ELECTIFS : CREATION D'ENTREPRISE & GRANDE
DISTRIBUTION
MEMOIRE DE FIN D'ETUDE
LE TRANSPORT D'ANIMAUX D'ABATTOIRS
Comment un investissement en qualité des transports
(des animaux d'abattoirs) et
une réglementation renforcée
peuvent-ils accroître le bénéfice pour les
entreprises
et le consommateur ?
Remerciements
Ce mémoire de Master 1 est le résultat d'un long
travail de recherche.
Le transport des animaux d'abattoirs est un sujet peu courant en
école de commerce.
J'ai eu la chance de trouver sur ma route certaines personnes qui
m'ont considérablement aidé dans mon parcours.
Qu'elles en soient ici remerciées :
Merci tout d'abord à Mr Fréderic FREUND, directeur
de l'OABA, pour son aide capitale et les documents qu'il m'a transmis.
Merci à mon père, Mr Pierre BARBARA de m'avoir
écouté et soutenu tout au long de mes recherches et de
l'écriture de mon mémoire.
Merci à Mme Dorota LESZYNSKA, maitre de mémoire de
cette année, pour ses efforts. Merci à Mme Isabelle PETIT,
directrice de l'IPAG-Nice, qui a cru en mon sujet et l'a validé. Merci
à Claude ALAVOINE pour son écoute dans un moment de doute.
Merci enfin au jury, pour l'intérêt qu'il portera
à mon mémoire et au sujet traité.
Sommaire
Note de synthèse 5
Introduction générale 8
I. Les règlementations européennes du
transport international d'animaux d'abattoirs 10
1. Tour d'horizon des travaux effectués 11
1.1. Les travaux du Conseil de l'Europe 11
1.2. Les travaux de la Communauté européenne
13
1.3 Récapitulatif des principales
règlementations, directives, conventions et autres arrêtés
à l'échelle
nationale et européenne 13
2. La règlementation actuelle 17
2. 1Le règlement CE 1/2005 : synthèse du
passé et renouveau 17
2.2 Transfert des responsabilités 21
2.3 Sanctions et risques encourus en cas de non-respect de
la législation 21
3. Limites et remise en question de la législation
21
3.1. Des intérêts divergents entre les pays
22
3.2. De nombreuses infractions relevées chaque
année 23
3.3 Le projet CATRA démontre la
nécessité d'une réorganisation intégrale de la
chaîne logistique de
transport des animaux 25
Conclusion et recommandations 27
II. Le transport d'animaux : une phase capitale à
optimiser 30
1. Le transport, l'élément clé de la
relance du marché de la viande ? 30
1.1. Contexte actuel du marché de la viande
31
1.2. Un nouvel idéal de consommation 33
1.3. Produire mieux et transporter mieux 34
2. Risques et enjeux liés au transport 40
2.1. Enjeux économique : le coût du transport
40
2.2De nombreux risques sanitaires 41
2.3. Enjeux de l'optimisation des modes de transport :
à l'aube d'un nouveau marché concurrentiel 43
3. Vers de nouvelles techniques de transport 44
3.1 Un camion pour le transport et l'abattage 44
3.2. Le transport de carcasses : réalité ou
fiction ? 46
3.3Une nouvelle proposition : le transport durable 47
Conclusion et recommandations 49
III. Les avantages d'un investissement en qualité
des transports 50
1. De nombreuses implications 50
1.1. Une évolution des mentalités 51
1.2. Un désir de changement 52
1.3. Des moyens financiers 52
2. Les avantages du consommateur 53
2.1. Avantages commerciaux 53
2.2Avantages sanitaires 53
2.3. Avantages éthiques 54
3. Les avantages pour les entreprises 55
3.1. Avantages commerciaux 55
3.2. Avantages sanitaires 56
3.3Avantages éthiques 57
Conclusion et recommandations 58
Conclusion générale 59
Mots-clés 62
Bibliographie 63
Annexes 65
Synthèse
Depuis mon enfance, je suis une grande passionnée des
animaux. Fervente protectrice de ceux- ci, j'aimerais apporter ma petite
contribution à leur bien-être dans le monde et
particulièrement en Europe.
Actuellement en école de commerce,
spécialisée en logistique, j'ai essayé de lier mes deux
passions dans un même sujet : le transport des animaux d'abattoirs.
Les Hommes consommeront toujours de la viande et celle-ci est
essentielle à une alimentation équilibrée. Il est tout
à fait possible de produire une viande de qualité tout en
respectant le bien-être des animaux et l'environnement.
Alliant logistique (ma filière) et animaux (ma
passion), je joins finalement l'utile à l'agréable et
rédige le mémoire des mes rêves. De plus, souhaitant me
spécialiser dans le management de la qualité des transports, ce
mémoire est une ouverture quant à mon avenir.
Ainsi, j'ai rédigé ma problématique en
fonction de mes passions et de mon métier futur (du moins je
l'espère).
Nous savons aujourd'hui que le transport des animaux joue un
rôle déterminant dans la chaîne logistique puisqu'il influe
sur la qualité de la viande.
Je me suis alors posée les questions suivantes :
- Existe-t-il des normes et règlementations quant aux
transports des animaux d'élevage ? - Ces règlementations
sont-elles suffisantes ?
- Pouvons-nous améliorer le transport des animaux ?
- Pouvons-nous améliorer la qualité de la viande
qu'ils produisent en optimisant toute la chaine logistique ?
- De quelles manières pouvons-nous lier qualité des
transports et qualité de la viande ? - Quels seraient les avantages de
ces optimisations ?
- Quels risques prennent les transporteurs en ne respectant pas
la loi ?
- Y'a-t-il des peines juridiques et financières
suffisantes ?
- Quels sont les risques sanitaires du transport d'animaux ?
- Comment se porte le marché de la viande ?
- La baisse général du pouvoir d'achat touche t-il
le marché de la viande ? - Enfin, que pouvons-nous faire ?
Au regard de ces nombreuses questions, j'ai alors
rédigé ma problématique.
Comment un investissement en qualité des
transports (des animaux d'abattoirs) et une réglementation
renforcée peuvent-ils accroître le bénéfice pour les
entreprises et le consommateur ?
Méthodologie :
Afin de savoir quels étaient les travaux d'hors et
déjà effectués en Europe à ce propos, j'ai alors
pris contact avec diverses associations. L'association OABA a eu la gentillesse
de me guider et de me fournir un bon nombre d'information.
Apres plus de quatre mois de recherches, j'ai enfin
commencé à rédiger mon mémoire en essayant
d'être la plus objective possible. Il est parfois voire souvent
très difficile de garder une écriture objective lorsque l'on
entraperçoit autant de scandales. Je souhaite par la suite, en accord
avec l'IPAG, proposer mon mémoire à diverses associations ainsi
qu'au ministère de l'agriculture afin d'essayer de faire «
évoluer » les choses ou du moins, faire prendre conscience à
une partie des européens la nécessité de
s'intéresser à ce sujet et ne pas fermer les yeux.
« Nous sommes ce que nous mangeons », nous nous
devons de connaître la bête qui se trouve dans notre assiette.
C'est cette devise qui m'a poussé à essayer de comprendre toute
la chaine logistique régissant le marché de la viande.
Difficultés rencontrées :
Comme dans toute recherche, la plus grande difficulté
n'est pas de chercher mais de « trouver ». Trouver des informations
cohérentes, réfléchir à l'impact qu'elles
produiront. Elles nous font douter, nous contredisent, nous aident, et enfin
nous amènent à une réflexion juste et objective.
Nous sommes souvent posé la question «
jusqu'où pouvons-nous aller ? », « à quel moment le
manque d'informations ou le trop d'informations influe t-il négativement
sur le mémoire ? »
Afin de conclure cette synthèse, nous dirons que ce
mémoire a été très enrichissant de tous points de
vue.
Travailler sur ce sujet m'a permis de me remettre en question
très souvent et m'a ouvert l'esprit.
J'espère réellement qu'il pourra intéresser
d'autres personnes et que le travail accompli servira à certains.
NB : La première partie consacrée aux
règlementations européennes possède un grand nombre de
citations. En effet, nous ne pouvons changer une loi ni même la
réécrire. Merci de votre compréhension.
Introduction générale
Depuis toujours, l'homme essaie de domestiquer les animaux. Il
les élève, les transporte et les abat afin de se nourrir. Au
cours du temps, l'élevage des animaux, le transport et l'abattage ont
pris de nouvelles formes.
Au cours du XIXème siècle, les premières
législations sur la protection des animaux ont fait leur apparition en
Angleterre puis en Allemagne. Par la suite, chaque pays européen s'est
alors doté d'une législation visant à protéger les
animaux.
De nos jours, la notion de bien-être animal dans
l'élevage, le transport ou l'abattage prend tout son sens. Cette notion
vient de deux courants complémentaires : d'une part, de
l'évolution même de l'élevage, du transport et de
l'abattage au travers de l'industrialisation ; d'autre part, de
l'évolution du statut de l'animal, en tant qu'être vivant et en
tant qu'être sensible.
De nombreux progrès ont été
réalisés au XXème siècle en ce qui concerne
l'élevage, le transport et l'abattage des bêtes. De nombreux
travaux ont été réalisés dans le but de garantir
une viande de qualité. Néanmoins, les travaux en matière
de transport des animaux semblent aujourd'hui bien insuffisants.
Il est aujourd'hui primordial de faire évoluer tant la
législation européenne que les modes de transport des animaux
d'abattoirs. Dans ce mémoire de fin d'étude, alliant la
logistique et la qualité, nous nous intéresserons aux transports
des animaux en Europe. En effet, comment garantir une viande de qualité,
un marché sous-jacent évolutif sans prendre en compte des notions
de qualité totale ?
Comment un investissement en qualité des
transports (des animaux d'abattoirs) et une réglementation
renforcée peuvent-ils accroître le bénéfice pour les
entreprises et le consommateur ?
Afin de répondre à cette question, nous diviserons
le plan en trois parties.
Nous nous attarderons dans un premier temps sur la
réglementation actuelle du transport des animaux à
l'échelle européenne. Nous analyserons son évolution et la
remettrons en question.
Dans un second temps, nous expliquerons en quoi le transport
des animaux est une phase capitale dans la chaine logistique. Nous verrons son
influence sur la qualité de la viande et verrons comment l'optimiser.
Enfin, nous verrons quels peuvent être les avantages
(commerciaux, sanitaires et éthiques) d'un investissement en
qualité des transports sur le long terme du point de vue des
consommateurs et de l'entreprise.
I. Les règlementations européennes du
transport international d'animaux d'abattoir.
L'industrialisation et la spécialisation de
l'agriculture ont engendré l'apparition de nouveaux moyens de transport
bien plus performants et bien moins chers qu'auparavant. Ainsi,
l'élevage, le transport et l'abattage d'animaux ont atteints de
nouvelles dimensions.
Le transport n'a plus la dimension locale ou régionale
(voire même nationale) qu'il avait autrefois. De nos jours, plus de 300
millions d'animaux (porcs, bovins, ovins, caprins ou encore
équidés) par an sont transportés à travers l'Europe
voire même au-delà et la durée des trajets ne cesse
d'augmenter. En effet, pour des raisons économiques les petits abattoirs
tendent à disparaître (par le biais de rachat, de fusion ou
autres...) au profit de géants européens de l'abattage, plus
compétitifs puisqu'ils permettent d'accueillir un plus grand nombre
d'animaux dans des délais toujours plus courts. Les animaux sont donc
abattus de plus en plus loin de leur lieu d'élevage.
Il est important de souligner que plus un voyage est long plus
le risque est grand d'imposer à l'animal des souffrances : stress,
fatigue d'être debout, recherche de l'équilibre, chaleur,
humidité ou froid, abreuvement et affouragement rares voire
inexistants.
Au-delà de la protection « éthique »
des animaux, les longs transports affectent la qualité de la viande. Il
est donc impératif de les contrôler et de soumettre les
transporteurs à une législation stricte afin de préserver
l'animal et le consommateur.
Dans un premier temps, nous étudierons l'historique des
législations européennes au travers d'un tour d'horizon des
travaux effectués, puis, dans une seconde partie, nous nous attarderons
sur la règlementation européenne actuelle. Il conviendra enfin de
démontrer ses limites dans une dernière partie.
1. Tour d'horizon des travaux effectués
L'approche que nous avons en ce qui concerne la protection des
animaux (d'abattoirs ou de compagnie) est fortement influencée par nos
valeurs morales, éthiques et culturelles mais aussi par la
prospérité économique de la société.
Néanmoins, de manière générale,
les consommateurs européens se soucient tant de l'animal et de son
bien-être (condition d'hébergement, transport, abattage...) que de
la qualité de la viande qu'ils ont dans leurs assiettes.
Dés 1950, les associations et autres organisations de
protection des animaux ont revendiqué les souffrances animales. Sous
cette influence, les milieux politiques au niveau national, communautaire et
européen ont entrepris de réglementer la protection des animaux
lors du transport ou de l'abattage.
1.1 Les travaux du Conseil de l'Europe
Un certain nombre de textes français, communautaires ou
européens réglementent la protection de l'animal en transport
international.
Au début des années 1960, l'Assemblée
consultative du Conseil de l'Europe a entrepris des travaux sur les transports
internationaux d'animaux. Le 22 septembre 1961, le Conseil de l'Europe
émettait et adoptait une recommandation s'y référant.
Deux ans plus tard, le Comité des Ministres du Conseil de
l'Europe décidait de constituer un comité d'experts ayant pour
mission d'ériger un projet de convention.
La Convention européenne sur la protection des animaux
en transport international1 verra le
jour le 13 décembre
1968. De 1969 à 2004, 24 Etats membres du Conseil de l'Europe
l'ont
ratifiée (dont la France le 29 juillet 1974). La Convention est
entrée en vigueur le 20 février
1 La Convention européenne sur la protection des animaux
en transport international STE n°65
1971. La dite Convention règle tout ce qui concerne le
chargement des animaux en vue d'un transport international c'est-à-dire
la préparation des animaux, la conception des moyens de transport,
l'aptitude des animaux au transport, les conditions de transport, les
contrôles vétérinaires, le traitement des animaux, les
certificats et les aspects spécifiques aux différents modes de
transport (rail, route, bateau, avion).
A la fin des années 1980, cinq recommandations sur le
transport, notamment celui des chevaux, des porcs, des bovins, des moutons, des
chèvres et des volailles ont été détaillées.
Ces directives visaient principalement les transporteurs et toutes personnes
influant de prés ou de loin sur le transport international des
animaux.
En 1996, à la suite de vastes campagnes
médiatiques dénonçant de nombreuses
irrégularités dans le transport d'animaux en Europe, les Etats
membres du Conseil de l'Europe et signataires de la Convention
européenne sur la protection des animaux en transport international se
sont à nouveau réunis afin de réagir au plus vite. Ils ont
pris connaissance et approfondie la recommandation de l'Assemblée
parlementaire du Conseil de l'Europe. Dans cette recommandation,
l'Assemblée se disait: «Particulièrement
préoccupée par de nombreuses informations sur les mauvais
traitements aux animaux en transport international et la souffrance
infligée aux animaux par l'attente inutile aux frontières».
Et suggérait: «De demander aux Parties à la Convention
européenne sur la protection des animaux en transport international
d'améliorer d'urgence les conditions de transport international de
bétail et de renforcer les mécanismes de contrôle de la
mise en oeuvre de la législation».
Par la suite, les Etats signataires de la Convention ont
décidé d'amender l'ancienne convention et de l'adapter en
fonction des nouveaux éléments et des résultats
scientifiques obtenus au cours des trente années de travaux.
La nouvelle Convention Européenne sur la protection des
animaux en transport international2 est entrée en vigueur le
14 mars 2006 suite à la ratification de quatre Etats. Il s'agit d'une
convention-cadre s'appliquant à toutes les espèces d'animaux
vertébrés. Nous détaillerons le règlement CE 1/2005
relatif à la Convention Européenne sur la protection des animaux
en transport international dans la seconde partie.
2 La nouvelle Convention Européenne sur la protection des
animaux en transport international STCE n°193
1.2 Les travaux de la Communauté européenne
A la fin du siècle dernier, la Communauté
européenne a élaboré, parallèlement au Conseil de
l'Europe, des textes législatifs en ce qui concerne la protection des
animaux en cours de transport international. Ces travaux ont permis de mettre
en place des textes analogues qui leurs ont donné davantage d'importance
puisqu'ils ne concernaient pas uniquement les pays de la Communauté mais
ceux de toute l'Europe.
Au niveau communautaire, plusieurs Directives3 se
rapportent à la protection des animaux au cours du transport
international dont les principales sont celles du 18 juillet 1977, et celle du
19 novembre 1991.
1.3 Récapitulatif des principales
règlementations, directives, conventions et autres Arrêtés
à l'échelle nationale et européenne4
22 septembre 1961
|
Le Conseil de l'Europe émettait et adoptait une
recommandation sur la protection des animaux en transport international
|
13 décembre 1968
|
Naissance de la Convention européenne sur la protection
des animaux en transport international (STE n°65)
|
29 juillet 1974
|
Ratification par la France de la Convention européenne
sur la protection des animaux en cours de transport international. Plusieurs
modifications et améliorations seront apportées au cours des 20
ans qui vont suivre.
|
1976
|
Loi sur l'environnement et la protection animale. Cf. Article
12
|
18 juillet 1977
|
Directive européenne se rapportant à la protection
des animaux en cours de
transport international.
|
8 décembre 1982
|
Arrêté fixant les conditions d'élevage, de
garde et de détention des animaux
|
3 N.B : Rappelons que les Conventions sont des axes
directeurs. Les Directives s'appliquent dans les pays signataires des
Conventions, qui s'engagent à les inclure dans leur droit
national.
