UNIVERSITÉ HASSAN II
FACULTÉ DES SCIENCES JURIDIQUES
ECONOMIQUES ET SOCIALES-MOHAMMEDIA
|
Mémoire de fin d'études
4ème année sciences
économiques
Option : Gestion des Entreprises
Thème : LES
FUSIONS-ACQUISITIONS DES BANQUES:
ÉTUDE DE CAS : ATTIJARIWAFA
BANK
|
Elaboré par : Encadré par :
Bouchra BAKADIR Mme : Saida NAJI
Année universitaire : 2005-2006
Remerciements
Je tiens tout d'abord à exprimer mes vifs
remerciements à Madame : Saida NAJI, qui m'a encadré pendant
ce travail, envers qui j'exprime ma reconnaissance pour ses conseils, ses
encouragements et sa disponibilité, malgré ses multiples
occupations.
Aussi, j'adresse mes sincères remerciements à
ma famille, pour leur soutien moral et financier ; leur confiance,
présence et sympathie, m'ont fait progresser dans ce travail.
Je remercie plus particulièrement mon frère
Hicham, pour sa disponibilité, son aide et ses précieux
conseils.
Je remercie enfin, tous ceux et celles qui ont
participé de prés ou de loin, à l'élaboration de ce
modeste travail.
SOMMAIRE
INTRODUCTION.............................................................................
7
PREMIÈRE
PARTIE :
LES FUSIONS-ACQUISITIONS ET LE MILIEU
BANCAIRE....................................................................................10
CHAPITRE I : LES
FUSIONS-ACQUISITIONS : ASPECTS THEORIQUES ...
11
SECTION I : PRÉSENTATION DES
FUSIONS-ACQUISITIONS.........................
11
§1 : Définitions et instruments
des fusions-acquisitions
11
1.1: Définition économique
12
1.2 : Définition juridique
12
1.3: Les instruments possibles des fusions
-acquisitions
13
§2 : Les types des
fusions-acquisitions
13
§3 :Fusions-acquisitions :dates et
chiffres clés....................
14
SECTION II : LES CAUSES ET LES ÉTAPES
PRÉALABLES AUX
FUSIONS-ACQUISITIONS......................................................................................
16
§1 : Les motivations des
fusions-acquisitions
16
1.1 : Création de la valeur
16
1.2 : Les tendances de l'économie
moderne
16
1.3 : Un double mouvement de recentrage et de
consolidation
17
1.4 : La recherche de l'innovation
17
1.5 : L'effet de mode
17
§2 : Les étapes préalables
aux fusions-acquisitions
18
2.1 : Éléments à
vérifier avant avant l'acquisition
18
2.1.1 : L'authenticité des actifs du
bilan
18
2.12 : Évaluation des risques et
coûts sociaux
18
2.1.3 : Évaluation des risques et de
l'état des filiales
19
2.2 : La technique de valorisation
19
2.2.1 : L'approche actuarielle
19
2.2.2 : L'approche comparative
19
2.3 : Le due diligence
20
SECTION III : LES CONSÉQUENCES ET LES
FREINS DES FUSIONS-
AQUISITIONS.......................................................................................
21
§1 : Les conséquences des
fusions-acquisitions
21
1.1 : Les fusions-acquisitions entrainent
des pertes d'emplois
22
1.2 : Les fusions-acquisitions comme facteur
de stress et de démotivation
23
§2 : Freins et échecs des
fusions-aquisitions
24
2.1 : Manque de synergies
25
2.2 : Une intention stratègique
floue
26
2.3 :Les différences culturelles et
manageriales
26
CHAPITRE II : LES
FUSIONS-AQUISITIONS BANCAIRES : SPÉCIFICITÉS ET PANORAMA
ACTUEL.......................................................................
29
SECTION I : LE SYSTEME BANCAIRE :
CARACTÈRISTIQUES ET PHYSIONOMIE
GÉNÉRALE.....................................................................
30
§1 : Aperçu sur le systéme
bancaire
30
§2 : Évolution
générale de la sphère bancaire
30
SECTION II : LES PROFONDES MUTATIONS DE LA
SPHÈRE BANCAIRE ET LES JUSTIFICATIONS ÉCONOMIQUES DES
FUSIONS-ACQUISITIONS
BANCAIRES.........................................................
..............................
31
§1 : Les mutations de la sphère
bancaire.
31
1.1 : Les innovations financières et
technologiques
31
1.2 : La globalisation financière
32
1.2.1 : La déréglementation
32
1.2.2 : Le décloisonnement
32
1.2.3 : la désintermédiation
33
§2 : les justifications des
fusions-acquisitions bancaires....................................
33
2.1 : L'existence de surcapacités
bancaires
33
2.2 : L'existence d'économies
d'échelles et d'envergure (de gamme).
34
2.3 : La recherche d'une taille critique et
d'un pouvoir de marché
34
2.4 : Rôle des dirigeants ,effet de
mimétisme et réactions défensives
35
SECTION III : LES CONSÉQUENCES DES F-A
BANCAIRES...........................
36
§1 : L'émergence des
conglomérats financiers
36
§2 : Les politiques de champions
nationaux
36
§3 : Conséquences des f-a sur les
travailleurs du secteur financier
37
§4 : La stabilité
financière
37
DEUXIÈME
PARTIE :
LES FUSIONS-ACQUISITIONS DES BANQUES :
CAS PRATIQUE ATTIJARIWAFA
BANK..................................................
39
CHAPITRE I : LE SECTEUR BANCAIRE
MAROCAIN : STRUCTURE ET
RESTRUCTURATIONS............................................................................
40
SECTION I : LE SECTEUR BANCAIRE
MAROCAIN : STRUCTURE ET MOTEURS DE
CROISSANCE..................................................................................
40
§1 : Cadre règlementaire
40
§2 : La structure bancaire actuelle
40
2.1 : La structure bancaire avant la fusion
entre la BCM et Wafabank
41
2.2 : La structure actuelle après la
fusion entre la BCM et la Wafabank
42
§3 : Le secteur bancaire marocain :
moteurs de croissance et rentabilité générale
43
3.1 : Les moteurs de croissance du secteur
bancaire marocain
43
3.2 : La rentabilité des banques
marocaines
43
SECTION II : LES RESTRUCTURATIONS DU SECTEUR
BANCAIRE
MAROCAIN.........................................................................................
44
§1 : Stratégie de concentration
bancaire nationale............................................
45
§2 : Succession des opérations de
restructurations bancaires
45
CHAPITRE II : NAISSANCE
D'ATTIJARIWAFA BANK.............................
46
SECTION I : CARTE D'IDENTITÉ DE LA BCM
ET LA WAFABANK.................
47
§1 : Organisation, activité de la
WAFABANK
47
1.1 : Présentation de la WAFABANK
47
1.1.1 : Historique
47
1.1.2 : Le capital, actionnariat de
Wafabank
48
1.1.3 : Les principales filiales de
wafabank
48
1.2 : Les segments d'activités et la
situation financière de la Wafabank
48
1.2.1 : Les activités de la
Wafabank
49
1.2.2 : La situation financière de la
Wafabank
49
§2 : Organisation, activité de la
BCM
49
2.1 : Présentation de la BCM.
49
2.1.1 : Historique
49
2.1.2 : Capital, actionnariat, et droits de
vote de la BCM
50
2.1.3 : Les filiales de la BCM
50
1.1 : Segments d'activités et la
situation financière de LA BCM
50
1.2.1 : L'activité de la BCM
51
2.2.2 : La situation financière de la
BCM
51
SECTION II : LES FACTEURS DU
RAPPROCHEMENT.................................
51
§1 : La complémentarité des
profils entre Wafabank et BCM
51
§2 : La logique industrielle
52
§3. :La logique nationale
économique
52
SECTION III : PROCESSUS DE FUSION ET NAISSANCE
D'ATTIJARIWAFA
BANK................................................................................................
53
§1 : Présentation
,déroulement de l'opération de fusion -acquisition
53
1.1 : L'acquisition d'OGM
53
1.2 : OPE/OPA sur Wafabank
54
CHAPITRE III : ORGANISATION ET
PERFORMANCES ' D'ATTIJARIWAFA
BANK............................................................................................
56
SECTION I : ORGANISATION, ACTIVITÉ D'
ATTIJARIWAFABANK..............
56
§1 : Capital et actionnariat
56
§2 : Les segments d'activités d'
Attijariwafa bank.....................................
57
§3 : Organisation administrative et
filiales d'Attijariwafa bank
58
3.1 : L'organisation administrative
58
3.2 :Les filiales d'Attijariwafa bank
58
SECTION II : LES PERFORMANCES D'ATTIJARIWAFA
BANK.....................
59
§1 : Structure de l'actif et du
passif
59
1.1: La structure de l'actif
59
1.2 : La structure du passif
60
§2 : Le RN, PNB, les charges
D'exploitation ,les dotations aux provisions,et la rentabilité
d'Attijariwafa
bank.................................................................
61
2.1 : Le revenu net
61
2.2 : Le produit net bancaire (PNB)
61
2.3 : Les charges d'exploitation
62
2.4 : Les dotations aux provisions
62
2.5 : La rentabilité
62
§3 : Le comportement boursier et la
valorisation d' Attijariwafa bank
63
3.1 : Comportement boursier
63
3.2 : Valorisation d' Attijariwafa bank
64
CONCLUSION
GÉNÉRALE......................................................
67
BIBLIOGRAPHIE.....................................................................
70
LES
ANNEXES.........................................................................
75
INTRODUCTION
Création de la valeur, prise de participation,
croissance externe, OPA, OPE...derrière ces termes de plus en plus
courants dans le jargon des affaires, se cache un phénomène qui
prend de plus en plus de l'ampleur, il s'agit des fusions- acquisitions.
Effet de mode et de mimétisme pour certains, des
opérations génératrices d'économies
d'échelles et d'envergures pour d'autres, les fusions-acquisitions
suscitent un intérêt particulier.
En effet, dans l'histoire récente, il y'a eu des
entreprises qui n'ont cessé de fusionner, fixant comme credo la
création de valeur.
« Le volume global des transactions des f-a a
crû de 24% en 2005, atteignant ainsi 30684 opérations, et ce dans
tous les secteurs ; l'année 2005 est estimée ainsi,
meilleure année depuis l'an 2000.
Sur les 9 premiers mois de l'année 2005, les
consolidations ont touché de nombreux secteurs : la finance (18%),
l'énergie (15,5%) les médias (8,7%) les
télécommunications (8,5%) l'immobilier (7,2%) et l'industrie
lourde (7%)»1(*).
Le système bancaire n'échappe pas aux vagues de
fusions, il constitue depuis des années le premier secteur touché
par ce phénomène2(*), en 2004 les f-a bancaires ont
représenté 42 % du total des transactions
effectuées »3(*).
BNP Paribas en 2001, BSCH née de la fusion entre Banco
Santander et Banco Central Hispano Américano, 1ère
méga fusion bancaire transfrontalière entre l'Italien unicredito
avec l'Allemande HVB en 2005, Attijariwafa Bank... et la liste est encore
longue de f-a bancaires.
.
Attijariwafa bank, cette banque est en effet, issue du
rapprochement qui a eu lieu le 23/11/2003 entre la BCM et la Wafabank. Elle
fera l'objet de ce travail, qui tenterai d'expliciter et concrétiser
davantage les f-a bancaires, et ce, après avoir étudié les
aspects théoriques de celles-ci.
Ainsi, dans une première partie, nous mettrons en
évidence les aspects théoriques des f-a : la
définition économique et juridique, les types, les étapes
préalables aux f-a, ainsi que les freins et conséquences de
celles-ci.
Dans une deuxième partie, nous passerons en revue dans
un premier chapitre, les principales restructurations du système
bancaire marocain (sa structure, sa physionomie générale, sa
réglementation ....), pour pouvoir étudier dans un
deuxième chapitre, la fusion entre la BCM et la Wafabank : les
causes du rapprochement, les conséquences, ainsi que les performances
présentées par Attijariwafa bank.
Première partie :
Les fusions-acquisitions et le milieu bancaire
CHAPITRE I : LES FUSIONS-ACQUISITIONS : ASPECTS
THÉORIQUES
« Les dernières années ont
été marquées par l'accélération du nombre et
de la taille des fusions-acquisitions, et ce, à
travers le monde (au Canada on estime à 4000 le
nombre annuel de ces opérations), et dans tous les domaines de
l'économie ; en effet, de jour en jour des entreprises fusionnent,
se métamorphosent et se restructurent » 4(*).
Aujourd'hui, on peut parler d'une fièvre des
fusions-acquisitions dont les exemples ne manquent pas : fusion entre
la Royale Marocaine des Assurances et Al Wataniya,
qui a donné naissance à Rma Wataniya et
ce le 01 /01/2005, (domaine des assurances), la naissance de BNP
Paribas le 01/02/1999 (domaine des banques), le rapprochement le
04/09/2001 entre Hewlett Packard et Compaq Computer
(domaine de l'informatique).
« Les fusions-acquisitions ne sont plus
exceptionnelles, elles constituent désormais, des instruments presque
banalisés de la mise en oeuvre de stratégies de grands
groupes »4.
En effet, la tendance aujourd'hui est à la
concentration, mais d'une entreprise à l'autre les causes et les
conséquences sont différentes.
L'objectif de ce chapitre, est de mettre en évidence
le phénomène des fusions-acquisitions, les types de fusions, ce
qui motive les rapprochements entre entreprises, ainsi que les étapes,
conséquences et freins des fusions-acquisitions.
SECTION I :
PRÉSENTATION DES FUSIONS-ACQUISITIONS
§1 : DÉFINITION ET INSTRUMENTS DES
FUSIONS- ACQUISITIONS
« La fièvre des fusions-acquisitions,
règne sur les grandes entreprises mondiales, elle s'observe dans de
nombreux secteurs (banques, télécommunications...) et
s'intensifie de jour en jour, en effet, pas un jour ne passe sans que la presse
ne relate une nouvelle fusion-acquisition »4.
Que signifie donc une fusion-acquisition, et quels sont ses
principaux instruments et types ?
1.1: DÉFINITION
ÉCONOMIQUE
« Les fusions-acquisitions ont lieu, lorsque
des entreprises en activité amalgament leurs opérations (fusion),
ou acquiert le contrôle (acquisition) de tout ou partie des
opérations d'une autre entreprise.
Une fusion se produit, lorsque deux ou plusieurs entreprises,
réunissent leurs efforts pour atteindre des objectifs communs.
Une fois les activités amalgamées, la
société qui a fait l'objet de la fusion peut cesser d'exister, et
la société ayant initié le processus, assume la
responsabilité de l'actif et aussi bien du passif de la
société faisant objet de la fusion (fusion statutaire) ; ou
encore, l'entreprise qui a fait l'objet d'une acquisition, peut devenir une
filiale à 100% de la société mère (fusion à
capital totalement étranger).
Par ailleurs, deux ou plusieurs entreprises qui sont parties
prenantes à cette fusion, cessent d'exister et leurs actionnaires
deviennent actionnaires de la nouvelle entreprise (consolidation).
Une autre possibilité peut être
envisagée : l'entreprise qui se porte acquéreur, peut
n'acheter qu'une partie des actions ou de l'actif de la société
cible»5(*).
Donc, on peut dire que la fusion-acquisition est une
opération par laquelle, une entreprise fait de la croissance externe.
1.2 :
DÉFINITION JURIDIQUE
« On peut définir la fusion-acquisition sur
le plan juridique, comme : « un transfert d'activité entre
deux entités distinctes, impliquant un transfert de
propriété ; ce transfert couvre
une pluralité de situations.
En effet, en droit fiscal et en droit des
sociétés, ce transfert peut se réaliser soit :
· En transférant les actifs et les passifs de
l'activité ;
· Soit en transférant les titres de la
société dans laquelle l'activité s'exerce ;
Ce transfert, peut par ailleurs, prendre l'une des deux formes
juridiques suivantes :
· Vente ;
· Apport ;
Dés lors, on peut définir 5 modalités de
transfert de l'activité, selon que celui-ci est une vente ou un apport,
et selon qu'il porte sur les actifs et passifs de l'activité ou sur les
titres de la société exerçant l'activité.
Donc, dans le concept des f-a on distingue entre :
· La vente d'une activité.
· La vente des titres d'une société.
· L'apport d'une activité.
· L'apport des titres d'une société.
· Absorption d'une
société »6(*).
1.3: LES INSTRUMENTS
POSSIBLES DES FUSIONS- ACQUISITIONS
« Il y a une multitude d'instruments de f-a, mais
généralement on distingue entre deux principaux
instruments :
ü OPA : offre publique
d'achat ; elle consiste à proposer aux actionnaires d'une
société, de racheter toutes leurs actions à un certain
prix ; l'OPA doit nécessairement porter sur
l'intégralité des actions.
En général, une OPA permet de prendre le
contrôle d'une société, en offrant aux actionnaires un prix
supérieur au cours de la bourse.
L'OPA peut être amicale (la cible est d'accord pour
être rachetée), ou inamicale (il n'y a pas d'accord entre les deux
société) dans ce deuxième cas, la cible essaiera de
riposter, la riposte la plus classique est la suivante : la cible cherche
un chevalier blanc, qui fera une offre à un prix supérieur, et
fera échouer la première OPA.
ü OPE : offre publique
d'échange ; elle permet à une société de
prendre le contrôle d'une autre, mais au lieu de payer cash (comme dans
le cas d'une OPA) il s'agit de payer en actions.
Exemple : une entreprise
A, lance une OPE sur une entreprise B, A propose aux actionnaires de B de
recevoir un certain nombre d'actions à créer de A, en
échange de leurs actions ;
Supposons que A cote 100 € et B 40 €, A peut alors
proposer aux actionnaires de B, de recevoir une action de A contre deux actions
de B (2 actions de B valent 80 euros, les actionnaires de B seront
intéressés à apporter leur titres) ; Si
l'opération réussit, A crée de nouvelles actions pour
rémunérer les actionnaires de B »7(*).
Passons maintenant aux types des f-a.
§2 : LES TYPES DES
FUSIONS-ACQUISITIONS
« On distingue généralement entre 3
sortes de fusions :
ü Fusion horizontale :
c'est le rapprochement d'entreprises concurrentes ou potentiellement
concurrentes d'une même branche, et qui se situent sur le même
palier de l'élaboration du produit ; leur objectif principal est la
réalisation d'économies d'échelles.
ü Fusion verticale : c'est
un regroupement entre une ou plusieurs entreprises de la même branche,
mais qui se situent à des niveaux différents de
l'élaboration du produit ; l'objectif étant,
l'élimination des intermédiaires et la dépendance.
