Chapitre 2.
Analyse du processus d'octroi de crédit aux
entreprises
Cas BMCE BANK
Lorsqu'une entreprise opte pour le crédit bancaire
auprès de BMCE BANK, elle doit, dans un premier temps, exprimer son
besoin auprès de son agence. Cette expression se matérialise par
une demande de crédit qui servira plus tard d'une base sur laquelle les
dirigeants constitueront un dossier de crédit. L'entreprise en question
devra remplir un certain nombre de conditions et sera amenée à
fournir les documents requis par sa banque.
Ainsi, la présente partie portera sur une analyse du
processus d'octroi de crédit, à partir de l'expression du besoin
au niveau de l'agence, jusqu'à l'étude du dossier et
l'appréciation du risque au niveau de la DGGR.
De prime à bord, tout dossier de crédit
auprès de la BMCE BANK doit contenir les éléments suivants
:
Ø Une première page où est indiqué
le numéro de dossier, le numéro de compte du client, son
identifiant, l'objet de la demande et la partie réservée aux
approbations
Ø Une deuxième page où figure une
identification détaillée du client ainsi que les anciennes lignes
de crédits accordés et les lignes objet de la demande
Ø Une page de garantie
Ø La répartition du capital
Ø Une synthèse du diagnostic financier relevant
les points forts et les points faibles de la situation financière du
client
Ø Le bilan avec mention du fond de roulement ; du BFR
et de l'actif net
Ø Les soldes intermédiaires de gestion
Ø Les ratios d'analyse financière
utilisés
Ø La relation du client avec BMCE BANK et la situation
de son compte bancaire à la date de la demande du crédit. Cette
relation se matérialise par le mouvement du compte client, c'est
à dire l'ensemble des opérations d'entrée et de sortie des
flux au niveau du compte, et le chiffre d'affaire c'est à dire
l'ensemble des recettes réalisées par l'entreprise
étudiée.
Ø Une dernière page du dossier concerne les
observations rédigées au niveau de l'agence avec avis favorable
ou défavorable.
1- Identification des clients :
Lors de l'octroi de crédit, le client doit fournir des
informations complètes, nécessaires pour son identification
auprès de sa banque. Ces informations concernent :
o La dénomination sociale de l'entreprise
o La forme juridique
o La date de création
o Le capital social
o L'activité de l'entreprise
o L'adresse
o Le numéro de compte ouvert auprès de la BMCE
BANK et sa date d'ouverture
o Le groupe auquel appartient l'entreprise si elle fait partie
d'un groupement d'intérêt économique
o La nomenclature qui est la désignation de
l'entreprise chez BANK AL
o MAGHRIB
o Les noms des dirigeants et la répartition du
capital.
o Rattachement hiérarchique de la relation
Afin de répondre aux exigences bâloises (Voir
Partie II concernant les apports Bâle II) et pour mieux gérer le
processus d'octroi de crédit en amont, la BMCE BANK a prévu dans
le dossier de crédit, un champ pour des informations
complémentaires concernant :
Position/ Limites sectorielles : BMCE BANK a
prévu, dans le cadre de la nouvelle réglementation, des limites
afin de s'orienter vers une composition optimale du portefeuille par secteur
d'activité, tenant compte des sinistralités sectorielles,
- Limites/Coefficient de division de risque : c'est
le rapport maximum que les établissements de crédit sont tenus de
respecter en permanence entre le total des risques encourus sur un même
bénéficiaire et leurs fonds propres nets,
- Consommation en Fonds Propres
- Profitabilité Relation
- Client Target Market
- Risk Rating : c'est une note attribuée au
client qui indique son niveau de risque en prenant en considération des
facteurs quantitatifs (rentabilité, liquidité, endettement...) et
qualitatifs (secteur d'activité, relation avec la banque...)
- Client contentieux ou non
2- Les engagements:
La BMCE BANK offre à ses clients-entreprises deux types
d'engagements de crédit :
· Crédit de fonctionnement,
· Crédit d'investissement.
