3.4- Conclusion
Les résultats obtenus montrent que les urines aux doses
apportées sont sans effet améliorant les valeurs chimiques du sol
aussi bien en culture irriguée qu'en culture pluviale. Elles ont un bon
taux de recouvrement de N et un faible taux de recouvrement de P. Elles
peuvent être utilisées comme engrais azoté
liquide d'entretien, préservateur de l'environnement (N-urines est
fortement utilisé, 67 %).
Les fèces aux doses utilisées
n'améliorent pas de façon remarquable les
propriétés chimiques du sol. On enregistre une faible
amélioration de la matière organique du sol . Ils ont cependant
un bon taux de recouvrement de P. Partant de ceci, on pourrait pensé
qu'aux doses utilisées ici on ne peut que maintenir le niveau de
matière organique du sol. Aussi pour l'améliorer il faudra des
doses beaucoup plus importantes.
Pour la majorité des sols du Burkina Faso, les
fè ces sont mieux indiqués par leur richesse en P. Il faut
souligner d'ailleurs que P des fèces est très utilisé par
le maïs (64 % de recouvrement). Ainsi, on peut penser que les fèces
sont un amendement organique intéressant, mais il faut de plus grandes
quantités afin de pouvoir améliorer significativement le taux de
matière organique du sol.
La combinaison des urines et fèces est la meilleure forme
(aux doses de 490 kg fèces ha-1 et 20370 litres urines
ha-1) car favorise un recouvrement presque total de P (92 %).
En perspective, il faut mener des études de
façon à déterminer les doses d'urines et de fèces
permettant d'améliorer les propriétés physico-chimiques
des sols et la valeur nutritive (protéiques) des grains et des tiges
(alimentation de bétail).
3.5- Dose optimale d'urines pour la production des
aubergines et évolution de l'azote des urines dans le sol : essais en
milieu contrôlé (vase de végétation et incubation de
sols)
3.5.1- Recherche d'une dose optimale d'urines pour la
production d'aubergines
3.5.1.1-Résultats
- Effets sur la reprise des plants
Les résultats présentés par la figure 4
montrent que le taux de reprise est faible avec la forte dose Q+Q/2 (5 0 % de
mortalité) alors que pour la faible dose Q/2, et la fumure
minérale v ée, tous les plants repiqués ont repris
après les premiers apports de fertilisants. La dose
ulgaris
normale Q entraîne une mortalité de 25 %. On
remarque que la fumure minérale incomplète
(PK) entraîne aussi une mortalité de 50 % alors
qu'au niveau du témoin, tous les plants ont repris.
Témo n FMV Urines Q Urines Urines Q PK i
Q/2 + Q/2
50 50
Traitement
100
80
120
100 100 100
60
40
20
0
75
Figure 4 : Taux de reprise des aubergines en fonction des
traitements
-Effets sur la croissance en hauteur des plants
La figure 5 montre qu'aux premières mesures, la
croissance est meilleure avec la dose Q et la fumure minérale alors
qu'elle reste faible avec les doses Q+Q/2 et Q/2. A la dernière mesure,
la dose Q/2 se révèle meilleure tandis que la forte dose Q+Q/2
donne une faible croissance (cf. ph otos en annexe 4). On remarque par
ailleurs que le témoin et la fumure incomplète PK donnent les
plus faibles croissances avec tout de même une supériorité
du témoin.
1ère mesure 2è mesure 3è mesure 4è
mesure 5è mesure
Traitement
Témoin FMV Urines Q Urines Urines PK
Q/2 (Q+Q/2)
Figure 5: Effets des doses d'urines sur la croissance en
hauteur de l'Aubergine
-Effets sur la croissance en diamètre des
plants
Les résultats sont illustrés par la figure 6
Cette figure montre que pour la croissance en diamètre,
les différences sont peu perceptibles entre la fumure minérale et
les 3 doses d'urines. Ces 4 traitements donnent les meilleures croissances par
rapport au témoin et à la fumure minérale
incomplète PK. On constate à la dernière mesure que le
témoin se révèle meilleur par rapport au traitement PK.