ü Fusion
conglomérale : les fusions conglomérales
regroupent des entreprises sans aucun lien les uns avec les autres ,elles
ne correspondent pas à une stratégie sectorielle, mais une
stratégie de diversification au niveau du groupe , le but
étant l'établissement d'un équilibre financier car on
dilue le risque » 8(*).
§3 :FUSIONS-ACQUISITIONS : DATES ET
CHIFFRES CLÉS
« Depuis le début de l'année 2005, le
marché des f-a dans le monde, a atteint le chiffre impressionnant de 150
milliards de $.
Les débuts mois de cette année, marqués
par l'annonce d'opérations de rapprochement spectaculaires, sont
symptomatiques d'un éventuel retour en force des f-a dans bon nombre de
secteurs ; à titre d'exemple, nous pouvons citer le vente de
Gillette à Procter &Gamble,
naissance de Rma Wataniya, Johonson & Johonson
qui a jeté son dévolu sur
Guidant ; les fusions- acquisitions continuent donc, de
s'exploser avec force 9(*)».
« En effet, elles s'intensifient de jour en jour,
mais force est de constater qu'en 2004, les f-a ont atteint leur plus haut
niveau depuis 2000, avec une augmentation de plus de 40% des volumes
d'opérations de f-a mondiaux.
D'après les données de Thomson Finanacial, le
montant cumulé des opérations de f-a annoncées
dans le monde en 2004, avoisine les 2000 milliards de $, dont 300 milliards de
$pour le seul mois de Décembre,c'est la progression la plus
importante depuis 1999, année où les montants avaient bondi de
80.
En Europe, la progression est moins marquante, même si
les volumes sont aussi les meilleurs depuis 2000, le montant cumulé des
opérations annoncées, à progresser de 37,
représentant près d'un tiers du marché
mondial »10(*).
« En 1998, le rapprochement d'entreprises au
niveau mondial a représenté un montant de transactions de 2480
milliards de $, ce qui est comparativement au montant de 1997, à savoir
1600 milliards de $, constitue une augmentation non
négligeable »11(*).
La valeur des fusions-acquisitions à l'échelle
mondiale selon le CNUCED12(*) , s'est accrue de façon
spectaculaire au cours de la dernière décennie, de 42 par an
entre 1980 et 1999.
Le graphique ci-dessous, montre le montant des f-a dans le
monde depuis 1980.
Le graphique 1 : L'évolution des f-a depuis
1980.
Source du graphique 1 : Vernimen .net
L'analyse du phénomène des f-a , laisse
à remarquer qu'elles ne sont pas aléatoires, mais qu'elles sont
des opérations qui évoluent par vagues ; en effet, beaucoup
de recherches ont conclut que les fusions passaient par des périodes
d'activité intense, suivies par de longues périodes de faibles
activités.
Le graphique suivant illustre les vagues, ainsi que, le
nombre d'opérations de fusions-acquisitions depuis 1980.
Graphique 2 : Les fusions-acquisitions se produisent
par vagues.
Fin des années 80 :
Marchés boursiers et innovations
financières
Milliers d'opérations
Années 1999-2000 :
Aujourd'hui :
Reprise des transactions
Source du graphique 2 : Pascal Quiry:
conférence tenue sur le thème des fusions- acquisitions ;
Beyrouth, en date du 2 décembre 2005.
Les motifs ainsi que les étapes préalables aux f-a,
feront l'objet de la section suivante.
Section II : Les
causes et les étapes PRÉALABLES aux fusions-acquisitions
§1 : LES
MOTIVATIONS DES FUSIONS-ACQUISITIONS
1.1 : CRÉATION
DE LA VALEUR
« La création de la valeur est le nouveau
credo des f-a, lorsque des entreprises fusionnent, toute l'attention est
portée sur les bonnes nouvelles : une plus grande
efficacité, un potentiel et des bénéfices accrus ;
les entreprises fixant comme objectif une fusion, ne semblent jamais se lasser
de cette ruée vers la création de valeur, création de
synergies »13(*).
1.2 : LES TENDANCES
DE L'ÉCONOMIE MODERNE
· « La globalisation met au centre de la
stratégie des entreprises, la conquête de nouvelles parts de
marchés, et donc pour accroître leurs profits, les entreprises
doivent réduire leurs coûts et fusionner pour réaliser des
économies d'échelles, ou pour gagner des positions sur les
marchés en croissance.
· La libéralisation croissante de
l'économie, notamment la diminution des barrières à
l'entrée, ainsi que l'assouplissement des lois anti- trust, encouragent
les fusions surtout celles transnationales.
· La convergence des nouvelles technologies de
télécommunication, pousse beaucoup d'entreprises à
fusionner pour acquérir une nouvelle technologie et ainsi, offrir des
produits plus intégrés.
1.3 : UN DOUBLE
MOUVEMENT DE RECENTRAGE ET DE CONSOLIDATION
Jusqu'à 1975, l'économie mondiale
croît fortement et les entreprises construisent des empires en
diversifiant leur portefeuille d'activités ;
Vers la fin des années 70, la croissance se ralentit,
les marchés commencent à être saturés et la
concurrence s'intensifie, les entreprises ont de plus en plus du mal à
être compétitives sur plusieurs fronts, elles se rendent
compte qu'il est très difficile de diversifier leurs activités,
d'où la décision de céder celles qui en sont non
stratégiques, et de se concentrer sur leurs activités de base,
chose qui a alimenté les vagues de f-a.
1.4 : LA RECHERCHE DE
L'INNOVATION
La recrudescence des opérations de rapprochement,
témoigne de la nouvelle tendance : la volonté des
entreprises de collaborer en vue d'innover, ce constat peut facilement
s'expliquer à travers l'observation d'un secteur en pleine expansion
comme le secteur des TIC (technologie de l'information et de la
communication).
En effet, l'innovation et une nécessité vitale
pour ce secteur et pour toutes les entreprises en situation de concurrence.
Dans un contexte de globalisation, les entreprises doivent
donc maîtriser et développer de nouvelles technologies afin de
rester compétitives , or, face à cet impératif, il
est difficile même pour les grandes sociétés d'innover en
permanence, en effet, la croissance rapide des connaissances techniques et les
incertitudes liées au changements technologiques, rendent difficile et
complexe la création constante d'innovation.
Dès lors, une f-a se présente comme une
stratégie de réponse à l'innovation, le rapprochement
entre deux sociétés est censé favoriser l'acquisition et
l'appropriation de nouveaux actifs incorporels (nouveaux savoirs- faire,
compétences clés, développer de nouvelles
technologies...).
1.5 : L'EFFET DE
MODE
Bien que les
initiateurs des fusions récentes, nient que ces dernières soit
une mode, et insistent sur la logique industrielle à laquelle elles
obéissent, l'effet de mode parait incontestable ; d'après
The Economist : « les fusions seraient quelques fois
inspirées par l'ennui ou rien que par le désir de laisser une
trace derrière soi après des années passées
à la tête d'une entreprise ».
A ces motivations s'ajoutent celles relatives à la
diversification du portefeuille d'activités, car le déclin
de certains secteurs pousse les groupes, à se développer, par
croissance externe, hors de leur activité de base »14(*).
§2 : LES ETAPES
PREALABLES AUX FUSIONS- ACQUISITIONS
« Dans le processus complexe des f-a, un certain nombre
de points juridiques, fiscaux et financiers doivent être
vérifiés :
2.1 : ÉLEMENTS
A VÉRIFIER AVANT L'ACQUISITION
Plusieurs éléments devront être tenu en
compte :
2.1.1 :
L'authenticité des actifs du bilan
ü Les actifs
d'exploitation : l'acquéreur à
intérêt à vérifier l'état des créances
et la solvabilité des clients, afin de limiter le risque d'explosion du
besoin en fond de roulement, qui se traduit par une augmentation des dettes
après l'acquisition ;
L'acquéreur s'attachera par ailleurs à
vérifier l'état des stocks afin de s'assurer qu'ils ne sont pas
invendables, ce qui l'obligerait à les provisionner par la suite.
ü Terrains immeubles et
hypothèques : l'acquéreur doit vérifier
que les terrains constructibles inscrits à l'actif du bilan, ont obtenus
un permis de construction de la municipalité.
L'acquéreur doit vérifier la situation
réelle des immeubles, et s'assurer qu'il n'existe pas de garanties
souscrites par le cédant sur les biens portés à l'actif,
ou qu'elles ne sont pas hypothéqués ;ces
vérifications permettront à l'acquéreur de réduire
le risque de pertes des immeubles.
ü Locations /
concessions : l'acquéreur doit renouveler les baux
commerciaux faute de quoi, il pourrait se retrouver après la fusion,
dépossédé de biens nécessaires à la
poursuite de l'exploitation.
2.12 : Evaluation des risques et coûts
sociaux
ü Evaluation des coûts de la
restructuration : c à d analyser les contrats
passés, afin de dégager les clauses signées, ces
dernières peuvent faire varier sensiblement le coût de la
restructuration.
ü Qualification du personnel/ capital
humain : il est de plus en plus fréquent qu'une
opération de rapprochement, soit essentiellement tirée par une
logique d'acquisition de compétences, l'acquéreur devra s'assurer
de la qualification réelle des salariés, ainsi qu'évaluer
le risque de certains départs après l'acquisition.
2.1.3 :
Évaluation des risques et de l'état des filiales
ü Organigramme juridique :
l'acquéreur doit demander l'organigramme juridique complet du
groupe, afin d'évaluer le risque juridique lié aux participations
dans les filiales, et cela pour s'assurer qu'aucune filiale ou actionnaire
n'est associé d'une autre société (SNC par
exemple), en effet, ça risquerait d'augmenter sensiblement le risque, du
fait que la responsabilité dans une SNC, étant
indéfinie et solidaire.
ü L'acquéreur doit demander les actes
d'acquisition des titres des filiales, et les actes des mouvements afin de
connaître la dernière répartition des pouvoirs et de
s'assurer de la libre propriété des titres.
ü La vérification des provisions pour risque et
charge, pour tenir compte des événements passés ou
probables pour l'entreprise.
ü Vérification du respect par la cible des normes
et règlement en vigueur (si la société cédante a
une norme ISO, c'est une preuve de qualité).
2.2 : LA TECHNIQUE DE
VALORISATION
Etape incontournable du processus d'une fusion-acquisition ;
La valorisation d'une société est une opération complexe,
en raison de la pluralité des éléments qui entrent en
compte.
Valoriser une
société : c'est calculer sa valeur
financière en tenant compte, des données comptables
passées, et du potentiel de développement de la
société.
On distingue deux principales approches qui permettent
d'évaluer une société :
L'approche actuarielle et l'approche comparative.
2.2.1 : L'approche
actuarielle
La valorisation d'une société selon l'approche
actuarielle, est basée sur une estimation des flux de revenus
générés par la société, compte tenu du
risque de l'actif économique. En effet, la philosophie de cette
approche, repose sur l'idée selon laquelle : l'acquéreur
n'achète pas les flux passés de l'entreprise, mais au contraire
les flux futurs .On distingue trois méthodes actuarielle :
· La méthode de GORDON SHAPIRO ;
· La méthode de BATE ;
· La méthode de FREE CASH-FLOW ;
2.2.2 : L'approche
comparative
Cette approche valorise une société à
partir de données sur les sociétés présentant un
profil comparable (opérations comparables, indices de
références, données financières des
concurrents...) ; en effet, cette méthode permet d'apprécier
la société en tenant compte de son secteur et ses concurrents.
Finalement, on peut dire que l'objectif de la valorisation,
c'est d'évaluer financièrement la somme que devrait verser une
personne physique ou morale pour acquérir 100% du capital de la
société,mais c'est avant tout, évaluer ses forces et
faiblesses,ses spécificités et ses potentialités par
rapport à ses concurrents.
Les opérations de f-a sont d'une extrême
complexité du fait, non seulement du nombre d'acteurs intervenant lors
de ces opérations qui n'ont pas nécessairement les mêmes
objectifs, mais aussi, en raison du nombre et de la taille des facteurs
induisant un risque d'erreur pour les parties, et qui demandent d'importantes
vérifications et négociations.
Le due diligence constitue une étape importante pour
vérifier et limiter les risques.
2.3 : LE DUE
DILIGENCE
Le due diligence, est un passage essentiel dans le processus
des f-a, il peut être défini comme :
« l'audit d'acquisition d'une cible, effectué par
l'acquéreur potentiel, afin de limiter certains risques d'acquisition
inhérents à la cible ».
L'audit d'acquisition, permet à l'acquéreur de
vérifier que les points qui ont été négociés
et vérifiés avec la cible, dans le but de la valoriser,
correspondent bien à la réalité ; plus rarement, le
due diligence est complété par un audit stratégique, qui
doit permettre à l'acquéreur de dégager l'ensemble des
risques et potentialités de l'acquisition.
Généralement réalisé par un
cabinet d'audit indépendant, le due diligence s'intéresse
à la fois au passé, au présent et au futur de la cible,
l'objectif étant, de dégager une véritable radiographie de
la cible qui permettra à l'acquéreur de valider la lettre
d'intention, ou au contraire de revoir la valorisation si certains contentieux
apparaissent à l'issu de l'audit.
Autant dire, que cette étape, est une phase clé
du processus de f-a, tant que pour le cédant (la valorisation peut
être revue à la baisse), que pour l'acquéreur (il doit
pouvoir connaître et évaluer les risques inhérents à
la cible avant un engagement ferme).
Ce sont donc des étapes incontournables et
préalables à une f-a, et qui pourront réduire le risque,
ainsi que le taux d'échec de cette opération »15(*).
Les conséquences et les freins des f-a feront l'objet
de la section suivante.
Section III : les
CONSÉQUENCES et les freins des fusions-acquisitions
§1 : LES
CONSÉQUENCES DES FUSIONS- ACQUISITIONS
« La probabilité pour un salarié de
faire une fois dans sa vie professionnelle, l'expérience d'une fusion
est de nos jours de plus en plus forte, et ne montre aucun signe de baisse.
La possibilité pour que cela affecte les cadres
supérieurs, croit de plus en plus vite, en fait, il est pratiquement
sûr à 100% que dans les années à venir tout cadre
supérieur sera impliqué dans une f-a »16(*).
Un sondage mené par IPSOS a montré que 35 % des
français ont vécu une fusion ou acquisition, le graphique
ci-dessous montre les résultats de ce sondage :
Graphique 2 : Le pourcentage des salariés ayant
vécu une fusion ou une acquisition en 1999.
Source du
graphique : une étude menée auprès
des salariés européens, par IPSOS.FR (une banque du sondage)
sur les fusions-acquisitions, publiée le 26/01/2000.
« Le mouvement de f-a, a plusieurs
conséquences selon les types de fusions.
Les fusions horizontales
permettent
· La réalisation d'économies
d'échelle ;
· La réduction du nombre d'entreprises travaillant
dans le même secteur ;
· L'augmentation du pouvoir de marché du nouvel
ensemble créé, suite à une f-a grâce au gain de
parts de marché ;
Les fusions verticales permettent :
· L'augmentation de pouvoir de marché. ;
· Diminution des coûts ;
Les fusions conglomérales
permettent :
· L'élargissement de la palette de
production ;
· La réalisation des gains dans différents
secteurs ;
Généralement, on peut dire que les f-a,
génèrent un ensemble de conséquences :
ü Renforcement de l'efficacité des
entreprises ;
ü Une plus grande compétitivité et donc
l'offre de produits de bonne qualité ;
ü Réalisation de grands gains et des
économies d'échelles »17(*).
Mais force est de constater, que quelque soit les
conséquences, les f-a s'accompagnent invariablement d'une annonce de
suppressions d'emplois, de stress et de démotivation des
salariés, un coût à supporter au détriment de la
création de la valeur.
1.1 :
LES FUSIONS-ACQUISITIONS ENTRAÎNENT DES PERTES D'EMPLOIS
« Les f&a, un phénomène qui ne
cesse de se multiplier et ce dans tous les secteurs de l'économie, les
sommes échangées atteignent des sommets : les milliards
s'envolent car une f-a coûte chère, mais le prix n'est pas
important « grossir » est le nouveau credo des
entrepreneurs de ces dernières décennies, grossir pour ne pas
être «mangé » par le concurrent et pour avaler les
autres.
Mais il faut bien savoir, que dans ce genre
d'opérations, on ne dépense pas sans compter, tout est
calculé : combien d'économies faut il faire ?et combien
l'opération va-t-elle coûté ?car une f-a est en
principe une création de la valeur, ce credo qui fait beaucoup de
dégâts notamment en terme d'emplois, car l'économie
commence premièrement par les suppressions d'emplois.
En effet, les réductions salariales présentent
au moins 50 % des réductions du coût total.
Ces suppressions sont aggravées par un recours
accrû aux technologies de l'information et de la communication, et par la
délocalisation de taches, effectuées auparavant par des
salariés.
Quelques exemples de fusions dévastatrices
d'emplois :
ü Chimie - pharmacie
C'est un secteur caractérisé par des coûts
de recherches élevés, donc les sociétés de ce
domaine ont tendance à agir sur les suppressions d'emplois pour abaisser
les coûts.
Exemples :
· Rhône-Poulenc/Hoeschst : 11 000 suppressions
d'emplois
· Zaneca/Astra : 6 000 suppressions d'emplois
ü Automobile
La fusion entre
· Renault/Nissan : 500 000 suppressions de postes
· Bmw/Rover : 2500 suppressions
d'emplois » 18(*) .
Les f&a s'accompagnent aussi par le stress et la
démotivation.
1.2 : LES FUSIONS
ACQUISITIONS COMME FACTEUR DE STRESS ET DE DÉMOTIVATION
« La recherche d'une grande taille, est l'un des
motifs des f&a, et qui dit alors grande taille pour l'entreprise, dit,
beaucoup de responsabilités (graphique 4) pour les salariés, car
pour réaliser les objectifs post- fusion fixés par l'entreprise,
il faut donc déployer beaucoup d'effort, pour pouvoir s'acquitter de
toutes les taches.
Le graphique 4 : l'évolution des
responsabilités des salariés après une f&a.
Source du graphique 4 : Une
étude menée auprès des salariés européens,
par IPSOS.FR (une banque du sondage) sur les fusions -acquisitions
publiée le 26/01/2000.
Les f&a génèrent beaucoup
d'anxiété et de stress chez les employés, du fait de leurs
grandes responsabilités, et de l'incertitude liée à leur
situation dans l'entreprise. En effet, les suppressions d'emplois et les autres
conséquences de fusions (augmentation des heures de travail) engendrent
la colère et la méfiance des salariés, ainsi que des
sentiments de pertes de contrôle et d'inquiétude.
