La méthodologie utilisé est de choisir pour le même mélange granulaire plusieurs formules avec des modules de richesses différents en vue d'avoir une bonne tenue dans le temps du point de vue désenrobage, vieillissement, joint de construction, ... on vérifiera après leurs performances mécaniques, il est à noter que seulement les essais Duriez et Marshall sont utilisés.

Les étapes de travail suivis par les laboratoires Algériens sont :

Analyse granulométrique des différentes fractions de granulats.

Vérification de la résistance aux chocs (essai Los Angeles).

Vérification de la résistance à l'usure en présence d'eau (essai Micro Deval). Vérification de la forme des granulats (essai d'aplatissement).

Vérification de la propreté des granulats.

Essai équivalent de sable.

Essai du bleu méthylène.

Masse volumique des granulats.

Vérification de la pénétrabilité du bitume.

Vérification de la température de ramollissement du bitume.

Vérification de la densité du bitume.

Vérification du point de flamme du bitume.

Vérification de la granulométrie du mélange.

Calcul du dosage en liant.

Vérification des performances mécaniques :

Densité théorique.

Densité apparente

compacité.

% des vides.

Résistance à 7 jours à l'air à 18°C .

Résistance à 7 jours avec immersion dans l'eau à 18 °C.

Rapport immersion/compression (Duriez).

Stabilité et Fluage (Marshall).

On considère les formulations des entreprises A, B, C, D, E, F et G. (indiquées dans la bibliographie).

5.1.1 Caractéristiques des granulats

Essais

Entreprises

A

B

C

D

E

F

G

Analyse granulométrique

Tamis

Tamisats

25

100

100

100

100

100

100

100

16

96

97.10

100

97.27

100

 
 

12.5

 

75.22

74.6

51.7

62.24

99.3

74.13

10

 

22.34

47.5

19.7

26.43

79.7

37.13

8

14

1.40

21.9

3.33

3.73

45.7

7.70

5

0

0.40

1.83

1.60

1.07

3.30

1.87

Coefficient Los Angeles

20

25.20

25.34

24.16

19.10

22.96

21.90

Coefficient Micro Deval

21

22.80

19.70

14.8

23.80

11.60

19

Coefficient d'aplatissement

26

20.20

20.86

11.46

18.85

9.43

13.22

Propreté superficielle

0.47

0.47

0.38

0.48

1.14

0.84

1.46

Masse volumique

2.76

2.65

2.65

2.60

2.57

2.61

2.65

Tableau 11 : Spécifications de la fraction 8/15.

On constate que la granulométrie est variable, des écarts de passants considérables sont à constater entre les différentes entreprises pour chaque tamis, cela est en relation avec les conditions de fabrication des granulats au niveau des carrières ce qui explique les irrégularités du coefficient d'aplatissement.

On constate que les entreprises B et C ont un Los Angeles légèrement supérieure à la spécification qui est 25, ce qui explique l'aspect fragmentable de ces roches calcaires.

Les entreprises A, B et E ont un micro deval supérieur à la spécification qui est de 20, leurs granulats résistent mal à l'usure en présence d'eau.

L'entreprise A a un coefficient d'aplatissement qui dépasse la spécification qui est de 20, les entreprises B et C légèrement.

Essais

Entreprises

A

B

C

D

E

F

G

Analyse granulométrique

Tamis

Tamisats

12.5

100

100

100

100

100

100

100

8

100

80.60

100

91.8

86.11

 

98.06

6.3

 
 

88.94

63.1

56.63

99.1

78.81

4

27

15.49

27.44

22.8

20.05

28.2

4.31

2

2.5

0.95

2.31

3.25

3.08

1.56

4.31

Coefficient Los Angeles

23

26.50

23.68

30

26.7

25.36

25.10

Coefficient Micro Deval

27

19.60

17.62

28.4

36

13.40

21.60

Coefficient d'aplatissement

42

28.12

24.59

21.79

20.01

23.36

21.44

Propreté superficielle

1.5

1.83

1.48

1.44

3.13

1.05

2.32

Masse volumique

2.81

2.64

2.66

2.59

2.60

2.61

2.63

Tableau 12 : Spécifications de la fraction 3/8.

On constate que la granulométrie est variable, des écarts de passants considérables sont à constater entre les différentes entreprises pour chaque tamis, cela est en relation avec les conditions de fabrication des granulats au niveau des carrières ce qui explique les irrégularités de forme.

Les entreprises B, D, E ont un Los Angeles qui dépasse la spécification qui est de 25.

Les entreprises A, D, E et G ont un micro deval qui dépasse la spécification qui est de 20.

Toutes les entreprises ont un coefficient d'aplatissement qui dépasse la spécification qui est de 20.

On note que la fraction 3/8 de l'entreprise B correspond a une fraction 4/10, pour l'entreprise D elle correspond à une fraction 0/8.

Essais

Entreprises

A

B

C

D

E

F

G

Analyse granulométrique

Tamis

Tamisats

5

100

99.5

99.80

100

100

100

99

4

 
 

92.2

99.9

 
 

95.3

3

99

 
 
 
 
 
 

2

 

86.37

63.4

77.3

79.13

80.5

64.6

1

 
 

42.1

52.6

50.35

55

42.7

0.08

16

19.82

18.80

20

18.30

20

14.40

Equivalent de sable à 10% f (%)

59

40

61.11

50.14

29.10

57.50

46.50

Valeur au bleu de Méthylène

0.50

 
 

0.43

 

0.56

 

Masse volumique

2.82

2.66

2.62

2.58

2.62

2.60

2.55

Tableau 13 : Spécifications de la fraction 0/3.

On constate que la condition équivalent de sable n'est généralement pas vérifiée (spécification = 60), la valeur du bleu de Méthylène n'a pas été calculée pour toutes les formulations.

Les laboratoires Algériens se basent sur la spécification suivante pour cet essai : un ES > 35% pour une teneur en fines > 15% est considérée acceptable à condition que les fines ne soit pas nocives, alors que les fines sont d'origine calcaire et ne sont pas nocives.

On note que la fraction 0/3 de l'entreprise B correspond à une fraction 0/6.

Les fines au niveau du tamis 0.08 mm ont un pourcentage compris entre 14.40 et 20 % ce qui permet de classer cette fraction en classe 0/5.

Remarque : On constate des irrégularités de fabrication de granulats ce qui influe d'une façon directe sur la fabrication des enrobés, un audit au niveau des carrière est nécessaire en vue de pallier aux défauts cités ci dessus.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius