IV. Risque de la ménopause
IV.1. Risque cardio-vasculaire et ménopause
En période d'imprégnation estrogénique,
la femme possède un profil lipidique "favorable" différent de
celui de l'homme : triglycérides, VLDL et
LDL-cholestérol et ApoB plus bas,
HDL-cholestérol et ApoA1 plus élevés.
Après l'installation de la ménopause, on observe une augmentation
des triglycérides et du cholestérol, une baisse
modérée des HDL mais surtout une augmentation importante du
LDLcholestérol et de l'ApoB. Ces perturbations contribuent à
l'augmentation du risque athéromateux, principale cause de
mortalité chez les femmes ménopausées. Globalement, le
taux des accidents cardio-vasculaires chez la femme ménopausée on
traitée rejoint celui observé chez l'homme.
(Framingham. BONITHON-KOPP , 1989)
Figure 3 : Incidence des maladies
cardio-vasculaires par âge, sexe et statut
ménopausique.(BONITHON-KOPP. 1989)
IV.2. Ménopause et cancer
Dans tous les pays, la fréquence des cancers mammaires et
gynécologiques augmente avec l'âge, avec une incidence maximale
après la ménopause :
Le cancer du sein atteint une femme sur onze environ en
France avec 2 pics de fréquence (45 - 50 ans et 65 - 70 ans). Il est
plus fréquent chez les femmes précocement pubères, celles
qui sont ménopausées tardivement et chez les obèses, en
relation avec l'imprégnation estrogénique. Le risque relatif des
thérapeutiques substitutives estrogéniques sur l'incidence du
cancer du sein est en relation avec la posologie. Les doses utilisées en
France actuellement, proches des valeurs physiologiques, semblent inoffensives
(études à 10 ans). Néanmoins, la prudence reste de
règle : abstention thérapeutique ou évaluation
risque/bénéfice avec un suivi rapproché lors
d'antécédents personnels de mastopathies bénignes et
d'antécédents familiaux de cancers du sein.
En moyenne, 90 % des cancers de l'endomètre, 75 % des
cancers de l'ovaire et 65 % des cancers du col surviennent après 50 ans.
La fréquence du cancer du col justifie impérativement le
dépistage par frottis du col chez toute femme ménopausée.
Les cancers du col et de l'ovaire ne semblent pas être
hormonodépendants. L'incidence du cancer de l'endomètre est par
contre corrélée avec une ménopause tardive, parfois avec
l'obésité. Aux Etats Unis, l'administration d'estrogènes
seuls à fortes doses aux femmes ménopausées dans les
années 1970, a entraîné une augmentation de la
fréquence des hyperplasies et des cancers de l'endomètre (20 %
des femmes traitées). Ce risque semble toutefois relatif lorsque le
traitement substitutif hormonal associe aux estrogènes un progestatif,
ce dernier pendant 12 jours. (DUPAIGNE , MARES . HEDON ,
1998)
|
Figure 4 : Incidence des cancers du sein, de
l'endomètre, du col et de l'ovaire chez la femme en fonction de
l'âge.
(DUPAIGNE, MARES . HEDON ,-1998)
|
|
|