Suite aux f-a, le milieu du travail est perturbé, les
emplois sont menacés, et les perspectives de carrière ainsi que
les compétences professionnelles des salariés, sont remises en
cause »19(*).
Malgré l'ampleur des opérations des f-a
réalisées au cours de la dernière décennie, et
malgré les licenciements massifs et la profonde réorganisation
des secteurs concernés qu'elles entraînent, les 2/3 n'atteint pas
leurs objectifs ;
Quels sont alors les freins des f&a ?
§2 : Freins et
ÉCHECS des fusions-aquisitions
« La liste est longue des opérations de
fusions-aquisitions annoncées à grands fracas, et qui finissent
par avorter.
Certaines fusions n'arrivent pas à conclure
réellement, d'autres ont lieu, mais se heurtent à des
difficultés pratiques qui finissent par les condamner, « le
cas notamment du rapprochement avorté après des mois de la
fusion, entre Deutsche bank et Dresdener bank respectivement
1ère et 3ème banques allemandes en terme du
total bilan, et qui aurait donné lieu à une méga-banque
allemande »20(*).
« Des statistiques montrent que 50% à 60 %
des fusions, ne donnent pas le résultat escompté, une
réalité irréfutable constatée surtout, dans les f-a
transnationales.
Certains dirigeants, dépensent beaucoup d'argents
et d'énergies dans la préparation minitueuse de
l'opération de f-a, s'imaginant que le plus dur est fait, or, c'est
après la phase de consolidation que tout se joue »21(*).
Quelle est l'étape qui comporte le plus grand
risque ?
Graphique 5 : Les risques d'échec dans les f-a,
étape par étape.
Développement de la stratégie, sélection du
candidat
Due diligence
Négociation
Et
Signature
Intégration :
Apres la
Fusion
30%
17%
53%
%
Répondants
Source du graphique 5 : M. Habeck, F.Kroger,
M.Tram : « Après la fusion, 7 clés pour
réussir l'intégration » ; édition :
Dunod ,2001.
La fusion-acquisition entre les fabricants de pneumatiques
Firestone et Bridgestone, celle des banques japonaises Asahi avec Sanwa &
Tokaiban, sont autant d'exemples de fusions avortées et autant
d'échecs, qui s'inscrivent parmi d'autres.
Quelles sont alors les raisons explicatives des échecs
des f-a ?
2.1 : MANQUE DE
SYNERGIES
« L'inexistence de synergies se définit
comme étant un manque d'actions,d'éléments
matériels ou non qui forment un tout organisé,concourant au
même résultat et dont l'interaction augmente le potentiel .
La croissance ne vient pas naturellement du fait de
l'addition des chiffres d'affaires des deux entreprises, réunies par une
fusion, elle est stimulée lorsque le partenaire de la fusion est choisi
après une recherche méticuleuse approfondie, et lorsque la
nouvelle entreprise créé, ne se contente pas seulement
d'exploiter les synergies d'efficacité, elle doit être prête
à offrir de nouveaux produits, à employer de nouvelles
technologies.
La croissance implique une mobilisation des ressources des
deux parties, de telle sorte que 1+1 fasse plus de 2»22(*).
2.2 : UNE INTENTION
STRATÉGIQUE FLOUE
« Certaines opérations de f-a, ne
répondent pas à des objectifs stratégiques précis
de la part des dirigeants (absence de logique industrielle), ou se limitent
à l'argument de la taille critique, celui-ci évidemment important
mais il doit être affiné ou plutôt inscrit dans une vision
stratégique plus précise.
La taille ne conduit pas nécessairement et de
façon mécanique au succès, elle ne résout pas tous
les problèmes, elle peut même en devenir un
obstacle »23(*).
« Le groupe BioMérieux-Pierre Fabre, issu du
rapprochement à la fin de l'année 2000 ,des laboratoires
pharmaceutiques Bio Mérieux et Pierre Fabre , et qui a donné
naissance à la première entreprise pharmaceutique
française indépendante , a fini par échouer en
décembre 2001,car il n'y avait pas de logique industrielle entre d'une
part les activités de bio Mérieux ,qui est un groupe
impliqué dans la biotechnologie et d'autre part ,pierre Fabre dont
l'activité est orientée essentiellement vers la pharmacie et la
dermo-cosmetique».
2.3 :LES DIFFERNCES
CULTURELLE ET MANAGERIALES
L'échec d'une f-a, peut s'expliquer, par
l'incompatibilité organisationnelle et culturelle des deux
entreprises.
De nombreuses recherches soulignent que le degré
d'intégration, ainsi que la façon de mener le rapprochement,
doivent prendre en compte, les caractéristiques et différences
culturelles,ainsi que les styles de management et l'adéquation entre les
procédures.
En effet, des différences peuvent rendre difficile
l'adaptation mutuelle entre les entreprises, et être un obstacle à
l'intégration » 24(*).
« A ces raisons s'ajoutent d'autres d'ordre
social ; en effet, de nombreuses études ont montré que les
f-a peuvent créer un sentiment d'échec pour l'acquis,
générer de fortes angoisses liées à l'avenir de
l'entreprise, et au sort individuel, dès lors les rapprochements
entraînent une baisse de productivité, une forte
démotivation, une hausse de l'absentéisme voire même le
départ de talents clés pour l'entreprise»25(*).
L'analyse des échecs en matière de f-a, est
purement instructive, dans la mesure où elle permet, de signaler les
critères déterminants pour la réussite d'un
regroupement.
Manque de synergies, absence de logique industrielle,
intention stratégique floue, facteur humain. Tous ses problèmes
peuvent trouver des solutions « les success stories », sont
là pour le prouver, fusions -acquisitions de :
Total -Elf, Bmw/Rover, Crédit Agricole/Crédit
Lyonnais, Trust Bankers-Deutshe Bank, et celle récentes Rma-Wataniya,
Gillette-Procter&Gamble.
Toutes ces f-a sont des succès, qui continuent de se
déclencher, malgré les éventuels raisons
d'échecs.
Ainsi, les fusions-acquisitions constituent le moyen de
croissance externe, le plus previligié des entreprises .
Quelles que soient les raisons (création de valeur,
effet de mode, recherche d'innovation, d'économies d'échelles ou
d'envergures), et quelque soient les formes : fusion horizontale,
verticale ou conglomérale, les f-a conduisent à la
création de valeur mais en même temps, elles sont
accompagnées par des suppressions d'emplois, qui ne constituent pas
à vrai dire des obstacles qui freinent l'engouement vers ces
opérations.
Les f-a, ce phénomène qu'on a pu
décortiquer, tout au long de ce premier chapitre, est loin de se limiter
à un seul domaine, tous les secteurs connaissent des rapprochements, le
secteur financier n'échappe pas à cette règle, en effet,
il à représenté 42%26(*) du total de transactions effectuées en
2004.
Les fusions acquisitions bancaires feront donc l'objet de
notre deuxième chapitre.
Chapitre II : Les
fusions-aquisitions bancaires : Spécificités et
Panorama actuel
« Il était inimaginable, il y a quelques
années, que le monde de la banque, serait comme l'industrie, comme la
nouvelle économie des technologies informatiques et de l'échange
électronique, frappé par des pratiques qui lui sont
restées étranges pendant des décennies :
partenariats, prises de contrôle, des OPA hostiles...
Bref des mutations, des consolidations bancaires, qui font
souvent la une des journaux.
Il s'agit dans la plupart des cas, de f-a spectaculaires,
conduisant à la création de groupes bancaires, ce qu'on appelle
aujourd'hui les «méga banques ».
« Sur un total de 30 684 opérations de
f-a,tous secteurs confondus en 2005, les f-a bancaires,ont pris une large part
dans ce processus,en particulier au sein des grands pays
industrialisés.
Durant la période allant de 1994 à 2000, il y a
eu 142 opérations de f-a bancaires en Europe, d'un montant de 262
milliards d'Euro »27(*).
Bnp Paribas, Attijariwafa bank, Grupo Santander Hispano
Américano, JPMorgan Chase & Co, Fortis...toutes ces banques sont le
résultat de fusions- acquisitions, qui ont conduit à la
création de grandes banques et de conglomérats financiers.
L'engouement vers les opérations de f-a bancaires,
laisse penser que les banques peuvent être analysées comme
n'importe quel domaine de l'économie, l'analyse économique
moderne utilise à ce sujet, le concept de «firme
bancaire » .
Ainsi, le mouvement de f-a en particulier, et des
restructurations bancaires en général, est attribuable en grande
partie, à un environnement économique en constate
évolution, qui oblige les banques à s'adapter pour demeurer
compétitives »28(*).
Quels sont alors les éléments clés qui
poussent les banques à user du phénomène de f-a ?
Et quelles sont les justifications et conséquences de
ces f-a bancaires ?
Ce chapitre tenterait de répondre à ces
questions, après avoir donné un aperçu
général sur le système bancaire, pour déterminer
ses spécificités par rapport aux autres secteurs.
SECTION I : le
SYSTÈME bancaire : CARACTERISTIQUES ET physionomie
générale
§1 :
APERÇU SUR LE SYSTÈME BANCAIRE
« Les banques constituent le fondement de toute
économie, elle ont une spécificité qui les
différencient des autres activités dans tous les pays, c'est
qu'elles constituent un système, c'est-à-dire qu'elles
appartiennent à un ensemble d'institutions structuré et
hiérarchisé, c'est pourquoi on parle de
« système bancaire ».En revanche le concept de
système ne peut être généralisé, pour
caractériser les autres secteurs
d'activités (sidérurgie, automobile, chimie,
télécommunications...).
L'organisation du système bancaire, est régie
dans un cadre institutionnel et réglementaire qui repose sur la loi
bancaire (relative à chaque pays) et les directives mondiales.
Le système bancaire à 4 missions
essentielles :
ü collecte des dépôts
ü distributions des crédits
ü gestion de moyens de paiement »29(*).
§2 :
ÉVOLUTION GÉNÉRALE DE LA SPHÈRE BANCAIRE
« La sphère mondiale a connu des mutations
imminentes, le secteur bancaire s'est métamorphosé, en effet, si
on veut caractériser son évolution depuis 15 ans, c'est
probablement son instabilité grandissante qui devrait retenir notre
attention.
La banque est devenue une industrie de concurrence
imparfaite, où la rivalité pour le partage des marchés est
déjà des plus vives, c'est dans ce cadre, qu'on s'est
aperçu depuis peu d'un changement dont on pressent qu'il est majeur, il
incorpore en effet, une dimension nouvelle avec l'internationalisation non
seulement des échanges financiers, mais aussi avec la naissance
d'entités de taille plurinationales, des fleurons d'un pays
donné.
Aujourd'hui la banque se veut multiculturelle, crée
des partenariats, fusionne bref, elle grandit »30(*).
« Ainsi par exemple, en Union Européenne le
nombre des banques est passé de 14640 en 1990 à 8820 en 1997,
suite au mouvement des fusions-acquisitions »31(*).
Le tableau 1 montre la répartition des F-A en Europe.
TABLEAU 1 : répartition des
fusions-acquisitions en Europe.
Année
|
F&A
Nationales
|
F&A
Transfrontalières
|
total
|
1994
|
22
|
2
|
24
|
1995
|
15
|
4
|
19
|
1996
|
15
|
1
|
16
|
1997
|
20
|
3
|
23
|
1998
|
23
|
3
|
26
|
1999
|
18
|
4
|
22
|
2000
|
7
|
5
|
12
|
1994-2000
|
120
|
22
|
142
|
Source du tableau 1 : Emmanuelle Fournier,
« les restructurations bancaires et
financières » ; une thèse de DEA ;
Université la Sorbonne, année 2001.
Quelles sont alors les mutations qui ont poussé aux f-a
bancaires ?
Section II : les profondes
mutations de la SPHÈRE BANCAIRE, ET les justifications
économiques des fusions-acquisitions bancaires.
§1 : LES
MUTATIONS DE LA SPHÈRE BANCAIRE.
Certaines mutations ont bouleversé l'environnement
bancaire et ont conduit à des f-a, il s'agit de :
· la globalisation financière : elle repose
sur 3 facteurs c'est ce qu'on appelle, la règle des 3 D :
déréglementation, décloisonnement et
désintermédiation.
· Les innovations technologiques et financières.
1.1 : LES INNOVATIONS
FINANCIERES ET TECHNOLOGIQUES
« Amorcées dans les années 1972-1973
dans les pays anglo-saxons, les innovations financières se sont
généralisées par vague, dans le reste du monde : au
début des années 80 en France, Italie Japon, et fin des
années 80 en Allemagne.
Ces innovations s'expliquent par la conjonction de 4
facteurs :
· Le progrès technologique considérable,
technologie de l'information et de la communication ;
· La montée des risques dans les années
1970 (risque de taux d'intérêt et de taux de change ;
· Une réglementation trop contraignante ;
· Une concurrence exacerbée entre place
financières ;
L'innovation financière est un axe majeur des
activités de banque d'investissement et de marché, le
développement de nouveaux produits et services financiers
favorisés par l'intégration croissante des marchés, a
conduit à la constitution de lignes de métiers ou d'acteurs
bancaires de dimension mondiale.
De nouveaux produits se sont développés, en
particulier les produits dérivés, permettant une gestion plus
efficace des risques et à moindre coût.
Parallèlement, les innovations technologiques, ont
sans doute contribué à réduire les barrières
techniques et géographiques à l'unification des marchés
bancaires, en effet, les nouveaux canaux de distribution des services à
produits bancaires (banque en ligne, le service par téléphonie
...), ont favorisé les restructurations dans le secteur financier
à plus d'un titre.
Ces innovations financières et technologiques, ont
poussé vers l'avant les restructurations bancaires, mais elles ont
complexifiés considérablement la finance du fait que toutes les
parties du globe, sont désormais interdépendantes :
lorsqu'un choc financier se produit, la contamination vers le reste du monde
peut être très rapide, car elle intervient en temps
réel »32(*).
1.2 : LA
GLOBALISATION FINANCIÈRE
« La globalisation financière constitue un
défi pour les banques, qui doivent faire face à un environnement
nouveau, qui les incitent à s'adapter pour préserver leur
efficacité et ce, par le biais de fusions-acquisitions.
La globalisation est la conséquence de 3
éléments :
· déréglementation
· décloisonnement
· désintermédiation
1.2.1 : La
déréglementation
« Elle désigne le processus
d'assouplissement des réglementations, régissant
l'activité bancaire, en effet, la déréglementation ne
signifie pas absence de réglementation, mais une certaine adaptation
avec celle déjà existante, pour la rendre plus efficace ; on
peut penser à la création du marché unique des capitaux en
Europe, à la suppression au Canada des barrières séparants
les secteurs de la finance, à savoir : les banques, les assurances
et les valeurs mobilières.
La déréglementation a concerné, la
suppression des contrôles quantitatifs et également, la
libéralisation des taux d'intérêts et des commissions.
1.2.2 : Le
décloisonnement
Le décloisonnement traduit l'ouverture des
marchés internationaux sur deux plans :
· plan interne : abolition des frontières
entre les banques commerciales et les banques d'affaires, et entre les
marchés de change et les marchés financiers.
· plan externe : levée du contrôle de
change.
L'objectif principal du décloisonnement d'un
système financier, c'est de permettre l'intégration des
marchés financiers, ainsi que d'établir une saine concurrence
entre les principaux protagonistes de la sphère financière.
1.2.3 : la
désintermédiation
Elle désigne la possibilité offerte aux
opérateurs désireux de placer ou d'emprunter des capitaux,
d'intervenir directement sur les marchés financiers, sans être
obligés de passer par les intermédiaires financiers
traditionnels, qui sont les banques.
Après avoir établit un constat
général sur les bouleversements qui ont eu lieu au sein du
secteur bancaire, et qui ont fortement contribué aux f-a, il convient de
s'intéresser aux raisons poussant aux f-a ».
§2 : LES
JUSTIFICATIONS DES FUSIONS-ACQUISITIONS BANCAIRES
2.1 : EXISTENCE DE
SURCAPACITÉS BANCAIRES
La surcapacité bancaire existe quand l'offre de
produits et de services bancaires est supérieure à la demande,
suite à l'entrée de nouveaux acteurs sur le marché.
Il existe 2 manière pour un marché quelconque de
sortir de la surcapacité :
ü une reprise de la demande
ü une restructuration de l'offre
En ce qui concerne la demande des services bancaires et
financiers, elle est dépendante de la croissance globale, elle va
augmenter mais on ne sait pas à quel rythme, donc il faut compter sur la
restructuration de l'offre pour corriger le phénomène de
surcapacité.
Ainsi, l'apparition au moins momentanée, d'une
certaine surcapacité dans la branche, agira généralement
comme un catalyseur pour précisément forcer à restructurer
la branche, au terme d'un processus d'éviction des producteurs les moins
efficaces, certains disparaîtront par faillite pure et simple, d'autres
seront absorbés par les concurrents les plus efficaces qui
croîtront à cet occasion »33(*).
2.2 L'EXISTENCE
D'ÉCONOMIES D'ÉCHELLES ET D'ENVERGURES (DE GAMME).
« Les plaidoyers formulés des fusions,
mettent généralement en avant le caractère vertueux des
économies d'échelle et d'envergure, qui doivent en
résulter ainsi qu'une multiplicité des gains d'efficience.
La réalisation d'économies d'échelle ou
d'envergure nécessite de distinguer entre 2 cas :
· le rapprochement de banques présentes sur des
métiers similaires, doit permettre de générer des
économies d'échelle dans la mesure où il se traduit, d'une
part par une addition du chiffre d'affaire et de l'activité globale des
deux entités, et d'autre part, par une réduction des coûts
fixes rendus superflues par l'intégration des infrastructures physiques
et humaines de ces 2 entités.
· La fusion entre entités complémentaires,
permet d'offrir à une base de clientèle élargie, une
palette de services diversifiés (le rapprochement par exemple, entre une
banque commerciale et une banque d'investissement), sans que la
diversité de ces prestations n'engendre des coûts additionnels
très élevés.
Ainsi ,selon qu'une f-a s'opère entre des semblables
ou entre des complémentaires , l'efficience sera recherchée dans
le premier cas à travers des économies d'échelle et dans
le second cas à travers une gestion diversifiée du
risque »34(*).
