L'effort accommodatif peut
être maintenu de façon prolongée au deux tiers de sa
capacité maximale.
1.6 Vision
binoculaire:
Le système visuel
est un système central et unique qui reçoit et traite les signaux
transmis à partir de ses deux capteurs périphériques,
pairs et symétriques, les yeux, auxquels il est relié par les
voies visuelles et les voies oculomotrices; il n'est pas l'addition centrale de
deux organes visuels périphériques. Son organisation est
basée, comme chez tous les vertébrés, sur la vision
simultanée; celle-ci nécessite, pour que la vision binoculaire
normale puisse s'exercer, une parfaite coordination sensorielle et motrice des
deux yeux. Les deux attributs indissociables de la vision, voir et localiser,
fonctionnent chacun sur ce mode binoculaire.
Les trois fondements de la
vision binoculaire sont :
La vision
simultanée des deux yeux.
La correspondance
rétinienne.
La correspondance motrice,
selon les lois de la correspondance binoculaire de Hering.
1.7 La vision
simultanée et ses conséquences perceptives:
1.7.1 Vision
simultanée:
La vision
simultanée, ou premier degré de la vision binoculaire selon la
classification de Worth, est à la base de l'intégration
binoculaire du voir. Grâce à elle, tous les
vertébrés ont une vision simple de l'espace qui les environne,
bien qu'ils disposent de deux champs visuels monoculaires, dans la très
grande majorité des cas, en position symétrique par rapport
à l'axe du corps. Leur vision est binoculaire, faite de la
binocularité additionnelle des secteurs de champ de vision monoculaire
qui ne se chevauchent pas, et de la binocularité fusionnelle des
secteurs de champ de vision monoculaire qui se chevauchent. Chez les
primates, dont l'humain, les yeux sont frontalisés; le champ binoculaire
est élargi, au détriment du champ panoramique ; il couvre
110 des 170 % de la largueur totale du champ de vision sur le méridien
horizontal, c'est-à-dire les deux tiers environ. La perception binoculaire se construit par
étapes successives à partir de la couche 4C de l'aire visuelle
primaire, ou aire striée V1, jusqu'aux aires cognitives. Elle
résulte du traitement cortical des signaux en provenance des deux
rétines, à la fois dans ce qu'ils ont de semblable et dans ce
qu'ils ont de différent du fait de la parallaxe horizontale des deux
yeux [figure8]. Les neurones centraux mis en jeu sont en nombres très
supérieurs au nombre des photorécepteurs rétiniens et des
fibres nerveuses des voies optiques.
Figure8: La vision
simultanée est à la base la vision binoculaire. De son fait, la réunion des signaux en provenance des deux
rétines et transmis par les voies
rétinocorticales en une image unique est indispensable. Cette réunion a deux composantes: la fusion, pour ce
que les images ont de semblable, et la vision
stéréoscopique, pour ce qu'elles ont de différent du fait de la parallaxe horizontale des deux yeux.
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