4.5 FINANCEMENT DU SECTEUR DE LA SANTÉ.
La situation des guerres qu'a connue la RDC, l'a
plongée dans une grande crise socio-économique. Jusqu'à ce
jour, la part du budget de l'État réservée à la
santé continue à demeurer faible (1,3%). De plus, le
décaissement n'est pas proportionnel à l'enveloppe initiale ou
inégalement répartie. Le financement du système sanitaire
est réalisé essentiellement par les partenaires qui interviennent
à travers des projets santé et des dons ainsi que par la
population qui participe au recouvrement de coûts (dans 100% des zones de
santé). Il est admis, selon les études en cours, que le
coût de la santé d'1$ par an et par habitant permettrait de
couvrir, au minimum tout apport confondu
(État, bailleurs, population), les frais de fonctionnement des services
de santé dans un système de zone de santé
rationalisé. Pour l'ensemble du pays, ce coût correspond à
+/- 55.000.000 $ (Ministère de la Santé Publique RDC, 2005). Il
est à noter que les vaccins consomment déjà un tiers de ce
budget. Toutefois, politiquement, ces fonds ne sont pas mobilisables pour
couvrir le fonctionnement des services et la réhabilitation des
infrastructures.
Actuellement, 66 % des Zones de Santé du pays
bénéficient d'un appui global des partenaires dans le processus
de réhabilitation fonctionnelle des zones de santé, mais la
couverture totale de la population n'est pas assurée dans ces zones.
Figure 2 Organigramme de l'hôpital de
référence de Doruma
Médecin Directeur
Service
Pharmacie
Service
Pédiatrie
Service medicine interne
Administrateur
Gestionnaire
Service
chirurgie
Service
Gynéco-obstétrique
Service logistique
Les services qui sont ciblés ici pour la
réhabilitation de l'hôpital, c'est celui de l'Administrateur
Gestionnaire et celui de logistique. Car cet à ces deux niveau que le
problème se pose.
4.6. QUELQUES POINTS DE VUE
SUR LE PHÉNOMÈNE DU PARTENARIAT SUR LA RÉHABILITATION DANS
LE SECTEUR DE LA SANTÉ.
Dans ce contexte, la situation du partenariat est assez
complexe à décrire. En RDC, le partenariat s'applique à
tous les niveaux d'organisation du système de santé c.à.d.
central, intermédiaire et périphérique.
Depuis quelques mois, une réflexion sur la situation du
partenariat est menée au niveau du Ministère de la santé
de la RDC. Elle abouti la plus part de fois à la suspension des contrats
reliant ce Ministère aux différents intervenants qui appuient les
structures médicales (Hôpital Général de
Référence /Centres de Santé) et les zones de santé.
Elle a également permis la mise en chantier d'un vade-mecum sur le
partenariat qui est en discussion entre les partenaires sanitaires.
Les problèmes actuels du partenariat peuvent se
résumer de la manière suivante :
§ Insuffisance des mécanismes de coordination
(cadre de concertation, distribution inéquitable des partenaires) et du
rôle de régulation de l'État,
§ Non respect des rôles et obligations de chaque
partenaire (conflit d'intérêt entre les accords cadre et les
contrats de prestation de services),
§ Incapacités dans la négociation
(déséquilibre des rapports de forces)
§ Insuffisance dans la transparence (opacité),
§ Faible implication des bénéficiaires et
acteurs de terrain.
Suite à cette situation déplorable,
l'amélioration de la participation communautaire et d'utilisation des
services de santé qui passe par la promotion des mutuelles de
santé, le renforcement du partenariat Public - Privé et le
renforcement des cadres de coordination et de concertation, pourront permettre
au pays de sortir de sa situation.
Au regard de la situation socio- économique et
politique de la RDC, les partenariats avec l'OSBL se présentent à
toutes fins utiles comme le meilleur moyen pour faire face à la
situation sanitaire de l'hôpital de DORUMA.
Toute fois certaines forces du milieu ainsi que les
opportunités extérieurs sont des éléments propices
pour la mise en oeuvre du projet.
4.7 ÉVALUATION DE LA SITUATION.
Tel que présenté antérieurement, la
situation de la RDC semble critique. Elle témoigne, malgré le
manque de services de santé pour la population, que le secteur
sanitaire n'est soit pas une priorité de l'action étatique. Par
rapport à l'analyse conceptuelle et aux conditions que présente
le PPP, aucun type classique ne pourra se réaliser sans adaptation en
RDC plus précisément dans la zone de santé de Doruma. En
effet il se présente plusieurs contraintes qui sont exacerbées
par la fragilité de la situation socio - politique de la RDC.
Malgré cela, cette partie du pays possède des forces qui pourront
permettre une bonne implantation du projet ainsi que les atouts. Ces points
forts se présentent aussi bien au niveau de la population qu'au niveau
des ressources naturelles.
Tableau 5 Les forces et
opportunités de Doruma.
Forces.
|
Opportunités.
|
§ La dynamique de la population
§ La complicité entre le chef traditionnel et la
population
§ La culture des produits agricoles
§ Présence des quelques ONG et organisations
communautaires.
§ Existence des quelques bâtiments restant de
l'hôpital
|
§ Présence des plusieurs partenaires internationaux
dans le secteur de la santé
§ Une volonté accrue de ces partenaires pour la
réhabilitation du secteur de la santé
§ Existence d'un programme de réhabilitation de
secteur de la santé
§ La volonté qu'a le Ministère de la
santé à s'occuper de l'offre des services et la présence
de plusieurs personnels de qualité sur le marché de l'emploi.
|
Le profil de la RDC et celui de l'hôpital de Doruma
présentés dans ce chapitre à travers les données
démographiques, économiques et sanitaires montrent l'amplitude
des situations que ce pays traverse, après une décennie de
guerres. Le taux de croissance de la population, disproportionné par
rapport à la croissance économique négative, uni à
l'instabilité politique, à une pauvreté absolue et
généralisée, au manque de services sanitaires biaisent
fortement toute possibilité de développement à moyen
terme. Des choix politiques sensés ont pourtant été faits
dans le secteur sanitaire, un des plus touché par la crise congolaise.
La participation communautaire dans le financement et la cogestion des services
sanitaires semblent être, sur la carte, des options gagnantes.
L'expérience partenariale communautaire observée au cours du
stage permettra de trouver le type de PPP qui pourrait être adopté
au secteur sanitaire en RDC afin d'alléger voire résoudre, on
l'espère, les problèmes d'accès aux soins que rencontre la
population locale comme celle de Doruma.
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