2.3 : LA RECHERCHE
D'UNE TAILLE CRITIQUE ET D'UN POUVOIR DE MARCHÉ
« La concentration est pour les banques, un moyen de
s'affirmer comme des leaders régionaux ou planétaires (global
players), sur des marchés en voie d'unification au niveau mondial ou
continental.
Le pouvoir de marché se définit comme :
« la capacité à fixer le prix sur un marché, il
peut résulter en particulier, d'une position dominante voire d'un
monopole ».
Un gain en terme de pouvoir de marché, peut ainsi
s'obtenir par la fusion de deux institutions concurrentes sur un même
marché local.
Dans la pratique, les prix sur lesquels peuvent jouer les
acteurs bancaires sont ceux de l'offre (la banque en tant que fournisseur) et
ceux de la demande (la banque en tant que cliente).
Dans le 1er cas la taille atteinte via
l'opération de fusion, peut amener à l'obtention d'une part de
marché dominant, qui permet à la banque d'influencer le niveau
des prix de ce marché, soit à la hausse soit vers la baisse.
Dans le second cas, la taille obtenue va lui permettre de
réduire ses coûts de refinancement, grâce à plusieurs
effets :
ü Effet de réputation : dû
à une pression de solidité du nouvel ensemble ;
ü Effet de taille : la banque devenant un
objet incontournable de placement des marchés des capitaux ;
ü Effet de diversification : dû aux
sources de financement, la taille de la banque lui permet de
bénéficier des meilleurs conditions par un arbitrage
permanant entre les différents segments de marché.
2.4 : RÔLE DES
DIRIGEANTS, EFFET DE MIMÉTISME ET RÉACTIONS
DÉFENSIVES
« Certains dirigeants peuvent via les
fusions-acquisitions bancaires, poursuivre d'autres objectifs que la seule
maximisation du profit, ou la recherche d'économies d'échelle ou
de gamme ;
Un dirigent peut en effet, servir ses propres
intérêts, il est donc possible qu'une f-a soit dictée par
la domination, le prestige et /ou la rémunération qui sont
attachés à la gestion d'une firme plus grande.
Les opérations de f-a bancaires peuvent
également, être déclenché par effet de
mimétisme, face aux restructurations initiées par les
concurrents : c'est la stratégie du type : «Follow
the leader », en effet, au sein d'un secteur relativement
concentré, les actions d'un acteur (la banque) auront une incidence
immédiate sur celle des autres, et peuvent alors induire un comportement
monotone de l'ensemble des autres acteurs.
L'accélération des opérations de f-a
bancaires, peut également résulter d'une réaction
défensive de certains acteurs, face aux initiatives des concurrents.
En effet, à mesure que la vague de f-a se propage, les
banques se trouvent dans l'obligation d'être prédateur, car elles
risquent de devenir la cible des OPA inamicales, c'est dans ce sens que
certaines banques mènent des projets de f-a, pour renforcer leur
position et leur rentabilité » 35(*).
En conclusion, les raisons des f-a bancaires restent
très diverses, et leur conséquences effectives tant pour les
institutions qui fusionnent, que pour la clientèle, demeurent des sujets
de vives controverses.
Section III : les
CONSÉQUENCEs des F-A bancaires
§1 :L'ÉMERGENCE DE
CONGLOMÉRATS FINANCIERS
« Depuis quelques années, on observe une
hausse significative de f-a, qui réunissent des banques avec d'autres
secteurs d'activités (l'assurance dans la plupart des cas), et qui
conduisent à la création de conglomérats financiers.
Le groupe SWANN définit le
conglomérat : « un groupe de sociétés,
sous contrôle commun, dont les activités exclusives ou
prédominantes consistent, à fournir des services dans au moins
deux différents secteurs financiers (assurance, activité de
marché...) ».
En 2000, parmi les 50 plus grandes institutions
financières au niveau mondial, 92% étaient des
conglomérats financiers.
La création de conglomérats financiers, est la
résultante de la stratégie de diversification des banques, et de
développement de sources de revenus, ainsi que l'envie de
réaliser des économies d'envergure.
Les plus répandus, sont ceux qui résultent des
fusions entre banques et compagnies d'assurances, et qui donnent naissance
à ce qu'on appelle la bancassurance ; on peut citer à ce
niveau :
La fusion entre la banque Fortis et ASR en Belgique, Allianz
et Dresdener Bank qui a conduit à la création du géant
allemand de la bancassurance en 2001 ... »36(*).
§2 : LES
POLITIQUES DE CHAMPIONS NATIONAUX
« La notion de champion national, se
concrétise suite à la création d'une grande entité
dans un domaine donné, par un mouvement de rapprochement entre firmes
nationales, une méga fusion dans la plupart des cas.
Ainsi, des géants bancaires ont été
créés, des champions nationaux, leaders sur une large palette de
services financiers et capable d'appuyer les grands projets : naissance du
champion national français BNP Paribas.
La création de champion national suite à une
fusion-acquisition au cours des dernières années, tient sans
doute largement, aux surcapacités des systèmes bancaires, et
à la rationalité pour une banque, de commencer par croître
sur son marché domestique, mais elle peut également conduire
à s'interroger si certaines autorités ne mènent pas des
politiques, destinées à permettre l'émergence de champions
nationaux.
De telles politiques, pourraient poursuivre des objectifs
d'intérêt national, elles pourraient s'exprimer à la fois
au travers des incitations publiques à la création de
géants nationaux, et par la mise en place de dispositifs destinés
à protéger les banques contre leurs rivales
étrangers »37(*).
§3 :
CONSÉQUENCES DES F-A SUR LES TRAVAILLEURS DU SECTEUR FINANCIER
« Un rapport publié par le bureau
international du travail (BIT), dans une réunion tripartite d'experts
des services bancaires et financiers, annonce que la vague de f-a à
laquelle on assiste aujourd'hui, accélère le déclin global
de l'emploi, dans une branche d'activité qui se caractérisait
auparavant par une extrême stabilité de l'emploi.
Selon des estimations, 130 000 emplois au moins ont
disparu dans le secteur financier en Europe occidentale, en raison de fusions
ou d'acquisitions dans les années 90.
.
§ Aux Etats Unis la fusion en 1995 de Chemical Banking et
Chase Manhattan, a entraîné la suppression de 12 000
emplois ; l'acquisition de Bank of America par Nations bank a
entraîné 18 000 licenciements ;
§ En France, la création de BNP Paribas a
engendré 5 700 licenciements ;
§ En Australie, une vaste opération de fusion dans
le secteur bancaire s'est traduite par la réduction de 28% du
personnel.
Les auteurs reconnaissent que la plupart des
opérations de f-a sont inévitables et qu'elles peuvent contribuer
à une plus grande efficacité et une meilleure rentabilité,
mais conduisent à des pertes d'emplois, ces dernières sont
aggravées par un recours accru aux technologies de l'information et de
la communication, et par la délocalisation des taches auparavant
effectuées par des salariés »38(*).
§4 : LA
STABILITÉ FINANCIÈRE
« L'émergence de nouveaux groupes de tailles
parfois significatives, au regard de la structure du système bancaire et
financier, dans certains pays, n'est pas sans soulever des interrogations,
quant à l'éventualité de risque systémique, et
d'une manière générale, quant au maintien de la
stabilité financière qui relève de la
responsabilité des banques centrales dans certains pays.
En effet, l'émergence des conglomérats
financiers suite aux mega-fusions peut remettre en cause la stabilité
financière, du fait que la défection de l'une des composantes du
conglomérat, peut introduire le doute sur la situation de l'ensemble du
système financier.
C'est ainsi qu'il s'avère important de superviser les
f-a bancaires, pour maintenir la stabilité
financière »39(*).
Les mutations de la sphère bancaire :
globalisation financière, innovations technologiques, ont donné
naissance donc à des vagues de f-a bancaires ;
Ces dernières ont conduit, à l'apparution de ce
qu'on qualifie aujourd'hui de mega-banques, capables d'offrir une gamme
étendue de produits et services financiers à des prix bas, et
à destination d'une clientèle plus large et plus
diversifiée.
Les fusions bancaires ne sont plus spécifiques
à un continent ou pays donné ; elles se sont
généralisées à toutes les parties du globe.
La deuxième partie de ce travail, s'intéressera
à l'étude de la fusion entre la Bcm et la Wafabank, et qui a
donné naissance à Attijariwafa bank.
Deuxième partie :
Les fusions-acquisitions des banques : cas pratique
Attijariwafa Bank
Chapitre I : LE SECTEUR BANCAIRE MAROCAIN :
STRUCTURE ET RESTRUCTURATIONs.
« Le processus de concentration et de regroupements
qui s'opère depuis des années dans presque tous les secteurs sous
l'effet de la globalisation, n'a pas manqué d'entraîner une
nouvelle configuration du système bancaire, qui a dû à son
tour suivre la tendance » 40(*).
La MAROC n'échappe pas à cette règle, en
effet, le système bancaire nationale, tel qu'il se présente
aujourd'hui, a été façonné par l'histoire, il est
le produit d'un long cheminement qui s'est édifié progressivement
dans le temps.
Dans ce chapitre, nous allons nous focaliser sur les
principaux traits actuels du système bancaire national, ainsi que
l'ensemble des restructurations qu'il a connu.
SECTION I : le secteur
bancaire marocain : structure et moteurs de croissance
§1 : CADRE
RÈGLEMENTAIRE
« Le secteur bancaire marocain compte aujourd'hui
57 établissements41 de crédit, dont l'activité
demeure soumise à la loi bancaire n°1-93-147 du 15 Moharrem 1414,6
juillet 1993, relative à l'exercice de l'activité des
établissements de crédit et de leur contrôle, et ayant pour
objet la libéralisation, et la dynamisation des marchés de
capitaux, ainsi qu'une modernisation du cadre réglementaire.
Ainsi, dans le cadre de l'instauration de nouvelles mesures
bancaires, les banques et plus largement l'ensemble des établissements
de crédit, se voient proposer, au sein d'un nouveau cadre juridique, une
extension de leur activité à de nouveaux domaines tels que les
opérations d'affacturage, les opérations d'assistance en
matière de gestion de patrimoine et la mise en place de services
destinés à la création d'entreprises » 41(*).
§2 : LA
STRUCTURE BANCAIRE ACTUELLE
« Le secteur bancaire marocain comprend 4
catégories d'établissements de crédit :
· Les banques de dépôts classiques :
parmi elles, on retrouve les 5 grandes banques privées qui
réalisent près des 2/3 de la collecte des
dépôts : Attijariwafa bank, BMCE, BMCI, SGMB et le
CDM.
· Le crédit populaire du Maroc :
constitué par la Banque Centrale Populaire (BCP) et son réseau de
banques populaires régionales (BPR) ; c'est un organisme public
à caractère mutualiste, concerné en particulier par la
collecte de la petite épargne.
· Les anciens organismes financiers :
spécialisés dans le financement de secteurs d'activités
particuliers, il s'agit du Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH) et
du Crédit Agricole du Maroc (CAM).
· Diverses autres banques, concentrées sur des
activités particulières, on recense dans cette catégorie
Bank AL Amal, Media Finance, Casablanca Finance Markets et Fonds
d'équipement Communal »42(*).
La fusion entre la Bcm et la Wafabank, a largement
contribué à une nouvelle configuration du système bancaire
national.
Pour relater la structure actuelle du système bancaire
national, il faut donner un bref aperçu sur sa structure avant la fusion
entre Bcm et Wafabank.
2.1 : LA STRUCTURE
BANCAIRE AVANT LA FUSION ENTRE LA BCM ET WAFABANK
« Le secteur bancaire était fortement
concentré, en effet, 7 banques se partageaient le marché avec
respectivement prés de 98% de l'ensemble des ressources
clientèle, et prés de 97% du total des engagements
distribués.
· LES DEPOTS Les parts de marchés en terme de
collecte de dépôts des principaux acteurs sur le marché
bancaire marocain pour l'année 2003 (avant la fusion), se
présentent comme suit :
Les parts de marchés en termes de collecte de
dépôts des principales banques en 2003.
Parts de marchés
|
BCP
|
BCM
|
WAFA
|
BMCE
|
BMCI
|
CDM
|
SGMB
|
CUMUl
|
Dettes envers les établissements de crédit
Dépôts de la clientèle
Titres de créances émis
|
7,2%
30,2%
0%
|
11,3%
17,6%
0%
|
10,4%
12,0%
0%
|
48,4%
15,9%
0%
|
11,2%
8,2%
100%
|
0,6%
6,2%
0%
|
10,5%
7,8%
0%
|
99,6%
97,9%
100%
|
Total ressources
|
29,9%
|
17,5%
|
12%
|
16,1%
|
8,4%
|
6,1%
|
7,8%
|
97,7%
|
Source du tableau : Note d'information,
présentée conjointement par les sociétés banque
commerciale du Maroc et Wafabank, relative à l'OPA et l'OPE visant les
action de Wafabank, en date du 04/ 2004.
· LES CRÉDITS
Les parts de marchés au niveau des crédits des
principaux acteurs sur le marché bancaire marocain pour l'année
2003, se présentent comme suit :
Les parts de marchés en termes de
crédits des principales banques en 2003
Parts de marchés
|
BCP
|
BCM
|
WAFA
|
BMCE
|
BMCI
|
CDM
|
SGMB
|
cumul
|
Créances sur les sociétés de financement
Créances sur la clientèle
|
15,3%
23,1%
|
22%
16,1%
|
10,8%
12,4%
|
22,6%
15,5%
|
8%
2,1%
|
6,8%
6,9%
|
11,7%
10,8%
|
89,4%
6,9%
|
Total crédits
|
22,4%
|
17,8%
|
12,3%
|
16,2%
|
11,7%
|
7%
|
10,9%
|
98,3%
|
Source du tableau : Note d'information,
présentée conjointement par les sociétés banque
commerciale du Maroc et Wafabank, relative à l'OPA et l'OPE visant les
actions de Wafa bank, avril 2004.
· ÉVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS
D'EXPLOITATION
Les principaux indicateurs d'exploitation des banques
commerciales sont représentés au niveau du tableau 1 dans
l'annexe 1 » 43(*).
2.2 : STRUCTURE
ACTUELLE APRÈS LA FUSION ENTRE BCM ET WAFABANK
« En 2004, le secteur bancaire a poursuivi son
mouvement de concentration, 43,2% de l'ensemble des ressources
distribuées par le système bancaire et 48,4 % des crédits
sur la clientèle, sont contrôlés par les 5 banques
cotées hors CIH, (Attijarwafa bank, BCP, BMCE, BMCI, et CDM).
Le système financier national, se caractérise
par un degré d'intégration limité dans le système
financier mondial, sauf par des liens de participation.
En effet, les grandes banques privées du royaume,
comptent dans leur actionnariat plusieurs banques étrangères,
particulièrement les banques françaises, on en recense : BNP
Paribas, qui possède 63,12% dans le capital de la BMCI,
Société Générale France avec 51,6% dans le capital
de la SGMB, le groupe Credit Lyonnais qui détient 51% dans le capital
de Crédit Du Maroc...
Ø Structure de l'actif des banques marocaines
La structure de l'actif des banques commerciales n'a que
très peu varié entre 2000 et 2004, les crédits
représentaient un peu moins de la moitié du total actif.
Du fait de la baisse des taux d'intérêt, les
bons du Trésor et assimilés détenus par les banques ont
connu une progression d'à peine 1,1% par an en moyenne, entre 2000 et
2004, et représentaient 16,2% du total actif des banques (contre 21,2%en
2000).
Par contre, du fait des excédents de liquidités
accumulés au cours des dernières années, les prêts
interbancaires ont connu une progression annuelle moyenne de 13,8% ,augmentant
leur part dans le total actif de 11,8% en 2000, à 14,5% en 2004.
Ø Structure du passif des banques marocaines
Le total passif a progressé de 8,1% par an en moyenne
entre 2000 et 2004, suite essentiellement à la poursuite de
l'augmentation des dépôts.
Dans un contexte de baisse des taux et d'exacerbation de la
concurrence, les banques continuent de privilégier la collecte de
ressources, et notamment gratuites. Les dépôts ont ainsi
progressé de 9,9% par an entre 2000 et 2004 ; en 2004 elles
représentaient, 82,6% du total passif.
Les fonds propres ont représenté 22 253
MDH en 2004.
§3 : LE SECTEUR
BANCAIRE MAROCAIN : MOTEURS DE CROISSANCE ET RENTABILITÉ
GENERALE
3.1 : LES MOTEURS DE CROISSANCE DU SECTEUR
BANCAIRE MAROCAIN
Le secteur bancaire marocain possède un potentiel de
développement très important ; en effet, le taux de
bancarisation au Maroc se situe entre 20% et 25% de la population (contre 40%
pour la Tunisie).
Près du tiers du réseau bancaire est
concentré dans l'agglomération Casablancaise.
Les banques marocaines disposent d'un potentiel important
pour la croissance des bilans, à condition toutefois que la croissance
économique du pays se stabilise.
La croissance du secteur bancaire entre 2000 et 2004, est
essentiellement due, à l'explosion des crédits immobiliers
hypothécaires (29,6% de progression annuelle moyenne,
représentant 18,4% du total des crédits distribués en
2004).
En effet, les principales banques commerciales se sont
concentrées sur ce segment, profitant de la flambée des prix, et
de la forte demande sur l'immobilier, en offrant une large gamme de produits et
de services spécialisés.
Cependant, l'utilisation de ce créneau comme principal
moteur de croissance, peut se révéler risquée ; le
renversement de cette tendance haussière dans l'immobilier peut
constituer une vraie menace pour l'ensemble du secteur.
3.2 : LA
RENTABILITÉ DES BANQUES MAROCAINES
La rentabilité des banques marocaines demeure
relativement faible, par rapport aux moyennes des marchés
émergents.
En effet,la baisse des taux d'intérêts,
accompagnée par un resserrement des marges d'une part, et la
détérioration des engagements croissant de provisionnement
d'autre part, ont fortement affecté les résultats nets des
banques .
La rentabilité moyenne des fonds propres des banques
commerciales cotées (hors CIH et BCP), est de l'ordre de 8,7% en 2004
(10,3% en Égypte en 2004) alors que le rendement des actifs, n'a pas
dépassé 0,8%(0,5% en Égypte en 2004).
Toutefois la situation financière des banques
marocaines est plus équilibrée, par rapport à celle des
banques tunisiennes ou égyptiennes qui ont une faible
capitalisation » 44(*).
Section II : les
restructurations du secteur bancaire marocain
« La restructuration du secteur bancaire marocain,
se traduit par des mouvements de concentrations, d'alliances, d'ouverture du
capital et de croissance externe et interne.