4 Source :
http://www.liste-hygiene.org;
http://europa.eu
|
domestique. Protection des animaux domestiques ou sauvages au
cours des
transports internationaux
|
1988 1991 1992 1998
|
Directives CEE modifiées concernant la protection des
animaux pendant le transport
|
19 novembre 1991
|
Directive 91/628/CEE du Conseil relative à la protection
des animaux en cours de transport et modification des directives 91/425/CEE et
41/496/CEE
|
1er janvier 1993
|
Les directives 77/489/CEE et 81/389/CEE sont abrogées ;
mise en vigueur de la Directive 91/628/CEE.
|
13 mars 1995
|
Arrêté relatif aux conditions sanitaires requises
pour les échanges
intracommunautaires de certains ruminants
|
29 juin 1995
|
Directive du Conseil 95/29/EC du 29 juin 1995 modifiant la
directive 91/628/CEE relative à la protection des animaux en cours de
transport
|
5 novembre 1996
|
« Toute personne physique ou morale transportant des
animaux dans un but lucratif doit être titulaire d'un agrément,
délivré par la direction départementale des services
vétérinaires : article L. 21412 du code rural, selon des
modalités prévues par l'article R. 21451 Code rural et par
l'article 1 er bis de l'arrêté du 05 novembre 1996 modifié.
»
|
25 juin 1997
|
Règlement (CE) n° 1255/97 du Conseil du 25 juin 1997
concernant les critères communautaires requis aux points d'arrêt
et adaptant le plan de marche visé à l'annexe de la directive
91/628/CEE
|
11 février 1998
|
Arrêté du 11 février 1998 fixant les
conditions sanitaires relatives à la détention, à la mise
en circulation et à la commercialisation de certains ruminants
|
16 février 1998
|
Règlement (CE) n° 411/98 du Conseil du 16
février 1998 relatif à des normes complémentaires
concernant la protection des animaux, applicables aux véhicules routiers
utilisés pour le transport d'animaux pour des voyages dépassant
une durée de huit heures
|
24 novembre 1999
|
Décret 99-691 et Arrêté du 24 novembre 1999
modifiant l'arrêté du 5 novembre 1996 relatif à la
protection des animaux en cours de transport
|
8 décembre 1999
|
Le comité scientifique de la santé a produit un
rapport relatif à la ventilation sur les véhicules routiers
|
30 mars 2001
|
2001/298/EEC: Décision de la Commission du 30 mars 2001
modifiant les annexes des directives 64/432/CEE, 90/426/CEE, 91/68/CEE et
92/65/CEE du Conseil et de la décision 94/273/CE de la Commission en ce
qui concerne la protection des animaux en cours de transport (Texte
présentant de l'intérêt pour l'EEE) - Journal officiel
n° L 102 du 12/04/2001 p. 0063 - 0068
|
19 juin 2001
|
Résolution du Conseil du 19 juin 2001 sur la protection
des animaux en cours de transport, Journal officiel n° C 273 du 28/09/2001
p. 0001 - 0001
|
19 juillet 2002
|
Arrêté du 19 juillet 2002 fixant les conditions
sanitaires pour l'importation et le transit, sur le territoire
métropolitain et dans les départements d'outre-mer, des animaux
vivants et de certains de leurs produits visés à l'article L.
236-1 du code rural. Modifié par Arrêté du 16 juillet 2003
, Arrêté du 21 août 2003 , Arrêté du 17
décembre 2004
|
18 décembre 2002
|
Arrêté du 18 décembre 2002 modifiant
l'arrêté du 17 juillet 2000 relatif aux
justificatifs de la formation requis pour les personnes
exerçant une fonction de convoyeur d'animaux vivants
|
9 avril 2003
|
Règlement (CE) no 639/2003 de la Commission du 9 avril
2003 portant modalités d'application en vertu du règlement (CE)
no 1254/1999 du Conseil en ce qui concerne les exigences en matière de
bien-être des animaux vivants de l'espèce bovine en cours de
transport pour l'octroi de restitutions à l'exportation L 093,
10/04/2003 p.0010 - 0017
|
10 juin 2003
|
Le 10 juin 2003, le Parlement européen adopte une
déclaration écrite qui demande : « à la Commission,
aux gouvernements nationaux et aux pays candidats de mettre en oeuvre la
recommandation adoptée par le Parlement, en novembre 2001, qui limite
à un maximum de 8 heures ou de 500 km le transport d'animaux devant
être abattus ou engraissés ».
|
11 juin 2003
|
Directive 2003/50/CE du Conseil du 11 juin 2003 modifiant la
directive 91/68/CEE en ce qui concerne le renforcement des contrôles
applicables aux mouvements des ovins et des caprins
|
21 aout 2003
|
Arrêté du 21 août 2003 modifiant
l'arrêté du 19 juillet 2002 fixant les conditions sanitaires pour
l'importation et le transit, sur le territoire métropolitain et dans les
départements d'outre-mer, des animaux vivants et de certains de leurs
produits visés à l'article L. 236-1 du code rural.
|
21 juin 2004
|
Décision 2004/544/CE du Conseil du 21 juin 2004
relative à la signature de la convention européenne sur la
protection des animaux en transport international (révisée)
|
29 juillet 2004
|
Arrêté du 29 juillet 2004 modifiant la liste des
postes d'inspection frontaliers établie par l'arrêté du 19
novembre 2003
|
9 novembre 2004
|
Arrêté du 9 novembre 2004 relatif aux conditions de
police sanitaire régissant les échanges intracommunautaires
d'ovins et de caprins
|
22 décembre 2004
|
Arrêté relatif à la protection des animaux
pendant le transport et les opérations annexes et modifiant les
directives 64/432/CEE et 93/119/CE et le règlement (CE) no
1255/97
|
7 février 2005
|
Arrêté du 7 février 2005 fixant les
règles techniques auxquelles doivent satisfaire les élevages de
bovins, de volailles et/ou de gibier à plumes et de porcs soumis
à autorisation au titre du livre V du code de l'environnement
|
22 février 2005
|
Arrêté fixant les conditions sanitaires de
détention, de circulation des bovins
|
5 aout 2005
|
Arrêté du 5 août 2005 modifiant
l'arrêté du 17 juillet 2000 relatif aux justificatifs de la
formation requis pour les personnes exerçant une fonction de convoyeur
d'animaux vivants
|
14 février 2006
|
Note de service DGAL/SDSPA/N2006-8040 du 14/02/2006 : Statut
des Etats membres et régions d'Etats membres de l'Union
Européenne et conditions sanitaires applicables aux échanges
intracommunautaires de bovins, d'ovins, de caprins et de porcins
|
11 octobre 2006
|
Règlement (CE) no 1505/2006 de la Commission du 11
octobre 2006 portant application du règlement (CE) no 21/2004 du Conseil
en ce qui concerne les contrôles minimaux à effectuer en rapport
avec l'identification et l'enregistrement des animaux des espèces ovine
et caprine
|
5 janvier 2007
|
Règlement (CE) n° 1/2005 du Conseil, du 21
décembre 2004, relatif à la protection des animaux en cours de
transport et aux opérations annexes et modifiant les directives
64/432/CEE et 93/119/CE [Journal officiel L 3 du 05.01.2005]. Ce
règlement abroge et remplace la directive 91/628/CEE
|
16 janvier 2007
|
Note de service DGAL/SDSSA/N2007-8016 du 16/01/2007 :
Application du Règlement du Conseil n°1/2005 du 22 décembre
2004 relatif à la protection des animaux en cours de transport et les
opérations annexes - délivrance des autorisations et certificats
d'agrément
|
Ce tableau est un récapitulatif des nombreuses
règlementations, directives et autres arrêtés. Cette liste
n'est pas exhaustive mais nous pouvons d'hors et déjà constater
la complexité de tous ces règlements. Pendant près d'un
demi-siècle, une seule convention régissait le transport des
animaux.
Dans un souci de clarté et d'harmonisation, l'union
européenne a « remplacé » les dispositifs
antérieurs concernant le transport des animaux par le règlement
CE 1/2005 daté du 22 décembre 2004 et entré en vigueur le
5 janvier 2007. Dans la partie suivante, nous analyserons la
réglementation actuelle en matière de transport international
d'animaux.
2. La réglementation actuelle
Comme nous l'avons vu auparavant, l'Union Européenne a
effectuée ces dernières années une refonte totale des
règles en matière de bien-être des animaux pendant le
transport. Le règlement CE 1/2005 et la nouvelle Convention
européenne sur la protection des animaux en transport international
définissent les nouvelles priorités en matière de
protection des animaux au cours du transport et identifie tous les intervenants
et leurs responsabilités respectives, elles renforcent les mesures de
surveillance et prévoit des règles plus strictes pour les longs
trajets et les véhicules utilisés.
2.1 Le règlement CE 1/20055, synthèse du
passé et renouveau.
C'est grâce à l'Union Européenne que la
réglementation protégeant les animaux en cours de transport
évolue. En Décembre 2004, l'Union Européenne a
adopté un nouveau règlement qui est entré en vigueur le 5
janvier 2007. La finalité de ce texte étant que les animaux ne
risquent pas d'être blessés ou de subir des souffrances inutiles
et qu'ils disposent de conditions appropriées pour satisfaire leurs
besoins. Nous allons donc le détailler afin de mieux comprendre les
règles européennes actuelles.
a- Champ d'application :
Le règlement CE 1/2005 vise à
réglementer le transport des animaux vertébrés vivants
à l'intérieur de l'Union européenne lorsque ce transport
est effectué dans le cadre d'une activité économique. Il
ne s'applique qu'aux transports internationaux de plus de 50
kilomètres.
b- Les intervenants et leurs responsabilités
Le règlement s'étend à l'ensemble des
personnes impliquées le processus de transport c'est-à-
dire
les transporteurs, les organisateurs de transport et les conducteurs ainsi que
les
5 Cf. : Annexe 1 : Le règlement CE
1/2005
« détenteurs d'animaux transportés
»6. Tous les intervenants doivent recevoir une formation
adéquate. Les conducteurs et les accompagnateurs doivent posséder
un certificat d'aptitude professionnelle délivré par les
autorités compétentes ou bénéficier d'une
expérience pratique équivalente pour manipuler les animaux
transportés et leur apporter les soins nécessaires.
c- Autorisations de transport
Les sociétés de transport d'animaux vivants
doivent être agréées par un État membre de l'Union
européenne. Chaque État membre dispose d'une autorité
responsable de la délivrance de cet agrément. Pour l'obtenir, les
sociétés de transport doivent prouver qu'elles possèdent
un personnel, des équipements et des procédures
opérationnelles suffisantes et appropriées. Ces autorisations
sont valables 5 ans et ont un format européen.
Pour les voyages de plus de 8 heures, les
sociétés de transport d'animaux vivants doivent également
fournir des informations complémentaires sur les moyens de suivi et
d'enregistrement des mouvements des véhicules et disposer d'un plan
d'urgence. De plus, les véhicules doivent être
équipés d'un système de navigation par satellite à
compter du 1er janvier 2007 pour les nouveaux véhicules et de
2009 pour les anciens.
Dans le cas de voyages à travers plusieurs Etats, les
transporteurs doivent en plus avoir un carnet de route comprenant les
informations suivantes : identification des animaux et des personnes qui en ont
la charge, lieux de départ et de destination, contrôles
effectués aux divers moments du transport, etc.
d- Aptitudes des animaux au transport
Le transport de certains animaux est interdit. C'est le cas
des animaux sérieusement malades ou blessés ; des animaux qui
sont dans un état de gestation avancé et qui peuvent mettre bas
durant la période de transport et ceux ayant mis bas depuis moins de 48
heures ; les très jeunes animaux dont l'ombilic n'est pas encore
complètement cicatrisé, (les veaux de moins de 10 jours, les
porcs de moins de 3 semaines et les agneaux de moins d'une semaine).
6 Il s'agit du personnel des centres de
regroupement, des marchés et des abattoirs, ainsi que les
éleveurs.
e- Règles techniques pour le transport des animaux
Ces règles sont applicables aux véhicules et aux
animaux. Le règlement prévoit différentes normes selon la
durée du trajet.
- Voyages de moins de 8 heures
Les animaux doivent disposer d'un espace suffisant entre leurs
têtes et l'étage supérieur. Ils ne doivent pas pouvoir
s'échapper. Les véhicules doivent être conçus de
manière à éviter toute blessure ou souffrance
évitable. Le plancher doit être recouvert d'une litière ou
être équipé d'un système qui permet l'absorption des
déjections. Des ponts, rampes ou passerelles doivent être
utilisés pour le chargement et le déchargement. Les
véhicules doivent être conçus et manipulés de
manière à assurer la protection des animaux contre les
intempéries et les grandes variations de climat.
- Voyages de plus de 8 heures
Dans le cas de trajets de plus de 8 heures, le plancher doit
obligatoirement être recouvert d'une litière. Le véhicule
doit transporter une quantité suffisante d'aliments pour les animaux et
être équipé d'un système de ventilation qui doit
pouvoir être utilisé lorsque le camion est à l'arrêt
ou en mouvement. En l'absence de ventilation mécanique le
véhicule doit être à même d'assurer une
température située entre 5 et 30 °C. Pour ce faire il doit
être équipé d'un système de contrôle de la
température (grâce à un système d'alerte dans la
cabine de conduite).
Des cloisons amovibles doivent être en place afin de
répartir les animaux par type, taille et en nombre raisonnable. A tout
moment il doit être possible d'accéder à tous les animaux
afin de pouvoir les inspecter, et leur apporter tous les soins
appropriés.
Le camion doit être équipé d'un
système permettant d'abreuver les animaux, adapté à
l'espèce transportée. Le dispositif d'abreuvement doit avoir une
capacité correspondant au besoin des animaux. Le véhicule doit
être doté d'un dispositif permettant le branchement sur une
adduction d'eau lors des arrêts.
La directive européenne prévoit également
des densités maximales de chargement pour les principales espèces
d'élevage selon le mode de transport (route, mer, air, rail) et le poids
moyen des animaux.
f- Intervalles d'abreuvement, d'alimentation et temps de
repos
Les dispositions concernant les durées de trajet et
les espaces prévus pour les animaux restent inchangées par
rapport à l'ancienne réglementation. En matière de
durée du transport, le règlement prévoit ainsi des
durées différentes selon les types d'animaux: animaux
non-sevrés, c'est-à-dire buvant encore du lait (9 heures de
trajet, puis 1 heure de repos pour l'abreuvement, puis 9 heures de trajet, ,
porcs (24 heures de trajet, lorsque l'abreuvement possible en permanence),
chevaux (24 heures de trajet avec abreuvement et alimentation toutes les 8
heures, bovins, ovins et caprins (14 heures de trajet, puis 1 heure de repos
pour l'abreuvement, puis 14 heures de trajet, Volailles, oiseaux domestiques et
lapins domestiques (Si le transport dépasse 12 heures, l'accès
à de l'eau et de la nourriture est obligatoire).
Les séquences précitées peuvent être
répétées si les animaux sont déchargés,
nourris, abreuvés et laissés au repos pendant au moins 24 heures
dans un poste de contrôle agréé.
g- Les contrôles
Des contrôles doivent être organisés par
les autorités compétentes aux moments clés du transport
notamment aux points de sortie ou aux postes d'inspection frontaliers. Par
ailleurs, des contrôles supplémentaires peuvent être
effectués à tout stade du voyage, sur une base aléatoire
ou ciblée.
Lors des contrôles, l'autorité compétente
doit vérifier la validité des autorisations, certificats
d'agrément et certificats d'aptitude professionnelle, ainsi que les
informations consignées dans le carnet de route. Les
vétérinaires officiels doivent également vérifier
l'état des animaux et leur aptitude à poursuivre le voyage. Les
frais vétérinaires sont à la charge du transporteur en cas
de requête par les autorités.
En cas de transport par voie maritime, l'état et la
conformité du navire de transport doivent aussi être
vérifiés.
2.2 Transfert des responsabilités
La responsabilité des animaux est transmise de
l'éleveur au transporteur à partir du moment où les
animaux sont dans le véhicule de transport. Le transporteur est ainsi
responsable jusqu'au débarquement. C'est lors de la livraison à
l'abattoir (abattoirs de service inclus), que la responsabilité des
animaux est transmise à la direction de cet abattoir.
2.3 Sanctions et risques encourus en cas de non-respect de
la législation
Dans le cadre de la législation sur la protection des
animaux lors du transport, des sanctions administratives mais aussi
pénales ont été décidées par les pays de
l'Union Européenne. Ainsi, si un transporteur est en infraction, il peut
perdre son agrément.
En France par exemple, le Code Rural prévoit les sanctions
nécessaires en cas de non respect de la
législation.7
Comme nous pouvons le constater, la réglementation
actuelle en matière de transport international d'animaux est assez
complète et paraît stricte. Pourtant, elle n'est pas toujours
respectée.
3. Limites et remise en question de la
législation
Dans la partie précédente, nous avons pu
entrevoir la complexité de la nouvelle législation
règlementant le transport international des animaux. Cependant, elle
connaît de nombreuses limites.
Dans cette partie, nous tenterons de mettre à jour ses
faiblesses en déterminant quels sont les principaux freins à son
avancée. Nous verrons que malgré l'engagement politique de
quelques Etats membres, les infractions à la législation
demeurent nombreuses.
