UNIVERSITE de BAMAKO
Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences
Humaines (FLASH)
DER : Sciences sociales Section :
Anthropologie
CONFLITS LIES AUX RESSOURCES NATURELLES Cas de la
plaine de Douenta
MEMOIRE DE MAITRISE
Directeur de Recherche : Présenté
et soutenu par :
Dr Isaïe DOUGNON M. Mahamadou M DICKO
Professeur Assistant
SOMMAIRE
Introduction 1
CHAPITRE I PRESENTATION DU CERCLE DE
DOUENTZA...
14
CHAPITRE II COMPOSITION SOCIOLOGIQUE DE LA
PLAINE...
21
CHAPITRE III : METHODOLOGIE
24
CHAPITRE IV ELUCIDATION CONCEPTUELLE
26
CHAPITRE V
CHAPITRE VI-
CHAPITRE VII -
|
LES RESSOURCES NATURELLES
REGIME FONCIER ET TYPES DE PROPRIETE
GESTION DES RESSOURCES NATURELLES...
|
28 33
|
35
CHAPITRE VIII - DECENTRALISATION ET GESTION DES
RESSOURCES 39
CHAPITRE IX -CONFLITS LIES AUX RESSOURCES NATURELLES
47
CHAPITRE X - GESTION DES CONFLITS 52
CHAPITRE XI - AC tEURS, ROLES DANS LA GESTION
DES CONFLITS... 57
CHAPITRE XII CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
62
Annexes 65
TABLE DES MATIERES
Dédicaces I
Remerciements I
Sommaire Il
Introduction 1
Il -Difficultés de coexistence entre principaux modes de
productions 2
III- Les recherches sur le foncier en Afrique 5
IV-
11
12
Objectifs
V- Hypothèses
CHAPITRE I PRESENTATION DU CERCLE DE
DOUENTZA...
14
1-Histoire
2- Relief et cours d'eau ...14
3- Climat et végétation 15
4- Economie 15
a- Agriculture 15
b- Elevage 17
c-La pêche 19
CHAPITRE II COMPOSITION SOCIOLOGIQUE DE LA
PLAINE... 21
1-Les Dogons 21
.2-Les sonrais 21
3-Les peuls 22
4-Organisations sociales 22
5- La vie associative 23
CHAPITRE III : METHODOLOGIE 24
1-Justification · 24
2-Echantillonnage · 24
3-Populations cibles · 24
4-Méthodes 24
5-Le guide d'entretien 24
6-Le questionnaire individuel 25
7-Analyse documentaire 25
CHAPITRE IV ELUCIDATION CONCEPTUELLE 26
CHAPITRE V LES RESSOURCES NATURELLES 28
1-Le foncier 28
2-L'eau 29
3-Les pâturages 30
CHAPITRE VI- REGIME FONCIER ET TYPES DE PROPRIETE
33
1-La propriété ancestrale 33
2- La propriété familiale 33
3-La propriété collective 34
CHAPITRE VII - GESTION DES RESSOURCES NATURELLES
35
1-Gestion locale des ressources naturelles
35
2- Tentatives étatiques de gestion des ressources
37
CHAPITRE VIII - DECENTRALISATION ET GESTION DES
RESSOURCES 39
1-La réforme du régime foncier
39
2-La décentralisation 40
3-Organisations non gouvernementales intervenant dans la
gestion des ressources naturelles
41
4-Les Initiatives locales de gestion
décentralisées des ressources naturelles...42
a- les associations villageoises Kelka .43
b- les conventions locales du cercle de Douentza
45
CHAPITRE IX -CONFLITS LIES AUX RESSOURCES NATURELLES
47
1-Les conflits liés à la divagation des
animaux 47
2-Les litiges fonciers
47
CHAPITRE X - GESTION DES CONFLITS 52
1-Gestion locale des conflits 52
2-Gestion administrative des conflits 54
CHAPITRE XI - ACIEURS, ROLES DANS LA GESTION DES
CONFLITS... 57
1- Acteurs, rôles 57
2-Médiateurs et stratégies de gestion des
conflits 59
3- Forces et faiblesses des médiateurs dans la
gestion des conflits... 60 CHAPITRE XII CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
62
1-Conclusions
62
2- Recommandations 63
ANNEXES 65
-- I. Introduction :
Cette recherche se déroule dans la
région de Mopti située dans la partie nord de la
République du Mali.., le projet doit se concrétiser par
l'aménagement hydro agricole de la plaine du Yaïré d'une
superficie de 2500 hectares. Cette plaine est située aux abords de la
ville de Douentza. Elle est directement répartie entre trois communes
Douentza, Pétaka, Débéré.