En effet, la disparition de certaines banques de tailles
parfois moyennes, a ouvert la voie à une recomposition du secteur
bancaire national.
C'est ainsi, que le nombre de banques est passé de 62
sous le protectorat, à 21 en 2000 pour arriver aujourd'hui à un
total de 17 banques »45.
« L'ex-PDG de l'ex-Wafabank, avait
déclaré que le nombre de banques au Maroc est très
élevé, et qu'il devrait tomber à moyen et long terme, dans
la foulée des regroupements entérinés à
l'étranger, à 5 ou 6 banques maximum »45(*).
Tableau 2 : Evolution du nombre des
établissements de crédit au MAROC.
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
Banques
Dont :
Banques à capital majoritairement étranger
Banques à capital majoritairement public
|
21
7
7
|
19
5
7
|
18
5
6
|
18
5
6
|
17
5
6
|
Sociétés de financement
Dont :
Sociétés de crédit à la consommation
Sociétés de crédit -bail
Sociétés de crédit immobilier
Sociétés de cautionnement
Sociétés d'affacturage
Sociétés de gestion de moyens de paiement
Sociétés de warrantage
|
50
29
9
2
2
3
4
1
|
49
28
9
2
2
3
4
1
|
49
28
9
2
2
2
5
1
|
44
24
9
2
2
2
4
1
|
40
22
8
2
2
2
4
-
|
TOTAL
|
71
|
68
|
67
|
62
|
57
|
Source du tableau 2 : Rapport de Bank Al Maghrib sur
la supervision bancaire, relatif à l'exercice 2004.
§1 : STRATÉGIE DE CONCENTRATION
BANCAIRE NATIONALE
« La concentration du système bancaire
marocain, se manifeste à travers 3 phénomènes
majeurs :
· La diminution du nombre des banques qui exercent dans
notre pays :
La restructuration bancaire entamée dès le
lendemain de l'indépendance, a eu pour principal effet, la
réduction de nombre des banques qui exerçaient dans notre
pays ; ainsi plusieurs enseignes ont disparu, on peut citer à ce
titre : banque Ottmane, Uniban...
· La constitution de groupes bancaires l
La promulgation du dahir de marocanisation en 1993, a
entraîné la constitution de groupes marocains autour des banques
privées par le biais de prises de participations, il s'agit de quelques
hommes d'affaires et d'industriels, qui ont profité de cette
opportunité pour asseoir davantage leur pouvoir financier ;
Parmi ces industriels on peut citer : Moulay Ali Kettani
(ex Wafabank), Karim Lamrani (Crédit Du Maroc), Ottomane Benjelloun
(BMCE).
· La prééminence de quelques
établissements qui s'accaparent prés de 90 % du
marché :
En 1997, la BCP BMCE BCM et Wafabank, collectaient 74 % des
dépôts et distribuaient 67 % des crédits, si l'on ajoute
les 3 autres CDM, SGMB, BMCI on arrive à 90 % de parts de
marché.
Aujourd'hui Attijariwafa bank, BMCE, BMCI, SGMB et le
CDM, s'accaparent de prés de 95 % du
marché » 46(*).
§2 : SUCCESSION
DES OPERATIONS DE RESTRUCTURATION BANCAIRE.
« Les banques marocaines se développent
quasi-exclusivement par croissance organique, à travers une forte
extension de leur réseau d'agences, et en fonction des
possibilités par une croissance externe, permettant de s'adjoindre des
métiers complémentaires »47(*).
« Les opérations de rapprochement bancaires
marocaines, ont débuté depuis des années, ainsi Uniban,
ABN AMRO, SMDC (Société Marocaine de Dépôt et de
Crédit) ces banques autrefois fortes et indépendantes n'existent
plus aujourd'hui.
On peut citer comme, exemples de rapprochements :
Le rachat de la SMDC par la BCP ;
L'absorption de l'ABN AMRO par la BMCI ;
L'absorption de la SBC par la BCM (1991) ;
L'absorption d'UNIBAN (filiale d'une banque espagnole) par
Wafabank en 1996 ;
Acquisition de la BBVA (filiale marocaine de Banco Bilbao
Viscay Argentaria) par Wafabank en 2001 ;
La reprise de la BNDE par la CDG (2003).
L'analyse de l'ensemble de ces opérations permet de
constater qu'il s'agissait d'opérations d'absorptions, où les
banques absorbées étaient en difficulté, et
nécessitaient d'être épaulées par d'autres banques
plus puissantes.
Ces rapprochements ont certes, réduit le nombre de
banques inscrites, et ont permis aux absorbantes d'améliorer leur
indicateurs d'activités, mais ils n'ont pas changé la physionomie
générale du marché ni son degré de concentration
vers le haut.
C'est pourquoi le rapprochement entre la Wafabank et la BCM
(toutes les deux puissantes) est particulier, dans la mesure où il est
stratégique; il réunit deux banques aux profils
complémentaires, et donne ainsi, un avant goût des
restructurations et rapprochements qui vont s'opérer dans les prochaines
années, et qui pourraient doter le pays de grandes institutions
financières, capables d'opérer sur un marché de plus en
plus mondialisé»48(*) .
CHAPITRE II : naissance d'ATTIJARIWAFA BANK
Née de la fusion entre 2 grandes banques marocaines,
la BCM et la Wafabank, Attijariwafa bank est entrain de tracer son chemin
par excellence.
« Classée au 1er rang des banques
du Maghreb, et au 9ème rang des banques africaines hors
Afrique sud, Attijariwafa bank a pu réussir le challenge de la
fusion, puisque la fin 2005 a marqué la fin du processus de
rapprochement et la réussite de l'intégration de la nouvelle
entité, au sein du marché bancaire dans les délais et
conditions prévu.
Attijariwafa bank affiche aujourd'hui comme vocation
essentielle : servir le développement du pays ainsi que de
créer de la valeur pour ces clients, ces actionnaires et ces
collaborateurs »49(*).
Quelles sont alors les raisons qui ont poussé à
ce rapprochement ?comment la fusion s'est elle
déroulée ?
Tant de questions que le présent ce chapitre, va
tenter d'y répondre à travers cette étude pertinente sur
Attijariwafa bank, et ce, après avoir donné un aperçu sur
la Bcm et la Wafabank.
Commençons donc par le commencement.
Section I : carte d'IDENTITÉ de la BCM et la WAFABANK
§1 : ORGANISATION, ACTIVITÉ DE LA
WAFABANK
1.1 : PRÉSENTATION DE LA WAFABANK
1.1.1 :
Historique
« La Wafabank a été crée en
1904, sous le nom de Compagnie Algérienne de Crédit et de Banque.
En 1959 elle constitue la première banque du pays en terme de
réseau.
En 1968, la famille Kettani en devient un actionnaire
majoritaire, avec pour chef de file feu Moulay Ali Kettani, un personnage qui a
marqué cette banque puisque Wafabank était souvent appelé
« la banque de Moulay Ali Kettani ».
Dates clés de l'histoire de la
WAFABANK :
1904 Compagnie française de Crédit et de
Banque, crée à travers sa filiale algérienne, une
succursale à Tanger sous le nom du CACB ;
1959 Au lendemain de l'indépendance, la CACB constitue
avec ses 38 agences, le 1er réseau bancaire du Maroc
indépendant ;
1964 La banque prend le nom de la Compagnie Marocaine de
Crédit et de banque « CMCB » ;
1968 Un important groupe marocain privé, dirigé
par son président, feu Moulay Ali Kettani opère, une importante
prise de participation dans le capital de la banque ;
1976 Nomination de Mr Abdelhak Bennani, à la direction
générale de la banque ;
1980 Lancement de produits innovants (1
èrecarte de crédit au Maroc, distributeurs automatiques,
formules d'assurance pour particuliers...).
1985 La banque change de nom et devient Wafabank ;
1986-91 Wafabank crée, à partir d'une dizaine
de filiales nouvelles, un groupe para financier ;
1993 Wafabank augmente sensiblement son capital et l'ouvre au
public avec succès ;
1994 Wafabank met en place une nouvelle stratégie et
développe de nouveaux métiers (Wafa gestion et Wafa
bourse) ;
1996 Fusion absorption d'UNIBAN filiale marocaine du groupe
BBVA. Entrée du Crédit Agricole Indosuez dans le capital de
Wafabank.
2001 Acquisition de BBVA Maroc ;
2003 Lancement d'un plan stratégique « Wafa
2005 » ;
2003 Acquisition par la BCM de 100% du capital d'OGM, qui
lui a permis de contrôler indirectement 36,38% du capital et 46,65% des
droits de vote de la WAFABANK.
1.1.2 : Le capital,
actionnariat de Wafabank
Au 31/12/2003, le capital de la WAFA s'élevait
à 645 763 700 DH, intégralement libéré, il se
composait de 6 457 637 actions d'une valeur nominale de 100 DH chacune.
Ce capital à subit 7 augmentations, durant les 5
années qui ont précédé l'opération de
fusion-acquisition avec la BCM.
Le détail de ces opérations, se présente
au niveau de l'annexe 2, (tableau 2) qui montre les augmentations du
capital de wafabank.
Les actionnaires de la Wafabank étaient :CAI,
SOGEFI , SONAPAR, Flottant de Wafabank, SICAV , wafa assurance , WAFACORP,
WAFA ASSURANCE, CDG, MAMDA&MCMA.
1.1.3 : Les
principales filiales de wafabank
Wafabank
Finance
Banques
Titres de participation
Medi trade
SCI al miftah
Wafa systèmes consulting
Crédit du Maroc
Bank al amal
Wafa trust
Wafabail
Wafa immobilier
Wafa cambio
Wafa gestion
Wafa cash
Wafa patrimoine
Wafa investissement
Wafa bourse
Wafasalaf
Wafabank offshore
Biat
Souk al mouhajir
Wafa trade
Wafacom
Wafa foncière
Diners club du Maroc
Wafa systèmes finance
Wafa systèmes data
Agena Maghreb
Figure 1 : les principales filiales de la
wafabank.
Source de la figure 1 : Note d'information,
présentée conjointement par les sociétés banque
commerciale du Maroc et Wafabank, relative à l'OPA et l'OPE visant les
actions de wafa bank, en date du 04/ 2004.
1.2 : LES SEGMENTS
D'ACTIVITÉ ET LA SITUATION FINANCIÈRE DE LA WAFABANK.
La Wafabank comptait 2530 collaborateurs, son PDG
était Mr Abdelhak BENNANI (qui a démissionné après
l'annonce de la fusion) et le vice président était Saâd
Kettani.
1.2.1 : Les
activités de la wafabank
« La Wafabank était un groupe financier
construit sur un modèle multispécialiste : elle couvrait une
large gamme de produits et de services financiers, et ce à travers ses
filiales »50(*).
Elle était la banque la plus innovante plus
particulièrement dans la gestion des moyens de paiement, elle
était la première a avoir lancé la monétique, elle
demeure précurseur dans le processus de filialisation de
l'activité para bancaire : bancassurance.
WAFABANK était organisée sur 4
pôles :
· Marché des particuliers et des
professionnels
· Marché des entreprises et de l'international
· Marché des capitaux
· Services partagés
1.2.2 La situation
financière de la WAFABANK
La situation de la WAFABANK peut être examinée
à travers, le bilan présenté dans les annexes
(annexe3).
§2 :
ORGANISATION, ACTIVITÉ DE LA BCM
2.1 : PRÉSENTATION DE LA BCM.
2.1.1 : Historique
« LA Banque Commerciale du Maroc, est née en
1911 à travers l'implantation de la banque transatlantique à
Tanger, elle est devenue par la suite une filiale du groupe CIC ;
En 1972, la BCM s'engage sous l'impulsion d'un nouveau
management dirigé par Mr Abdelaziz ALAMI, dans une nouvelle phase de
croissance, qui la hissera dés le début des années 80 au
1er rang des banques privées du pays.
La décennie 90 s'est caractérisée par la
création de filiales spécialisées dans les métiers
de banques d'affaires, et les activités para bancaires donnants lieux
à une diversification des métiers de la BCM.
L'année 2003, est une année charnière
pour la BCM, puisqu'elle a marqué l'arrivée en janvier de Khalid
OUDGHIRI en tant que PDG, et la f-a avec
WAFABANK » 51(*).
Dates
clés de l'histoire de BCM
1911 Création avec implantation d'une succursale de la
banque transatlantique à Tanger ;
1969 Arrivée de Mr Abdelaziz Alami en tant que
directeur général;
1984 Création du groupement interbank avec BMCI, SGMB,
Crédit du Maroc.
06/1988 Acquiert 25% du capital auprès du CIC paris,
et devient l'actionnaire de référence.
1989 Entrée du Banco Central (devenu Grupo Santander)
au capital de BCM, qui devient le 2ème actionnaire de
référence, aux cotés de l'ONA.
1992 Fusion-absorption de la SBC.
1993 Le capital de BCM, est porté à un
1 067 126 000 Dh franchissant le capital du milliard de
Dh.
1994 Création d'Attijari international bank, banque
offshore à part égal avec le Banco Central Hispano à
Tanger.
2003 Acquisition par la BCM de 100% du capital d'OGM, qui lui
a permis de contrôler indirectement 36,38% du capital et 46,65% des
droits de vote de Wafabank.
2.1.2 Capital,
actionnariat, et droits de vote de la BCM
Au 31/12/2003 le capital de la BCM, s'élevait à
1 368 513 700 se composait de 1 368 5137 actions d'une
valeur nominale de 100 Dh chacune.
La BCM a subi une seule augmentation de capital, pendant les
5 années qui ont précédé la fusion avec Wafabank.
La répartition des actionnaires et des droits de vote
de la BCM, sont présentés dans le tableau 4, au niveau de
l'annexe 4.
2.1.3 : Les filiales
de la BCM
Figure2 : les principales filiales de la BCM.
BCM
Attijari leasing
Attijari finances corp.
Attijari immobilier
Attijari intermédiation
Attijari management
Attijari cetelem
Attijari
Attijari factoring
Attijari international bank
Source de la figure 2 : Note d'information,
présentée conjointement par les sociétés banque
commerciale du Maroc et Wafabank relative à l'OPA et l'OPE visant les
actions de wafa bank, en date du 04/ 2004.
1.1 : SEGMENTS D'ACTIVITÉ ET SITUATION
FINANCIÈRE DE LA BCM
La BCM était administrée par un conseil
d'administration de 15 membres, et présidée par Khalid
OUDGHIRI.
1.2.1 :
L'activité de la BCM
La BCM était qualifiée de banque de
l'entreprise par excellence, sa force résidait dans la collecte des
dépôts émanant de la clientèle des particuliers,elle
a pu développer l'activité para-bancaire, et s'est donnée
aux nouveaux métiers en réalisant des alliances avec des groupes
étrangers.
L'année 2003, a marqué une étape
nouvelle pour la BCM en matière d'organisation interne, en effet,
la banque a procédé à la mise en place d'une nouvelle
structure ,fondée sur l'idée d'une optimisation de sa relation
clientèle.
Les produits qui ont été offert par le groupe
s'adressaient à 4 marchés différents :
· Le marché des particuliers résidents.
· Le marché des particuliers non
résidents.
· Le marché des professionnels.
· Le marché des entreprises.
2.2.2 : La situation
financière de la BCM
La situation financière est relatée à
travers le bilan, présenté dans l'annexe 5 »52(*).
SECTION II : les facteurs de rapprochement
Il y a plusieurs raisons, qui ont poussé à la
création d'Attijariwafa bank, mais la concrétisation de cette
banque, puise ces racines dans la complémentarité qui existe
entre la Wafabank et la BCM.
§1 : LA
COMPLÉMENTARITÉ DES PROFILS ENTRE WAFABANK ET BCM
« La création du géant national,
n'aurait pas pu être réalisée sans que les 2 banques, qui
sont à la base de cette opération soient géantes à
leur tour.
Si la BCM est réputée pour son positionnement
privilégié dans les pôles international et les grandes
entreprises ce qu'on appelle « le corporate », la Wafabank
disposait d'une position dominante dans les pôles particuliers
/professionnels, et dans les métiers spécialisés, elle est
donc une banque de
« retail » par excellence.
Donc la BCM à bien choisi sa cible ;en effet,la
Wafabank présentait des indicateurs positifs au niveau de
l'activité bancaire au sens strict du terme ,le leadership de ses
filiales dans leurs domaines d'activités différents, était
son atout indéniable ;pour n'en citer qu' un seul exemple :
par l'acquisition de la Wafabank, BCM s'est retrouvée, actionnaire de
référence de wafa assurance ,3ème compagnie de
la place et un des principaux piliers du pôle financier du groupe ex-
Wafabank.
Par cette complémentarité, le Maroc a
gagné un groupe solide financièrement, qui ne peut que tirer vers
le haut une économie avide de financement »53(*).
§. 2 : LA
LOGIQUE INDUSTRIELLE
« La mise à niveau de l'économie a
conduit à la création de grands acteurs économiques,
dotés d'une taille de production critique à même de pouvoir
concurrencer les géants étrangers.
Les rapprochements dans le carton, entre Cmcp/Carsud, dans
les hydrocarbures entre Afriquia/Sdmefi et entre Aicha et Loukkous dans
l'agroalimentaire, en sont des exemples éloquents.
La politique des grands travaux lancée par
l'Etat : Tanger- Med, le plan d'Azur, le Bouregreg...ont besoin de gros
financements ; au lieu d'avoir recours à des institutions
financières étrangères, il vaut mieux profité de la
surliquidité des banques nationales.
C'est donc face à ces grands projets et
rapprochements, qu'il était opportun de créer un géant
financier capable d'accompagner et d'appuyer les grands projets nationaux.
D'où la création d'Attijariwafa bank
»54(*).
§.3.LA LOGIQUE
NATIONALE ÉCONOMIQUE
« La création d'Attijariwafa bank,
relève de la volonté de créer une dynamique forte, ainsi
que de produire un effet de levier stimulant, sur le développement
économique du MAROC.
Cette création s'inscrit dans la logique d'ouverture
et de mondialisation des marchés, à laquelle notre pays
adhère, tel qu'il en atteste son engagement d'intégration dans
les accords de libre échange avec l'Europe et les Etats -Unis.
Le groupe s'inscrit dans un ambitieux projet de
société, qui l'engage à relever le défi majeur,
celui de la construction d'un modèle de référence et
disposer d'une taille, lui permettant de se déployer dans tous les
métiers de la banque et de la finance »55(*).
« La naissance d'Attijariwafa bank répond
à un autre dessein, c'est celui de contrecarrer la montée en
puissance des institutions financières de l'hexagone qui
commençaient à rechercher des relais de croissance à
l'étranger »56(*).
