CHAPITRE IV LES RESSOURCES NATURELLES
Les ressources naturelles correspondent aux composantes de
l'environnement naturel qui sont principalement l'eau, les sols, la
végétation, la faune, ... (ressources renouvelables), qui sont
prélevées mais non produites. Elles sont sujettes aux
problèmes liés à leur dégradation, exploitation et
disparition. Les ressources naturelles dans le cercle de Douentza
présentent les caractéristiques suivantes :
· Ce sont des ressources renouvelables
· Elles dépendent essentiellement de la
pluviométrie locale qui est aléatoire et présentent une
grande variabilité dans l'espace et le temps
· Ce sont des ressources partagées
Il s'agit de ressources dont les disponibilités sont
limitées et qui nécessitent un déplacement des
utilisateurs et usagers pour y accéder. Cette utilisation se
caractérise par le libre accès, expliquant ainsi la forte
pression et l'exploitation désordonnée et anarchique à
laquelle elles sont soumises.
Les formes d'utilisation des ressources naturelles sont
nombreuses et sont liées aux différents modes locaux de
production qui sont extensifs par nature : agriculture locale, pâture,
fauche de la paille, coupe du bois de chauffe et de construction, feuilles et
bois pour l'artisanat, cueillette des fruits et graines de plantes alimentaires
sauvages, de plantes médicinales, de miel, etc.
Les ressources font l'objet d'un prélèvement
continu sans remplacements. La pluviométrie annuelle demeure la
principale source et cause à travers laquelle la
végétation et les eaux sont renouvelées.
Actuellement ces ressources ont été
affectées tant qualitativement que quantitativement de façon
régressive par les sécheresses successives de 1973 et de 1984 et
par les pluviométries chroniquement déficitaires et par
l'accroissement démographique, tant humain qu'animal.
La conséquence de ces phénomènes est la
forte pression exercée sur les ressources foncières et pastorales
au cours de leur exploitation à cause de la mauvaise
pluviométrie, de la dégradation des terres et des ressources. Les
principales ressources naturelles sont constituées par
1- Le foncier :
li
Le domaine agricole
Partout la terre est abondante. Ainsi, 90 % des chefs
d'unités de production agricole interrogés ont
déclaré que la totalité de leur patrimoine foncier
n'était pas mise en valeur. Cette abondance de terre est cependant
relative ; la terre est soumise à des modalités variables selon
les villages.
-L'accès à la terre
L'accès à la terre ne constitue pas un
problème pour les descendants des fondateurs et les migrants
naturalisés qui en général ont hérité d'un
patrimoine de leurs ascendants. L'usufruit permanent des terres en friche du
terroir villageois est accessible aux autochtones avec des modalités
d'accès variables selon les sites. Pour les descendants des fondateurs
l'accès est libre. Les autres catégories doivent avant tout
défrichement faire une demande aux autorités villageoises ou aux
propriétaires de la parcelle. La terre n'est jamais donnée, elle
est confiée.
Pour les étrangers l'accès à la terre se
fait selon les modalités suivantes
- par don
- par autorisation
- par prêt
- par achat
Les cas de vente où d'achat de terres n'ont
été enregistrés qu'au niveau de la commune urbaine de
Douentza
2 - L'eau :
L'eau est une denrée rare importante et rare dans le
cercle de Douentza le patrimoine hydraulique du cercle ne compte pas beaucoup
d'eau coulante exceptée certaines rivières alimentées par
les eaux de pluie et ayant une existence éphémère. Les
ressources en eau sont composées des eaux de surfaces et des eaux
souterraines : celles-ci étant composées essentiellement par des
puits traditionnels, de puits améliorés, de forages modernes et
une multitude de mares qui ne contiennent de l'eau pour la plupart qu'une
partie de l'année.
Par la quantité et la diversité de ses points
d'eau, la région semble riche en ressources hydrauliques. Cette richesse
est rendue cependant très relative par
- le tarissement précoce des mares tributaires en
général de la pluviométrie annuelle
- la profondeur des puits
- l'invasion des transhumants du bourgou
- l'accès temporaire et conflictuel des forages
villageois.
16
L'accès à l'eau : Pendant et
jusqu'à la fin de l'hivernage les éleveurs abreuvent leurs
animaux dans les mares. C'est après le tarissement des mares
(février) qu'ils commencent à abreuver leurs animaux aux puits et
aux forages. Ceci jusqu'aux début des premières pluies (juin-
juillet).