L'identification de la ligne à demander est faite par
le chargé de clientèle entreprise (CCE) après un processus
d'identification du besoin client. Le chargé de clientèle
entreprise interprète ce besoin et le traduit en lignes de crédit
adéquates à la demande du client, selon qu'il s'agisse d'un
besoin de financement du haut ou du bas de bilan ou un engagement du hors
bilan.
a- Crédit de fonctionnement
Ils sont accordés aux entreprises pour satisfaire leurs
besoins temporaires en capitaux et soutenir ainsi le déroulement normal
de leur activité.
Appelés aussi crédits d'exploitation, ils ont
pour objet de financer les actifs circulants en complément du fond de
roulement.
Les crédits de fonctionnements sont classés en
deux grandes catégories :
- Les crédits par trésorerie : figurant au
niveau du passif circulant au sein du bilan de l'entreprise pour la partie
à court terme, et au niveau des emprunts pour la partie à long
terme.
- Les crédits par signature : ne sont pas
comptabilisés au sein de l'entreprise, néanmoins, les charges y
afférentes le sont. Mais, une fois il y a défaut, l'engagement
par signature sera constaté au niveau du passif circulant.
Ø Les crédits par trésorerie :
Il s'agit d'un décaissement immédiat pour la
banque. La BMCE BANK offre plusieurs lignes de crédit par
trésorerie, autrement dit, une consommation directe des fonds
propres.
Ces crédits sont indentifiables par leur code
autorisation et un compte général qui permettra leur
comptabilisation dans les livres de la banque.
Pour donner quelques exemples des crédits par
trésorerie offert par BMCE BANK à ses clients, on listera :
· Facilité de caisse :
Pour palier à des gaps temporaires de la
trésorerie de l'entreprise. Elle est utilisée selon les besoins
de l'entreprise, dans la limite du plafond autorisé et sur une
période inférieure à un an.
Ce plafond est fonction du mouvement créditeur du
compte courant de l'entreprise à besoin de financement. Les
intérêts sont calculés uniquement en fonction du nombre de
jours pendant lesquels le crédit a été effectivement
utilisé et sur le montant dont dispose réellement
l'entreprise.
· Escompte commercial/ pour réaliser les
éligibles (poste clients) de l'entreprise :
On peut définir l'escompte comme étant la
convention par laquelle l'établissement bancaire s'oblige à payer
au porteur, par anticipation, le montant d'effets de commerce ou autres titres
négociables à échéances déterminées
que ce porteur lui cède à charge d'en rembourser le montant
à défaut de paiement par le principal obligé. Il est donc
possible de disposer avec ce type de crédit immédiatement du
montant des traites tirées sur le client de la Banque établi
au
· Maroc, grâce à l'escompte commercial.
· L'escompte commercial est pris, à concurrence
d'un certain montant (plafond du crédit).
· ASM: Avances sur marchandises :
Consiste à financer un stock et à
appréhender en contrepartie de ce crédit des marchandises qui
seront remises en gage au banquier.
· Avances sur droits constatés :
Permet d'engager la responsabilité de l'administration
et de regrouper différents renseignements pouvant intéresser le
banquier dont notamment : Le montant total des droits constatés, le
montant des retenues opérées (Retenues de garanties, sur
approvisionnements, sur pénalités.....), les avances et acomptes
mis en paiement...
· Avance sur Warrant Industriel :
Le warrant est une forme de crédit de campagne qui
permet de combiner la constitution d'une sûreté réelle bien
déterminée aux avantages qui s'attachent à la
négociation d'un effet de commerce.
· Escompte chèque,
· Préfinancement export,
· Mobilisation de créances nées,
· Préfinancement de marchés nantis,
· Financement de droits de douane,
· Avances aux sociétés de financement,
· Crédits spot,
· Avances en devises finex import,
· Avances en devises finex export,
· Adjudication découvert import.
Ø Crédits par signature :
Ce sont les engagements du hors bilan et ne font pas partie de
l'actif de la banque. Ces crédits n'entraînent pas un
décaissement immédiat de la part de la banque sauf si le client
ne respecte pas ses engagements.
Ces crédits sont indentifiables par leur code
autorisation et un compte général qui permettra la
comptabilisation dans les livres de la banque.