SECTION III : processus de
fusion et naissance d'Attijariwafa bank.
§1 :
PRÉSENTATION, DÉROULEMENT DE L'OPÉRATION DE
FUSION-ACQUISITION
1.1 : L'ACQUISITION D'OGM
« Le 24 novembre 2003, la BCM et SOPAR (holding
détenant les participations des héritiers de feu Moulay Ali
KETTANI) ont conclu un accord portant sur l'acquisition auprès de SOPAR,
de 100%, du capital d' Omnium Général Marocain (OGM) pour un
montant de 2,081 Mr DH.
Le holding OGM, regroupe les participations de la famille
KETTANI dans le secteur financier et contrôle :
1 003 724 actions soit 15,54% du capital de
Wafabank (20,65 % de droits de vote)
2 467 439 actions soit 70,5 % du capital de Wafa
assurance.
A travers cette opération d'acquisition OGM, la BCM a
pu contrôler :
36,38 % du capital et 46,65 %des droits de vote de
Wafabank, et donc elle a pu contrôler 70,5 % de Wafa Assurance, et ce au
31/12/2003.
Cette acquisition a donné à la BCM, le
contrôle absolu de la 3ème compagnie d'assurance et la
minorité de blocage dans la 3ème banque privée
du pays ;
« BCM a payé pour cet acquisition 2,081
Milliards de DH ,une acquisition jugée « bon
marché »pour certains analystes ,pour d'autre ,le prix est
relativement bas par rapport à la capitalisation boursière (une
étude interne à Wafabank a valorisé le holding OGM entre 3
à 3,5 milliards Dh) »57(*).
Après donc l'accord des autorités
compétentes, la BCM a pu acquérir auprès SOPAR 100 %du
capital d' OGM.
Opération d'acquisition d'OGM
1 holding contrôlé par Crédit Agricole
Indosuez
*Données estimées au 11/022/004
ONA SNI
BCM
OGM
WAFA
CORP
Wafabank
Wafa Ass
Flottant
OPCVM
Autres
CDG
Sonapar
Sogefi
Finin1
vest
15,54%
20,84%
12,50%
25,25%*
100,00 %
100,00 %
14,72%
4,47%
0,56%
5,36%
26,00%
70,50%
Env. 21%
Env.9%
Source de la figure : Avis publié par la
Bourse de Casablanca sur l'OPE et l'OPA visant les actions de wafabank,
à l'initiative de la BCM le 20/04/2004.
En complément de l'opération de d'acquisition
d'OGM, la BCM a lancé, en février 2004, une d'offre publique
d'achat (OPA) et une offre publique d'échange (OPE),Visant
6 457 637 actions et représentant 100 % du capital de
Wafabank.
1.2 : OPE/OPA SUR WAFABANK
Les OPA et OPE ont porté sur la totalité des
actions, formant le capital social de Wafabank.
v L'OPA
La BCM, a proposé aux actionnaires de la Wafabank
d'acquérir leurs actions Wafa, au prix de 825 DH par action (un prix
jugée favorable par la place financière.).
v L'OPE
La BCM a offert aux actionnaires de Wafabank,
d'échanger leur actions Wafa selon une parité de : 7 actions
BCM à émettre contre 8 actions Wafa présentées.
Cet OPE était jugée intéressante,
puisque la parité fixée était indiscutablement à
l'avantage des actionnaires de Wafabank »58(*).
« En mai 2004, la BCM a pu donc acquérir la
totalité du capital de la Wafabank ; le 31 Août de la
même année, les comptes de Wafabank ont été
clôturés ;
En terme de la fusion juridique entre les deux
entités, le capital de la nouvelle banque créé, a
été porté à 1 929 959 600 DH, il a
été procédé aussi à un changement de la
dénomination sociale sous le nom d'Attijariwafa
bank »59(*).
La
figure 3 au niveau de l'annexe 6, montre le déroulement de
l'opération de fusion.
. §2 : ATTIJARIWAFA BANK : LES CHIFFRES
CLÉS POST- FUSION
« La fusion est terminée mi-décembre
2005, elle aura coûté 386 millions de DH soit à peine 91%
de 426 millions du budget prévisible, en détail : 186
millions de DH on été affectés aux systèmes
d'information et d'intégration des nouvelles technologies, 126 millions
de DH pour les ressources humaines et la formation, et 56 millions de DH pour
les aménagements et 18 millions pour la
communication »60(*).
« Cette banque qui s'est fixé le rôle
de devenir un acteur déterminant du développement
national,à toutes les chances de bien l'accomplir grâce à
sa large palette de produits et ses nombreux atouts bancaires.
Quelques chiffres en disent long :
Ø 6 121 collaborateurs repartis entre 4857 pour
la banque, et 1 264 pour les filiales ;
Ø 700 procédures mises en place, et 2 500
éléments d'enseignes posés ;
Ø 490 agences, dont 50 se sont ouvertes en 2005 et 70
autres devront être lancées en 2006 ;
Ø 12 000 jours de formation pour le personnel de
la banque ;
Ø 556.000 comptes particuliers et professionnels ont
été basculés, et 3 000 PME et grandes entreprises ont
été migrées.
Ø 829 recrutements et 774 départs.
« C'est ainsi qu'avec 1 200 000 clients, la
banque se positionne au 1er rang des banques du Maghreb,
numéro 1 dans le à la consommation, la bancassurance, la gestion
de l'actif et des métiers de bourses, leader dans le corporate
banking.
Attijariwafa bank dispose avec son nombre impressionnant
d'agences du premier réseau bancaire du royaume »61(*).
Qu'on
est il de son organisation et ses performances ?
CHAPITRE II : ORGANISATION ET
PERFORMANCES ' D'ATTIJARIWAFA BANK
Après 2 ans, Attijariwafa bank s'annonce comme un
groupe aux structures résolument novatrices et aux fondements
solides ; en effet, les 2 exercices écoulés, ont
révélé une organisation bien structurée, et ce
à travers son actionnariat, les performances dégagées
aujourd'hui, ainsi que sa vocation essentielle « servir le
développement de son pays ainsi que de créer de la
valeur ».
Dans ce chapitre nous allons nous focaliser sur
l'étude de l'organisation d' Attijariwafa bank, son activité,
actionnariat, ainsi que l'analyse de ces performances en matière d'actif
et de passif.
SECTION I : organisation,
ACTIVITÉ d' Attijariwafa bank
§1 : CAPITAL ET
ACTIONNARIAT
« Le capital d Attijariwafa bank s'élève
à 1 929 959 600 DH .
Le capital est repartie comme suit au 30/02/2005 :
Source du graphique : Document publié par
Attijariwafa bank, sur les chiffres clés réalisés
dans le premier semestre de 2005.
L'analyse de l'actionnariat d' Attijariwafa bank est
révélatrice d'une stabilité du noyau dur de la banque et
de la confiance qui lui accorde ses actionnaires :
· Le groupe ONA : actionnaire de
référence avec une participation de 33%, il compte pleinement
sur la banque pour la concrétisation des synergies intra-groupes.
· Grupo Santander : second actionnaire de
référence d'Attijariwafa bank, avec une participation de
14,5%, cet actionnaire historique et partenaire actif dans l'ex-BCM, il
constitue la 1 ère capitalisation boursière en
zone Euro.
· Autres institutionnels étrangers : avec une
participation de 6,9%.
· Divers institutionnels locaux : avec une
participation de 30,7% ; composés essentiellement de la
compagnie d'assurance et de la caisse de retraite.
· Flottant : 14,9% »62(*).
§2 : LES
SEGMENTS D'ACTIVITÉS D' ATTIJARIWAFA BANK
« L'organisation d'Attijariwafa bank,vise à
placer le client au centre de ses préoccupations,dans une optique de
cross-selling(ventes- croisées) tout en assurant un service au meilleur
standard;la maîtrise du risque et le renforcement du contrôle sont
également des axes essentiels pour le groupe .
Attijariwafa bank s'organise autour de 5 «
busniss unit» autonomes et dotées de moyens propres :
1)La banque des particuliers et des professionnels :
gère un portefeuille composé d'une clientèle de
particuliers et professionnels et des MRE ,assure le placement des produits
bancaires et para bancaires ; elle compte 475 agences reparties en 35
groupes dépendant eux mêmes de 8 réseaux .
2)La banque de l'entreprise :elle regroupe la
clientèle des grandes entreprises et celle des PME, auxquelles elle
propose un service adapté à leur besoins spécifiques,elle
regroupe également des pôles de compétence dans les
métiers de l'international du financement de l'investissement, du e-
banking(banque électronique)...
3) La banque de l'investissement : elle comprend les
activités de marché de financement et de conseil : couvre
les activités de change et financement des devises, les
activités de conseil en matière de f- a, introduction en
bourse...
4) la banque privée de gestion d'actifs et
d'assurances : cette business unit rassemble toutes les activités
de gestion de l'épargne, il s'agit de l'assurance, gestion
d'actif...
5) les services financiers spécialisés :
réunissent l'ensemble des activités para bancaires,
gérées par les filiales d'Attijariwafa bank »63(*).
§3 :
ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET FILIALES D'ATTIJARIWAFA BANK
3.1 : L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE
« La gestion du nouvel ensemble est assurée
par une direction générale collégiale.
Un comité exécutif dirige la banque sur le plan
opérationnel ; des comités spécialisés
présidés par le PDG complètent le dispositif dans le sens
de la collégialité des décisions.
L'organigramme de la banque est présenté
dans l'annexe 7.
3.2 : LES FILIALES D'ATTIJARIWAFA BANK
Attijariwafa bank compte aujourd'hui : 10
filiales :
· Wafa salaf : n°1 du crédit à
la consommation
Elle dispose de la gamme de produits la plus
diversifiée : prêts personnels, crédits
renouvelables, cartes de crédits ;
· Wafacash : leader des transferts
internationaux
Offre aux clients non bancarisés 3
activités : le transfert international (western union), le
transfert local (cash express) et le change manuel ;
· Wafa LLD
Spécialisée dans la location longue
durée (lld), de voitures matériaux..
· Wafabail : n°2 dans le leasing
En 2004, wafabail a fusionné avec Attijari leasing,
elle est spécialisée dans le leasing mobilier et
immobilier ;
· Wafa assurance : n°1 de la bancassurance
Elle développe l'assurance ainsi que la bancassurance
au profit de la clientèle d' Attijariwafa bank ;
· Wafa immobilier : n°2 dans l'octroi des
crédits immobiliers.
Elle spécialisée dans la distribution de
crédits pour l'acquisition, la construction et l'aménagement de
logements ;
· Wafa gestion -Attijari management : n°1 dans
la gestion d'actifs
Spécialisée dans la gestion d'actifs,à
travers la gestion et la valorisation de l'épargne grâce
à l'offre complète des produits et services financiers, SICAV,
FCP ; elle occupe 35 % de parts de marché ;
· Attijari factoring : n°1 dans
l'affacturage.
Elle prend en charge la gestion des comptes clients, couvre
les risques d'impayés ainsi que le recouvrement des
créances ;
· Attijari finance corp.
Elle assure le conseil en matière de
fusion-acquisition, l'introduction en bourse ;
· Attijari intermédiation
Elle développe les services de : placement des
titres, conseil en investissement, recherche financière sur les
sociétés cotées »64(*);
SECTION II : LES PERFORMANCES d'Attijariwafa bank
§1 : STRUCTURE
DE L'ACTIF ET DU PASSIF
1.1: LA STRUCTURE DE L'ACTIF
« Le 1er semestre de l'année
2005, s'est annoncée en forte hausse, le total bilan s'est établi
à 115,76 milliards de Dh contre 101,19 milliards de Dh à fin juin
2004.
En 2004, les crédits représentaient 43,5% du
total actif, les prêts interbancaires ont beaucoup évolué,
ils représentaient 13,8%de l'actif alors que les bons de trésors
et assimilés n'était que de 17,7%.
Grâce au positionnement important de l'ex-Wafabank, sur
le segment de l'immobilier, la part de marché d' Attijariwafa bank sur
le segment des crédits immobiliers, a atteint 9 345 748 au
30/06/2005, contre 8 599 141 au 30/06/2004.
Les créances sur la clientèle ont vu leur part
augmenter de 46,3 au 30/06/2004, à 58,6 milliards de Dh sur la
même période en 2005.
En 2004, l'essentiel de la clientèle d'Attijariwafa
bank été composé de sociétés privées,
57% des crédits distribués par la banque, ont été
alloués à cette catégorie de clients ; les
particuliers occupaient le 2ème rang avec une part de 23% de
l'ensemble des crédits distribués.
Le
graphique suivant, montre la répartition des créances
clientèle nettes d'Attijariwafa bank en 2004.
Source du graphique : Etude réalisée par CFG Group,
sur Attijariwafa bank : « note secteur bancaire : focus
Attijariwafa bank » ; en date du 08/2005.
Concernant les prévisions futures, les analystes
pensent que la structure de l'actif d' Attijariwafa bank, devrait varier au
cours des prochaines années ; en effet, ils estiment qu'il existe
un potentiel réel de croissance des crédits au cours des
prochaines années, compte tenu du faible ratio crédits
/dépôts qui se situe à 52,9%.
1.2 : LA STRUCTURE DU
PASSIF
Le 1er semestre 2005, confirme la solidité de
l'assise financière d'Attijariwafa bank, avec des capitaux propres qui
s'élèvent à 9,875 milliards de Dh contre 9,348 milliards
de Dh une année plus tôt, soit une croissance de 5,6%.
La structure du passif est composée essentiellement de
dépôts, le 30/06/2005 les dépôts clientèles se
sont établis à 89,2 milliards de Dh contre 79,4 milliards de Dh,
sur la même période en 2004.
Le graphique suivant, montre la répartition des
dépôts d'Attijariwafa bank par type de clientèle en
2004 :
Source du graphique : Etude réalisée
par CFG Group, sur Attijariwafa bank : « note secteur
bancaire : focus Attijariwafa bank » ; en date du 08/
2005.
Les dépôts en 2004, provenaient essentiellement
des particuliers qui ont représenté 40% du total des
dépôts collectés.
Les MRE étaient la 2ème plus
importante source de financement, et ils ont constitué le quart de
l'ensemble des dépôts de la banque en 2004.
Coté prévision, les analystes estiment que la
situation du passif va rester stable au cours des prochaines années,
avec une prédominance des dépôts qui continueront
d'être la principale source de financement.
La croissance annuelle moyenne des dépôts
d'Attijariwafa bank est estimée à 9,2% et ce à partir des
prochaines années, avec une part stable de 38 % dépôts
rémunérés.
§2 : LE RN, PNB,
LES CHARGES D'EXPLOITATION, LES DOTATIONS AUX PROVISIONS,ET LA
RENTABILITÉ D'ATTIJARIWAFA BANK
2.1 : LE REVENU NET
Le 1er semestre de l'année 2005, a
enregistré une forte hausse du résultat net, qui ressort à
773,8 millions de Dh contre 88,9 millions de Dh, sous l'effet conjugué
d'une bonne maîtrise des frais généraux et de la
finalisation des opérations de mise à niveau des bilans des
différentes entités.
2.2 : LE PRODUIT NET
BANCAIRE (PNB)
Le PNB, s'est établit à 2708 millions de Dh au
30/06/2005, contre 2533 millions de Dh, sur la même période en
2004.
Sa croissance de 6,9 %, est tirée par les bons niveaux
de la marge d'intérêt (1968 millions de Dh) et de marge nette sur
commission (474 millions de Dh) qui progressent respectivement de 11 % et 14
%.
Le PNB sera amené à avoir une croissance
annuelle de +7,1 % durant les prochaines années, qui sera
réalisée essentiellement grâce à une contribution
plus importante des revenus hors intérêts, et notamment des
activités générales de commissions.
2.3 : LES CHARGES
D'EXPLOITATION
Les charges générales d'exploitation ont
marqué un recul de 1,4 %, reflétant les premiers effets de la
rationalisation des moyens opérée dans le cadre de la fusion,
ainsi, le coefficient d'exploitation s'améliore de 4,3 %, passant de 55
% au 1er semestre de 2004 à 507 % sur la même
période de 2005.
D'importantes économies de coûts sont ainsi
attendues, comme des politiques d'uniformisation et d'abondons
définitif des projets coûteux et des risques.
La croissance des charges d'exploitation ne devrait pas
dépasser +13 % par an en moyenne au cours des prochaines années,
en dépit de la politique d'extension de la banque.
2.4 : LES DOTATIONS
AUX PROVISIONS
Le management d' Attijariwafa bank, a fondé sa
croissance sur des bases saines et solides, dans cet optique, d'importantes
dotations aux provisions (pour dépréciation d'actifs et risques
généraux) ont été constituées.
Sur le 1er semestre de l'année 2005, Les dotations
nettes des reprises aux provisions (236,8 millions de Dh) ont enregistré
un recul de 59,5 %.
En conséquence, le résultat courant s'est
établit à 1185 millions de Dh contre 551,8 millions de DH sur la
même période en 2004.
2.5 : LA
RENTABILITÉ
L'analyse du ROE (ratio de rentabilité) issue des
résultats nets du 1er semestre de l'année 2005,
démontre la rentabilité forte et homogène que
dégagent les principales participations d' Attijariwafa bank.
« En effet, en attestant les réalisations
consolidées du groupe au 1er semestre de l'année
2005, qui font état d'un ratio de rentabilité supérieur
à 15 %, les filiales ont même été performantes en
réalisant des taux dépassant les 25 %, ce qui consolide la
position du groupe, non seulement dans son activité bancaire de base,
mais aussi dans le para bancaire.
Les activités para bancaires se positionnent elles
aussi, comme l'un des pôles de croissance du groupe ;à titre
d'exemple , Wafa salaf a clôturé le 1er semestre de
l'année 2005,sur des progressions de ses encours et de sa production de
respectivement 16% et 13,5%.
Wafa immobilier a progressé de 32,3 %, les
activités d'assurance, de gestion d'actifs et de banque d'investissement
ont également connu de belles performances »65(*).
Le ROE des filiales du groupe Attijariwafa bank au terme du
1er semestre de l'année 2005, est présenté au
niveau du graphique suivant :
Wafabail
Wafa immobilier
Wafa salaf
Wafa assurance
Attijarwafa bank consolidé
43,2%
28,4%
28,2%
32,6%
15,7%
ROE de chacune des filiales d'Attijatiwafa bank.
Source du graphique : Une étude de valeur
sur Attijariwafa bank, effectuée en décembre 2005 par
Attijari intermédiation.
