V.2.
Déterminants de l'accessibilité aux soins de santé
Dans cette étude, les antécédents
morbides chez les membres sont d'environ 84,9% versus 87,1% chez les
non-membres ; il n y a pas de différence statistiquement
significative, P>0,05.
Musango L., Dujardin B., Dramaix M., Criel B. en 2004 ont
trouvé que 84% des membres contre 85% des non membres avaient eu les
antécédents médicaux (31).
Environ 80% des membres ont toujours fait recours aux services
de santé, 18% l'ont fait quelquefois et 1% ne l'a jamais fait; chez les
non membres ces indicateurs sont respectivement de 11%, 64,4% et 24,3% ;
la différence est très hautement significative (P<0,001).
Le recours dans les premières 24 heures de la maladie
est réalisé par 77,5% des membres contre 21,5% qui ne le font
pas, tandis que chez les non-membres ces indicateurs sont respectivement de
d'environ14% et 86%; la différence est très hautement
significative (P<0,001).
Selon Bucagu M. et al. seulement 41% des malades sont
entrés en contact avec les services de santé pour se faire
soigner, cette faible fréquence de recours comparativement aux
résultats de notre étude serait due à une faible
adhésion aux mutuelles de santé dans la province
étudiée par ces auteurs (32).
Le motif de ne pas toujours faire recours aux services de
santé est principalement le manque d'argent cité par 50,8% chez
les membres et 71% chez les non-membres, l'automédication et le recours
aux tradipraticiens sont cités par 33% des membres contre 25% des
non-membres ;
la différence est hautement significative
(P<0,01).
Bucagu M. et al. avait indiqué que 62% de ceux qui ne
se sont pas fait soigner ont évoqué des
contraintes financières (32).
La formation sanitaire source habituelle des soins la plus
citée est celle de la zone de rayonnement, fréquente dans 94% des
cas chez les membres et dans 68% des cas chez les non-membres ; les autres
FOSA sont utilisées à une fréquence de 6% chez les membres
et 32% chez les non-membres. La différence est très hautement
significative (P<0,001).
Selon Bucagu M. et al. avaient trouvé qu'environ 58% de
la population s'étaient fait soigner dans une formation sanitaire
publique ou agréée 19% de leurs zones, et qu'à l'absence
de barrière financière et géographique, la grande
majorité (81%) des participants à l'enquête souhaiterait se
faire soigner dans une formation sanitaire publique (32).
Concernant la capacité de paiement de la facture des
soins de santé, environ 97% des membres ont payé la
totalité de la facture pour les soins qui leur sont fournis, contre 3%
qui ne l'ont pas fait, tandis que seulement 58% des non-membres sont parvenus
à le réaliser contre 42% qui n'y sont pas parvenu. La
différence est très hautement significative.
La raison principale de non adhésion aux MS est les
contraintes financières évoquées par 75% des
répondants. 10% attendent un appui pour l'accès aux soins de
santé, 9% pensent que l'adhésion n'est pas nécessaire, 6%
ne sont pas informés sur les mutuelles de santé.
L'analyse des déterminants de l'accès aux
services de santé à travers la comparaison des
membres/assurés et non-membres/non assurés a montré dans
la plupart des cas, une forte liaison entre l'adhésion et l'accès
aux services de santé. Cette situation est confirmée par deux
études réalisées aux Etats-Unis d'Amérique par
Newachek PW et al. en 1998 et 1999(33, 34).
Newacheck Paul W. Stoddard J.J.,. Hughes
D.C., Pearl M. 1998, dans l'étude intitulée
«Health insurance and access to primary care for children» ont
signalé qu'aux Etats-Unis d'Amérique, en 1994, la couverture en
assurance maladie pour les enfants et adolescents de moins de 18 ans
était de 87%, contre 13% qui n'en avaient pas. Dans cette situation,
96.2% d'enfants assurés avaient une source habituelle de soins de
santé versus 75.9% chez les non assurés ; 24.3% des non
assurés versus 13,8% des assurés n'avaient pas de médecin
régulier, 11.8% des non membres versus 7.0% des membres avaient un
risque de ne pas avoir accès aux soins de santé en dehors des
heures de service ; 67,4% des non assurés vs. 83,8%
d'assurés ont eu au moins une consultation médicale primaire au
cours de l'année précédente (34).
Selon Bucagu M. et al., 64% des non-membres estiment que les
frais de cotisation à la mutuelle de santé sont
élevés (32).
Emily Feinberg et al. en 1997 ont souligné qu'avec la
création de SCHIP (States children's Health Insurance Plan), une
assurance maladie infantile publique à couverture universelle, la
sollicitation des services de santé ont accru, parallèlement avec
la réduction significative des besoins non couvets ou retardés en
services de santé (unmet/delayed need health care) chez les enfants
nouvellement assurés, en particulier chez ceux provenant des familles
pauvres, pendant que ces paramètres n'avaient pas
significativement changé chez les enfants issus des familles à
revenu moyen ou élevé; ainsi grâce
à la mise en place de ce programme, les besoins non satisfaits ont
étaient réduits de 9% à 7% en consultations
médicales, de 6% à 3% en matière de prescriptions
médicales, de 40 à 32% en soins dentaires, de 42 à 32% en
ophtalmologie, de 58% à 32% en santé mentale
(35).
En chine, la réforme des institutions
publiques et des services étatiques conduite pendant les années
90 a entraîné une réduction importante de la couverture en
assurance maladie gouvernementale(GIS) : government insurance scheme), et
en assurance des travailleurs (LIS : Labour Insurance Scheme), et a eu
comme conséquence, l'accroissement du nombre de ceux qui paient de leur
poche les services de santé (Pay for services out-of-pocket) passant de
28% en 1993 à 44% en 1998. Les besoins non satisfaits en consultations
primaires curatives sont passés
de 38% en 1993, à 70% en 1998 ; l'utilisation des
services hospitaliers a chuté de 4,5% en 1993 pour atteindre 3,0% en
1998 (36).
Les principales opinions pour
améliorer l'accès aux services de santé, 37% des membres
sont satisfaits, 32% réclament la disponibilité des ressources
matérielles, en médicaments ou en personnel, 21% réclament
l'amélioration de la qualité.
Chez les non-membres, environ 33% sollicitent un appui
à accès aux soins de santé, 31% souhaitent adhérer
aux mutuelles de santé, 20% réclament la réduction du
coût des services de santé ; (P<0,001).
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