7 Cf. : Annexe 2 : Extrait du Code Rural
concernant le transport d'animaux vivants.
3.1 Des intérêts divergents entre les pays
A l'époque des débats concernant la nouvelle
Convention européenne sur la protection des animaux en transport
international, certains pays se sont opposés à la mise en place
de nouvelles mesures visant à règlementer le transport
international d'animaux. En effet, de nouvelles normes de transport impliquent
inévitablement un investissement financier.
Cependant, les motifs économiques n'ont jamais
été clairement évoqués. Les principales causes
citées par les opposants furent le manque de « bases scientifiques
permettant de régler un aspect particulier » (le contrôle de
la densité de chargement par exemple) et le « manque de
règles internationales au niveau mondial ».
Il est clair que ces raisons ne sont qu'une façade du
problème. Il est et sera de plus en plus difficile de trouver des
accords communs au sein de l'Europe des vingt-cinq. En effet, les
intérêts ne sont pas les mêmes si le pays est producteur
d'animaux, pays de transit ou spécialisé dans l'abattage.
A l'heure d'aujourd'hui, les différents pays se fixent
uniquement sur leurs avantages nationaux au détriment de ceux de
l'Union.
A ce propos, Jacques Merminod, Président du groupe de
travail pour la Convention européenne sur la protection des animaux en
transport international a conclut ainsi son rapport au Conseil de l'Europe :
« Ce qui manque actuellement au niveau européen, c'est la
volonté politique de s'engager pour le bien-être des animaux que
ce soit de leur hébergement, de leur transport ou lors de l'abattage. Au
lieu de s'unir, les différents pays se fixent sur leurs
intérêts économiques et les chances de pouvoir trouver une
solution commune visant une nette amélioration du sort des animaux sont
minces, voire nulles. »8
Dans cet esprit, il semble assez restreint pour l'Europe
d'escompter une réglementation plus stricte. Malgré la
volonté de procéder à davantage de contrôles, le
respect de la législation laisse à désirer dans de
nombreux pays.
8 Extrait de « Regard Ethique, Le
Bien-être Animal », Edition du Conseil de l'Europe, Novembre 2006,
Page 66 IPAG - 2007/2008 Page 22 sur
83
3.2 Des nombreuses infractions sont relevées chaque
année
Pour avoir force de loi, les Parties doivent appliquer les
dispositions de la Convention dans leurs législations respectives.
Il faut ensuite la volonté de faire des contrôles en
mettant à la disposition des autorités le personnel
nécessaire et les ressources financières pour pouvoir les
effectuer.
De nombreuses associations telles que la PMAF, l'OABA ou One
Voice disposent de « chargés d'enquêtes » qui ont pour
mission de suivre des camions transportant des animaux, depuis leur
départ jusqu'à leur destination finale. En observant qu'un
transporteur transgresse la loi, les associations alertent les
autorités. Voici donc quelques exemples d'infractions
relevées:
« Le 30 septembre 2004, un camion transportant 190
cochons est arrêté. Les porcs doivent disposer d'eau en permanence
pendant le transport. Mais les animaux n'ont pas d'eau et la ventilation n'est
pas en marche. En règle générale, les transporteurs ne
font tourner ni le système de ventilation ni le système
d'abreuvement, car cela entraîne une augmentation de la consommation de
gasoil. Un camion transportant des bovins est en surcharge (20%). Les animaux
sont déchargés sur une aire de repos puis emportés par un
autre camion. Dans un autre camion, une vache a une corne arrachée. Elle
saigne abondamment.
Le 2 décembre 2004, le chargé d'enquêtes
de One Voice, en route vers le peloton de gendarmerie pour les contrôles,
repère quatre camions de 259 veaux venant d'Irlande et destinés
à l'engraissement en Italie. Il les suit et prévient les
gendarmes. Ces animaux voyagent depuis deux jours sans eau ni nourriture. Les
chauffeurs sont contraints de décharger les animaux et de verser de
lourdes amendes. Un veau meurt quelques heures après le
déchargement. Deux autres, trop épuisés, ne repartiront
pas.
Le 10 janvier 2005, certains transporteurs ne
surélèvent pas le troisième niveau du camion pour
économiser le gasoil et éviter des frais supplémentaires.
C'est le cas d'un camion intercepté ce jour-là. Résultat :
les animaux situés au troisième étage ne
bénéficient pas toujours d'un espace suffisant. Or la loi
prévoit que lorsque les animaux sont en position debout, il doit y avoir
un
espace suffisant entre leur tête et le niveau
supérieur. Leurs mouvements naturels ne doivent pas être
gênés et une ventilation appropriée doit être
assurée.
Le 2 juin 2005, un camion irlandais roulant vers l'Italie est
intercepté, le chauffeur lithuanien n'a reçu aucune formation,
pourtant obligatoire. Il contient 66 bovins destinés à
l'abattoir. Le système d'eau n'est pas branché et le camion n'est
pas équipé d'un système de ventilation. Un pneumatique est
en très mauvais état. Les gendarmes décident de
l'immobilisation du véhicule et du déchargement des animaux.
Le 16 juin 2005, un camion espagnol transportant des chevaux
à l'agonie est repéré par le chargé
d'enquêtes d'One Voice et immobilisé par les gendarmes. Les
chevaux survivants sont saisis et les transporteurs passent en jugement le 27
septembre 2005. »9
« Début Avril 2007: pris en filature par des
enquêteurs de l'association Animals' Angels, deux camions transportant
plus de 700 jeunes agneaux d'Espagne jusqu'un Italie ont été
bloqués par les forces de l'ordre à hauteur de Belforte (Italie).
Prévenus par les enquêteurs, les carabiniers ont pu dresser une
longue liste d'infractions à la réglementation protégeant
les animaux en cours de transport, et entraînant de longues heures de
souffrance pour les centaines d'agneaux embarqués : animaux
entassés au mépris des normes de densité, absence de
nourriture, impossibilité d'accéder aux abreuvoirs, animaux
tombés au sol et piétinés par les autres. En outre, aucune
aire de repos pour le déchargement obligatoire des animaux n'avait
été prévue.
Après l'intervention d'une équipe de
vétérinaires, les agneaux ont été
transférés dans l'aire équipée de Piacenza, pour
être nourris, abreuvés, et remis en condition de reprendre leur
long voyage. Les deux chauffeurs, résidant au Portugal, ont
été condamnés pénalement pour mauvais traitement
sur animaux à une sanction globale de 9.000 €. »10
Comme nous pouvons le constater, les infractions sont
nombreuses. D'un point de vue éthique
et économique, ces
agissements ne sont pas tolérables. Afin de les éviter et de
faire progresser
les recherches, l'Union Européenne a demandé
à des chercheurs de surveiller un certain
9 Source : Association One Voice.
10 Source : Association Animals' Angels
nombre de transports de bovin à travers l'Europe et de
rendre un rapport faisant état de la situation en 2003. Ce projet
nommé « Projet CATRA )) dénonce plusieurs infractions au
règlement et recommande d'améliorer le transport des animaux et
leur traitement avant abattage.
3.3 Le projet CATRA démontre la
nécessité d'une réorganisation intégrale de la
chaine logistique de transport des animaux.
Le projet CATRA « CAttle TRAnsport » a
été mis en place en février 2000 par l'Union
Européenne. Pourvu de 1.8 millions d'euros de budget sur trois ans, le
projet CATRA est constitué de dix experts de sept pays différents
(Suède, Belgique, Finlande, Allemagne, Norvège, Slovénie
et Espagne). Il a pour but de « réduire les facteurs de stress
affectant le bétail au cours du transbordement et du transport afin
d'améliorer le bien-être des animaux et la qualité de la
viande ))
Des études ont été menées sur les
effets directs du transport sur le bien-être des animaux et sur la
qualité de la viande après l'abattage. D'autres
éléments tels que l'état des routes, les conditions
climatiques et les installations du véhicule ont également
été pris en compte.
Les résultats et conclusions remettent en cause
l'intégralité de la chaine logistique de transport et
dénoncent des transports trop longs et trop stressants pouvant
altérer la qualité de la viande. M. Philippe Busquin, membre de
la Commission européenne responsable de la recherche a
déclaré a ce sujet : «Il est de l'intérêt du
secteur lui-même d'éviter toute souffrance inutile causée
aux animaux: la qualité du produit peut être gravement compromise
par un transport ne répondant pas aux normes.))
Voici donc les principaux résultats du projet CATRA :
« L'intégralité de la chaîne
logistique de transport doit être revue, ce qui implique notamment une
surveillance permanente de l'état des véhicules et des
améliorations dans la fréquence des livraisons afin de
réduire les délais d'attente aux abattoirs. L'ensemble du
processus de transport doit être optimisé: cela concerne la
préparation des animaux avant le transport, l'amélioration des
structures de chargement et de déchargement, le contrôle des
densités de
chargement, le contrôle du regroupement social des animaux,
l'amélioration des véhicules et de la qualification des
conducteurs.
L'impact du transport sur le bien-être des animaux est
soumis à d'importantes interactions avec d'autres facteurs tels que la
qualité des routes, les conditions climatiques et la conception des
véhicules.
La durée du transport détermine le niveau de
stress des animaux, mais elle n'affecte la qualité de la viande que si
d'autres facteurs viennent interférer, tels qu'une mauvaise
qualité des routes.
Le chargement et le déchargement constituent les
opérations les plus génératrices de stress au cours du
transport; leurs structures constituent par conséquent un facteur
essentiel pour améliorer la situation.
Il convient d'améliorer la conception des
véhicules afin d'atténuer l'impact des conditions climatiques
défavorables et du mauvais état des routes, en particulier pour
réduire les vibrations. De la même façon, une meilleure
conception des locaux de stabulation pourrait limiter le stress et permettre
d'améliorer la qualité de la viande. »11
Ces conclusions nous amènent à penser que
l'intérêt de chacun et en fait l'intérêt commun. Au-
delà de son caractère légal, la législation est une
réelle opportunité pour le secteur. Il semble inadéquat de
ne pas respecter une loi qui protège finalement le marché
puisqu'elle impose une viande de qualité dans des critères
éthiques.
11 Source : Projet CATRA :
IP/03/854
Conclusion et recommandations.
Dans cette première partie consacrée à la
réglementation en matière de transport international d'animaux
d'abattoirs, nous avons donné un aperçu de l'historique des
diverses normes ; analysé la réglementation actuelle et constater
ses limites et faiblesses. Nous la conclurons par diverses propositions
d'évolutions.
L'Europe a développé la réglementation la
plus complète au monde en matière de bien-être animal
durant le transport. Pourtant, nous avons pu remarquer que la
réglementation est complexe et qu'elle manque de contrôles
à l'échelle européenne. Pour palier à cela, il
semblerait adéquat de proposer un investissement financier à
l'échelle européenne. Chaque Etat membre disposerait une
enveloppe dans un fond commun dédié au développement de
« points de contrôles » européens. Elle pourrait
également être utilisée à la formation de
contrôleurs européens assermentés qui viendraient s'ajouter
aux forces de l'ordre nationales.
Malgré l'harmonisation des réglementations
à l'échelle de l'Europe, il n'existe pas de répercussions
pécuniaires au niveau européen. Dans certains pays, les
conséquences juridiques et financières en cas de non respect de
la législation ne sont pas assez dissuasives. Il pourrait
également être intéressant de mettre en place des «
peines » à l'échelle européenne.
Autre point à réorganiser : le transfert des
responsabilités. Comme nous l'avons vu, à l'heure d'aujourd'hui,
le transfert des responsabilités se définit ainsi :
Cependant, si chaque acteur de la chaîne logistique du
transport restait responsable (juridiquement et financièrement) des
animaux jusqu'à leur abattage, le nombre d'infractions se verraient
diminuer.
L'éleveur prendrait soin de choisir des transporteurs
de qualité, les compagnies de transport se verraient dans l'obligation
d'investir dans la qualité de leurs services afin de répondre
à une demande de sérieux et les abattoirs pourraient être
davantage consciencieux dans le processus d'abattage.
Une question qui pourrait subvenir : Pourquoi les transporteurs
resteraient-ils responsables des animaux jusqu'à leur abattage ?
Les transporteurs se doivent de livrer les animaux en «
bonne santé )) c'est-à-dire qu'ils doivent être aptes
à être abattus à leur descente de camions. Autrement dit,
si un animal, au déchargement se trouve être dans un état
d'épuisement ou s'il est blessé, il ne pourra être abattu.
Or, si le transporteur reste responsable des animaux jusqu'à leur
abattage, il est clair qu'il sera dans l'obligation d'apporter les soins
nécessaires aux animaux dans le besoin.
Bien que cette solution paraisse assez idyllique, il est
aujourd'hui nécessaire d'impliquer chaque
personne dans le processus
de transport des animaux. Cette solution a été mise en place dans
le
secteur du transport de carburant (législation sur la
récupération des vapeurs) et fonctionne très bien.
Ainsi, la mise en place de davantage de points de
contrôles, la formation de contrôleurs européens des
conséquences juridiques et financières plus lourdes et
harmonisées à l'échelle de l'Europe ainsi qu'une
réorganisation du transfert des responsabilités, pourraient
être une clé afin de réduire le nombre d'infractions. Il
est certain que ces idées sont à retravailler et que
l'investissement de chacun des Etas Membres est primordial.
II. Le transport international d'animaux : une phase
capitale à optimiser.
« Le transport, du latin trans, au-delà, et
portare, porter, est le fait de porter quelque chose, ou quelqu'un,
d'un lieu à un autre ».
Le processus du transport fait partie des opérations
nécessaires. Généralement appelées «
manipulations avant l'abattage » ou « manipulations ante-mortem
», il consiste à transporter un animal vers l'abattoir.
La phase du transport des animaux est fondamentale. En effet,
les manipulations avant l'abattage peuvent être très stressantes
pour les animaux et entraîner de ce fait, une diminution importante de la
qualité du produit fini si elles ne sont pas effectuées avec le
soin nécessaire.
Dans cette partie, nous essaierons de démontrer qu'un
investissement en qualité des transports est à prendre en
considération. Pour ce faire, nous nous demanderons en quoi le transport
peut-il être un élément clé de la relance du
marché de la viande. Dans un second temps, nous tenterons d'expliquer
les risques et les enjeux liés au transport. Enfin, nous terminerons
cette partie en nous projetant vers de nouvelles techniques de transport des
animaux.
1. Le transport serait-il l'élément
clé de la relance du marché de la viande ?
La qualité de la viande (peut importe l'animal)
dépend de nombreux facteurs. L'intégralité de la chaine
est déterminante (rappelons que la chaine est constituée de
l'éleveur, du transporteur et de l'abattoir). En effet, un animal issu
d'un élevage de qualité (bien nourri, bien soigné...),
transporté dans de bonnes conditions (que nous avons
détaillée dans la partie précédente) et abattus
dans de brefs délais, sans aucune souffrance, donnera une très
bonne viande. Pour ce faire, une bonne coordination entre les acteurs est
nécessaire.
Dans cette première partie, nous étudierons le
contexte actuel du marché de la viande. Nous verrons ensuite que les
modes de consommation ont évolué. Nous terminerons cette
première partie en démontrons la nécessité de
produire mieux et de transporter mieux afin de répondre aux nouvelles
exigences des consommateurs.
1.1 Contexte actuel du marché de la viande
Afin de bien comprendre la situation du marché de la
viande, nous devons dans un premier temps étudier le contexte actuel
européen.
Contexte actuel européen
Le pouvoir d'achat est la préoccupation principale de
toute l'Europe. La baisse du pouvoir d'achat est assurément un souci
mondial parce que l'augmentation des matières premières est un
enjeu mondial. Les revenus des Européens sont pris en étau entre
hausse des prix et faible augmentation des rémunérations. Cela
illustre une répartition de plus en plus inégale des richesses.
L'inflation est à son comble, et la question du pouvoir d'achat taraude
de nombreux pays européens.
Contexte actuel du marché de la viande
Ces quinze dernières années, les marchés
mondiaux de la viande ont connu de profond changement. Les consommateurs
exigent des morceaux plus variés, de meilleure qualité ainsi que
de meilleures garanties quant à la sécurité des produits.
Ils sont également de plus en plus attentifs au bien-être des
animaux et au respect de l'environnement.
Le secteur de la viande se trouve confronté à de
nombreux défis : réchauffement de la planète (changements
climatiques fréquents), changement du comportement des consommateurs,
évolutions de la Politique Agricole Commune européenne.
L'environnement dans lequel la production doit évoluer semble donc plus
incertain que jamais. Les facteurs globaux, économiques, politiques,
sociaux et environnementaux sont de plus en plus complexes et interagissent
conjointement.
Le secteur de la viande a connut et connaît encore de
nombreuses crises commerciales et de brusques fluctuations de prix (nous
verrons dans une seconde partie l'influence de l'apparition de foyers de
maladie, un peu partout et de façon récurrente, sur le secteur de
la viande).
Une production en baisse
Dans tous les pays développés, la production a
baissé ces dernières années et les abattages ont beaucoup
chuté dans l'Union européenne (- 2,8 %), de plus, le cheptel de
l'Union européenne connaît une baisse de 1,4 % en 2006
Dans l'Union européenne, le déficit de viande
bovine se creuse (280.000 tonnes équivalent- carcasse). Il se
développe un déficit structurel offre/demande. Au final à
horizon 2012, la production pourrait baisser de 4 % avec une consommation en
recul de 2 %.
Déficit de production de viande dans l'Union
européenne, et prix qui se maintiennent à des niveaux
élevés, telles sont les constatations quant au contexte actuel du
secteur de la viande. S'ajoute à cela un nouveau mode de consommation
porté par la recherche de qualité.