Parmi les crédits par signature offerts à la
clientèle de la BMCE BANK, on peut citer :
· Crédoc Import à vue
· Crédoc Import avec dessaisissement
· Avals en faveur de la clientèle
· Caution des AT
· Autres cautions en douane
· Crédits d'enlèvement
· Lettre de garantie
· Cautions administratives
· Obligations cautionnées
· Cautions diverses.
BMCE BANK offre une ou plusieurs lignes de crédits
à court terme, cumulables ou non cumulables, selon le besoin de ses
clients. Le dossier doit ainsi préciser le type de chaque ligne, fixe ou
revolving, ainsi que son échéance.
Le crédit peut être hors consortium ou pas. Un
crédit hors consortium signifie qu'il est octroyé par la
BMCE exclusivement. Dans le cas contraire, le crédit est octroyé
par un groupe de banques dont la BMCE fait partie. Le recours au consortium
peut être entrepris dans le cadre d'une stratégie de gestion de
risque, même si le client se trouve dans une situation saine d'octroi de
crédit.
L'objet d'une demande de crédit peut être :
· Facilité nouvelle :
C'est un nouveau besoin sollicité, donnant lieu à un nouvel
engagement constitué d'une ou plusieurs lignes de crédits
· Renouvellement sans modification
: A l'échéance, les crédits revolving
doivent faire l'objet d'un renouvellement en précisant les lignes et
montants de crédits actuels auxquels il a eu droit, ainsi que les lignes
et montants sollicités avec les conditions actuelles et
sollicités d'octroi de crédit, sans qu'il y ait renouvellement du
dossier de crédit initial.
· Renouvellement avec modification
: C'est un renouvellement de demande de crédit avec
modification du dossier, tel par exemple la modification d'une garantie.
· Suppression : Il s'agit de la
suppression de l'engagement d'un client, portant sur une ou plusieurs lignes de
crédit.
b-Crédit d'investissement :
Afin de renforcer sa participation à la dynamisation de
l'investissement productif, BMCE
BANK met à la disposition de sa clientèle un
éventail de produits de crédits d'investissement.
Il s'agit, avec une autre terminologie, des crédits
amortissables.
Les conditions d'octroi de ce type de crédit se fait
également au cas par cas selon la situation de l'entreprise (situation
financière, notoriété, relations bancaires...), et selon
le projet objet de financement.
3-Les garanties :
Une stratégie de maîtrise des risques doit
être basée, entre autres, sur une politique de garanties efficace
permettant de palier aux risques résidentiels en aval. Avant l'octroi de
crédits, la banque exige des garanties totales ou partielles afin de
couvrir les différents risques découlant de ses engagements avec
ses clients. Le crédit n'étant jamais exempté de risque,
il est légitime que la banque « assure » la
récupération de ses fonds par tous les moyens permis.
Il existe une large diversité de garanties allant des
plus simples au plus complexes. De façon générale, il
existe deux grandes catégories de garanties : Les sûretés
personnelles et les sûretés réelles.
a- Les sûretés personnelles:
Elles résultent de la garantie d'une ou de plusieurs
personnes appelées avals ou cautions.
«Le cautionnement est un contrat par lequel une
personne s'oblige envers le créancier à satisfaire l'obligation
du débiteur, si celui- ci n'y satisfait pas lui même ».
Dans la profession bancaire, le cautionnement se présente toujours sous
forme écrite, dite acte de garantie.
L'aval, quant à lui, constitue un cautionnement
particulier, lié au droit de change. Un aval est une personne qui
garantie le paiement d'une créance contractée par une autre
personne.
Par ailleurs, il faut signaler qu'il existe d'autres formes de
sûretés personnelles revêtant un caractère
spécial comme, par exemple, les garanties de l'Etat accordés aux
activités stratégiques (céréales, habitats ...), de
l'aval d'organismes financiers spécialisés.
.
Selon le DOC : Dahirs formant Code des Obligations et
Contrats
b- Les sûretés réelles
Elles portent sur le nantissement des biens meubles et
immeubles. On peut classer les sûretés réelles en fonction
de l'objet du contrat de nantissement; on distingue ainsi les garanties
mobilières, les garanties immobilières et le nantissement de
droits incorporels
1-Les garanties immobilières :
généralement l'hypothèque,
2- Les garanties mobilières : Il s'agit essentiellement
du gage et du nantissement sans dépossession. Les éléments
susceptibles de faire l'objet d'un gage sont les titres, les espèces,
les marchandises...,
3- Le nantissement de droits incorporels : Il s'agit du
nantissement du fonds de commerce.