L'accès à l'eau est régi par des
règles d'usages complexes et ce en fonction de la nature des points
d'eau et des sources. Dans la zone il existe deux principaux modes
d'accès aux points d'eau
- le libre accès qui concerne
· les mares considérées comme des dons de
la nature, et sont des sources d'eau communes. N'importe quel éleveur,
transhumant tout comme autochtone peut y faire abreuver ses animaux sans
contrepartie.
· Les puits et forages collectifs aménagés
par des intervenants extérieurs et sans la contribution des
communautés
· Les puits privés situés en
général dans les concessions ou aux abords des habitats avec
cependant des priorités d'usage pour les propriétaires qui fixent
aux autres l'ordre et les horaires d'accès en fonction de la
quantité disponible
- l'accès payant qui concerne
· les forages introduits par les organismes de
développement avec la participation financière des
bénéficiaires. Les tarifs appliqués pour l'accès
à ces points d'eau varient selon que l'éleveur est membre du
groupe, autochtone non adhérent ou étranger : pour les membres
adhérents le tarif varie de 10 à 20 francs par têtes de
bovins, 5 à 10 francs pour les petits ruminants, pour les autochtones
non membres 20 à 25 francs et 30 à 40 francs pour les
éleveurs transhumants.
· Certaines mares sur creusées par les autochtones
sont aussi d'un accès payant 3 - Les
pâturages
L'activité pastorale dans le cercle de Douentza est
surtout favorisée par la diversité et la quantité des
pâturages. Les pâturages sont constitués de pâturages
herbacés et arbustifs. Ces pâturages s'étendent sur de
vastes domaines qui n'ont pas encore été par l'agriculture.
- les pâturages herbacés : les espèces
herbacées rencontrées dans les différents espaces
pastoraux sont principalement les suivantes :
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Nom de l'espèce en peul
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Nom scientifique
|
Lannere
|
Andropogon gayanus
|
Pagguri
|
Panicum laetum
|
Sinkaare
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Alysacarpus ovalifelius
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Bogodollo
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Pennicetum pedicellatum
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Gringal
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Blépharis linarifolia
|
Selbo
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Aristida mutabilis
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Hebbere
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Cenchrus biflorus
|
Takkabal
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Blépharus linarifolia
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Saraawo
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Schoenefeldia gracilis
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Tuppere
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Tribulus terrestris
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Rendere
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Citrilus lanatus
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Burugel
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Dactylocténium aegyptium
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Raneeriiwo
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Brachiara stigmatisata
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Fulnere
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Boerharia repens
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Cilaal
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Cassia mimosadés
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Uulo
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Cassia obtusifolia
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Fasuuwo
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Heteropogon contortus
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maaro
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Oryza barthii
|
|
Ces espèces sont les plus courantes et se
répartissent de façon inégale sur dans les espaces
pastoraux. Certaines comme saraawo et cakari sont perennes tandis que d'autres
comme bogodollo et paguri sont saisonnières. Les espèces telles
que takkabal, pagguri, giringal sont très prisées par tous les
animaux, tandis que d'autres ne sont consommées que par les
équins et les asins.
- les pâturages arbustifs : ils sont aussi
appelés pâturages aériens et sont constitués des
arbres et arbustes dont les feuillages servent d'aliments aux animaux sont
particulièrement
Nom de l'arbre en peul
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Nom scientifique
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Cayki Cilluki Patuki
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Acacia albida Acacia tortilis Acacia laeta
|
|
If
Bulbi Acacia seyal
Tanni Balanites aegyptiaca
Nammaadi Bohinia rufenscens
Kooli Mitrigina inermis
Kojoli Anogeisus leicarpus
Kelli Grewia bicolour
Cami Ptecarpus lucens
Ces espèces se retrouvent presque dans tous
les espaces pastoraux ; le cami et le cayki sont les arbres de la région
par excellence. Les arbres tels que cilluki, bulbi, et kelli sont les plus
utilisés pour nourrir les animaux et auraient des vertus pour favoriser
la reproduction animale, améliorer la qualité de leur chair et de
leur viande.
Malgré une sensible dégradation des
ressources pastorales causée par les sécheresses des
années 1970 et des années 1980, les pâturages sont d'une
quantité suffisante. Malgré la disparution de certaines
espèces, les éleveurs locaux pensent que les pâturages sont
suffisants
L'accès aux pâturages
L'herbe et les produits des arbres sont des produits
appartenant à toute la communauté, cet état de fait est
surtout démontré par les comportements des populations. Ainsi
dans les brousses tigrées (Ferro en peul) comme dans les brousses
sablonneuses (Seeno en peul) qui constituent les grands espaces pastoraux de la
zone l'accès aux différents pâturages est libre à
tous. Cependant dans certains cas l'accès à certains
pâturages n'est accordé qu'aux éleveurs du
terroir
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