1.2 Un nouvel idéal de consommation
Le marché européen de la viande est mature et le
prix de la viande n'est plus désormais déterminant. En effet, les
consommateurs s'intéressent de plus en plus à ce qu'ils mangent
et se soucient de la provenance de la viande qui est dans leurs assiettes.
Suite aux nombreux scandales ayant éclaboussés
le secteur de l'agriculture durant les années 90 (veaux aux hormones,
vaches carnivores...), de nouveaux facteurs tels que la
traçabilité, la sécurité sanitaire, les garanties
en matière de conditions de production (bien-être animal, respect
de l'environnement...), et l'identification de l'origine de l'animal jouent un
rôle croissant. La qualité tend à devenir un facteur
important en tant que « market driver ».
Ainsi les consommateurs sont à la recherche d'une viande
issue d'une « production propre ».
L'environnement est également un aspect important aux
yeux du consommateur. En effet, lorsque nous apprenons que selon Jean-Marc
Jancovici, expert climatique, « le kilogramme de viande de veau
équivaut a un trajet automobile de 220 kilomètres, l'agneau de
lait : 180 kilomètres ; le boeuf : 70 kilomètres et enfin le porc
: 30 kilomètres, les consommateurs s'inquiètent. De plus, Ces
chiffres ne prennent en compte que la production et le transport de la viande.
A titre de comparaison, la production d'un kilogramme de blé ou de
pommes de terre équivaut tout juste à un «créneau en
voiture ».
Certains experts prônent un « mangeons mieux,
protégeons la planète, réduisons notre consommation de
viande » ou d'autres plus radicaux comme les végétariens,
végétaliens et végans n'en consomment plus du tout.
Ainsi, le consommateur « moyen » se soucie de
l'environnement, du bien-être des animaux ainsi que ce qu'il consomme.
Nous n'appartenons plus à une société de production
quantitative, aujourd'hui nous nous tournons davantage vers le qualitatif.
Emissions de gaz à effet de serre (en kg
équivalent carbone) liés à la production d'un kg
de
nourriture. Sont incluses les émissions liées à la
dépense énergétique (engrais, engins, etc.)
des
cultures, aux émanations de N2O des engrais, à la
fermentation entérique des bovins. La viande
s'entend avec os. Source
: Jancovici, 2000
1.3 Produire mieux et transporter mieux
Comme nous l'avons vu précédemment, les modes de
consommation ont évolué. Afin de s'adapter au mieux à
cette nouvelle tendance, il est nécessaire de produire mieux, puis de
transporter mieux.
Produire mieux :
Selon une étude épidémiologique
publiée par l'OMS en 1950, l'augmentation des maladies
cardio-vasculaires chez l'homme serait en grande partie due à un
élevage « trop » intensif.
Quarante ans plus tard, l'OMS expliquait que l'élevage
intensif était également à l'origine
d'autres maladies
telles que les cancers et maladies auto-immunes. A ce moment là, la
nocivité
des produits phytosanitaires, pesticides et autres engrais
chimiques utilisés dans les cultures alimentant le bétail a
été démontré.
Parallèlement, la consommation d'antibiotiques,
vaccins, tranquillisants et antiparasitaires, avalés par les animaux ont
été démontré comme « nocifs et dangereux
» pour les consommateurs. En effet, au travers de la consommation de
viande, les consommateurs devenaient eux-mêmes consommateurs de
tranquillisants, antibiotiques, pesticides et de vaccins.
Ainsi, après le scandale soulevé au début
des années 80, le veau aux hormones est officiellement interdit dans la
C.E.E.
A partir de ce moment là, est apparu une
nécessité de produire mieux, tant pour la santé de l'Homme
que celle des animaux qui le nourrissent.
Le rôle de la Politique Agricole Commune :
La Politique Agricole Commune (PAC) présente dans le
traité de Rome, a été mise en place 1962 afin d'augmenter
la production alimentaire en Europe. Très rapidement, la PAC atteint son
objectif principal: assurer l'autosuffisance alimentaire de la
Communauté européenne.
Ainsi, la PAC a permis d'augmenter très
significativement le niveau de la production agricole en Europe grâce
à la mise en place d'outils garantissant le revenu des agriculteurs,
accompagnant l'exode rural et favorisant la modernisation des exploitations.
Cependant, de nombreux déséquilibres sont apparus.
En favorisant une production intensive, la PAC est responsable des effets
néfastes de la surproduction sur l'environnement.
Depuis le début des années 90 un processus de
réforme a été mis en place afin de répondre
davantage aux attentes de la société. Désormais, la PAC
n'a plus pour objectif d'encourager la production mais de garantir une
agriculture européenne compétitive, respectueuse de
l'environnement, capable de maintenir la vitalité du monde rural et de
répondre aux exigences des consommateurs en matière de
bien-être animal, de qualité et de sécurité des
denrées alimentaires.
La Politique Agricole Commune représente actuellement un
peu moins de la moitié du budget de l'Union européenne (42,7 % en
2007).
Objectifs de la « nouvelle » PAC :
Les objectifs de la "nouvelle" PAC visent désormais
à garantir « un approvisionnement stable en aliments sûrs,
sains et de qualité à un prix raisonnable sur le marché
communautaire ; un niveau de vie équitable à la population
agricole tout en permettant à l'industrie agricole de se moderniser et
d'évoluer ; la protection de l'environnement pour les
générations futures ; de meilleures conditions de santé et
de bien-être pour les animaux ».
Ainsi, L'Union européenne vise désormais à
promouvoir une agriculture de qualité et respectueuse de
l'environnement.
Ces nouveaux objectifs sont tout à fait honorables. Il
est d'une importance capitale de produire mieux. Mais à quoi sert-il de
prôner des élevages de qualité si le transport des animaux
est négligé ?
Transporter mieux
Comme nous l'avons expliqué une alimentation carnée
saine passe par un élevage, un transport et un abattage de
qualité.
Quelles sont les incidences du transport sur la qualité
de la viande ?
Nous entendons par transport : le rassemblement des animaux, le
chargement, le transport puis le déchargement.
La phase du transport est déterminante sur de nombreux
aspects comme par exemple : la vie ou la mort de l'animal, son état de
santé, son poids, sa capacité à être abattu, son
stress et donc a fortiori la qualité de la viande qu'il va donner.
Les facteurs influençant le bien-être des animaux
durant le transport et donc la qualité de la
viande sont
principalement le stress qu'ils éprouvent (particulièrement dans
les phases de
regroupement, chargement et déchargement), la
densité du chargement, la durée du transport,
et enfin les conditions climatiques (en cas de non-ventilation du
véhicule, les animaux peuvent subir de nombreux écart de
température mettant en péril leur bien-être).
La souffrance et le stress ont des conséquences
immédiates en termes de sanctions sur la carcasse. En effet, cela
affecte directement la qualité du produit fini. Par exemple, notons les
problèmes de viande « pisseuse » ou de viande à «
coupe sombre » consécutifs au stress trop important des animaux
lors des transports vers les lieux d'abattage.
De nombreux amateurs ou les professionnels de viande se
plaignent de " l'accumulation des perturbations subies par l'animal depuis le
départ de la ferme jusqu'au lieu d'abattage, qui est directement
responsable de la diminution des réserves de glycogène, et
partant, comme nous allons le voir, de l'altération de la qualité
de la viande.
Ces réserves sont épuisées par:
- les dépenses physiques supplémentaires
liées au regroupement des animaux, au chargement dans les camions, aux
diverses étapes des circuits de collecte, à l'attente en
bouverie.
- les perturbations émotionnelles (peur, douleur...)
qui s'accompagnent de la sécrétion d'hormones (adrénaline,
cortisone ...) et contribuent à mobiliser les réserves de
glycogène.
- la diète pendant le transport et l'attente en bouverie
obligent les muscles à faire appel aux réserves de
glycogène pour couvrir les dépenses
énergétiques.
En pratique la fréquence des carcasses à pH
élevé s'accroît lorsque:
- La sortie des animaux des cases est difficile.
- Les bovins provenant de différentes cases
d'engraissement ont été mélangés (c'est l'un des
facteurs de risque les plus importants).
- Les manipulations sont brutales et contribuent à agiter
les animaux.
- le chargement est long du fait du refus des animaux.
- Les animaux s'agitent et s'agressent dans le camion s'ils ne
sont pas séparés par lot.
- Le transport est long. (Dans les conditions actuelles, car,
il y un siècle, les boeufs normand, limousins ou nivernais parcouraient
entre 200 et 400 km jusqu'à leur lieu d'abattage, mais ils le faisaient
à pied et lentement, ce qui donnait fermeté et goût
à la viande).
- Les étapes intermédiaires (marchés,
centres de tri, etc.) ont accru la durée du circuit et l'agitation des
animaux.
- Les animaux s'agitent et s'agressent à l'abattoir :
attente dans le camion, dans des cases collectives ou dans des couloirs des
logettes,
- l'attente en bouverie est longue.
Ce phénomène du " pH élevé " est
le témoin d'une insuffisance d'acidité. L'acidité joue un
rôle primordial. Après l'abattage, les muscles " survivent"
quelques temps. Les réserves de sucre contenues dans le muscle
(glycogène) se transforment progressivement en acide lactique qui
acidifie le muscle et le protège contre les attaques microbiennes. La
rigidité cadavérique s'installe.
Le pH est l'unité de mesure de l'acidité. Plus
celle-ci est forte, plus le pH est faible. Normalement, après
l'abattage, le pH descend de 7 à 5,5 et ne remonte plus ensuite. Le pH
ultime (pH = 5,5) n'est atteint qu'au bout de 48 heures.
Dans le cas des carcasses à pH élevé,
l'acide lactique se forme en quantité insuffisante; en effet, les
réserves de glycogène ont été entamées alors
que l'animal était encore vivant. Le pH ultime reste alors
supérieur à 6.
Les viandes à pH élevé présentent
presque toujours les caractéristiques suivantes :
- Une couleur anormalement foncée qui leur vaut leur
dénomination usuelle de viandes sombres, viandes noires, viandes
à coupe sombre ;
- un caractère collant dû à leur fort pouvoir
de rétention d'eau qui les a rend plus difficiles à
travailler.
- Une mauvaise aptitude à la conservation. Cependant ces
viandes sont tout à fait propres â la consommation, mais dans un
délai plus court que le délai normal.
En conclusion, l'apparition de carcasses à pH
élevé ne dépend d'une cause unique, mais de
l'accumulation, avant l'abattage, de multiples facteurs aggravants. Tout est
joué avant l'abattage. Rien ne permet de corriger le pH après la
mort de l'animal. La fréquence des carcasses à pH
élevé dépend de nombreux autres facteurs encore mal
connus: le type génétique, le type de production, voire la saison
de collecte ou les conditions météorologiques "12.
Tous ses facteurs nous ont amené à penser qu'il
est très important d'assurer un transport de grande qualité pour
les animaux. Il parait donc nécessaire d'améliorer la fonction
transport en l'optimisant.
Notons que les transports modernes sont aujourd'hui plus
rapides, mieux équipés et davantage organisés.
Malheureusement, cela n'est pas suffisant et malgré la volonté
d'assurer un transport de qualité, n'oublions pas que le transport a un
coût réel.
Le coût de la viande est influencé par de
nombreux facteurs et en partie par le transport. Produire une viande de
qualité coûte cher. Cependant les bénéfices de cette
qualité tant pour les hommes que pour les animaux, ne devraient pas
constituer de barrières. La réalité économique ne
doit pas surplomber une réalité sanitaire urgente.
Le transport des animaux n'est pas l'élément
clé de la relance du secteur de la viande. Cependant, elle en fait
partie tout comme une amélioration des conditions d'élevage, une
Politique Agricole Commune davantage tournée vers l'environnement et le
bien-être des animaux, un abattage respectueux, le transport est un des
maillons de la chaîne à optimiser. Encore une fois,
l'intérêt des consommateurs est l'intérêt de tout un
secteur. Il faut produire mieux, transporter mieux, abattre mieux afin de
consommer mieux.
12 Extraits du livre de Christian Dudouet : "La production
des bovins allaitants", aux éditions France Agricole
2. Les risques et enjeux liés au transport
Dans cette seconde partie, nous nous pencherons sur les risques
et enjeux liés au transport d'animaux d'abattoirs.
2.1 Enjeux économiques : le cout du transport
Les divers modes de transport des animaux
Le transport des animaux peut se faire de différentes
façon : par voie terrestre (route et chemin de fer), maritime ou
aérienne.
La nouvelle Convention européenne sur la protection des
animaux en cours de transport international prévoit les
différentes modalités de transport et les règlemente dans
les articles 26 à 3013.
A noter que la plupart des animaux sont transportés par
camions et sur route. Nous allons maintenant analyser le coût de chacun
de ces modes de transport. Les coûts logistiques du transport
Comme nous l'avons vu, il existe diverses façons de
transporter les animaux. Il est certain que le type de transport utilisé
dépend de la durée du transport, du nombre de kilomètres
à parcourir ainsi que du pays d'origine et d'arrivée.
Ce graphique14 présente les courbes de
coûts pour les différents transports. Les fonctions C1, C2 et C3
représentent respectivement la route, le rail et le transport
maritime.
13 Cf. Annexe 3 : Convention européenne sur la protection
des animaux en transport international (révisée), Article 26
à 30.
14
http://www.geog.umontreal.ca/Geotrans/fr/ch3fr/conc3fr/transcostfr.html
Nous pouvons constater que sur de courtes distances (entre 500
et 750 km), le transport routier est moins coûteux et donc plus
avantageux. Sur de moyennes distances, le transport par chemin de fer est le
plus intéressant. A contrario, sur de longues distances (plus de 1500
km), le transport maritime est plus économique.
Il est évident que ce graphique est un indicateur. Dans le
cas d'un transport de plus de 1500 km à l'intérieur des terres,
il sera plus avantageux d'utiliser un transport routier.
2.2 Des nombreux risques sanitaires
Maladie de la vache folle, grippe aviaire, peste porcine...,
les épidémies des maladies contagieuses ont un grand impact sur
le secteur de l'élevage et sur la société par les risques
qu'elles entraînent pour la sécurité alimentaire, par les
problèmes de bien-être animal qu'elles engendrent et par les
dégâts économiques qu'elles occasionnent.
Chaque année, de nouveaux épisodes de
pandémies sont détectés un peu partout dans le monde
malgré les efforts internationaux effectués. En effet, des
règles strictes s'appliquent dans chaque pays pour éviter la
transmission des maladies animales contagieuses, soit par les animaux
eux-mêmes, soit par des matériels (tels que des véhicules
contaminés lors d'un transport précédent).
La liste des maladies transmissibles est définie
internationalement (Office International des Epizooties: OIE) et sur le
territoire français (Code Rural: directive 97/18 relative aux
contrôles sanitaires; contrôle des maladies
réglementairement définies comme contagieuses par les DSV). Des
visites vétérinaires et des certificats sanitaires (politique
vaccinale, absence de maladie constatée par sérologie..) sont
obligatoires.
Rôle du transport dans le risque
d'épidémies :
La phase du transport consiste à déplacer les
animaux de leur lieu d'élevage jusqu'à leur lieu d'abattage ou
d'engraissage. Les animaux sont alors parqués dans des camions. Il est
également possible d'effectuer des transports groupés
d'animaux.
Dés lors, il semble facile d'imaginer : un animal
provenant d'un élevage est malade. Durant le transport, étant en
contact avec d'autres animaux, il les contamine.
En ayant transporté un animal malade d'un point A
à un point B, nous avons également transporté la maladie
contagieuse jusqu'à un nouveau point. S'en suit des pandémies de
maladies contagieuses, touchant aussi bien les animaux que les hommes.
Par exemple, dans la filière porcine, il a
été montré que les étapes de transport et d'attente
à l'abattoir peuvent constituer des facteurs de risque vis-à-vis
d'une contamination par Salmonella (responsables des salmonelloses). Le suivi
de 23 lots de porcs charcutiers, issus de 4 élevages contaminés,
à des niveaux divers, par des salmonelles, montre en effet une tendance
à l'accroissement du risque entre le statut à l'élevage et
la prévalence après abattage.
Un nettoyage-désinfection rigoureux est
nécessaire :
Le nettoyage-désinfection rigoureux des camions de
transport d'animaux vivants est très important. Il en dépend de
la vie des hommes comme celles des animaux.
Le nettoyage répond à deux objectifs : la
protection sanitaire des élevages et la sécurité
alimentaire.
Il est clair que durant les épisodes de pandémies,
les consommateurs mangent beaucoup moins de viande et perdent confiance.
Ensuite, il s'agit de tout un secteur qui bascule.
Le CESE (Comité économique et social
européen) estime qu'il est nécessaire d'envisager de limiter le
transport d'animaux vivants
Comme nous l'avons vu, le transport accru les risque de
pandémies. Cependant, après l'étude de long transport
(plus de 8 heures), il a été démontré que le risque
d'épidémies s'accroit avec la longueur du trajet. Ainsi, le CESE
recommande « de réexaminer la législation concernant les
transports d'animaux vivants. Étant donné l'augmentation des
risques résultant des transports d'animaux sur de longues distances
(tels l'ouverture de nouveaux axes de transport vers des pays situés en
dehors de l'UE, l'intensification des contacts avec des pays en situation
d'instabilité et la concentration des élevages dans certaines
régions de l'UE)», en vue de limiter le transport d'animaux vivants
sur de longues distances.