Chaque garantie constituée, reçue par la banque,
fait l'objet d'un dossier qui :
· Décrit l'actif qui représente la
garantie,
· Fait référence à un ou plusieurs
garants,
· Désigne le ou les risques couverts.
Plusieurs événements peuvent intervenir dans la
vie d'une garantie :
- Validation : Elle rend active une garantie dont le
dossier et complet et sans erreur.
- Modification : Certaines modifications sont possibles
après la validation afin de changer les caractéristiques
générales de la garantie ou celles de la ligne couverte ou
même modifier des informations sur le garant.
- Renouvellement des garanties qui arrivent à
échéance
- Valorisation : Affecter une nouvelle valeur
à une garantie et un nouveau montant comptable ; les montants initiaux
seront conservés ainsi que la date de valorisation.
- Main levée : c'est lorsqu' une garantie
cesse de couvrir un risque pour la raison que le risque ait disparu, que la
garantie soit arrivée à échéance ou que le garant
ne couvre plus le risque.
- Mise en jeu : c'est lorsqu'une garantie est
utilisée pour couvrir une défaillance intervenue sur le ou les
contrats couverts.
4- L'analyse financière :
L'analyse de la situation financière de l'entreprise
à besoin de financement, est élaborée à partir d'un
certain nombre de documents qui lui sont demandés obligatoirement au
préalable, tels :
Pour un dossier de crédit fonctionnement
:
Ø Bilan des trois dernières années
Ø Tableau illustrant l'évolution durant les
trois dernières années de l'actif net, du FR et du BFR
états des soldes de gestion des trois dernières années
Ø Des indicateurs obtenus en additionnant ou
soustrayant diverses rubriques comptables en vue d'obtenir des
chiffres significatifs tels :
· Les indicateurs de gestion courante :
- Le besoin en fond de
roulement
- La trésorerie nette
- L'excédent de
trésorerie d'exploitation
- Le délai de paiement
client en jours de CA HT
- Le délai de paiement
fournisseur en jours de achats TT
- Les stocks de marchandises et
produits finis en jours de CA HT
- Le besoin en fonds de
roulement en jours de CA HT
· Les indicateurs de la structure financière :
- La productivité :
Valeur Ajoutée/CA
- L'indépendance
financière : Dettes/Fonds propres
- La capacité de
remboursement : Dettes/ M.B.A
- La solvabilité : Fonds
propres/Total passif
· Les indicateurs de la rentabilité :
- Bénéfice net/CA
- Bénéfice net/Fonds
propres
- Bénéfice
net/Capitaux permanents
- Frais financiers/CA
A noter que la BMCE est dotée d'un outil
intégré d'analyse financière servant pour la b notation
interne.
Pour un dossier de crédit d'investissement :
Ø CV des dirigeants et répartition du capital
Ø Un justificatif de la personnalité morale
Ø Une présentation détaillée du
projet
Ø Une analyse du marché
Ø L'évolution de l'activité durant les
trois dernières années d'exploitation
Ø Un programme d'investissement
Ø Un plan de financement
Ø Un détails des revenus et charges
prévisionnels
Ø Etats des soldes de gestions prévisionnels
Ø Un diagnostic du projet
Un autre document sur lequel on se base pour compléter
les observations, il s'agit de la relation du client avec la BMCE. Cette
relation se matérialise par deux éléments :
Ø Le mouvement du compte du client :
C'est l'ensemble des opérations d'entrée et de
sortie des flux au niveau du compte dont dispose notre client.
Ø Le chiffre d'affaire :
C'est l'ensemble des recettes réalisées par
l'entreprise étudiée. La règle dit que le mouvement du
compte doit représenter 10 fois de la ligne demandée.
Au niveau de l'analyse, on doit prendre aussi en
considération les observations rédigées au niveau de
l'agence.