§3 : LE
COMPORTEMENT BOURSIER ET LA VALORISATION D' ATTIJARIWAFA BANK
3.1 : COMPORTEMENT BOURSIER
Le titre d' Attijariwafa bank présente une
liquidité inférieure au marché, avec un ratio de
liquidité de 4,8 % contre 6 % pour le marché.
Depuis l'achat d'OGM par la BCM le 23/11/2003, le titre d'
Attijariwafa bank, a progressé,mais entre la période du
20/09/2004 et 22/11/2004 le titre a perdu -17,5 % de sa valeur atteignant un
cours de 800 dh l'action.
Depuis que la fusion juridique a été effective
le 31/12/2004, le titre a progressé de +14,6%, atteignant un pic de 1100
Dh le 22 juillet 2005.
Le
comportement boursier du titre d'Attijariwafa bank.
Source du graphique : Document publié par
Attijariwafa bank, sur les chiffres clés réalisés, dans
le premier semestre de 2005.
3.2 : VALORISATION D'
ATTIJARIWAFA BANK
Les analystes d'Attijari intermédiation
(société de bourse d' Attijariwafa bank), ont
réalisé la technique de détermination du prix de
référence (le benchmark66(*)) entre les valeurs bancaires cotées à
la bourse de Casablanca en décembre 2005, afin d'évaluer le
potentiel de croissance d' Attijariwafa bank sur le marché.
Ce benchmark constitué des valeurs cotées du
secteur bancaire, exclusion faite de la BCP et du CIH, a montré que les
niveaux de valorisation d' Attijariwafa bank dépassent
légèrement la moyenne de ses concurrents.
Le price earning ratio67(*) (PER) de la banque est estimé à 19,7 %,
contre une moyenne de 16,2 % pour les autres valeurs, ce qui
révèle que le titre a encore du potentiel à faire valoir
en bourse.
A l'opposé, le rendement de dividendes chiffré
à 3 % pour Attijariwafa bank, est légèrement
inférieur à celui de ses concurrents, estimé en moyenne
à 3,7 %.
Benchmark entre les valeurs bancaires cotées en
bourse
Au 16/12/2005
|
cours
|
Capi (MDH)
|
P/E 2005E (X)
|
P/B 2005E (X)
|
D/Y 2005E(Y)
|
BMCE
BMCI
CDM
BENCHMARK
ATTIJARIWAFA BANK
|
750
785
435
1230
|
11 906
6 505
3 627
22 038
23 353
|
17,4
14,3
15,2
16,2
19,7
|
1,9
2,6
2,1
2,1
2,0
|
2,5
5 ,6
3,9
3,7
3,0
|
Source du tableau : Une étude de valeur sur
Attijariwafa bank, effectuée en décembre 2005par Attijari
intermédiation
Mais
généralement, Attijariwafa bank dispose de niveaux de
valorisation légèrement supérieur, ce qui pourrait
s'expliquer par les grandes attentes des investisseurs, autant aux perspectives
de développement futur de la banque »68(*).
Voila donc qu' Attijariwafa bank, a pu démontré
qu'une F-A conduit vraiment à une création de la valeur au sens
large du terme, les résultats présentés au niveau de cette
deuxième partie l'ont bien prouvé.
La complémentarité des profils entre la BCM et
la WAFABANK, le souci de contrecarrer la montée en puissance des
institutions financières de l'Hexagone, et de doter le pays d'une grande
institution, ont donc contribué à la création
d'Attijariwafa bank.
A travers une simple analyse des performances
présentées par cette banque, on arrive à conclure qu'elle
a surmonté les obstacles de la fusion et trace ainsi, avec pertinence
son métier de bancaire, plusieurs éléments en font la
preuve :
« Elle a effectué une prise de
contrôle avec Grupo Santander de la banque de sud en Tunisie ;
Ouverture d'un desk de corporate
à Shanghai...
Attijariwafa bank a pu donc réussir grâce
à sa bonne stratégie et surtout grâce à ces
ressources humaines ; elle a donc comprit, qu'une fusion -acquisition ne
peut réussir sans l'implication des salariés (cf. partie I
chapitre 3).
C'est dans ce cadre, que cette année, est
d'après le PDG de la banque une année d'optimisation de la
gestion des ressources humaines par excellence »69(*).
On peut ainsi avancer qu' Attijariwafa bank est un
modèle de fusion-acquisition réussi.
Conclusion générale
La présente étude qui arrive ici à son
terme, a tenté de décortiquer le phénomène des
fusions-acquisitions bancaires.
On a pu constater qu'elles constituent un outil efficace des
restructurations, et qu'elles viennent en réponse à un
environnement en constante évolution : globalisation
financière, innovations technologiques, l''objectif étant, la
réalisation d' économies d'échelle et d'envergure, grandir
de taille et disposer d'un fort pouvoir de marché.
L'étude d'Attijariwafa bank, a permis de constater que
le leitmotiv de toute fusion qui est « créer de la valeur
» est bel et bien vérifié, dans la mesure où
aujourd'hui cette banque, fait preuve d'une expertise et d'un savoir-faire
incontournable.
Les F-A permettent de créer des mastodontes bancaires
et des mega-banques, et ce malgré les éventuels risques
d'échecs.
En effet, derrière le caractère vertueux des
F-A, s'annonce une grande liste d'opérations qui n'aboutissent
pas : absence de synergies, intention stratégique floue, bref des
problèmes que nous pensons à première vue, freinent le
déclenchement de fusions-acquisitions, mais force est de constater que
l'engouement vers ces opérations s'intensifient de jour en jour.
D'année en année, le nombre de banques à
l'échelle mondiale diminue, donnant ainsi lieu, à une
concentration et à des banques de grandes tailles écrasant celles
qui sont petites.
En effet, les plaidoyers des fusions-acquisitions ne semblent
jamais se lasser de cette ruée vers la création de valeur.
Jusqu'à quel point allons nous donc avec les
F-A ?
« Les entreprises cotées en bourse luttent
quotidiennement pour la survie, avec la crainte d'être des proies d'OPA
hostiles, les débats actuels tournent autour de ce qu'on appelle
aujourd'hui « le patriotisme économique » et ce,
suite à la réaction du gouvernement français, qui avait
lancé une compagnie pour dissuader l'américain PEPSI de
déposer une offre sur Danone » 70(*) ; quel est donc le
rôle de l'état, dans une économie libérale face au
phénomène des F-A ?
« Est-ce que dans le domaine bancaire, allons-nous
assister dans les prochaines années, à l'émergence de
banques universelles issues de fusions, qui s'accapareront de presque la
totalité des parts de marché ?
A des banques multispecialisées très
compétitives sur un certain nombre de métiers
? »71(*)
Les années à venir seront sûrement,
porteuses de réponses !
Bibliographie
OUVRAGEs
· Patrick Della Faille, Dirk P.Tirez :
« Fusions, acquisitions et évaluations d'entreprises :
une approche juridique, économique et
financière » ; éditeur : Larcier
année 2001 ; pages: 223, 238,239.
· L'Organisation du Commerce et du Développement
Economique : « le nouveau visage de la mondialisation
industrielle : fusion-acquisition et alliances stratégiques
transnationales » ; édition l'OCDE ; année
2001 ; page: 16.
· M.Habeck, F.Kroger, M.Tram :
« Après la fusion, 7 clés pour réussir
l'intégration » ; édition :
Dunod année 2001 ; pages :5 ,9,16,20 .
· Dominique lacoue-la barthe : « les
banques en France : privatisation, restructuration,
consolidation » ; édition : Economica, année
2001 ; Pages : 11, 12,14.
· Dominique Plihon « les banques :
nouveaux enjeux, nouvelles stratégies » ;
édition : la documentation française, année
1998 ; page : 29.
· Philippe Narassiguin : « monnaie,
banques et banques centrales dans la zone euro » ;
édition BOECK, année : 2004 ; pages : 86,
87,88.
· NicolasVENARD : « économie
bancaire » ; édition : BRÉAL,
année : 2001 ; page : 30.
· Laurence scialom : « économie
bancaire » ; édition : la découverte,
année : 2004.
· Christian Decamps, jacques
soichot :« économie et gestion de la banque »
édition : management et sociétés ,
année : 2002 ;pages :236, 237,238.
· Tahar DAOUDI : « la banque au
Maroc : évolutions récentes, structures et
organisation » ; dépôt légal 1488/99,
année 1999 ; pages : 122, 123,124.
RAPPORTS ET DOCUMENTS
· Note d'information, présentée
conjointement par les sociétés banque commerciale du Maroc et
Wafabank, relative à l'OPA et l'OPE visant les actions de wafabank, en
date du 04/ 2004.
· Avis publié par la Bourse de Casablanca sur
l'OPE et l'OPA visant les actions de wafabank, à l'initiative de la BCM
le 20/04/2004.
· Etude réalisée par CFG Group, sur
Attijariwafa bank :« note secteur bancaire : focus
Attijariwafa bank » ; en date du 08/2005.
· Une étude de valeur sur Attijariwafa bank,
effectuée en décembre 2005 par Attijari intermédiation.
· Rapport d'activité d'Attijariwafa bank pour
l'exercice 2004.
· Document publié par Attijariwafa bank :
« une banque nouvelle pour un Maroc nouveau ».
· Document publié par Attijariwafa bank sur les
chiffres clés, réalisés dans le premier semestre de
2005.
· Bureau international du
travail : « L'évolution du secteur des services
financiers au Canada » ; par MC Kinsey & Company à
Ottawa ;en date du 09/ 1998.
· CNUCED : « incidences des fusions-
acquisitions sur le développement et questions de politique
générale à examiner » ; en date du 8
/06/2000.
· Organisation international du
travail : « les conséquences des f-a, sur les
travailleurs du secteur financier » ; en date du 5/02/2001.
· Etude menée par Mercer management Consulting et
Audencia :« fusions- acquisitions : les défis de
l'intégration » ; en date 11/ 2003 ; page :
44.
· Le développement international des
jardins: « la globalisation financière : quelques
réflexions » ; Conférence tenue à
Ottawa ; en mars 2000.
· Contribution de Dauphine Orléans sur :
« les mega-fusions bancaires et le dilemme efficacité
-stabilité » ; Université de paris, en date du 17
et 18/05/ 2001 ; page : 18.
· Rapport de Bank Al Maghrib sur la supervision
bancaire ; relatif à l'exercice 2004.
LES JOURNAUX
MAROC-HEBDO
· Aissa Amourag : «Récit d'une
métamorphose » ; n°580 , en date du 14 au
20/11/2003.
· A
ïssa Amourag :
« dans la cour des grands » ; n°583, en date du
11/12/2003.
· A
ïssa Amourag :
« Récit d'une métamorphose » ; n°580, en
date du 14 /11/2003.
· Fahd Iraq : « monarchie et
affaires : dangereux mariage » ; n° 136, en date du
29 /11 au 5/12/2003.
LE MATIN
· Abdelali boukhalef : « Attijarwafa bank
a réussi le challenge de la fusion » ; en date du
21/1/2006.
· « les grands groupes
s'intéressent au Maroc un secteur bancaire de plus en plus
concentré »; en date du 01/02/2006.
AL BAYANE
· Déclaration de MR ottoman Benjelloun,
président du GPBM sur :« le rapprochement entre BCM et
Wafabank»; en date du 12/01/2003.
· Fairouz El Mouden : « Fin de la fusion
entre BCM et Wafabank : une opération réussie achevée
dans les délais et les conditions fixées » ; en
date du 1/23/2006.
L'ÉCONOMISTE
· B.E.Y :« Attijariwafa bank : la
fusion a coûté 386 millions de DH » ;en date du
23/01/2006.
· Mouaim SQALLI :« Attijariwafa
bank :croissance des résultats de 8,5% sur 10
ans » ; en date du 20/01/2006.
LE MONDE.FR
· Gaëlle Mack :
« fusions-acquisitions : 2005 est déjà un
millésime historique » ; en date du 13/11/2005.
LES ECHOS.fr
· Elsa Conesa : « En 2004, les
fusions-acquisitions ont atteint leur plus haut depuis 2000 » ;
en date du 05/01/2005.
L'HUMANITÉ
· Christophe Auxerre : « Des mariages
célèbres contre l'emploi » ;en date du
7/07/1999.
L'EXPANSION
· Nathalie Brafman : « Allemagne, le pays
où les méga banques sont fragiles L'échec de la fusion
entre la Deutsche Bank et la Dresdner bank » ; en date du
11/05/2000.
MAROC SOIR
· A.b.a :« une fusion bel est bien
consommée » ; in Maroc soir, en date du 23/01/2006.
LA TRIBUNE.FR
· P.H. : « Les fusions-acquisitions
à la fête en 2005 » ; fin décembre 2005.
· Yan de Kerorguen :« les ressources
humaines au coeur de la réussite d'une
fusion-acquisition » ; en date du 7 /04/2005.
LIBERATION.FR
· NICOLAS CORI : « feu le patriotisme
économique : les Etats européens apparaissent bien
démunis face aux OPA » ; in liberation.fr, en date du
28/01/2006.
LES REVUES
· Pascal de lima, Rym ayadi, Georges Pujals :
« les restructurations bancaires en Europe » ;in revue
OFCE , Mars 2002 ; page : 20.
· Adil Boukhima & Hanaâ Foulani ;
enquête menée par le magazine « Economie &
Entreprise » sur Attijariwafa bank en mai 2005.
· Journal Passerelles, c'est le journal interne
d'Attijariwafa bank, n°10, en date de décembre 2005.
THESES
· Emmanuelle Fournier: «les restructurations
bancaires et financières » ; thèse de DEA ;
Université la Sorbonne, année : 2001.
· Etudiants d'HEC : « les entreprises en
fusion » ; thèse d'un MBA.
SITES WEB
· Thomson one banker;
www.Thomson.com.
· www.Annufinance.com.
· Dictionnaire virtuel WIKEPEDIA ;
www.wikepedia.com
· Site d'Attijariwafa bank
www.attijariwafabank.com
·
www.comprendrelabourse.com.
Les
Annexes
ANNEXE 1
Tableau 1 : Evolution des principaux indicateurs
d'exploitation des banques commerciales.
|
2000
|
2001
|
2002
|
Var.01/00
|
Var02/01
|
Produits d'exploitation bancaire
|
19 215,7
|
21 797,5
|
21 250,9
|
13,4%
|
-2,5%
|
Charges d'exploitation bancaire
|
6 379,9
|
7 841,9
|
6 518,9
|
22,9%
|
-16,9%
|
Produit net bancaire
|
12 835,8
|
13 954,3
|
14 733,0
|
8,7%
|
5 ,6%
|
Charges générales d'exploitation
Dont amortissements
|
6 805,6
932,9
|
7 285,1
882,9
|
7 655,1
949,2
|
7,0%
-5,4%
|
5,1%
7,6%
|
Dotations nettes aux provisions
pour créances en souffrance
|
2 550,5
|
2 766,0
|
3 647,8
|
8,5%
|
31,9%
|
Résultat net
|
2905,2
|
3 199,2
|
1 651,4
|
10,1%
|
-48,4%
|
Source du tableau 1 : Note d'information,
présentée conjointement par les sociétés banque
commerciale du Maroc et Wafabank, relative à l'OPA et l'OPE visant les
actions de wafa bank,en date du 04/2004.
ANNEXE 2
Tableau 2 : les augmentations du capital de
Wafabank
Les années
|
Nature d'opération
|
Prix
En DH
|
Montant total du capital social
avant (en DH)
|
Nombre d'actions
|
Montant total du capital social
après (en DH)
|
1999
|
En numéraire réservée au groupe banco Bilbao
de Viscaya Argentaria
|
1 100
|
602 430 000
|
185 327
|
620 962 700
|
1999
|
En numéraire réservée aux cadres dirigeants
de Wafabank
|
280
|
620 962 700
|
34 300
|
624 392 700
|
1999
|
En numéraire réservée au groupe
Crédit Agricole Indosuez
|
1100
|
624 392 700
|
119 500
|
636 342 700
|
2000
|
En numéraire réservée aux cadres dirigeants
de Wafabank
|
305
|
636 342 700
|
31 400
|
639 482 700
|
2001
|
En numéraire réservée aux cadres dirigeants
de Wafabank
|
249
|
639 482 700
|
29 850
|
642 467 700
|
2001
|
Apport-fusion effectuée par BBVA Maroc
|
-
|
642 467 700
|
10
|
642 468 700
|
2002
|
En numéraire réservée aux cadres dirigeants
de Wafabank
|
530
|
642 468 700
|
32 950
|
645 763 700
|
Source du tableau 2 : Note d'information,
présentée conjointement par les sociétés banque
commerciale du Maroc et Wafabank, relative à l'OPA et l'OPE visant les
actions de wafa bank, en date du 04/2004.
ANNEXE 3
Tableau 3 : Bilan résumé de la
Wafabank
|
2001
|
2002
|
2003
|
Var.02 /01
|
Var.03/02
|
Actif
|
34 146,7
|
36 974,7
|
37 197,7
|
8,3%
|
0,6%
|
Valeur en caisse. Banque centrales
Trésor public, Service des chèques postaux
Créances sur les établissements de crédit et
assimilés
Créances sur la clientèle
Titres de transaction et placement
Autres actifs
Titres d'investissement
Titre de participation et emplois assimilés
Immobilisations données en crédit-bail et en
location
Immobilisations incorporelles
Immobilisations corporelles
|
1 245,3
4 992,4
15 608,0
7 369,5
567,9
1 852,1
1 222,4
38,1
163,8
1 090,1
|
4 328 ,6
3 576,9
16 028,7
7 861,6
708,1
1 800,4
1 148,6
211,1
165,9
1 144,4
|
4 488,8
4 717,5
17 574,0
5 734,9
731,9
1 222,1
1 014,9
236,1
169,4
1 308,3
|
247,6%
-28,4%
2 ,7%
6,7%
24,7%
-2,8%
-6,0%
454,1%
1,3%
5,0%
|
3,7%
31,9%
9,6%
-27,1%
3,4%
-32 ,1%
-11,6%
11,8%
2,1%
14,3%
|
Passif
|
34 149,7
|
36 974,4
|
37 197,7
|
8,3%
|
0,6%
|
Dettes envers les établissements de crédit et
assimilés
Dépôts de la clientèle
Titres de créance émis
Autres passifs
Provisions pour risques et charges
Provisions réglementées
Fonds propres
|
923,9
28 164,1
889,7
585,5
100,9
12,8
3 472,7
|
1 315,1
3 523,3
790,0
574,9
139,4
6,5
3 625,1
|
689,8
32 427,1
-
597,1
385,4
1,2
3 097,2
|
42,3%
8,4%
-11,2%
-1,8%
38,2%
-49,2%
4,4%
|
-47,5%
6,2%
-
3,2%
176 ,5%
-81,5%
-14,6%
|
« LE BILAN » Mdh-Source :
Source du tableau 3 : Note d'information,
présentée conjointement par les sociétés banque
commerciale du Maroc et Wafabank, relative à l'OPA et l'OPE visant les
actions de wafa bank, en date du 04/2004.