2.3 Enjeux de l'optimisation des modes de transport :
à l'aube d'un nouveau marché concurrentiel
La concentration des activités d'abattage et la
réduction du nombre d'abattoirs ont conduit à la disparition
progressive des petits abattoirs publics et à une intensification des
activités de transports d'animaux.
Comme nous l'avons vu dans une première partie, la
législation prévoit la mise en place de GPS en 2009 pour les
véhicules de transport routier dans le but de connaître
l'itinéraire des camions transportant des animaux vivants. Cette
optimisation signe le début d'une future amélioration des
conditions de transport des animaux.
L'amélioration des camions va entrainer un
investissement considérable pour les entreprises du transport. Afin de
respecter la législation, les transporteurs vont être dans
l'obligation de se tenir à la pointe de la technologie.
Nous avons démontré dans la partie ci-dessus
l'influence considérable du transport sur la qualité de la
viande. Désormais, grâce à l'optimisation des transports,
nous allons nous tourner vers un nouveau secteur davantage concurrentiel
puisque la qualité va être l'élément décisif
de choix pour les éleveurs désirant transporter des animaux.
3. Vers de nouvelles techniques de transport
L'industrialisation des modes de transport s'appuient sur une
standardisation des procédures, une forte taylorisation du travail et
sur un objectif unique de rentabilité financière à court
terme. Pour beaucoup d'associations, il est inquiétant de voir qu'il
n'existe pas de réelles alternatives à cette rationalité
industrielle.
Ainsi, certains chercheurs se sont penchés sur de
nouvelles techniques de transport, que nous développerons dans cette
partie.
3.1 Un camion pour le transport et l'abattage15
Le Département de Sciences pour l'action et le
développement se sont associés à Eric DARU (designer) et
Jocelyne Porcher (chercheuse sur la relation entre êtres humains et
animaux en élevage), se sont associés afin de concevoir un
nouveau camion pour le transport et l'abattage des animaux. La marque a
été déposée par l'INRA
La particularité de ce nouveau modèle de camion
est d'associer les modules de transport et d'abattage des animaux tout en
répondant aux exigences que requièrent les systèmes
d'élevages respectueux des animaux. Ce modèle innove et
diffère du concept traditionnel de bétaillère.
En effet, il a été conçu de telle sorte
que le transport des animaux se fasse en respectant une certaine
éthique. Il permet d'améliorer les conditions de transport tant
pour les chauffeurs que pour les bêtes.
« Il s'agit avant tout d'un véhicule de transport
inscrit dans son époque, qui fait le choix de la
lumière, de
la couleur, du dynamisme des lignes et d'un esprit "tout terrain", aussi bien
adapté
aux bocages normands qu'aux montagnes
pyrénéennes. Il n'est pas fermé aux regards mais au
15 Façsade, Institut National de la Recherche
Agronomique INRA, n°2005/23 - trimestriel.
contraire exposé. Rendre visible le transport et les
animaux eux-mêmes, c'est permettre au chauffeur de se réapproprier
son métier et de l'assumer »16.
D'autre part, le camion est pourvu d'un passage
sécurisé qui permet au chauffeur de circuler entre sa cabine et
l'arrière du véhicule où sont gardés les animaux et
dont la largeur peut être ajustée en fonction de la taille des ces
derniers. Ainsi, le chauffeur peut, au cours du trajet, s'assurer du confort
des animaux. De plus, en cas de problème, un système de
barrières mobiles lui permet d'intervenir.
Les animaux peuvent s'abreuver au cours du trajet grâce
à la présence d'abreuvoirs escamotables réglables en
hauteur. Il est également possible d'équiper les barrières
de filets à foin pour permettre aux animaux de se nourrir. Le camion est
muni d'un système de climatisation permettant de toujours transporter
les animaux dans de bonnes conditions, quelque soit la saison, et en fonction
de leur espèce et de leur âge. Enfin, pour le transport de petits
animaux, le module de transport peut être étagé pour un
plus grand confort de ceux-ci.
D'autre part, il se peut que la réglementation concernant
le transport des animaux évolue au niveau européen. C'est
pourquoi le module abattage a été développé.
Le module abattage comprend des matériels de
contention, d'abattage et de découpe ainsi que des équipements
frigorifiques amovibles. Le matériel est chargé grâce
à un chariot élévateur par les portes latérales qui
peuvent s'ouvrir en position haute.
Cependant, cette nouvelle fonction a certaines
conséquences en ce qui concerne le métier de transporteur puisque
la personne chargée d'abattre les animaux sur place, de découper
les carcasses puis de les transporter doit avoir les mêmes
compétences qu'un tueur ou un boucher.
L'utilisation de ce camion pourrait se révéler
très utile au niveau régional. En effet, investir dans ce
véhicule et le mettre à la disposition des groupes
d'éleveurs (association d'éleveurs « bio » par exemple)
et des transformateurs serait un bon moyen de contribuer au
développement de l'élevage durable dans une région
donnée.
16 Façsade, Institut National de la Recherche
Agronomique INRA, n°2005/23 - trimestriel - Page 2/4.
Nous l'avons compris, ce type de transport n'est pas encore
développer afin de répondre à une demande
européenne et se concentre au niveau régional.
3.2 Le transport de carcasses, réalité ou
fiction ?
Nous avons établi la nécessité de
réduire les transports de longue durée. A ce propos, certains
chercheurs se sont penchés sur le transport de carcasses en vue d'abolir
les longs transports d'animaux. Nous pencherons donc sur les avantages et
inconvénients d'une telle pratique.
Avantages :
- Economique : Le transport de carcasses
comparé à celui des animaux vivants est plus économique,
en effet, la carcasse parée d'un bovin ou d'un ovin représente
environ 55% du poids vif et 75% pour les porcins. On pourra ainsi transporter
plus de marchandises pour un même nombre de transport. De plus, le
transport de carcasses permet de mieux s'adapter à la demande du centre
de consommation en expédiant uniquement les parties
désirées plutôt que l'animal vivant.
- Gain sur la qualité/bien-être des
animaux : Lors des transports d'animaux vivants, les bêtes sont
sujettes au stress, à la perte de poids et aux risques de blessures.
Ainsi, le fait d'abattre l'animal chez l'éleveur augmentera la
qualité du produit et évitera l'éventuelle souffrance des
animaux. Aussi, lors du transport des animaux vivants, à
l'arrivée à
l'abattoir si on désire rattraper les pertes dues à
l'amaigrissement des animaux, il faudra parquer et nourrir les animaux ce qui
entraine des frais supplémentaires.
Inconvénients :
- Prix d'achat et d'entretien des véhicules
transportant des carcasses : Pour transporter des carcasses, il est
nécessaire d'avoir des véhicules réfrigérés
ce qui entraîne des dépenses importantes car un camion
frigorifique coute deux fois plus cher qu'une bétaillère
(à capacité de fret égale). À cela, il faudra
ajouter des frais d'entretien, d'assurance et de fonctionnement qui sont eux
aussi plus élevés. Les véhicules transportant les
carcasses (non congelées et non pourvues d'un emballage
hygiénique) doivent également être équipés de
dispositifs de suspension en matériaux résistant à la
corrosion fixés de telle façon à ce que la viande ne
puissent pas toucher le plancher.
- Conserver la chaîne du froid (risque sanitaire)
: Afin d'empêcher la prolifération de micro-organismes
pathogènes et la contamination de la viande, il est nécessaire de
transporter les carcasses à une température adéquate. La
viande, refroidie avant le transport, doit rester à la même
température durant tout le trajet. La chaîne du froid doit
être préservée. Il est possible d'installer un
équipement à bord des véhicules
réfrigérés et des conteneurs de transport en vrac
permettant de contrôler à tout moment la température.
En conclusion, le transport de carcasses possède des
avantages et des inconvénients tout comme le transport d'animaux
vivants. Il n'est cependant pas encore entré dans les « moeurs
» même si de plus en plus de professionnels voient d'un bon oeil
cette avancée.
3.3 Une nouvelle proposition : le transport durable
L'importance des conditions de transport et d'abattage des
animaux a été sous-estimée.
Nous connaissons le développement durable,
l'élevage durable... Pourquoi ne nous tournons nous pas également
vers un transport durable ?
L'élevage durable entend élever les animaux dans
le respect complet de l'animal, en poursuivant des buts éthiques.
L'élevage durable doit également assumer la responsabilité
des animaux durant le transport et l'abattage.
Le transport durable
Les consommateurs, nous l'avons vu, se tournent de plus en plus
vers une alimentation issue de l'agriculture biologique.
Nous achetons des « poulets bio » par exemple,
élevés en plein air dans le respect total de l'environnement.
Pourtant, ces mêmes volailles sont transportées dans des camions
consommant du fuel, rejetant du dioxyde de carbone...c'est cette «
aberration » que le transport durable met en cause.
Le transport durable passe par des transports respectueux de
l'environnement, du bien-être des animaux et de la législation. A
l'heure où le monde s'inquiète de la couche d'ozone, du tri
sélectif et du respect de l'environnement, ne nous devons nous pas de
produire, de transporter et de consommer « durable » ?
Conclusion et recommandations
Dans cette seconde partie, intitulée « Le
transport international d'animaux : une phase capitale à optimiser
», nous avons cherché à démontrer l'incidence de
l'impact du transport sur la qualité de la viande en la mettant en
corrélation avec le marché de la viande et de nouveaux modes de
consommation.
Nous nous sommes alors rendu compte de l'importance de
produire mieux, transporter mieux afin de consommer mieux. Nous nous sommes
alors posé la question sur les risques et les enjeux du transport pour
les animaux d'un point de vue économique et sanitaire. Ainsi, nous avons
compris que l'amélioration des transports passe inéluctablement
par la qualité en impliquant un nouveau marché des transports.
Enfin, nous nous sommes penchés sur de nouvelles
techniques de transport.
Nous conclurons donc cette partie par des recommandations en
matière de transport.
Les modes de consommation ayant évolué et
étant désormais davantage porté sur le « bio »,
il est nécessaire d'adapter toute la chaine logistique à cette
nouvelle « mode ». En effet, il ne sert à rien de produire
« bio », s'il n'y a pas de transport « bio )) et d'abattage
« bio ». On pourrait entendre par « bio », un transport et
un abattage porté sur la qualité du métier, la formation
des hommes et le respect de l'environnement.
Pour ce faire, il est nécessaire que toute l'Union
Européenne s'engage et investisse dans le « transport bio )) par le
biais d'aide « aux progrès » par exemple et encourage les
éleveurs, transporteurs et autres abatteurs à travailler dans la
qualité, le zéro défaut, le zéro perte...
Il semble nécessaire de voir la rentabilité de
cette méthode sur le long terme et non sur le court terme puisque le
coût de l'investissement et son amortissement prendrait plusieurs
années.
III. Les avantages d'un investissement en
qualité des transports
Dans la partie précédente, nous nous sommes
attardés sur « comment » investir en qualité des
transports, nous avons soulignés les besoins d'évolutions,
proposés de nouvelles idées et des axes de recherches.
Dans cette partie, nous travaillerons sur le « pourquoi
» d'un investissement en qualité des transports. En effet,
après avoir mis à jour et expliqué certaines
incohérences du secteur du transport des animaux d'abattoirs, nous nous
devons de « convaincre » des nombreux avantages que
présenteraient une optimisation du transport tant pour les consommateurs
que pour les entreprises.
Dans cette partie, nous détaillerons
premièrement les implications morales et financières d'une
évolution du transport des animaux. Dans un second temps, nous nous
attacherons à souligner les avantages de ce changement pour les
consommateurs puis nous terminerons par les avantages pour les entreprises.
1. De nombreuses implications
Optimiser le transport international d'animaux d'abattoirs
implique de nombreuses évolutions et cela va demander du temps. Ces
évolutions doivent être imprégnées avant tout par un
certain désir de changement.
Pour ce faire, il est nécessaire de faire évoluer
les mentalités.
Les habitudes sont difficiles à changer. Pourtant,
parfois, il arrive que certains changements ne puissent être mis en place
à cause, non pas d'un manque de volonté, mais plutôt d'un
manque d'intérêt pour le sujet ou tout simplement par un manque de
connaissance.
Dans notre cas, la majorité de l'opinion publique
européenne n'agit pas à cause d'un manque de connaissance du
sujet. Ils sont cependant très sensibles au bien-être des animaux
et sont favorables aux évolutions en faveur des animaux.
1.1 Une évolution des mentalités
L'évolution des mentalités passe avant tout par une
prise de conscience générale de la nécessité du
changement.
Si l'on prend l'exemple de l'élevage des animaux, en 1950,
personne en Europe ne se souciait de leur bien-être. Le but était
de produire plus quelque soit le prix à payer.
Quelques années plus tard, avec l'arrivée de
nombreuses épidémies telle que la « maladie de la vache
folle » ou encore les scandales de bêtes nourris aux hormones,
l'opinion publique s'est mobilisée en mettant en avant le slogan «
nous sommes ce que nous mangeons ».
Ainsi, et malheureusement « grâce )) à cet
épisode, l'élevage s'est amélioré. Une partie des
vaches jusqu'alors transformées en carnivores, sont retournées
à leur état herbivore.
Les gouvernements ont encouragé ce moyen de production
plus coûteux certes, mais bien plus sain.
Des faits similaires sont apparus pour l'abattage des animaux.
C'est en se souciant du bien-être des animaux et de la qualité de
la viande qu'ils produisent que les mentalités ont
évolué.
Aujourd'hui, un nouveau maillon de la chaine est à
remettre en question.
Nous avons vu que le transport international d'animaux
favorisait entre autres, le risque d'épidémies. Ajoutons à
cela que le transport influe largement sur la qualité de la viande et
nous obtenons la nécessité d'améliorer les conditions de
transport des animaux.
1.2 Un désir de changement
Une fois que les consommateurs et les gouvernements ont
évolué dans leurs mentalités et qu'ils ont pris conscience
de l'impact du transport des animaux, il est nécessaire qu'ils
désirent le changement.
Bien que très proches, les notions d'évolution
des mentalités et de désir de changement restent distinctes. En
effet, comprendre le problème est important, mettre en application une
solution est capital.
Comme l'a dit Dominic Haufbauer, permanent PMAF, dans un
reportage diffusé sur Arte le 3décembre 2007, lorsqu'il
effectuait des contrôles de camions avec la gendarmerie, « que les
camions soient équipés de ventilateur c'est bien, mais les mettre
en marche, c'est mieux ». Nous pouvons reprendre sa formule en
énonçant « avoir conscience d'un problème c'est bien,
mettre en place une solution de changement, c'est mieux ».
En admettant l'évolution des mentalités
effectuée et le désir de changement latent, il faut maintenant
réunir les moyens nécessaires afin de mettre en place les
nouveaux aménagements possibles pour le transport des animaux.
1.3 Des moyens financiers
Qu'ils s'agissent de barrières financières ou
organisationnelles, travailler conjointement sur de nouvelles méthodes
de transport international des animaux n'est pas une tâche aisée.
En effet, cela demande du temps et de l'argent.
Au niveau européen, à combien doit
s'élever l'enveloppe globale pour un investissement en qualité
des transports ? Cette enveloppe doit-elle faire partie de la Politique
Agricole Commune ou doit-on créer une nouvelle politique des transports
des animaux commune ? A combien doit se monter cet investissement ? Les
vingt-cinq pays que compte l'Union européenne sont-ils aptes
financièrement ?
Voici un certain nombre de questions qui demeurent sans
réponse. A combien est évalué le bien-être des
animaux durant le transport ?
Actuellement, nous ne pouvons répondre à cela.
Nous pouvons mettre en place quelques hypothèses, demander une
étude complète de cet investissement, travailler avec des experts
en logistique des transports mais ne pouvons apporter une réponse
financière concrète pour le moment.
Cependant, nous pouvons tout de même évoquer les
avantages et bénéfices de cet investissement pour les
consommateurs et les entreprises.
2. Les avantages pour les consommateurs
Comme nous l'avons expliqué auparavant, il est
impératif que les consommateurs aient un intérêt «
palpable » quant à un investissement en qualité des
transports d'animaux.
Nous verrons donc les principaux avantages commerciaux,
sanitaires et éthiques pour les consommateurs.
2.1 Avantages commerciaux
Nous avons expliqué dans une partie
précédente, l'impact du transport sur la qualité de la
viande.
D'un point de vue commercial, le principal avantage d'une
amélioration des conditions de transport des animaux pour les
consommateurs, serait une bien meilleure qualité de la viande.
Certes, le prix au kilo de la viande augmenterait. Cependant, il
a été démontré que le consommateur moyen tend
à payer plus cher lorsque la qualité réelle d'un produit
est établie.
Nous pouvons penser qu'opter pour une viande plus chère
aura des conséquences en terme de nombre de kilos consommés par
personne et par an. Pourtant nous verrons, au fil de la section, qu'une
augmentation du prix de la viande n'est pas forcément synonyme d'une
baisse de la consommation.
2.2 Avantages sanitaires
Il a été constaté que lors de
l'émergence d'épidémies, les consommateurs mangeaient
moins de viande.
Par exemple, lors des épidémies de vache folle, les
ventes ont considérablement chutées. Il en est de même pour
toutes les autres pandémies affectant les autres animaux.
Un transport de meilleure qualité permettrait de
réduire les risques de propagation d'épidémies à
l'échelle européenne. En effet, un transport de meilleure
qualité sous-entend davantage de contrôles, d'attention aux
animaux et donc une meilleure prévention des risques.