Les villages riverains exploitant la plaine sont
Douentza, Drimbé, Fombori, Petaka ; Almina, Alabengouma,
Debéré, Kara, M'Boudou Koly, Walo et Tombori.
La population de la zone est estimée à
17700 habitants. La Population des communes dont font parties ces villages, est
estimée à 22900 habitants répartis entre 4433
ménages, soit une moyenne d'environ cinq personnes par ménage
tout sexe confondu. Les composantes essentielles de la population sont : les
Dogon, les
7
Songhaï et les Peul à coté de ces
ethnies majoritaires vivent d'autres minoritaires dans la zone (Bambara et
Tamashek).
La Plaine est située aux abords
immédiats de la ville de Douentza. Elle couvre une superficie de deux
mille cinq cent hectares (2500 ha). Les ressources en eau et sol constituent un
potentiel important pour le développement de l'élevage et de
l'agriculture dans la zone avec une lame d'eau dépassant par endroit
1,5m pendant l'hivernage. Actuellement la plaine est surtout utilisée
pour la culture de céréales pendant l'hivernage. Elle sert aussi
de pâturage pour le petit bétail au cours de la saison
sèche. La plaine du Yaïré est un des parcours les plus
empruntés par les transhumants à cause des nombreuses mares qui
jalonnent son parcours qui en réalité correspondent à des
gîtes d'étapes. L'aménagement de la plaine vise à
pallier aux déficits céréaliers chroniques dans la commune
urbaine et dans les communes limitrophes, assurer le développement de
différentes activités économiques et de les pourvoir en
infrastructures adéquates. L'aménagement de la plaine du
Yaïré intervient dans le cadre de la lutte contre la
pauvreté. Les doivent se concrétiser par l'aménagement de
mille hectares de terres irrigables, la réalisation de deux barrages de
rétention d'eau. Les travaux sont financés par la Banque
Africaine pour le Développement et le gouvernement malien. La
réalisation des travaux est assurée par le Ministère de
l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche. Les travaux ont
démarré au courant de l'année 2004 et doivent durer deux
ans. Les ouvrages qui seront exécuté seront des barrages de
retenue d'eau pour l'inondation permanente de la plaine et le
développement des activités rizicoles et du
maraîchage.
Il convient de noter que l'élevage et
l'agriculture sont les activités essentielles des communautés
locales. L'agriculture est pratiquée par tous cependant avec un
intérêt plus prononcé chez les Dogon et les Songhaï.
Mais depuis les premières difficultés d'ordre
pluviométrique dans la zone et la poussée démographique,
on assiste à un élargissement du front agricole. Cette situation
est souvent à l'origine de tensions et de conflits entre les
différentes communautés. La plaine est une zone de passage et
d'abreuvement des troupeaux transhumants. C'est aussi un lieu de
pâturages pour les animaux de la ville de Douentza et des villages
environnants. La Plaine consiste aussi un lieu de ravitaillement en
combustibles ligneux pour les populations riveraines.
Malgré un réel engouement de la part des
communautés locales ; on sait que la réalisation de travaux de
cette envergure ne se fait que par un prélèvement
considérable des ressources foncières et
fourragères disponibles. Ce prélèvement se traduisant
à coup sur par une réduction de certaines ressources
nécessaires à certaines formes de production
traditionnelle
Il -Difficultés de coexistence entre principaux
modes de productions
Au Mali, plus de 80 pour cent de la population vit en
milieu rural ces populations exercent principalement l'agriculture et
l'élevage. La terre et les autres ressources constituent les principales
sources de revenus des populations rurales. Ainsi l'accès et
l'utilisation des ressources naturelles sont souvent la source de conflits
entre les communautés. Ces dernières années des conflits
éclatent entre ces différentes communautés. Ces
différends vont de la dispute entre un éleveur et un agriculteur
; au litige foncier entre villages frontaliers. Souvent ces différends
tournent en confrontations violentes entre les groupes d'agriculteurs et de
pasteur
L'élevage et l'agriculture sont deux
activités économiques qui toutes ont en commun la terre comme
support. En tant que telle la terre devient source de compétition et de
conflit entre ses différents utilisateurs.