5- Diagnostic financier et jugement d'expert:
Le diagnostic financier de l'entreprise se focalise
essentiellement sur l'analyse de deux principaux états de
synthèse à savoir : le bilan financier qui permet de
dégager des soldes important de l'équilibre financier et
l'état de solde de gestion.
Le bilan permet d'analyser la situation patrimoniale de
l'entreprise, alors que le compte des produits et charges sert à
l'analyse de la situation financière de celle-ci.
a- le bilan :
L'analyse de la situation patrimoniale de l'entreprise est
effectuée sur la base d'un résumé du bilan à
travers les masses les plus importantes et peuvent présenter le risque.
L'objectif de cette analyse est l'évaluation de la structure de
l'entreprise et suivre l'évolution des masses du bilan dans le temps.
L'analyse de la structure de l'entreprise porte sur
l'évaluation des quatre éléments suivants : l'actif net,
le fonds de roulement, le besoin en fonds de roulement et la
trésorerie.
· L'actif net :
L'actif net correspond à la richesse nette
accumulée de l'entreprise qui découle de la différence
entre la totalité de l'actif, exclusion des actifs fictifs ou sans
valeur et le passif exigible.
L'actif net définit une marge nette schématisant
un niveau de garantie en valeur historique que l'entreprise est capable
d'offrir à l'ensemble de ses partenaires (Banque et actionnaires). C'est
un indicateur de sécurité contre toute variation négative
de composante de l'actif.
· Le fonds de roulement :
Le fonds de roulement correspond à l'excédent de
capitaux permanents sur l'actif immobilisé.
Le calcul du fonds de roulement et son évolution dans
le temps permettent de mesurer les conditions de la solvabilité de
l'entreprise. Autrement dit, les immobilisations de l'entreprise doivent
être financées par le financement permanent.
Il est à noter que lorsque le fonds de roulement d'une
entreprise est négatif sur deux exercices successifs, le dossier est
classé par Bank Al Maghrib.
· Le besoin en fonds de roulement :
Dans la mesure où le fonds de roulement patrimonial est
affecté au financement du cycle d'exploitation de l'entreprise, il
apparaît indispensable d'étudier les caractéristiques du
cycle d'exploitation pour déterminer le niveau souhaitable du fonds de
roulement.
Le besoin en fonds de roulement correspond à un besoin
d'argent ressenti par l'entreprise pour assurer le bon déroulement de
son cycle d'exploitation.
· La trésorerie :
La trésorerie est le résultant du rapprochement
entre le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement.
L'analyse de la structure de l'entreprise a pour objectif de
veiller à ce que cette dernière puisse éviter le risque de
se trouver dans l'incapacité de faire face à ses
échéances.
b- Le compte de produits et charges
Ce document permet d'analyser la situation financière
de l'entreprise et d'établir l'Etat de
Solde et de Gestion.
L'Etat de Soldes et de Gestion permet de relever plusieurs
résultats, mais la banque apporte plus d'importance aux résultats
permettant d'évaluer la rentabilité et la solvabilité de
l'entreprise.
Ces résultats sont :
· Les recettes :
Au niveau des recettes, les analystes suivent avec beaucoup
d'importance l'évolution du chiffre d'affaire qui peut être, en
effet, marqué par une stagnation, une régression ou une
progression.
· La marge brute d'exploitation :
La marge brute d'exploitation correspond au montant qui
résulte de la différence entre les ventes de marchandises en
état et les achats revendus.
Elle constitue la marge de manoeuvre de l'entreprise pour
payer ses frais de commercialisation et de dégager des
résultats.
· La valeur ajoutée :
La valeur ajoutée exprime la création ou
l'accroissement de la valeur apportée par l'entreprise aux biens et
services provenant des tiers.
· L'excédent brut d'exploitation
:
C'est un résultat obtenu par l'entreprise pendant une
période donnée au titre de son activité courante. C'est un
indicateur de mesure de performances économiques.
· Le résultat net :
Le résultat net constitue le résultat final de
l'entreprise et prend en compte tous les éléments
exceptionnels.
