CHAPITRE 3
PRATIQUE D'UN PARTENARIAT
PUBLIC PRIVÉ À L'AGENCE DE SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX
DANS LA RÉGION DU SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN AU QUÉBEC.
La logique traditionnelle de structuration de santé et
des services sociaux enfermait leurs pratiques dans des frontières
organisationnelles restrictives, alors que les organismes communautaires se
sont développés dans le milieu de vie des populations. Bien que
ces deux types d'organisations collaborent occasionnellement, elles
fonctionnent le plus souvent chacune de leur côté. Toutefois,
l'évolution des besoins et leur complexité accrue ont conduit
petit à petit à la valorisation de la concertation et du
partenariat. Les expériences vécues durant le stage montrent que
cela n'est pas aisé à réaliser, particulièrement si
les organismes impliqués n'y trouvent pas une reconnaissance de leur
contribution spécifique. Les difficultés inhérentes aux
pratiques de travail entre le réseau institutionnel public et les
organismes communautaires, en raison de leurs différences culturelles,
de taille et d'orientation quant aux relations à entretenir avec la
population sont autant des points faibles de ces types de contrat.
Ce chapitre présente l'agence de santé et des
services sociaux du Saguenay-Lac-Saint-Jean, un cas pratique du partenariat
entre l'agence et un groupe de médecins, enfin il détaille les
différentes activités réalisées durant le stage.
Il serait logique de parler du système de santé
québécoise avant de présenter l'agence de santé et
des services sociaux, car ce dernier fait parti de ce système de
santé.
3.1. LE SYSTÈME DE
SANTÉ QUÉBÉCOIS.
Le système de santé et de services sociaux du
Québec est reconnu pour la large gamme de services qu'il offre à
sa population. Son organisation compte trois (3) grandes particularités
(Rapport annuel MSSS, 2005).
Premièrement, ce système couvre tout le
territoire du Québec et tous les habitants de cette province quels
qu'ils soient. Ces services tant sociaux que de santé sont accessibles
à tous sur une base d'équité. À cet égard,
toute personne a le droit de recevoir des services de santé et des
services sociaux adéquats, personnalisés et en continuité,
et ce, avec respect, courtoisie, équité et
compréhension.
Deuxièmement, 75 % du financement de ces services
vient de l'État. Le financement est octroyé aux
établissements et aux organismes communautaires pour le fonctionnement
du réseau, la production et la dispensation des services et la
distribution des enveloppes budgétaires se fait à partir d'une
méthode équitable. Cette préoccupation est constante et la
méthode utilisée se bonifie d'année en année, au
fil d'expérimentations de diverses données. La
méthodologie se fait sur une base populationnelle par programme
clientèle, utilise les coûts moyens pondérés et
mobilise tous les acteurs pour discussions et ajustements.
De plus, on compte au Québec plusieurs programmes
d'assurance sociale, tels le programme d'assurance -hospitalisation, le
programme universel d'assurance-maladie et le programme mixte d'assurance
-médicaments, qui ont été mis en place pour permettre
à la population québécoise d'avoir un accès facile
et souvent gratuit aux divers soins et médicaments requis quels que
soient leur âge, leur sexe ou leur revenu.
Troisièmement, l'orientation ministérielle qui
est donnée d'intégrer l'ensemble des services sociaux et de
santé est partagée par tous les acteurs du réseau, se
véhicule et se concrétise tant aux niveaux national,
régional que local. Les services s'inscrivent en soutien à la
personne et à ses proches sans s'y substituer.
3.1.1. Gestion des services sociaux et de santé
québécois : ses caractéristiques.
La gestion des services de santé et des services
sociaux québécois fait face actuellement à trois (3)
grands défis (Politique de santé et du bien-être, 1998).
D'abord le défi démographique : le
changement démographique constaté au sein de la population
constitue un défi important pour les familles et la communauté
québécoise tout entière. La proportion des personnes
vieillissantes est élevée, compte tenu de l'espérance de
vie élevée au Québec et ajoute une pression constante sur
les besoins de services à ces personnes.
Ensuite le défi épidémiologique : on
assiste à une augmentation du taux de mortalité causé
principalement par une hausse de différents cancers : notamment le
cancer des poumons Celui-ci est lié à divers facteurs tel que le
tabagisme. Le taux de mortalité lié au diabète ainsi
qu'aux habitudes de vie sédentaires, au suicide et aux accidents
routiers.
Enfin le défi technologique : L'apport
technologique devra particulièrement être renforcé, car
l'intégration informationnelle est une condition essentielle pour une
prestation effective de services intégrés. Le fait d'avoir
accès à une ligne téléphonique d'information sur la
santé et les services sociaux appelée Info- santé ayant un
numéro de téléphone unique facilite la vie de la
population, leur permet d'avoir accès à des informations
pertinentes sur leur état de santé, répond à leurs
interrogations et leurs inquiétudes à cet égard et leur
permet enfin d'apprécier s'ils doivent se déplacer ou non vers un
centre de services (urgence ou cabinet privé de médecin).
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