Traitement
1,2
1,0
0,8
0,6
0,4
0,2
0,0
1ère mesure 2è mesure 3è mesure 4è
mesure 5è mesure
Témoin FMV Urines Q Urines Urines PK
Q/2 (Q+Q/2)
Figure 6 : Effets des doses d'urines sur la croissance en
diamètre de l'Aubergine
-Effets sur la floraison
Les résultats présentés par la figure 7
montrent que la forte dose semble influencer négativement la floraison,
contrairement à la do se Q/2 qui est suivi de la dose Q. On remarque que
comparativement à la fumure minérale vulgarisée, la
floraison avec la dose Q/2 débute tardivement mais se
révèle meilleure avec le temps. Le témoin donne une
floraison faible et reste au même niveau que la fumure incomplète
PK.
4
2
6
3
0
5
1
1 2 3
période de comptage
témoin
FMV
urines Q
urines Q/2 urines (Q + Q/2) PK
Figure 7 : Influence des traitements sur la floraison de
l'Aubergine
3.5.1.2- Discussion
Les résultats obtenus montrent que la dose Q/2 permet
une meilleure croissance et un meilleur développement de l'aubergine.
Ces résultats vont vraisemblablement déterminer les rendements
puisque la dernière mesure a été effectuée à
3 mois après repiquage correspondant à un début de la
production.
La forte dose Q+Q/2 ne permet pas un bon comportement des
plants. Ceci est vraisemblablement dû au fait que la forte concentration
en azote peut induire une toxicité du milieu. Nous avons observé
que les plants manifestaient un stress immédiatement après le
premier apport de cette dose. Ce qui a conduit vraisemblablement à une
forte mortalité.
La dose Q se révèle meilleure que la dose Q+Q/2
et entraîne néanmoins une mortalité assez
élevée (25 %). Ce résultat confirme l'effet négatif
sur la reprise des plants obtenu en milieu paysan (chap.3, tableau 4)
et peut traduire aussi une toxicité du milieu.
De façon générale, les plants se
comportent mieux au niveau du témoin qu'au niveau du traitement PK. Nous
pensons que cela est dû au fait que la fumure incomplète PK
déséquilibre le milieu et peut causer des carences induites. La
floraison avec les urines semble débuter ta ent comparativement à
la fumure minérale vulgarisée. Ceci confirme le prolongement
rdivem
de la récolte constaté en milieu paysan avec les
urines (Chap.3, figure 3). De l'analyse des résultats obtenus
aussi bien en milieu paysan qu'en milieu contrôlé, il ressort que
la faible dose d'urines (17185 litres urines ha-1) est la dose
optimale agronomique pour la production des aubergines. En effet elle
représente une faible quantité, est sans effet néfaste sur
la reprise des plants et permet une meilleure production.
3.5.2- Evolution de l'azote des urines au cours
d'incubation
Les urines humaines constituent une source d'azote pour les
cultures maraîchères et céréalières. Nos
investigations en essai vase et en milieu paysan ont permis de montrer cela.
Cependant, les urines ne peuvent être utilisées qu'après
dilution à 100 % avec de l'eau. Des études antérieures
menées par Bonzi et Koné (2004) ont fait ressortir la
difficulté d'utilisation des urines pures. Il s'agit de leur forte odeur
et les brûlures des plants qu'elles causent. Pourtant, lorsque les urines
sont diluées à 100 % avec de l'eau (soit in situ ou avant
l'épandage), les odeurs diminuent et la corrosion également. Dans
cette partie de l'étude notre objectif est de mieux expliquer ce
phénomène de corrosion et d'odeur afin de mieux affiner les
méthodes d'épandage de ces « engrais biologiques ».
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