Il semble également juste d'invoquer l'influence des
médias sur la consommation. En effet, lorsqu'un cas d'animal
infecté par une maladie voit le jour, les médias le traite
longuement affectant ainsi la confiance des consommateurs et la consommation de
viande.
A l'inverse, nous pouvons allègrement imaginer l'influence
qu'auraient les médias sur la consommation dans le cas d'un
investissement européen dans le transport des animaux.
Le consommateur soucieux de sa sécurité
alimentaire, pourrait bien reprendre une réelle confiance dans la viande
qu'il va consommer et a fortiori consommer plus.
2.3 Avantages éthiques
La notion d'éthique vise à répondre
à la question « que dois-je faire pour « bien-faire ?».
L'éthique établit les critères pour juger si une action
est bonne ou mauvaise et pour juger les motifs et les conséquences d'un
acte.
Les avantages éthiques d'un investissement en
qualité des transports pour le consommateur sont nombreux et facilement
envisageables.
Nous avons vu que le consommateur européen se souciait
de plus en plus du bien-être des animaux d'élevage. Ainsi, il est
important de donner « bonne conscience » aux consommateurs par
exemple. Expliquer que la viande qu'ils mangent provient d'un bon
élevage, que l'animal a été transporté dans de
bonnes conditions et abattu sans souffrance est un argument de taille.
D'autre part, une réforme sur le transport des animaux
d'abattoirs serait en phase avec un prolongement du développement
durable et la protection de l'environnement.
Robert Dantzer, dans son essai « Le bien-être des
animaux d'élevage », explique que « de nos jours, un produit
d'origine animal doit non seulement obéir à un certain nombre
d'exigences hygiéniques - il doit être sain -, mais
également posséder des qualités organoleptiques et avoir,
la nouveauté est certainement là, une valeur
éthique.»17
En conclusion, même si une part des consommateurs
réclame des produits éthiquement plus acceptables, il ne faut pas
perdre de vue que le prix des produits demeure primordial pour d'autres.
L'élevage, le transport et l'abattage reste avant tout des
activités économique reposant sur l'offre et de la demande.
L'investissement en qualité des transports produirait une
hausse des prix pouvant être en partie compensée par davantage de
confiance dans les produits.
A l'heure où le pouvoir d'achat baisse, que des guerres
se poursuivent dans le monde, donner à la population « bonne
conscience » en achetant des produits éthiques permettrait
peut-être de se centrer sur la qualité de ce que nous mangeons
au-delà de son aspect pécunier.
3. Les avantages pour les entreprises
Investir dans la qualité des transports doit
également avoir une influence positive pour les entreprises. Qu'ils
s'agissent d'éleveurs, de transporteurs, d'abatteurs ou encore de
petites, moyennes ou grandes surfaces, il est nécessaire qu'il en
découle des impacts positifs pour les entreprises.
3.1 Avantages commerciaux
D'un point de vue strictement commercial, l'investissement en
qualité des transports va engendrer des couts logistiques
supérieurs.
17 « Le bien-être des animaux d'élevage
», Robert Dantzer, Edité par la Mission Agrobiosciences en janvier
2002, Page 3. .
Les entreprises demeurent sous la pression de la
compétitivité à laquelle il n'est pas envisageable de se
soustraire.
Les incitations économiques en matière de
bien-être animal demeurent faibles, et les marges de manoeuvre des
éleveurs ne sont pas extensives. Cette logique économique, les
défenseurs de la protection animale ne la déconsidèrent
pas. « Mais il va falloir concilier » ces impératifs avec des
techniques « beaucoup plus acceptables au plan éthique »
indiquait Jacqueline Guillaume de la Fédération Nationale contre
le Martyr des Animaux.
Néanmoins, en transportant mieux, beaucoup moins
d'animaux mourront durant le transport. En effet, aujourd'hui, des milliers
d'animaux sont blessés, épuisés ou meurent durant le
transport chaque année. Comme nous l'avons vu, les animaux en mauvais
état sont inaptes à la consommation et sont abattus dans des
abattoirs différents voire même parfois sur place.
L'amoindrissement des pertes d'animaux compenserait, au moins en
partie, la hausse des couts du transport.
Pour les transporteurs, un transport de qualité
engendrerait une confiance certaine de la part des éleveurs. Ainsi, cela
permettrait de compenser leur investissement en augmentant leur chiffre
d'affaires en transportant plus.
3.2 Avantages sanitaires
Comme pour les consommateurs, les épidémies
affectent la production et donc la quantité de viande vendue.
Il faut savoir que si un animal est suspecté
d'être malade, tout le cheptel est alors abattu. Cela représente
un risque énorme pour les éleveurs qui payent le prix du
transport et de la perte de leurs animaux.
Durant le transport, si un animal infecté est
présent dans un camion, la décontamination du
camion est une
étape lourde et longue qui entraine l'immobilisation du véhicule
durant une
longue période. L'immobilité du camion entraine une
perte de chiffre d'affaire relatif au risque sanitaire croissant.
Ainsi, diminuer le risque d'épidémies grâce
à une reforme du transport des animaux vivants est clairement une
aubaine pour les entreprises.
En ce qui concerne les revendeurs (boucherie, petites,
moyennes et grandes surfaces), l'amoindrissement d'un risque
d'épidémies est également à prendre en compte. Il
ne faut pas oublier que ces entreprises souffrent également
économiquement des pandémies, puisque les consommateurs, nous
l'avons vu tendent à moins consommer de viande lorsque le risque
d'épidémies s'accroît.
3.3 Avantages éthiques
Le bien-être des animaux pendant le transport est un
sujet traité depuis une dizaine d'années. Beaucoup d'associations
se soucient de leur bien-être et beaucoup d'entreprises des
conséquences qui lui sont rattachés.
D'un point de vue éthique, l'amélioration du
transport est plus que positif. De plus, cela permettrait aux transporteurs
d'animaux de se doter d'une meilleure image et donc de s'investir davantage
dans leur métier.
Pour les éleveurs, pour qui le bien-être des animaux
qu'ils voient naitre est important, le bénéfice éthique
est total.
En conclusion, améliorer les conditions de transport
des animaux du point de vue des entreprises est à prendre en compte.
Nous Savons que le marché régit par l'offre et la demande ne tend
pas forcément à améliorer le transport des animaux.
Cependant, en démontrant les nombreux avantages d'un
investissement en qualité du transport des animaux d'abattoirs, il est
possible que la réalité économique suive la tendance du
« produire mieux pour consommer mieux ».
Conclusion et recommandations
Dans cette dernière partie, nous avons
évoqué les diverses barrières actuelles au changement. Par
la suite, nous avons travaillé sur les divers avantages que pouvaient
produire un investissement en qualité des transports d'animaux
d'abattoirs, tant pour les consommateurs que pour les entreprises.
Nous en avons constaté un résultat malgré
tout mitigé. Ethiquement parlant, l'amélioration du transport
d'animaux ne présente que des avantages. D'un point de vue sanitaire,
l'amoindrissement des risques d'épidémies à
l'échelle européenne est irrévocable.
L'aspect économique demeure mitigé. La
complexité du marché et l'instabilité en matière de
consommation ne nous permettent pas d'assurer qu'un investissement en
qualité des transports des animaux influera positivement sur les ventes
et relancera le marché. Il est clair que les consommateurs auront
à leur disposition une viande de meilleure qualité et
éthiquement correcte, mais le prix de la viande augmentera
inéluctablement.
De quelles manières pouvons-nous améliorer le
transport des animaux sans observer pour autant une énorme hausse du
prix de la viande ?
Au vue de la conjoncture économique actuelle de l'Union
européenne, la seule manière de lier transport de qualité
et prix de la viande correcte est d'octroyer des aides aux transporteurs pour
les inciter à investir dans de nouveaux véhicules.
Ces aides proviendraient directement de l'Union. Les pays
davantage tournés vers le transport des animaux (nous avons vu dans la
première partie que certains pays étaient davantage tourné
vers l'élevage, comme la France par exemple, d'autres vers le transport
et d'autres vers l'abattage) investiraient davantage que les autres, même
s'il est nécessaire que les « vingt- cinq » travaillent sur ce
projet.
Conclusion générale
Comment un investissement en qualité des
transports (des animaux d'abattoirs) et une réglementation
renforcée peuvent-ils accroître le bénéfice pour les
entreprises et le consommateur ?
Tout au long de cet exposé, nous avons tenté
d'apporter une réponse claire et originale aux problèmes
constatés au niveau européen.
L'Europe dispose de la réglementation la plus
complète au monde en matière de protection des animaux durant le
transport.
Pourtant, nous avons vu que, malgré une
réglementation complète et complexe, l'Europe ne parvenait pas
à faire respecter la législation. En effet, il semblerait qu'elle
manque de moyens suffisants pour la faire appliquer correctement. De plus, les
contrôles des camions restent subjectifs et les répercussions
juridiques et financières moindres.
Dans la seconde partie, nous avons établi la
nécessité de produire mieux, de transporter mieux afin de
consommer mieux. En effet, nous avons démontré que le transport
influait très largement sur la qualité de la viande et avait des
effets néfastes quant au bien-être des animaux et sur
l'environnement.
Afin de palier à tous ces problèmes, nous avons
étudié la mise en place de propositions d'amélioration du
transport des animaux, en passant par la qualité.
Nous proposons un investissement financier à
l'échelle de l'Europe dans un premier temps puis à
l'échelle de l'entreprise dans un second temps. Cette enveloppe
permettrait par le biais des vingt-cinq pays de l'Europe qui investiraient, de
procéder à davantage de contrôles des véhicules
transportant des animaux, de créer des points de contrôle
européen, de permettre la formation de contrôleurs
européens assermentés qui viendraient s'ajouter aux forces de
l'ordre nationales, tout ceci dans le but de renforcer la législation
actuelle.
Cet investissement, nous l'avons vu, pourrait soit faire
partie intégrante de la Politique Agricole Commune soit être
indépendant : créer un nouveau fond d'investissement commun dans
le but d'aider aux progrès et à la qualité.
Ce fond commun permettrait également d'aider les
transporteurs européens à investir dans des transports de
qualité (II.3), davantage tournés vers le bien-être animal,
assurant la sécurité et le confort du conducteur et des
bêtes.
A la question : « qui paye ? », nous pouvons
imaginer qu'une partie des fonds proviendrait des vingt-cinq pays de l'Union
mais également par le biais de contrôles européens. En
effet, en créant des contrôleurs européens, il serait
logique de penser à des peines juridiques et financières
européennes également. Les fonds récoltés de ses
fraudes à la législation iraient directement dans l'enveloppe
commune européenne d'amélioration du transport des animaux.
Il est important de rappeler que le but premier de cette
amélioration du transport des animaux est de garantir une viande saine
et de qualité. Nous avons exposé la nécessité de
produire mieux, dans des conditions sanitaires strictes afin de minimiser les
risques sanitaires et de pandémies existant.
Nous proposons également un transfert des
responsabilités différent. Comme nous l'avons vu, il s'agirait de
responsabiliser tous les acteurs de la chaine du point de départ
à l'abattage des animaux.
Nous avons évoqué la possibilité de mettre
en oeuvre un « transport durable » ou « transport bio »,
basé sur le respect de l'environnement, la qualité du
métier et la formation des hommes.
Dans une dernière partie, nous avons essayé de
convaincre, en expliquant les avantages commerciaux, sanitaires et
éthiques, d'un investissement en qualité des transports d'un
point de vue des consommateurs et du point de vue des entreprises.
Nous avons compris que les avantages sanitaires et
éthiques étaient facilement envisageables. De ce point de vue
là, aucuns inconvénients ne peuvent être soulignés.
Cet investissement en qualité des transports permettrait d'obtenir une
viande de bien meilleure qualité, dans des règles
d'hygiène parfaite. Le consommateur reprendrait confiance dans la viande
qu'il achète. Les épidémies de maladies baisseraient, les
pertes de cheptel d'animaux vivants
s'amoindriraient, les entreprises pourraient rejouer d'une image
forte... les avantages sont nombreux et ne peuvent être remis en
cause.
La limite de notre proposition se trouve d'hors et
déjà dans l'aspect financier. Investir, par définition,
coûte de l'argent. Avec la nouvelle réglementation
européenne, les transporteurs doivent déjà investir dans
l'achat de GPS. Ces investissements coutent réellement. Les
transporteurs refuseront catégoriquement ces changements en invoquant
que la partie des transporteurs ne respectant pas la législation est
infime et que la santé financière de leur entreprise ne pourra
perdurer ; ce qui est juste.
Dans ce cas là, nous pouvons proposer à l'Union
Européenne d'octroyer des aides financières aux transporteurs
comme elle l'avait fait et le fait toujours pour les éleveurs.
Une amélioration, quelque soit elle, a forcément
des répercussions financières douloureuses à court terme.
Néanmoins, en regardant un peu plus loin dans l'avenir, le
bénéfice est total. D'un point de vue économique, le
consommateur confiant consommera plus. Il est important de ne pas oublier que
la viande est un de nos aliments de base. D'un point de vue marketing, le
travail est à faire...
« Comment le marketing et la qualité des
transports des animaux peuvent ils se lier afin de relancer le marché de
la viande ? »
Liste des mots clés
y' Transport, transporteurs y' Animaux d'abattoirs
y' Qualité
y' Réglementation, législation
y' Union européenne
y' Bien-être des animaux
y' La nouvelle Convention Européenne sur la protection des
animaux en transport
international
y' Règlement CE 1/2005
y' Contrôles, points de contrôles
y' Responsabilité
y' Infractions
y' Eleveurs
y' Abattoirs
y' Logistique, chaine logistique
y' Epidémie, pandémie y' Marché de la
viande y' Consommateur, consommation
y' Politique Agricole Commune
y' Transport durable
y' Environnement, protection de l'environnement
y' Entreprises
Bibliographie
Livres :
- Nombreux auteurs comme Donald M. Broom, Jacques Berminod, Anna
Olsson, Regard éthique, le bien-être animal, Conseil de l'Europe,
2006, 296 pages.
- Christian Dudouet, Production des bovins allaitants, France
Agricole, Edition : 2e, 2004,
383 pages.
- Robert Dantzer, Le bien-être des animaux
d'élevage, Edité par la Mission
Agrobiosciences, 2002, 15 pages
- Florence Burgat avec la collaboration de Robert Dantzer Les
animaux d'élevage ont-ils
droit au bien-être ?, Editions INRA, Collection : Un point
sur..., 2001.
- Jocelyne Porcer, chercheuse à l'Inra, Bien-être
animal et travail en élevage, Educagri-
Inra Editions, Paris, 2004
- De Florence Burgat, La protection de l'Animal, Édition
PUF, Collection "Que sais-je?",
1997.
Références Webographiques :
-
europa.eu.int : L'union européenne
en ligne : incontournable pour s'informer sur la législation en vigueur,
les textes fondamentaux, les initiatives en cours.
- OEuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs, OABA,
http://www.oaba.asso.fr/, Les
derniers
textes législatifs français et européens
sur le transport, l'abattage, les campagnes de sensibilisation, le classement
des éleveurs les plus respectueux... et de nombreux liens vers d'autres
associations de protection des animaux
-
www.pmaf.org, Le site de
l'association Protection Mondiale des Animaux de Ferme, branche
française de la Compassion In World Farming (CIWF). Cette association
mène des campagnes d'information et de sensibilisation du public sur les
conditions de vie des animaux de l'élevage industriel. On trouve sur le
site une présentation de l'association,
de ses actions, de ses moyens, de ses objectifs, ainsi qu'une
rubrique de documentation sur les élevages industriels, et enfin
à lire les communiqués de presse de la PMAF : l'actualité
de la défense des animaux de ferme.
- Association Animals' Angel est une association
modérée qui a pour devise « Nous sommes aux
côtés des animaux ». Ce site est informatif.
-
www.protection-des-animaux.org
-
www.onevoice-ear.org
-
www.bellesplumes.blogs.courrierinternational.org
-
www.liste-hygiene.com
Organismes :
- Ministère de l'agriculture
- CIV
- Organisme des nations unies pour l'alimentation et
l'agriculture
- la Confédération Nationale des
Sociétés de Protection des Animaux,
- le Bureau de la Protection animale de la Direction
Générale de Alimentation (Ministère de l'Agriculture).
Sommaire des Annexes
Annexe 1 : Synthèse du règlement CE 1/2005
62
Annexe 2 : Convention européenne sur la protection
des animaux en transport international, Articles 26 à 30 67
Annexes 3 : Extrait du Code Rural concernant le transport
d'animaux vivants. 73
ANNEXE 1 : Le règlement CE 1/2005
Synthèse du règlement CE 1/2005 :
Ce texte vise à réglementer le transport des
animaux vertébrés vivants à l'intérieur de l'Union
européenne (UE), lorsque ce transport est effectué dans le cadre
d'une activité économique, le but étant que les animaux ne
risquent pas d'être blessés ou de subir des souffrances inutiles
et qu'ils disposent de conditions appropriées pour satisfaire leurs
besoins.
Le présent règlement renforce la
législation en matière de bien-être des animaux durant leur
transport par l'identification des intervenants et de leurs
responsabilités respectives, par la mise en place de mesures
renforcées d'autorisation et de contrôle, ainsi que par la
définition de règles plus strictes en matière de
transport.
Les intervenants et leurs responsabilités :
Le règlement étend les responsabilités en
matière de bien-être des animaux à l'ensemble des personnes
impliquées dans le processus, y compris les opérations
précédant et suivant le transport. Toutes ces personnes sont
chargées de veiller au respect de la législation au cours des
opérations qui relèvent de leurs attributions.
