The ECOSAN new concept, considering human excreta as nutrient
supply in agriculture could be a better advisable approach for developing
countries like Burkina faso. In fact, soils poor productivity level and the
lack of cleaning up which consequences are diseases, make up a major constraint
to the development. Human faeces and urines collected at Saaba, have been
respectively tested as nitrogen and phosphorus supply at 3 amounts on eggplant
and maize compared to popularized mineral fertilizer. Our objective is to : (1)
ascertain the fertilizing value of hygienized excreta ; (2) point out human
excreta effect on crops productivity and soils chemical properties ; (3)
ascertain optimal human excreta quantities for a better agricultural production
; (4) establish the overcovering rate of nitrogen and phosphorus brought by
human excreta. A Fisher block has been used for maize in farmers' area with 10
treatments and a complete randomized block for eggplant with 4 treatments at
the farmers' and 6 treatments in a controled area. The results show that 1 kg
of faeces contains 34 g of total-N, 15 g of total-P and 22 g of total-K, with a
basic pH of 8.2 and a C/N report of 16. One litre of hygienized urines
contains, 2.7 g of total-N, 0.37 g of total-P, 0.32 g of total -K with a basic
pH of 8.9. As regards yields, urines are competitive with mineral fertilizer at
the amount of 17185 litres ha-1 for eggplant and 61110 litres
ha-1 for maize . An amount of 980 kg ha-1 of faeces is
better advisable for maize. Urines could be used as an up-keep fertilizer and
faeces like amendment at 980 kg ha- 1. The overcovering rate of
urines-N is significantly higher than that of fertilizer-N and combining urines
and faeces improves significantly the rate of P overcovering. We otherwise
disclosed by incubation essays that urine dilution at 100 % allows better
nitrification and optimizes area pH. On the horizon, those results have to be
confirmed and popularized afterwards. Communities, rural ones notably must hold
such technology to improve their income in a healthy environment.
Key words : ECOSAN, human excreta, urines-N, fertilizer-N,
faeces-P, maize, eggplant, Burkina Faso.
Le développement d'un pays n'est effectif que lorsque
l'on prend en compte la notion de durabilité et aussi
l'amélioration du cadre de vie des populations (revenus, suffisance
alimentaire, assainissement etc.). Or, dans plusieurs pays africains
l'insalubrité est très perceptible partout. Le Burkina Faso
connaît des difficultés dans la collecte, et le traitement des
excréta humains. Le péril fécal demeure un problème
de santé publique (CREPA, 2003). Dans les pays pauvres d'Afrique, la
notion de durabilité repose sur l'agriculture et très peu sur
l'industrie.
L'une des difficultés majeures qui se pose à la
production agricole dans les pays en voie de développement comme le
Burkina Faso est le maintien de la fertilité des sols en condition de
culture permanente. La plupart des sols de l'Afrique subsaharienne et plus
précisément ceux des zones arides et semi-arides sont dans un
état d'altération avancé et présentent un
déficit en éléments nutritifs (Pieri, 1989). Pourtant, les
quantités d'éléments nutritifs présents dans le sol
au cours du cycle cultural déterminent la qualité de la nutrition
minérale des plantes et en grande partie les rendements quantitatifs des
cultures (Bacyé, 1993). Les déficits en éléments
nutritifs et spécialement en azote et en phosphore deviennent
sévères et les rendements déclinent de façon
dramatique. Cette situation accroît la pauvreté des agriculteurs
et menace même leur existence (Compaoré et Sedogo, 2002). La
culture continue imposée par la pression démographique a
supprimé la pratique de la jachère qui, jadis permettait la
reconstitution naturelle de la fertilité des sols. Pour l'instant, les
alternatives possibles à la jachère sont entre autres
l'utilisation de la matière organique (fumier, compost) et l'emploi des
engrais minéraux. Cependant, force est de reconnaître que ces
pratiques sont limitées par : (1) la non disponibilité du fumier
suite à la difficulté d'intégration de l'agriculture
à l'élevage ; (2) le prix exorbitant et sans cesse croissant des
engrais minéraux ; (3 ) le faible revenu des producteurs. Ces limites
conduisent à une fertilisation marquée par l'utilisation
exclusive des engrais minéraux et l'utilisation de sous doses d'engrais,
pouvant causer au niveau du sol des déséquilibres chimiques.
L'utilisation des engrais chimiques surtout azotés et phosphatés
pose souvent des risques de pollution des nappes et d'eutrophisation des eaux
(Bado, 1994 ; Bonzi et al., 2004).
Dans une situation d'insécurité alimentaire,
marquée par la baisse du niveau de fertilité des sols, la hausse
des prix des engrais sur le marché et la pollution de l'environnement,
il devient impératif de rechercher d'autres sources de nutriments
pouvant permettre une agriculture durable.
Dans certains pays, les excréta humains sont
utilisés en agriculture comme source de nutriments (Esray, 2001) : au
Japon, la pratique du recyclage des urines et fèces humains
remonte depuis le 12è siècle ; en
Suède, les fermiers collectent les urines humaines et les
répandent sur leurs champs ; au Mexique, les urines humaines sont
utilisées pour la production de légumes.
En Afrique et particulièrement au Burkina Faso, la
valorisation des excréta humains en agriculture est un concept sur
lequel peu d'études sont disponibles. Ce récent concept
dénommé ECOSAN (Assainissement Ecologique) est un programme
opérationnel dans 7 pays africains que sont : le Burkina Faso, la
Côte d'Ivoire, le Sénégal, le Togo, la Guinée, le
Mali, le Bénin. Au Burkina Faso, le programme est exécuté
en partenariat entre le CREPA et l'INERA dans sa composante « valorisation
agronomique des excréta ». C'est dans ce cadre que nous avons
travaill é avec l'INERA sur le thème : « Valorisation
agronomique des excréta humains : utilisation des urines et fèces
humains pour la production de l'Aubergine (Solanum melongena) et du
Maïs (Zea mays) dans la zone centre du Burkina Faso ».
Nous partons de deux hypothèses à savoir : (1)
les excréta humains constituent une source importante de fertilisants
pour élever la productivité des sols et (2) l'utilisation des
excréta humains est une alternative peu onéreuse par rapport
à l'emploi des engrais chimiques. Ces hypothèses permettront de
rechercher les réponses aux objectifs suivants : (1) déterminer
la valeur fertilisante des excréta hygiénisés ; (2)
montrer l'impact des excréta humains sur la productivité des
cultures et sur les propriétés chimiques des sols ; (3)
déterminer les quantités optimales des excréta humains
pour une meilleure production ; (4) évaluer le taux de recouvrement de
l'azote et du phosphore apporté par les excréta humains.
Le mémoire est présenté en trois chapitres
:
· un premier chapitre traitant des
généralités sur ECOSAN et sur le cadre de l'étude
;
· un deuxième chapitre traitant du matériel
et méthodes utilisés ;
· un troisième chapitre dans lequel nous
présentons les résultats, les
discussions et les conclusions suscitées.