Les conflits liés aux ressources naturelles ne peuvent
être compris s'ils sont réduits à des
phénomènes locaux isolés ou ethniques. Ces conflits
découlent de facteurs complexes (sociaux, politiques, économiques
et écologiques) qui leurs répercussions et leurs
fréquence. Dans les villages de la zone, si les conflits entre
agriculteurs et éleveurs sont les plus nombreux, ils se
caractérisent par une relative facilité de gestion en temps et en
moyens fonciers. Les conflits fonciers se distinguent sur par la lenteur et la
lourdeur de leur résolution qui est coûteuse en temps et en moyens
financiers pour les usagers locaux.
Aussi il faut éviter une "ethnicisation" des
activités agricoles et pastorales. Dans les villages à
prédominance socio-économique dogon ou songhaï, dans les
villages à prédominance socio-économique peul comme dans
les villages mixtes, les populations pratiquent à la fois l'agriculture
et l'élevage par vocation, par nécessité ou par
stratégie selon le village ou le groupe ethnique d'appartenance. Donc
les visions basées sur les oppositions peul (éleveurs) et dogon
ou songhaï (agriculteurs) ne correspondent plus aux réalités
du terrain. Il s'agit plutôt de compétitions entre divers
utilisateurs pour l'accès à des ressources. Ces ressources sont
de plus en plus rares ou sont de mauvaises qualités quand elles
existent. La dégradation et la raréfaction de ces ressources ont
des causes aussi diverses que les dernières sécheresses des
décennies 1970-1980, la dégradation des conditions climatiques,
la poussée démographique et la mauvaise gestion des ressources.
Ces facteurs ont des influences considérables sur les moyens d'existence
des producteurs ruraux.
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Dans certains cas la multiplicité des instances
de recours en matière de résolution des conflits est la cause de
l'exacerbation des conflits.
La lenteur des et la lourdeur des procédures
judiciaires constitue des facteurs non négligeables dans les conflits
entre usagers et dans la perturbation des relations sociales.
Le manque de moyen des agents de l'état et la
corruption des agents de la justice constituent empêchent une gestion
efficace et équitable des conflits entre les usagers des
ressources.
2- Recommandations :
Pour une coexistence pacifique et une gestion
harmonieuse des systèmes d'élevage et des systèmes de
culture et pour répondre aux attentes d'accroissement de la production
et d'améliorations des conditions de vie, certaines mesures s'imposent
:
- éclaircir la question des
propriétés des terres dans la zone
- organiser des concertations entre les villages
concernés par l'aménagement
- promouvoir une gestion locale et
décentralisée des ressources
- mettre en place des mécanismes transparents de
gestion locale des conflits liés aux ressources naturelles
- encourager et appuyer la gestion locale des
conflits
- répare les pistes de passage des animaux les
élargir, les matérialiser, les officialiser et les rendre
étanches par rapport aux exploitations
- délimiter les espaces pastoraux et les
sécuriser
- implication de tous les acteurs dans la gestion des
ressources et des aménagements