· La marge brute d'autofinancement :
La marge brute d'autofinancement est une ressource interne
dégagée par l'activité de l'entreprise au cours d'une
période de référence, restant à la disposition de
l'entreprise lorsque tous les produits auront été
encaissés et les charges décaissées.
Avant de présenter le dossier aux instances
d'approbation (troïka? ou comité), le chargé de
clientèle entreprises (C.C.E) doit donner sont avis et ses
appréciations du risque qui découlent de chaque dossier de
crédit aux entreprises en analysant tous les aspects qui y sont
liés à savoir :
- Le management de la société
- Mode de gestion
- Les axes de développement de l `entreprise
- etc.
? C'est un système de délégation pour
l'approbation d'un dossier de crédit où les approbateurs on une
responsabilité intuitu-personae.
6- Octroi de crédit et gestion des
risques
L'activité d'octroi de crédits aux entreprises
représente un risque majeur pour les établissements de
crédit. Les premières dispositions réglementaires
concernant l'activité de crédit des banques ont été
émises par le comité de BÂLE. Elles répondent
à une logique d'adéquation des capitaux propres des banques aux
risques qu'elles prennent: les fonds propres doivent être suffisants pour
couvrir les pertes que les banques sont susceptibles d'enregistrer.
Chaque banque établit un diagnostic financier pour
décrire et porter un jugement sur la situation financière de
l'entreprise emprunteuse. La banque se base sur des soldes et des ratios
analysés dans le temps.
Cette analyse a pour objectif d'étudier le dossier de
crédit dans le temps en analysant l'évolution de
l'activité, et dans l'espace c'est à dire en comparaison avec
ceux de secteur et des normes dans le sens où une entreprise est plus ou
moins performante ou vulnérable que d'autres.
L'analyse financière passe par un certain nombre
d'étapes à savoir :
Ø La première phase consiste à
dégager les caractéristiques essentielles de l'entreprise et de
son environnement.
Ø La seconde étape consiste à retraiter
les comptes de l'entreprise et à établir les documents de
dépouillement standard, faire le calcul ratios de gestion ainsi que le
tableau de financement.
Ø La dernière étape consiste à
interpréter ces documents et à établir le commentaire avec
les recommandations.
Avant l'octroi de crédit, le diagnostic financier
s'efforce d'expliquer les particularités de l'entreprise. Ce diagnostic
ne se borne pas à l'aspect financier uniquement, mais prend en compte
également l'aspect économique.
Le diagnostic financier revêt les objectifs suivants
:
· Evaluer la solvabilité de l'entreprise
:
L'appréciation de la solvabilité se base sur un
diagnostic global des différents indicateurs relevés des
documents constituant le dossier. Une évaluation nécessaire mais
pas suffisante, ce qui incite à passer à une appréciation
de la capacité de l'entreprise à générer des
résultats.
· Apprécier la capacité de l'entreprise
à dégager des résultats et à financer sa croissance
:
On se trouve ici au coeur de l'analyse financière. A
partir du moment où la solvabilité est convenable, le souci
principal sera de porter un jugement sur cette capacité à
dégager des résultats et à financer la croissance.
On mesure donc ici le caractère universel de cet
objectif, qui revêt aussi bien des aspects financiers
(rentabilité, structure) qu'économiques (produit, marché)
ou juridiques.
· Prendre position sur l'attitude à adopter
vis à vis de l'entreprise :
Cette prise de position ne constitue pas un aspect secondaire.
C'est au contraire l'objectif même de tout travail, et qui constitue la
difficulté essentielle du métier. La décision finale
dépend aussi bien des conclusions de l'analyse que des
caractéristiques du concours accordé, des garanties disponibles,
ainsi que de tous les éléments constituant le dossier. (Voir
dossier de crédit en annexes).
Dans un souci de s'aligner aux standards internationaux en
matière de gestion de risque de crédit, les banques marocaines
ont opté pour l'adoption des directives de Bâle II, sous les
directives de Bank Al Maghrib, pour une meilleure gestion du risque de
crédit et afin de réaliser une parfaite conformité avec la
réglementation sur l'adéquation des fonds propres.
BMCE BANK, prise comme exemple concret, afin d'approcher un
peu plus la mise en place e la nouvelle réglementation au sein des
banques marocaines.
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