Sont ainsi concernés les transporteurs
(déjà couverts par la législation
précédente) auxquels viennent s'ajouter les organisateurs de
transport et les conducteurs, ainsi que les « détenteurs d'animaux
transportés » (personnel des centres de regroupement, des
marchés et des abattoirs, ainsi que les éleveurs).
Tous les intervenants et leur personnel doivent recevoir une
formation appropriée. En particulier, les chauffeurs et les
accompagnateurs doivent posséder un certificat d'aptitude
professionnelle délivré à la suite d'une formation
complète concernant le bien-être des animaux durant le transport
et sanctionnée par la réussite d'un examen par un organisme
indépendant habilité par les autorités
compétentes.
Autorisations et contrôles
Pour tous les trajets supérieurs à 65
kilomètres, les transporteurs doivent bénéficier d'une
autorisation délivrée par l'autorité compétente de
l'État membre où ils sont installés ou
représentés. Pour obtenir cette autorisation, le demandeur doit
notamment démontrer qu'il dispose d'un personnel, d'équipements
et de procédures opérationnelles suffisants et
appropriés.
Pour les longs voyages (plus de 8 heures), le demandeur doit
également fournir :
des documents spécifiques: certificats d'aptitude
professionnelle pour les conducteurs et accompagnateurs, certificats
d'agrément des moyens de transport devant être utilisés,
informations sur les moyens de suivi et d'enregistrement des mouvements des
véhicules, plans d'urgence; la preuve qu'ils utilisent un système
de navigation par satellite, à compter du 1er janvier 2007 pour les
nouveaux véhicules et de 2009 pour les anciens véhicules.
Ces autorisations sont valables cinq ans. Elles ont un format
européen harmonisé et sont enregistrées dans une base de
données électronique accessible aux autorités de tous les
États membres.
Dans le cas des longs voyages à travers plusieurs
États, les transporteurs doivent en outre être munis d'un carnet
de route établi par l'organisateur du transport selon un modèle
harmonisé et qui comprend un certain nombre d'informations sur le voyage
(identification des animaux et des personnes qui en ont la charge, lieux de
départ et de destination, contrôles effectués aux divers
moments du transport, etc.).
Des contrôles doivent être organisés par
les autorités compétentes aux moments clés du transport
notamment aux points de sortie ou aux postes d'inspection frontaliers. Par
ailleurs, des contrôles supplémentaires peuvent être
effectués à tout stade du voyage, sur une base aléatoire
ou ciblée.
Lors des contrôles, l'autorité compétente
doit vérifier la validité des autorisations,
certificats
d'agrément et certificats d'aptitude professionnelle,
ainsi que les informations consignées dans
le carnet de route. Les vétérinaires officiels
doivent également vérifier l'état des animaux et leur
aptitude à poursuivre le voyage. En cas de transport par voie maritime,
l'état et la conformité du navire de transport doivent aussi
être vérifiés.
Règles techniques pour le transport des animaux
Le règlement introduit des normes plus strictes
applicables aux trajets d'une durée supérieure à huit
heures. Ces règles concernent tant les véhicules que les
animaux.
Le règlement prévoit ainsi un équipement
de meilleure qualité dans les véhicules de transport, ce qui
comprend, notamment, un réglage de la température (ventilation
mécanique, enregistrement de la température, système
d'alerte dans la cabine de conduite), une possibilité permanente
d'abreuvement, l'amélioration des conditions de transport à bord
des naviresbétaillers (ventilation, dispositifs d'abreuvement,
système d'agrément, etc.).
Le transport de certains animaux est interdit. C'est ainsi le
cas des très jeunes animaux (les veaux de moins de dix jours, les porcs
de moins de trois semaines et les agneaux de moins d'une semaine) sauf si le
trajet est inférieur à 100km. Le règlement interdit
également le transport des femelles gravides au dernier stade de
gestation et pendant la semaine qui suit la mise-bas.
Par ailleurs, les conditions de transport de longue durée
des chevaux sont améliorées, notamment par l'obligation
d'utiliser systématiquement des stalles individuelles.
Les dispositions concernant les durées de trajet et les
espaces prévus pour les animaux restent inchangées par rapport
à l'ancienne réglementation. En matière de durée du
transport, le règlement prévoit ainsi des durées
différentes selon les types d'animaux: animaux non-sevrés,
c'est-à-dire buvant encore du lait (9 heures de trajet, puis 1 heure de
repos pour l'abreuvement, puis 9 heures de trajet), porcs (24 heures de trajet,
lorsque l'abreuvement possible en permanence), chevaux (24 heures de trajet
avec abreuvement toutes les 8 heures), bovins, ovins et caprins (14 heures de
trajet, puis 1 heure de repos pour l'abreuvement, puis 14 heures de trajet).
Les séquences précitées peuvent être
répétées si les animaux sont déchargés,
nourris, abreuvés et laissés au repos pendant au moins 24 heures
dans un poste de contrôle agréé.
Contexte
La question de la révision des durées maximales
de transport et des densités de chargement d'animaux (deux domaines
restés inchangés par rapport à la législation
précédente) doivent faire l'objet d'une nouvelle proposition qui
sera présentée au plus tard quatre ans après
l'entrée en vigueur du règlement et élaborée en
fonction de l'application des nouvelles règles par les États
membres.
Le présent règlement abroge et remplace la
directive 91/628/CEE à compter du 5 janvier 2007.
Référence :
Acte
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Entrée en vigueur
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Transposition dans
les États membres
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Journal Officiel
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25.01.2005 applicabilité:
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Règlement
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(CE)
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n°
|
05.01.2007
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-
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JO L 3 du 05.01.2005
|
1/2005
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|
(sauf article
|
6,
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|
|
paragraphe
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5:
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|
05.01.2008)
|
|
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Actes liés :
Décision 2004/544/CE du Conseil, du 21 juin 2004,
relative à la signature de la convention européenne sur la
protection des animaux en transport international (révisée)
[Journal officiel L 241 du 13.07.2004]
La convention européenne sur la protection des animaux
en transport international est entrée initialement en vigueur en 1971.
En 1995, les parties contractantes ont décidé d'actualiser ses
dispositions afin de tenir compte des développements scientifiques et de
l'expérience acquise dans ce domaine. La convention
révisée fixe des règles précises qui s'appliquent
à toutes les
espèces animales et qui reflètent
également les modifications apportées à la
législation de l'UE. À l'heure actuelle, les 15 anciens
États membres de l'UE sont tous partie à la convention de
même que Chypre, l'Islande, la Norvège, la Pologne, la
République tchèque, la Roumanie, la Russie, la Suisse et la
Turquie.
Règlement (CE) n° 1255/97 concernant les
critères communautaires requis aux points d'arrêt et adaptant le
plan de marche visé à l'annexe de la directive 91/628/CE [Journal
officiel L 174 du 02.07.1997].
L'Union européenne fixe des critères communs
pour les postes de contrôle (ou « points d'arrêt ») dans
lesquels les animaux doivent être déchargés lorsqu'ils font
l'objet de transport long. Ces règles ont pour but de garantir la
santé et le bien-être des animaux lors de ces arrêts.
Source : Activité de l'union européenne,
synthèse des règlementations.
ANNEXE 2 : Convention européenne sur la
protection des animaux en
transport international, Articles 26 à 30
Dispositions spéciales
Article 26 - Dispositions spéciales concernant le
transport par chemin de fer
1 Tout wagon servant au transport des animaux doit indiquer la
présence d'animaux vivants. Sauf si les animaux sont transportés
dans des conteneurs, les parois intérieures doivent être
construites dans un matériau approprié, dépourvu
d'aspérités et muni d'anneaux ou de barres d'arrimage
placés à une hauteur convenable auxquels les animaux peuvent
être attachés.
2 Lorsqu'ils ne sont pas transportés dans des boxes
individuels, les solipèdes doivent être attachés soit de
manière à faire face à la même paroi du wagon, soit
en vis-à-vis. Cependant, les poulains et les animaux non
débourrés ne doivent pas être attachés.
3 Les grands animaux doivent être disposés dans les
wagons de façon à permettre au convoyeur de circuler entre
eux.
4 Lors de la formation des trains et de toute autre manoeuvre
des wagons, toutes les précautions doivent être prises pour
éviter les accostages violents d'un wagon transportant des animaux.
5 Toutes les occasions doivent être saisies pour
examiner les animaux, conformément à l'article 24 de la
présente Convention, chaque fois que le wagon est à l'arrêt
ou que les conditions météorologiques changent.
Article 27 - Dispositions spéciales concernant le
transport par route
1 Les véhicules dans lesquels les animaux sont
transportés doivent être marqués clairement et de
manière visible, afin d'indiquer la présence d'animaux
vivants.
2 Les véhicules doivent être conduits de
façon à ce que les accélérations,
décélérations et virages soient effectués en
douceur.
3 Les véhicules doivent transporter un
équipement approprié pour le chargement et le
déchargement, conformément à l'article 13 de la
présente Convention.
4 Toutes les occasions doivent être saisies pour
examiner les animaux à bord du véhicule, conformément
à l'article 24 de la présente Convention, chaque fois que le
véhicule est à l'arrêt ou que les conditions
météorologiques changent.
Article 28 - Dispositions spéciales concernant
le transport par eau (à l'exception des navires
transrouliers)
1 Afin de s'assurer que les exigences de bien-être des
animaux transportés sont satisfaites, l'autorité
compétente du pays où le chargement a lieu doit inspecter avant
que le chargement soit autorisé:
a les navires destinés au transport du bétail et
ceux convertis à cet effet;
b les arrangements prévus sur les autres navires où
des animaux seront transportés.
2 Une alarme doit être installée afin de
détecter toute défaillance électrique du système de
ventilation forcée.
Une source de courant supplémentaire adéquate,
clairement séparée de la source primaire, doit être
prévue afin d'assurer le maintien d'une ventilation forcée
appropriée.
3 Les animaux ne doivent pas être transportés sur
les ponts ouverts, sauf dans des conteneurs ou dans d'autres structures
assurant une protection satisfaisante contre l'eau de mer.
4 Lorsque des animaux sont montés à bord et
descendus du navire, des passerelles, des rampes et des passages
appropriés doivent être prévus entre le quai et les ponts
réservés au bétail.
5 Le chargement et le déchargement des animaux dans ou
hors des navires doivent être supervisés par un
vétérinaire autorisé.
6 Lors du chargement et du déchargement, les
installations pour animaux, les rampes et les passages doivent être
éclairés de façon adéquate, en fonction des
exigences de l'espèce concernée, afin que les animaux puissent
voir où ils vont.
7 Tous les boxes, stalles et conteneurs doivent être
directement accessibles à la fois pour les animaux et les convoyeurs.
8 Les passages pour les animaux doivent être
appropriés pour les espèces transportées; ils ne doivent
notamment pas comporter de côtés tranchants, et les angles aigus
et les parties saillantes doivent être réduits au maximum.
9 Toutes les parties du navire occupées par les animaux
doivent être pourvues de dispositifs permettant un écoulement des
eaux efficace et être maintenues en bon état sanitaire.
10 De l'eau douce propre, des aliments sains et de la
litière appropriée, en quantités suffisantes pour les
besoins des animaux et tenant compte de la durée du voyage en mer,
doivent être transportés à bord du navire.
11 Des réserves d'eau et, dans les cas de longs voyages,
d'aliments et de litière pour les animaux doivent être
transportées pour les cas de retards imprévus.
12 La nourriture et la litière doivent être
stockées de façon à assurer qu'elles restent sèches
et protégées des intempéries et de la mer. Le stockage des
aliments et de la litière ne doit pas gêner l'aération,
l'éclairage et les systèmes de drainage, ou les passages.
13 Des équipements pour l'abreuvement et l'alimentation
appropriés au nombre, à la taille et à l'espèce des
animaux doivent être prévus.
14 Des dispositions doivent être prises en vue d'isoler les
animaux qui tombent malades ou se blessent au cours du transport.
15 En cas d'urgence, il doit être possible de mettre
à mort un animal conformément aux dispositions de l'article 25 de
la présente Convention. A cette fin, un moyen de mise à mort
approprié à l'espèce doit être disponible.
Article 29 - Dispositions spéciales concernant le
transport effectué dans des véhicules routiers ou des wagons
chargés sur des navires transrouliers
1 Lorsque les animaux sont transportés dans des
véhicules routiers ou des wagons chargés sur des navires
transrouliers, en particulier sur des ponts fermés, des mesures
particulières doivent être prises pour assurer une aération
suffisante pour les animaux pendant tout le voyage. Les véhicules
routiers et wagons doivent être rangés de façon à ce
que les animaux bénéficient d'une arrivée maximale d'air
non vicié.
2 La personne chargée du bien-être des animaux
doit avoir accès à eux afin que ceux-ci puissent être
inspectés et, si nécessaire, soignés, abreuvés et
nourris pendant le voyage.
3 Les véhicules routiers, les wagons et les conteneurs
doivent être munis d'un nombre suffisant de points d'attache
conçus, placés et entretenus de façon adéquate,
permettant d'assurer une fixation solide au navire. Les véhicules
routiers, les wagons et les conteneurs doivent être solidement
attachés au navire avant le départ en mer, afin d'éviter
qu'ils soient déplacés par les mouvements du navire.
4 Les véhicules routiers et les wagons contenant des
animaux ne doivent être transportés sur le pont ouvert d'un navire
que s'ils sont positionnés de manière à être
adéquatement protégés de l'eau de mer, en tenant compte de
la protection apportée par le véhicule routier ou le wagon
lui-même.
5 Une alarme doit être installée afin de
détecter toute défaillance électrique du
système
de ventilation forcée du navire. Une source de courant
supplémentaire
adéquate doit être prévue afin
d'assurer le maintien d'une ventilation forcée appropriée.
6 Des mesures doivent être prises pour fournir aux
animaux de l'eau douce et des aliments en cas de retards imprévus ou
dans d'autres circonstances si cela est nécessaire.
7 En cas d'urgence, si le transport dure plus de deux heures,
il doit être possible de mettre à mort un animal
conformément aux dispositions de l'article 25 de la présente
Convention. A cette fin, un moyen de mise à mort approprié
à l'espèce doit être disponible.
Article 30 - Dispositions concernant le transport par
air
1 Aucun animal ne doit être transporté dans des
conditions où la qualité de l'air, la température et la
pression ne peuvent être maintenues à des niveaux
appropriés pendant l'ensemble du voyage.
2 Le commandant de bord doit être informé de
l'espèce, de la localisation et du nombre d'animaux vivants à
bord de l'avion, ainsi que de toute action requise. Pour les animaux
situés dans des compartiments accessibles, le commandant de bord doit
être informé de toute irrégularité concernant les
animaux le plus rapidement possible.
3 Les animaux doivent être chargés à bord de
l'avion le plus tard possible avant le moment du départ prévu
pour l'avion.
4 Des médicaments ne doivent être utilisés
que lorsque survient un problème particulier et ils doivent être
administrés par un vétérinaire ou par une autre personne
compétente ayant reçu des instructions sur leur utilisation. Le
commandant de bord doit être informé le plus rapidement possible
de toute administration de médicaments pendant le vol.
5 En cas d'urgence et lorsqu'un convoyeur a accès aux
animaux, conformément aux dispositions de l'article 25 de la
présente Convention, un moyen de sédation et/ou euthanasie
approprié à l'espèce doit être disponible et
n'être utilisé qu'avec l'accord du commandant de bord.
6 Avant le départ de l'avion, le convoyeur doit
être informé des procédures de communication pendant le vol
et être capable de communiquer effectivement avec l'équipage.
ANNEXE 3 : Extrait du Code Rural concernant le
transport d'animaux
vivants
1/ L'agrément des transporteurs
Toute personne physique ou morale transportant des animaux
dans un but lucratif doit être titulaire d'un agrément,
délivré par la direction départementale des services
vétérinaires : article L. 21412 du code rural, selon des
modalités prévues par l'article R. 21451 Code rural et par
l'article 1 er bis de l'arrêté du 05 novembre 1996
modifié.
A défaut, le transporteur s'expose à des sanctions
de nature délictuelle : article L. 21513 Code rural.
A noter que toute personne qui fait effectuer un transport
d'animaux vivants à un transporteur, doit s'assurer que ce dernier est
bien titulaire de l'agrément préfectoral précité.
Dans le cas contraire, elle commet une contravention de 4ème classe :
article R. 2156 I 2° Code rural.
2/ L'aptitude des animaux au transport.
Afin que le transport ne soit pas une source de souffrances ou
une cause de mortalité chez les animaux, l'article R. 21452 Code rural
subordonne le transport des animaux au respect de différentes conditions
parmi lesquelles figure la notion de « transportabilité » des
animaux : Voir l'article 2 de l'arrêté du 05 novembre 1996 et le
règlement CE 1/2005. Le non respect des différentes conditions
réglementaires expose les contrevenants à une amende de
4ème classe : article R. 2156 I 1° Code rural.
Afin de s'assurer que les personnes procédant au
transport des animaux sont compétentes en matière de santé
et protection animales, la réglementation impose au responsable de
l'entreprise de transport d'animaux, de confier les opérations de
transport à du personnel spécialement formé : article R.
21455 à R. 21457 du Code rural et annexe 5 de l'arrêté du
05 novembre 1996.
Une contravention de 4 ème classe s'applique à
l'encontre de ceux qui effectuent ou font effectuer un transport d'animaux
vivants, sans s'assurer de la présence, durant le transport, d'un
convoyeur qualifié : article R. 2156 I 4° Code rural. Quant
à ce convoyeur qualifié, il doit s'acquitter correctement de ses
tâches, à savoir : veiller au bienêtre et à la
santé des animaux en leur assurant abreuvement, alimentation et soins.
