Chapitre 1 : Généralités sur
l'Assainissement Ecologique et sur le cadre d'étude
1.1-Généralités sur
l'Assainissement Ecologique
1.1.1- Concept d'Assainissement Ecologique
Selon Adissoda et al. (2004), l'Assainissement
Ecologique se définit comme une nouvelle approche intégrée
de la gestion des déchets solides et liquides. Elle est fondée
sur la réutilisation et la conservation des ressources naturelles. Elle
a pour objectif de préserver la santé humaine d'augmenter la
fertilité des sols et de réduire les nuisances causées
à l'environnement. Mustin, (1987) parlant d'Assainissement individuel
avance qu'il apparaît comme un facteur important du maintien de la
qualité des eaux souterraines qui peuvent être contaminées
par les germes pathogènes. Pour Singare (2002), les principaux objectifs
de l'Assainissement sont de trois types à savoir : (1) la protection de
la santé, (2) l'amélioration des conditions de vie, (3) la
protection de l'environnement. L'amélioration des conditions de vie
d'une population passe obligatoirement par la collecte et le traitement des
excréta qui sont susceptibles de transmettre des maladies directement ou
de polluer les ressources en eau disponibles. Esray et al. (2001)
avancent que l'Assainissement Ecologique considère les excréta
humains comme une ressource qui doit être recyclée plutôt
que comme un déchet à évacuer.
1.1.2- F ctio
on nnement de ECOSAN
Le principe des latrines ECOSAN décrit par Adissoda
et al. (2004) est basé sur la séparation des urines et
des matières fécales. Les urines sont stockées dans un
bidon pour être utilisées comme engrais liquide en agriculture.
Les matières fécales sont collectées dans la fosse et sont
déshydratées sous l'effet de la chaleur. Elles sont ensuite
utilisées dans l'agriculture comme fertilisants organiques. Esray et
al. (2001), décrivent trois manières de
récupérer les ressources contenues dans les urines :
· la dérivation, lorsque l'urine est
détournée des selles, elles ne sont jamais
mélangées ;
· la séparation, lorsque l'urine et les selles sont
mélangées puis séparées ;
· la transformation combinée, les urines et les
selles sont mélangées et transformées ensemble et leurs
ressources sont récupérées ensemble.
Dans cette étude, on se situe dans le premier cas
à savoir la récupération par dérivation.
1. 1.3- Risques et précautions d'utilisation des
excréta humains en agriculture
Pour Esray et al. (2001), l'urine est en
général stérile et ne constitue un danger que dans
certains cas. Les pathogènes les plus fréquents existant dans
l'urine peuvent provoquer la typhoïde, la paratyphoïde et la
bilharziose. Les selles sont la source principale des pathogènes de la
typhoïde et de la paratyphoïde. Tous les germes patho gènes et
les parasites ne sont pas mortels mais prédisposent les populations
à être constamment malades, fragiles et amènent à la
mort par d'autres causes. Adissoda et al. (2004) avancent que le temps
de stockage recommandé pour le s urines est de 2 mois avant utilisation.
Après 1 mois de stockage, seuls les virus survivent et après 6
mois de stockage, il n y'a probablement plus de virus dans les urines.
Selon les mêmes auteurs, la matière
fécale ne contient plus de germes pathogènes après une
année de stockage et séchage dans la fosse. En effet, ces germes
ne survivent pas dans un milieu déshydraté.
Les urines doivent être collectées en conditions
d'anaérobie pour éviter les pertes en azote. En outre, pour ces
auteurs, l'utilisation des urines est recommandée sur les cultures
destinées à l'alimentation humaine, à condition qu'il n'y
ait pas de contact direct avec l'urine (ex. céréales, fruits).
Par contre elles sont recommandées sur les cultures destinées
à l'alimentation animale qu'elles que soient les conditions. Esray
et al. (2001) avancent que : « la plus grande partie de l'azote
contenue dans les urines initialement sous forme d'urée est rapidement
transformée en ammoniac à l'intérieur d'un
récipient de collecte et de stockage. Cependant, la quantité
d'ammoniac perdue dans l'air peut être réduite par un stockage
dans un ré servoir couvert avec une ventilation restreinte. Gonidanga
et al. (2004) ont montré que pour les urines, un temps de
stockage d'une semaine est suffisant pour observer l'inactivation des
coliformes fécaux et 4 semaines pour celles des streptocoques
fécaux. Aussi ces auteurs ont montré que la déperdition de
l'azote est faible lorsque les urines sont stockées dans des conditions
anaérobies et par contre dans des conditions aérobies, la teneur
en azote subit des pertes d'environ 38 % au bout de 45 jours de stockage.
1.2-Généralités sur le cadre
d'étude
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