ANNEXE 4
Tableau 4 : Répartition des actionnaires et
des droits de vote de la BCM
Actionnaires
|
Nombre
de titres détenus
|
%du capital
|
% Des droits de vote
|
Actionnaires nationaux
F3I
ONA
SNI
Sous total ONA-SNI
Axa assurance Maroc
Groupe MAMDA &MCMA
Al wataniya
CDG
Actionnaires internationaux
Santusa holding SA (groupe SCH)
Corporación Financiera Caja de Madrid
Unicredito italiano
Autres(y inclus flottant de BCM)
personnel
Autres
|
7 111 418
2 831 833
475 553
147 548
3 454 934
1 001 898
1 383 659
996 773
274 154
3 848 303
2 790 338
660 465
397 500
2 725 416
32 781
2 692 635
|
51 ,96
20,69
3,47
1,08
25,2
7,32
10,11
7,28
2,00
28,12
20,39
4,83
2,90
19,92
0,24
19,68
|
51 ,96
20,69
3,47
1,08
25,2
7,32
10,11
7,28
2,00
28,12
20,39
4,83
2,90
19,92
20,39
20,39
|
TOTAL
|
13 685 137
|
100,00%
|
100,00 %
|
Source du tableau 4 : Note d'information,
présentée conjointement par les sociétés banque
commerciale du Maroc et Wafabank, relative à l'OPA et l'OPE visant les
actions de wafabank, en date du 04/2004.
ANNEXE 5
Tableau 5 :Bilan résumé de la BCM
|
2001
|
2002
|
2003
|
Var.02 /01
|
Var.03/02
|
Actif
|
46921,3
|
49690,7
|
553391,1
|
5,9%
|
11,4%
|
Valeur en caisse. Banque centrales
Trésor public, Service des chèques postaux
Créances sur les établissements de crédit et
assimilés
Créances sur la clientèle
Titres de transaction et placement
Autres actifs
Titres d'investissement
Titre de participation et emplois assimilés
Immobilisations incorporelles
Immobilisations corporelles
|
1 502,5
6 995,8
21735,2
9994,4
292,0
3799,3
952,8
65,6
1583,7
|
5111,6
5703,4
21304,2
11586,4
349,3
295,0
987,4
69,6
1670,9
|
5520,6
8280,1
23186,0
10384,2
532,2
2564,2
3991,0
85,6
1587,1
|
240,2%
-18,5%
-2,0%
16,0%
19,6%
-23,5%
3,6%
6,1%
5,5%
|
8,0%
45,2%
8,8%
-10,4%
52,4%
-11,7%
224,0%
23,0%
-5,0%
|
Passif
|
46921,3
|
49690,7
|
55339,1
|
5,9%
|
11,4
|
Dettes envers les établissements de crédit et
assimilés
Dépôts de la clientèle
Autres passifs
Provisions pour risques et charges
Provisions réglementées
Fonds propres
|
921,3
39537,2
348,7
96,6
60,0
5957,5
|
817,9
42461,9
508,3
215,4
60,0
5627,3
|
805,5
47549,1
644,2
370,4
5970,0
|
-11,2%
7,4%
45,7%
122,9%
0,0%
-5,5%
|
-1,5%
12,0%
26,7%
71,9%
-
6,1%
|
« LE BILAN » Mdh-
Source du tableau5 : Note d'information,
présentée conjointement par les sociétés banque
commerciale du Maroc et Wafabank, relative à l'OPA, et l'OPE visant
les actions de wafa bank, en date du 04/2004.
ANNEXE 6
Déroulement de l'opération de fusion
14 avril 200
|
ü Assemblée générale ordinaire et
Assemblée générale extraordinaire
-Clôture des comptes Banque Commerciale du Maroc 2003.
-Lancement de l'OPA/OPE.
OPA/OPE de la Banque Commerciale du Maroc
Sur les titres de Wafabank.
-OPA : 825 DH/action
-OPE : 8 actions wafabank pour 7 actions
Banque Commercial du Maroc
ü Assemblée générale extraordinaire.
-Augmentation de capital à 1 926 555 800,00
DH par
Apport en nature suite à l'OPA/OPE.
ü Clôture des comptes de Wafabank.
ü Radiation du titre Wafabank de la cote.
ü Assemblée générale extraordinaire.
-Fusion juridique de Banque Commerciale Du Maroc
&Wafabank.
-Augmentation de capital à
1 929 959 600,00 DH.
-Nouvelle dénomination sociale « Attijariwafa
bank »
|
26 avril 2004
|
Ø 28 mai 2004
|
Ø 31 août 2004
|
Ø 10 octobre 2004
|
Ø 31 décembre 20004
|
Ø Source de la figure 3: Rapport
d'activité d'Attijariwafa Bank.
ANNEXE 7
Organigramme d'AttijariWafa Bank
* 1Gaëlle Mack :
« fusions -acquisitions : 2005 est déjà un
millésime historique » ; in le monde .fr en date du
13/11/2005.
* 2Selon Thomson one banker:
www.Thomson.com.
* 3Pascal QUIRY :
conférence sur les fusions -acquisitions ; Beyrouth en date du
2/12/2005.
* 4 Bureau international du
travail : « L'évolution du secteur des services
financiers au Canada » ; Mc Kinsey & Company ; Ottawa,
en date du 09/1998.
* 5L'Organisation du Commerce et
du Développement Economique : « le nouveau visage de la
mondialisation industrielle: fusion -acquisition et alliances
stratégiques transnationales » ; édition OCDE,
année 2001 ; page : 16.
* 6 D'après certaines
données publiées par Annufinance.com.
* 7 Patrick Della Faille, Dirk
P, Tirez : « Fusions, acquisitions et évaluations
d'entreprises : une approche juridique, économique et
financière » ; éditeur : Larcier ,
année 2001 ; pages: 223, 238,239.
Dictionnaire virtuel Wikepedia.
* 8M. Habeck, F.Kroger,
M.Tram : « Après la fusion, 7 clés pour
réussir l'intégration » ; édition : Dunod
année : 2001 ; page : 12.
Dictionnaire virtuel wikepedia.
* 9Cécile Sintes &
Audrey Missonier : « Fusions-acquisitions un retour en
force » ; dans l'Internet de l'entreprise, année :
2005.
* 10 Elsa Conesa :
« En 2004, les fusions-acquisitions ont atteint leur plus haut
depuis 2000 » ; in les Echos, en date du 05/01/2005.
* 11 Emmanuelle Fournier :
«les restructurations bancaires et financières » ;
thèse de DEA , année : 2001.
* 12
CNUCED : « incidences des fusions- acquisitions sur le
développement et questions de politique générale à
examiner » ; en date du 8 /06/2000.
* 13M. Habeck, F.Kroger,
M.Tram : « Après la fusion, 7 clés pour
réussir l'intégration » ; édition : Dunod,
année 2001 ; page : 16.
* 14Etudiants d'HEC :
« les entreprises en fusion » ; thèse d'un MBA,
année : 2000.
* 15 D'après certaines
données publiées par Annufinance. ; Site web
www.annufinance.com.
* 16 M.Habeck, F.Kroger,
M.Tram : « Après la fusion, 7 clés pour
réussir l'intégration » ; Edition : Dunod,
année : 2001 ; page : 20.
* 17 Etudiants
d'HEC : « les entreprises en fusion » ;
thèse d'un MBA.
M. Habeck, F.Kroger, M.Tram : « Après la
fusion, 7 clés pour réussir l'intégration » ;
édition :Dunod 2001 ; page : 20.
* 18 Christophe
Auxerre : « Des mariages célèbres contre
l'emploi » ; in l'humanité, en date du 7/07/1999.
* 19 Organisation international
du travail : « les conséquences des f-a, sur les
travailleurs du secteur financier » réunion tenue le
5/02/2001.
* 20Nathalie Brafman :
« Allemagne, le pays où les méga banques sont
fragiles : l'échec de la fusion entre la Deutsche Bank et la
Dresdner bank » ; in l'Expansion, en date du 11/05/2000.
* 21 M. Habeck, F.Kroger,
M.Tram : « Après la fusion, 7 clés pour
réussir l'intégration » ; édition : Dunod,
année : 2001 ; page : 5.
Des données publiées par Annufinance.com.
* 22 Des données
publiées par annufinance.com..
M. Habeck, F.Kroger, M.Tram: « Après la
fusion, 7 clés pour réussir l'intégration » ;
édition : Dunod, année : 2001 ; page : 9.
* 23 Etude menée par
Mercer management Consulting et Audencia : « fusions
acquisitions : les défis de l'intégration » ;
en date d'octobre 2003 ; page : 44.
* 24 Des données
publiées par.annufinance.com.
* 25 Yan de Kerorguen :
« les ressources humaines au coeur de la réussite d'une
fusion-acquisition » ; in la Tribune .fr ; en date du 7
/04/2005.
* 26 Pascal Quiry :
Conférence tenue sur « les fusions-
acquisitions » ; Beyrouth, en date du 12/2005.
* 27P.H. : « Les
fusions-acquisitions à la fête en 2005 » ; in : la
Tribune.fr ; fin décembre 2005.
Emmanuelle Fournier : « les restructurations
bancaires et financières » ; thèse de DEA ;
Université la .Sorbonne, année 2001.
* 28 Dominique lacoue-la
barthe : « les banques en France : privatisation,
restructuration, consolidation » ; édition :
Economica, année 2001 ; pages : 11, 12,14.
Dominique Plihon : « les banques : nouveaux
enjeux, nouvelles stratégies » ; édition : la
documentation française, année 1998 ; page : 29.
* 29Philippe Narassiguin :
« monnaie, banques et banques centrales dans la zone
euro » ; édition Boeck, année 2004 ;
pages : 86, 87,88.
* 30NicolasVENARD :
« économie bancaire » ; édition :
Bréal, année : 2001. ; page : 30.
Laurence scialom : « économie
bancaire » ; édition : la découverte ;
année : 2004.
* 31Bureau International du
Travail : « Les conséquences des f-a sur les
travailleurs du secteur financiers » ; Conférence tenue
le 5/02/2001.
* 32 Emmanuelle Fournier :
« les restructurations bancaires et financières » ;
thèse de DEA ; Université la Sorbonne, année 2001.
* 33 Emmanuelle Fournier :
« les restructurations bancaires et financières » ;
thèse de DEA ; Université la .Sorbonne, année
2001 ;
Développement international des
jardins : « la globalisation financière :
quelques réflexions » ; conférence tenue à
Ottawa ; en mars 2000.
* 34Christian Decamps, jacques
soichot : « économie et gestion de la
banque » ; édition : management et
sociétés ,
année : 2002 ; .pages :236, 237,238.
Emmanuelle fournier : « les restructurations
bancaires et financières » ; thèse de DEA ;
Université la Sorbonne, année 2001.
* 35 Pascal de lima, Rym ayadi,
Georges Pujals : « les restructurations bancaires en
Europe » ; in revue OFCE ; en Mars 2002 ; page :
20.
* 36 Laurence Scialom :
« économie bancaire » ; édition la
découverte, année 2004 ; pages : 37,38.
Pascal de lima,Rym AYADI, Georges
Pujals :« les restructurations bancaires en
Europe » ; in revue OFCE ; en mars 2002 ;page :
13.
* 37 Dauphine
Orléans : « les mega-fusions bancaires et le dilemme
efficacité -stabilité » ; Contribution à
l'Université de paris, en date du 17 et 18/05/ 2001 ; page :
18.
* 38 Le bureau international du
travail (BIT) : « les conséquences des f-a sur les
travailleurs du secteur financier » ; rapport publié en
février 2001.
* 39 Dauphine
Orléans : « les mega-fusions bancaires et le dilemme
efficacité -stabilité » Contribution faite à
l'Université de paris, en date du 17 et 18/05/2001 ; pages :
1, 2,13.
* 40 Rapport de Bank Al Maghrib
sur la supervision bancaire; relatif à l'exercice 2004.
* 41 Note d'information,
présentée conjointement par les sociétés banque
commerciale du Maroc et Wafabank, relative à l'OPA et l'OPE visant les
actions de wafabank, en date du 04/2004.
* 42Etude
réalisée par CFG Group, sur Attijariwafa bank :
« note secteur bancaire : focus Attijariwafa
bank » ;en août 2005.
* 43 Note d'information,
présentée conjointement par les sociétés banque
commerciale du Maroc et Wafabank, relative à l'OPA et l'OPE visant les
actions de wafa bank, en date du 04/2004.
* 44 Etude
réalisée par CFG Group, sur Attijariwafa
bank :« note secteur bancaire : focus Attijariwafa
bank » ; en date du 08/ 2005.
* 45Aissa Amourag :
«Récit d'une métamorphose » ;in Maroc Hebdo
International ; n°580 en date du 14,20/11/2003.
* 46 Tahar
Daoudi : « la banque au Maroc : évolutions
récentes, structures et organisation » ;
dépôt légal 1488/99 ; année 1999 ;
pages : 122, 123,124.
* 47 Etude
réalisée par CFG Group, sur Attijariwafa bank :
« note secteur bancaire : focus Attijariwafa
bank » ; en date du 08/2005.
* 48
Aïssa Amourag :
« dans la cour des grands » ; in Maroc Hebdo
International ; n°583 en date du 11/12/2003.
* 49 Journal Passerelles, c'est
le journal interne d'Attijariwafa bank ; n°10, en date du 12/2005.
* 50 Tahar Daoudi :
« la banque au Maroc : évolutions récentes,
structures et organisation » ; dépôt légal
1488/99 , année 1999 ;page :120.
* 51 Site d'Attijariwafa
bank :www.attijariwafabank.com.
* 52 Note d'information,
présentée conjointement par les sociétés banque
commerciale du Maroc et Wafabank, relative à l'OPA et l'OPE visant les
actions de wafabank, en date du 04/ 2004.
* 53 Une étude de
valeur sur Attijariwafa bank, effectuée en décembre 2005 par
Attijari intermédiation.
Aïssa Amourag :
« dans la cour des grands » ; in Maroc Hebdo
International ; n°583 en date du 11/12/2003.
* 54 Adil Boukhima &
Hanaâ Foulani ; enquête menée par le
magazine « Economie & Entreprise » sur
Attijariwafa bank en mai 2005 .
* 55 Rapport
d'activité d'Attijariwafa bank pour l'exercice 2004.
Déclaration de MR ottoman Benjelloun,
président du GPBM sur « le rapprochement entre BCM et
Wafabank» in Al Bayane ; en date du 12/01/2003.
* 56 Adil Boukhima &
Hanaâ Foulani , enquête menée par le
magazine « Economie & Entreprise » sur
Attijariwafa bank en mai 2005.
* 57 Fahd Iraq :
« monarchie et affaires : dangereux mariage » ;
in Maroc Hebdo ; n° 136 en date du 29 /11 au 5/12/2003.
* 58 Avis publié par la
Bourse de Casablanca sur l'OPE et l'OPA visant les actions de wafabank,
à l'initiative de la BCM le 20/04/04 .
Note d'information, présentée conjointement par les
sociétés banque commerciale du Maroc et Wafabank, relative
à l'OPA et l'OPE visant les actions de wafabank, en date du 04/2004.
* 59 Rapport d'activité
d'Attijariwafa bank pour l'exercice 2004
* 60 B.E.Y :
« Attijariwafa bank : la fusion a coûté 386
millions de DH » ; in l'Economiste en date du 23/01/2006.
* 61 Fairouz El Mouden :
« Fin de la fusion entre BCM et Wafabank : une opération
réussie achevée dans les délais et les conditions
fixées » ; in Al Bayane en date du 1/23/2006.
Abdelali boukhalef : « Attijarwafa bank a
réussi le challenge de la fusion » ; in le Matin en
date du 21/1/2006.
* 62Rapport d'activité
d'Attijariwafa bank pour l'exercice 2004.
* 63 Document publié par
Attijari wafa bank : « une banque nouvelle pour un Maroc
nouveau ».
Etude réalisée par CFG Group, sur Attijariwafa
bank :« note secteur bancaire : focus Attijariwafa
bank »en date du 08/ 2005.
* 64 Rapport d'activité
d'Attijariwafa bank pour l'exercice 2004.
Document publié par Attijari wafa
bank :« une banque nouvelle pour un Maroc
nouveau ».
* 65 mouaim
Sqalli :« Attijariwafa bank :croissance des
résultats de 8,5% sur 10 ans » ; in l'économiste
en date du 20/01/2006 .
* 66 Le
benchmark :est une mesure étalon ou un standard, qui sert de
point de référence pour évaluer les performances ;
définition tirée du : dico du net.com.
* 67 Le Price Earning
Ratio : plus connu sous sa forme abrégée P.E.R.,
équivaut en français au Coefficient de Capitalisation des
Résultats, il est égal au rapport entre le cours d'une valeur et
le bénéfice net par action de la société en
question, ce coefficient permet de comparer deux ou plusieurs valeurs
appartenant à un même secteur ou bien à une même
place financière ; définition tirée de
www.comprendrelabourse.com.
* 68 Document publié par
Attijari wafabank sur les chiffres clés, réalisés dans le
premier semestre de 2005.
Etude réalisée par CFG Group, sur Attijariwafa
bank :« note secteur bancaire : focus Attijariwafa
bank » ;en date du 08/2005.
Une étude de valeur sur Attijariwafa bank,
effectuée en décembre 2005 par Attijari intermédiation.
* 69
A.b.a :« une fusion bel est bien
consommée » ; in Maroc soir, en date du 23/01/2006.
Journal Passerelles, c'est le journal interne d'Attijariwafa
bank ; n°10 en date du 12/ 2005.
* 70Nicola Cori:
« feu le patriotisme économique : les Etats
Européens apparaissent bien démunis face aux
OPA » ;in liberation.fr, en date du 28/01/2006.
* 71 Pascal de lima,Rym Ayadi ,
Georges Pujals :« les restructurations bancaires en
Europe » ;in revue OFCE ,année 2002.
Emmanuelle Fournier : « Les restructurations
bancaires et financières » ; mémoire de
DEA ;Université la Sorbonne, année 2001.
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