2. Les causes et les
conséquences de la crise de la bourse de Casablanca
Depuis la réforme de la bourse en 1993, le
marché a entamé une progression régulière et
soutenue de 20% en moyenne par an et ce jusqu'à septembre1998.
Depuis cette date les performances des cours ont connu un
franc recul ramenant les cours à des niveaux historiques très bas
comparables à ceux de l'été 1997. Cette baisse a
touché toutes les valeurs cotées en bourse à Casablanca
quelques soit leurs performances intrinsèque où leurs secteurs
d'activité. Cette baisse en soit n'a pas un problème car toutes
les places dans le marché sont confrontées à des cycles
successifs de hausse puis de baisse. Mais le problème est que
cette baisse a durée dans le temps et s'est accompagnée par un
assèchement des volumes transitant par le marché et affectant
ainsi la liquidité des titres.
1-Les causes de la crise actuelle de la
bourse :
On peut distinguer entre trois familles de causes de cette
crise actuelle de la bourse : Des causes structurelles, conjoncturelles et
culturelles.
· Les causes structurelles :
+ L'étroitesse de la place financière de
Casablanca c'est à dire le nombre restreint d'intervenants sur le
marché à savoir (société de bourse, banque et fond
de gestion)
+ Un nombre restreint des sociétés admises
à la côte en nombre de 53 aujourd'hui (SOMAFIC
éradiqué par manque de transparence)
+ Des conditions d'admission à la côte peu
flexibles et décourageantes surtout pour les jeunes
sociétés.
+ Un régime fiscal jugé très
contraignant que ce soit pour les institutionnelles que pour les petits
porteurs. (Abolition de la taxe libératoire de 15% sur les plus values
réalisées sur cession de titres pour les institutionnelles c'est
à dire les banques et les assurances) et l'instauration des TPCVM (Taxes
sur produits de cession de valeurs mobilières) avec déclaration
préalable pour les particuliers.
· Causes conjoncturelles :
+ Une hausse généralisée de la courbe de
taux, permettant une rémunération plus intéressante sur
les produits des taux (obligation, bons de trésor, TCN) et à
moindre risque par rapport aux actions.
+ Une conjoncture économique peut favorable à
l'investissement due essentiellement à la sécheresse et à
une dépréciation de la devise marocaine face à celle
étrangère (Euro et Dollar).
+ Une vague de course à la taille critique parmi les
grands groupes marocains (ONA, WAFA banque, BMCE ....) encourageant un rachat
massif de leurs propres actions et la réduction du flottant sur le
marché.
+Des conditions et des niveaux de placements sur le
marché actions plus intéressantes dans les pays de la
région M.E.N.A., encourageant ainsi, la désertion des capitaux
étrangers de la bourse Marocaine.
Causes culturelles :
· La majorité des Marocains a découvert la
bourse avec le programme de privatisation des sociétés Etatiques,
initiées début des années 90. Vu les performances
positives successives réalisées par la bourse durant les
premières années les petits porteurs ont eu du mal à
accepter la baisse du cours entamés en septembre 98.
· La structure familiale qui règne parmi la
majorité des entreprises Marocaines laisse leurs propriétaires
très septiques face à l'ouverture de leurs capitaux à des
étrangers.
· Le manque de transparence des entreprises
marocaines.
2-Les conséquences de la crise actuelle de la
bourse :
Parmi les conséquences observées de la crise
actuelle de la bourse on peut citer les problèmes suivants :
· Un manque de confiance qui se propage parmi les petits
porteurs.
· Une sur-liquidité sur le marché
monétaire encourageant une spirale inflationniste.
· Un découragement des sociétés qui
seraient susceptibles d'être cotées à la bourse de
Casablanca.
· Une image terme de l'économie marocaine en
générale pour les investisseurs étranger (la bourse est la
vitrine de l'économie).
· Un découragement de l'épargne des
ménages.
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