Dans les zones à dominante peule, le territoire
est avant tout destiné à l'élevage. Par conséquent,
tout nouveau défrichement est une réduction de l'espace
destiné à l'élevage. Cette accélération de
la réduction du domaine pastoral a surtout été
accentuée par les sécheresses de 1973 et 1983. Les
éleveurs peuls ont perdu la presque totalité de leur troupeau.
Ces sécheresses se sont traduites par l'élargissement des espaces
agricoles car même les éleveurs se sont mis à l'agriculture
pour pouvoir y tirer leur moyen de subsistance. Actuellement la
multiplicité des champs rend le déploiement des troupeaux peu
aisés.
Dans les sites majoritairement Songhaï et Dogon,
tout espace est destiné à un usage agricole et l'affectation de
la terre à tout autre usage ne peut être tolérée que
si elle temporaire.
Du moment qu'aucune terre n'est affectée
exclusivement à l'agriculture chez les éleveurs et que rien n'est
également réservé à l'élevage chez les
agriculteurs, les conflits deviennent inévitables du fait de la
cohabitation des deux principales activités économiques de la
zone
9
Il faudrait explorer les pratiques de gestion et de
prévention des conflits adoptés dans la zone. Il importe
également d'envisager les opportunités et les problèmes
que présente la décentralisation et la reforme foncière et
leur incidence sur la prévention et la gestion des conflits fonciers. Ce
qui nous amène à nous interroger sur les conditions de
l'accès équitable au foncier.
Un certain nombre d'acteurs locaux interviennent dans
les tentatives de gestion de ces conflits. Des systèmes de gestion
axés sur des accords informels, institutionnels, officiels, juridiques,
régissant l'accès et l'exploitation des ressources naturelles
sont en cours depuis la décentralisation.
Dans la commune de Douentza, l'accès à la
terre dépend de l'incrustation dans les
réseaux sociaux. La propriété
foncière est liée aux identités sociales. L'exclusion de
certains groupes sociaux (Rimaïbe, « esclave peul », les femmes)
du droit à la propriété foncière est encore
fréquente. Malgré la nationalisation des terres et les slogans
« la terre à qui la travaille », le régime foncier
coutumier continue de prévaloir.
La multiplication des conflits liés à
l'accès et à l'exploitation des ressources naturelles est aussi
liée aux changements macroscopiques intervenus au cours des
dernières décennies.
L'accroissement démographique, tant humain
qu'animal, a aussi affecté les ressources naturelles. La
conséquence de ces phénomènes naturels est la pression
exercée sur les ressources pastorales au cours de leur exploitation
à cause de la diminution des terres et des ressources. Par exemple, les
zones basses et dépressions qui collectent les eaux de surface pour
l'abreuvement des animaux ont été occupées par des champs
de culture et plusieurs mares sont maintenant ensablées.
Les formes d'utilisation des ressources naturelles
sont nombreuses et liées aux différents modes locaux de
production et d'exploitation qui sont extensifs par nature : agriculture
locale, pâture, fauche de la paille, coupe du bois de chauffe et
de
construction, feuilles et bois pour l'artisanat,
cueillette des fruits et graines de plantes alimentaires ou médicinales
sauvages etc. Les ressources font l'objet de prélèvements
continus sans remplacements. La pluviométrie annuelle demeure la
principale source à travers laquelle la végétation et les
eaux sont renouvelées. Le libre accès et l'exploitation
anarchique et désordonnée qui caractérisent l'utilisation
des ressources naturelles constituent un enjeu environnemental fondamental dans
le cercle.
Ces enjeux se présentent de façon
différente pour la commune urbaine et la ville de Douentza. Avec
l'urbanisation on assiste à une expansion de la ville sur les champs et
les pâturages. Ce faisant la commune manque d'espace pour son
approvisionnement en bois de chauffe et la pâture de ces animaux qui
proviennent des communes limitrophes.
Ainsi, il nous semble fondamental de
réfléchir sur la problématique de la coexistence pacifique
et de l'intégration des différents systèmes de production
(Elevage -- Agriculture).
Ceci vaut particulièrement dans une zone qui est
un des axes les plus empruntés par les troupeaux
transhumants.
Une profonde réflexion est utile, car la
majorité des populations pratique à des degrés
différents des activités mixtes d'élevage et
d'agriculture.
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