En cas de blessures ou maladies échappant aux domaines de ses
compétences, le convoyeur doit faire appel à un
vétérinaire, aux fins de soins, abattage d'urgence ou
euthanasie.
Tout convoyeur manquant à ces obligations, s'expose au
prononcé d'une amende de 4ème classe : article R. 2156 I 5°
Code rural.
3/ Les modalités et moyens de transport
Les annexes 1 et 8 de l'arrêté du 05 novembre 1996
déterminent les normes d'équipement des véhicules
destinés au transport d'animaux vivants, en fonction des
différentes espèces transportées. L'annexe 2 de
l'arrêté du 05 novembre 1996 établit les densités de
chargement des animaux, en fonction des espèces et des moyens de
transport. Les articles 2 bis, 2 ter et 2 quater de l'arrêté du 05
novembre 1996 et l'annexe 7 de cet arrêté établissent les
intervalles d'alimentation, d'abreuvement et les temps de repos des animaux.
La méconnaissance de ces différentes
règles techniques expose les transporteurs et tous donneurs d'ordres
à des sanctions contraventionnelles : article R. 2156 I 3° Code
rural.
Les véhicules de transport d'animaux vivants doivent
être désinfectés après chaque transport. A
défaut, l'entrepreneur de transport s'expose à une amende de 1
500 €, voire 3 000 € en cas de récidive : article R. 2285 Code
rural. Enfin, les convoyeurs d'animaux vivants doivent pouvoir, sous peine de
poursuites contraventionnelles (article R. 2156 II Code rural),
présenter aux agents chargés des contrôles, plusieurs
documents techniques visés par les articles R. 21459 Code rural, 3 et 4
de l'annexe 6 de l'arrêté du 05 novembre 1996 et par l'annexe 3
dudit arrêté.
A noter que lorsque les animaux sont destinés à
circuler dans l'U.E. ou vers des pays tiers, le convoyeur doit pouvoir
présenter un plan de marche (tel que visé à l'annexe 3 de
l'arrêté du 05 novembre 1996) prévisionnel, indiquant les
étapes de repos, d'abreuvement et d'alimentation.
N.B. : Le règlement CE n° 1/2005 du Conseil, du 22
décembre 2004, adopté par les Etats membres de l'U.E., constitue
une refonte en profondeur de la réglementation communautaire en
matière de transport d'animaux et est appelé à remplacer
les annexes de l'arrêté de 1996. Ce règlement est
entré en vigueur à compter du 05 janvier 2007.
Article L21412
I.Toute personne procédant, dans un but lucratif, pour
son compte ou pour le compte d'un tiers, au transport d'animaux vivants doit
recevoir un agrément délivré par les services
vétérinaires placés sous l'autorité du
préfet. Ceux-ci s'assurent que le demandeur est en mesure
d'exécuter les transports dans le respect des règles techniques
et sanitaires en vigueur ainsi que des règles concernant la formation
des personnels.
II. Un décret en Conseil d'Etat détermine les
conditions de délivrance, de suspension ou de retrait de
l'agrément et les règles applicables au transport des animaux
vivants.
Article L21513
Est puni d'une peine de six mois d'emprisonnement et de 7 500
€ d'amende le fait de transporter des animaux sans détenir
l'agrément prévu au I de l'article L. 21412. Les personnes
morales peuvent être déclarées responsables
pénalement dans les conditions prévues par l'article 1212 du code
pénal de l'infraction prévue à l'article L. 21412. La
peine encourue par les personnes morales est l'amende suivant les
modalités prévues par l'article 13138 du code pénal.
Article R21449
Au sens de la présente section et des textes pris pour son
application, on entend par :
1° Transport : tout déplacement d'animaux
effectué par un moyen de transport et comprenant chargement et
déchargement des animaux ;
2° Lieu de départ : lieu où les animaux sont
chargés pour la première fois dans un moyen de transport, ainsi
que tout lieu où les animaux ont été nourris et
abreuvés et ont profité d'une période de repos d'au moins
vingtquatre heures, à l'exception de tout point d'arrêt ou de
transfert. Est également considéré comme lieu de
départ tout centre de rassemblement agréé,
à la condition que, s'il est distant de plus de cinquante
kilomètres du premier lieu de chargement, les animaux y aient
profité d'une période de repos suffisante et y aient
été, au besoin, nourris et abreuvés ;
3° Lieu de destination : endroit où les animaux sont
déchargés pour la dernière fois à l'exclusion de
tout point d'arrêt ou de transfert ;
4° Voyage : tout déplacement d'animaux du lieu de
départ au lieu de destination ;
5° Point d'arrêt : lieu où le voyage est interrompu
pour abreuver, nourrir et faire reposer les animaux pendant au moins vingt
quatre heures ;
6° Période de repos : période continue au cours du
voyage pendant laquelle les animaux ne sont pas déplacés
grâce à un moyen de transport ;
7° Transporteur : toute personne physique ou morale
procédant à un transport d'animaux vivants soit pour son propre
compte, soit pour le compte d'un tiers, soit par la mise à disposition
d'un tiers d'un moyen de transport destiné au transport d'animaux. Ces
transports doivent avoir un caractère commercial et être
effectués dans un but lucratif.
Article R21450
Les dispositions de la présente section sont applicables
à tout transport d'animaux vertébrés vivants.
Toutefois, elles ne sont pas applicables :
1° Au transport d'un animal accompagnant une personne physique
qui a la responsabilité de l'animal durant le transport ;
2° Au transport d'animaux familiers ou de compagnie accompagnant
leur propriétaire ou leur gardien au cours d'un voyage privé ;
3° Aux transports privés sans but lucratif en vue de la
transhumance saisonnière ;
4° Aux transports d'animaux vivants effectués sans but
lucratif, pour compte propre ou pour le compte d'un tiers, sur une distance de
moins de cinquante kilomètres.
Dans le cas prévu aux 1° et 2° ci-dessus, le transport
d'animaux dans les voitures particulières et, lorsqu'il est
autorisé, dans les véhicules de transport en commun est
effectué sous la responsabilité de l'accompagnateur de telle
sorte que les animaux disposent d'un espace et d'une aération
répondant à leurs besoins vitaux.
Article R21451
Tout transporteur effectuant un transport d'animaux vivants
sur le territoire national doit être titulaire de l'agrément
prévu par l'article L. 21412. Est réputé titulaire de cet
agrément tout transporteur titulaire de l'agrément prévu
par la directive 91/628/CEE du 19 novembre 1991, modifiée, relative
à la protection des animaux en cours de transport et
délivré par un autre Etat membre de la Communauté
européenne. Pour les transporteurs établis sur le territoire
national, cet agrément est délivré par les services
vétérinaires du département de leur siège social ou
de leur principal établissement.
Pour tout transporteur établi dans un pays tiers
effectuant des transports sur le territoire de la Communauté
européenne et ayant choisi d'être agréé par les
autorités françaises, l'agrément est attribué par
les services vétérinaires du département d'un point
d'entrée ou de sortie du territoire national ou, le cas
échéant, par les services vétérinaires du
département dans lequel des animaux importés ou exportés
doivent être respectivement déchargés ou chargés.
L'agrément est accordé pour cinq ans et est renouvelable sur
demande de son titulaire. Le contenu du dossier de demande d'agrément
est défini par arrêté du ministre chargé de
l'agriculture. Ce dossier comprend notamment un document par lequel le
transporteur s'engage à :
1° Respecter les exigences en matière de santé et
de protection animales ;
2° Garantir en permanence la qualification du personnel
assurant la fonction de convoyeur au sein de l'entreprise, pour manipuler et
transporter les animaux, ainsi que pour donner, en cas de
nécessité, les soins appropriés aux animaux
transportés. Cette garantie n'est toutefois pas exigée d'un
transporteur mettant à la disposition d'un tiers un moyen de transport
conçu pour le transport d'animaux sans mise à disposition d'un
convoyeur.
Article R21452
Il est interdit à tout transporteur ainsi qu'à
tout propriétaire, expéditeur, commissionnaire, mandataire,
destinataire ou tout autre donneur d'ordre d'effectuer ou de faire effectuer un
transport d'animaux vivants :
1° Si les animaux n'ont pas été
préalablement identifiés et enregistrés, lorsque ces
obligations sont prévues par décret ou par arrêté du
ministre chargé de l'agriculture ou du ministre chargé de
l'environnement, et selon les modalités propres à chaque
espèce prévue par ces textes ;
2° Si les animaux sont malades ou blessés, ou sont
inaptes au déplacement envisagé ou s'il s'agit de femelles sur le
point de mettre bas, sauf dans le cas de transports à des fins
sanitaires ou d'abattage d'urgence ;
3° Si les dispositions convenables n'ont pas été
prises pour que soient assurés, en cours de transport, la nourriture,
l'abreuvement et le repos des animaux, ainsi que, le cas échéant,
les soins qui pourraient leur être nécessaires, et en particulier
si l'itinéraire prévu n'a pas été porté sur
l'un des documents mentionné à l'article R. 21458;
4° Si les dispositions convenables touchant l'organisation du
voyage n'ont pas été prises pour que, en cas de retard par
rapport à l'itinéraire, l'alimentation, l'abreuvement, le repos
et, le cas échéant, les premiers soins apportés aux
animaux soient assurés dans le respect des fréquences
légales. Il est interdit à tout propriétaire,
expéditeur, commissionnaire, mandataire, destinataire ou tout autre
donneur d'ordre d'effectuer ou de faire effectuer un transport d'animaux
vivants si le transporteur auquel ils ont recours n'est pas titulaire de
l'agrément prévu à l'article R. 21451.
Article R21453
Il est interdit à tout transporteur ainsi qu'à
tout propriétaire, expéditeur, commissionnaire, mandataire,
destinataire ou tout autre donneur d'ordre d'effectuer ou de faire effectuer un
transport d'animaux vivants :
1° Si les véhicules ou moyens de transport quels qu'ils
soient ne sont pas conçus ou aménagés conformément
à des exigences de confort et de salubrité définies par
arrêté du ministre chargé de l'agriculture et de telle
sorte que les animaux y disposent d'un espace et d'une aération
suffisants et d'une protection appropriée contre les intempéries
et les écarts climatiques plus graves ainsi que contre les chocs
possibles en fonction de l'espèce considérée et des
conditions normales de transport ;
2° Si les dispositions convenables n'ont pas été
prises pour que soient éliminés les risques de blessures et les
souffrances qui peuvent être évitées pendant le transport
;
3° Si, hors le cas de nécessité absolue, les
animaux doivent rester entravés pendant le transport. Article R21454
Pour l'application du règlement CE n° 1255/97 du
Conseil du 25 juin 1997 concernant les critères communautaires requis
aux points d'arrêt et adaptant le plan de marche visé à la
directive 91/628/CEE, l'agrément est délivré par le
directeur départemental des services vétérinaires du
département où est situé le point d'arrêt. Il est
accordé pour cinq ans et est
renouvelable sur demande de son titulaire. Le contenu du dossier
de la demande d'agrément est défini par arrêté du
ministre chargé de l'agriculture.
Article R21455
Il est interdit à tout transporteur ainsi qu'à
tout propriétaire, expéditeur, commissionnaire, mandataire,
destinataire ou tout autre donneur d'ordre d'effectuer ou de faire effectuer un
transport d'animaux vivants sans s'être assuré de la
présence, à tout moment du voyage, d'un convoyeur qualifié
chargé de la garde et du bienêtre des animaux transportés,
d'assurer leur abreuvement et leur alimentation ainsi que, si
nécessaire, de prodiguer dès que possible les premiers soins aux
animaux qui se blessent ou tombent malades en cours de transport. Le convoyeur
est soit une personne exclusivement chargée de cette tâche, soit,
à défaut, les personnes énumérées
ci-après :
1° Le donneur d'ordre sur le lieu de départ jusqu'au
chargement inclus ;
2° Le destinataire sur le lieu de destination depuis le
déchargement inclus ;
3° Le responsable du point d'arrêt, dans les points
d'arrêt, chargement et
déchargement inclus ;
4° Le transporteur à tout autre moment du voyage.
Article R21456
En cas de nécessité, le convoyeur fait appel
à un vétérinaire pour prodiguer les soins aux animaux
blessés ou malades pendant le transport. Si nécessaire, le
vétérinaire procède ou fait procéder à
l'abattage d'urgence ou à l'euthanasie des animaux
considérés.
Article R21457
I. Les personnes exerçant une fonction de convoyeur
doivent avoir suivi une formation appropriée dont le contenu est
défini par arrêté du ministre chargé de
l'agriculture. Cette formation peut être justifiée :
1° Soit par la possession d'un diplôme, titre ou
certificat figurant sur une liste établie par arrêté du
ministre chargé de l'agriculture ;
2° Soit par une attestation de formation continue
dispensée au sein de l'entreprise ou par un organisme de formation. La
validation de cette formation continue est effectuée par un
établissement public habilité par arrêté du ministre
chargé de l'agriculture, après expertise de
la réalité et du contenu de la formation
dispensée. L'établissement public habilité peut
opérer tout contrôle de nature à vérifier que la
formation suivie est conforme au contenu défini par
l'arrêté précité.
II. Les personnes ayant une expérience professionnelle
de cinq années en qualité de convoyeur dans une ou plusieurs
entreprises de transport d'animaux sont dispensées de la formation
prévue au I ci-dessus, sous réserve que cette expérience
soit justifiée par un ou plusieurs certificats de travail ou, pour les
non-salariés, par une attestation délivrée par le service
départemental de l'inspection du travail, de l'emploi et de la politique
sociale agricole ou par une ou plusieurs déclarations d'assurance
mentionnant le nom du convoyeur.
Article R21458
Lorsque, pour une cause quelconque, à l'occasion du
transport, l'acheminement des animaux est interrompu ou retardé, ou
lorsqu'il est constaté par l'autorité compétente que les
dispositions relatives à leur protection en cours de transport ne sont
pas respectées, le préfet prend les mesures nécessaires
pour que toute souffrance soit épargnée aux animaux ou qu'elle
soit réduite au minimum. Il peut ordonner leur mise à mort,
éventuellement sur place, dans les cas où des soins
appropriés ne pourraient être utilement donnés aux animaux.
Le propriétaire
ou son mandataire sont, dans cette dernière
hypothèse, informés des motifs qui ont rendu la mesure
nécessaire.
Article R21459
I. Tout transport d'animaux vivants est accompagné des
documents comportant les informations relatives à la protection des
animaux pendant le voyage, mentionnées à l'article R. 21452 et
dont la liste est fixée par arrêté du ministre
chargé de l'agriculture.
II. Le convoyeur présente à toute
réquisition des agents mentionnés aux articles L. 21419 et L.
21420, des contrôleurs des transports terrestres, des agents des douanes
et des officiers et agents de police judiciaire, les documents
mentionnés au I ainsi que le justificatif de l'agrément
prévu à l'article R. 21451.
Article R21460
Le transport d'animaux vivants importés ou en transit, en
provenance de pays non membres de la Communauté européenne, est
accompagné d'un des documents visés à l'article R.
21459.
Le transporteur ou le convoyeur présente à toute
réquisition des agents mentionnés au II de l'article R. 21459 les
documents visés audit article.
Article R2156
I. Est puni de l'amende prévue pour les contraventions de
la 4e classe :
1° Le fait, pour toute personne mentionnée à
l'article R. 21452, effectuant ou faisant effectuer un transport d'animaux
vivants, de ne pas s'être préalablement assurée du respect
des dispositions prévues aux 1° à 4° de cet article ;
2° Le fait, pour toute personne mentionnée au dernier
alinéa de l'article R. 21452, faisant effectuer un transport d'animaux
vivants, de ne pas s'être préalablement assurée que le
transporteur auquel elle a recours est titulaire de l'agrément
prévu à l'article R. 21451;
3° Le fait, pour toute personne mentionnée à
l'article R. 21453, de ne pas respecter les interdictions ou prescriptions
prévues par ledit article ;
4° Le fait, pour toute personne mentionnée au premier
alinéa de l'article R. 21455, de ne pas s'assurer de la présence
d'un convoyeur qualifié au sens de l'article R. 21457;
5° Le fait, pour toute personne exerçant les fonctions
de convoyeur, de ne pas s'acquitter des obligations prévues au premier
alinéa de l'article R. 21455 et au premier alinéa de l'article R.
21456.
II. Est puni de l'amende prévue pour les
contraventions de la 3e classe le fait, pour toute personne exerçant les
fonctions de convoyeur, de ne pas être en mesure de présenter aux
agents chargés du contrôle, pendant le voyage d'animaux vivants,
les documents désignés à l'article R. 21459.
III. Les personnes morales peuvent être reconnues
pénalement responsables, dans les conditions prévues à
l'article 1212 du code pénal, des contraventions prévues aux 1°,
2°, 3° et 4° du I et encourent la peine d'amende, dans les conditions
prévues à l'article 13138 du même code.
Article R2157
Le fait, pour tout accompagnateur mentionné au dernier
alinéa de l'article R. 21450, de ne pas respecter les prescriptions
dudit article est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la
4e classe.
Article R2285
Le fait, pour un entrepreneur de transport d'animaux, de ne
pas procéder à la désinfection de son matériel ou
de tous les lieux visés à l'article L. 2213, est puni de l'amende
prévue pour les contraventions de la 5e classe.
Article R2287
La récidive des contraventions prévues aux articles
R. 2281 et R. 2285 est punie conformément à l'article 13211 du
code pénal.