SPEECH DE LA PRESENTATION:
+Dans la première partie de ce chapitre on a
parlé du fonctionnement de la bancassurance où on a
illustré en premier lieu le cadre juridique de ce nouveau produit
bancaire, grâce à la loi 37-2002 du 1er Avril 2002 qui
instaure une plus grande coopération entre les compagnies d'assurances
et les banques, désormais autorisées à commercialiser des
produits d'assurances dans leurs guichets.
Cette autorisation a pour but de réaliser des
économies d'échelle et d'envergure et de développer et
dynamiser les mécanismes de mobilisation de l'épargne à
long terme ; ainsi que promouvoir la commercialisation des produits
assurantiels de types professionnels, permettant la création de richesse
et enfin l'amélioration du rendement des banques.
Des incitations spécifiques ont été
prévues pour des secteurs où l'assurance est peu
développée, notamment l'assurance agricole et l'assurance vie.
+En deuxième sous section, on a essayé de
présenter quelques stratégies de la bancassurance,
la bancassurance exprime donc les efforts que fait la banque
pour pénétrer dans certains domaines de l'assurance, soit en
fondant elle-même une société d'assurance, soit en
coopérant avec une société d'assurance, afin d'offrir une
palette de services issus de branches diverses.
On a prit comme exemple, la stratégie de
coopération dans la distribution, qui est considérée comme
une stratégie commerciale, et qui consiste à rentabiliser le
réseau de distribution des produits financiers d'un des deux partenaires
avec l'accès à une plus large clientèle pour le second,
en effet, la compagnie « AMINA », filiale du Groupe Des
Assurances de Tunisie GAT s'est appuyée sur le réseau de la
banque Internationale Arabe de Tunis BIAT, pour distribuer ses produits
d'assurance vie.
Un deuxième exemple de coopération, l'ATB a
négocié, avec trois grands noms de l'assurance en Tunisie
à savoir La Carte, Le LIyod et La Maghrébia, des conventions
d'assurance qui couvrent tous les types de crédits aux particuliers soit
le crédit à la consommation, le crédit auto et le
crédit immobilier, les formalités sont effectuées sur
place à l'ATB.
+En deuxième partie de ce chapitre , on a voulu
dégager de la bancassurance ses avantages et ses limites.
Au début, et dans la première sous section , on
a présenté les avantages de ce nouveau service pour chaque acteur
du modèle (banque, compagnie d'assurance, consommateur et
législateur)
Pour l'assureur, ce nouveau réseau de distribution lui
permet d'élargit de façon significative sa
clientèle et peut atteindre des clients qui
étaient difficiles d'accès, il s'agit de profiter d'un
réseau de distribution plus dense, plus proche de la clientèle et
mieux informé sur ses besoins et sa situation.
Il lui permet aussi de bénéficier de la bonne
image et de la confiance de ses clients en profiter d'un degré de
confiance du public plus élevé dans les institutions bancaires
que dans celles de l'assurance.
L'assureur a l'avantage également de la
réduction des coûts de distribution par rapport aux frais
inhérents aux agents traditionnels, puisque le réseau de vente
est en général le même pour les produits bancaires et les
produits d'assurance.
Et enfin, l'assureur peut s'implanter rapidement sur un
nouveau marché, en utilisant le réseau existant d'une banque
locale pour effectuer des ventes plus simplifiées.
Pou l'assuré, ; Les coûts de distribution
étant réduits par rapport à un réseau de
distribution traditionnel, il peut, la plupart du temps,
bénéficier de produits d'assurance à des prix plus
intéressants que dans les réseaux traditionnels.
En plus, la relation privilégiée qui peut
exister entre un client et son banquier permet d'obtenir une meilleur
adéquation entre les besoins du client et les réponses qui lui
sont apportées.
On peut aussi dire que le client profite de
l'opportunité de se procurer des produits d'assurance simples, souvent
peu onéreux, avec un paiement des primes adapté à ses
besoins (la plupart du temps, par mensualités) et avec une
accessibilité aisée puisque le réseau bancaire est
généralement plus dense que celui des agences d'assurance.
Pour le législateur, la bancassurance peut être
un moyen, pour les établissements financiers, de limiter le risque
systémique(ceux sont des chocs hors du contrôle des gestionnaires
individuels et collectifs et qui peuvent affecter le système financier
dans son ensemble) car la banque diversifie ses sources de revenus et rend
ainsi son activité plus stable et donc plus sûre aussi pour les
clients.
Pour la banque, la bancassurance est un moyen de créer
un nouveau flux de revenus et de diversifier son activité.
Ainsi la banque peut aspirer à une plus grande
attractivité du fait de l'élargissement de sa gamme de produits
et peut renforcer la satisfaction et donc la fidélisation de ses
clients.
D'autre part, les coûts de distribution peuvent
être considérés comme marginaux puisque, dans la plupart
des cas, ce sont les employés de la banque eux-mêmes qui proposent
à la vente les produits d'assurance.
Signalons aussi que la gestion des produits d'assurance vie
est très similaire à la gestion de produits d'épargne
bancaire.
C'est aussi une source de commissions qui permet
d'améliorer la rentabilité du réseau.
+On passe maintenant à la deuxième sous section,
où on va présenter les limites et les risques de la
bancassurance.
On risque de retrouver la réminiscence de l'image
négative de l'assureur avec la bancassurance, la qualité du
service doit être parfaite afin d'éviter que l'assuré
résilie son contrat, qu'il ferme ses comptes bancaires et qu'il propage
une image négative de la banque.
la vente de quelques polices d'assurance vie ne suffit pas pour
faire d'une banque traditionnelle un véritable bancassureur ,
En effet, la banque et l'assurance ont des approches
fondamentalement différentes du risque et de la manière de
l'assumer ; cette différence des stratégies
génère des difficultés commerciales.
En plus l'assurance vie se vend lorsque les commerciaux de
l'assurance vie vont chercher des clients, alors que les produits bancaires et
l'assurance IARD, s'achètent puisque les commerciaux de la banque et de
l'IARD restent dans l'agence et attendent que les clients se
présentent.
Cette différence peut être expliqué aussi
par, l'efficacité des commerciaux de la banque qui est
généralement inférieure à celle des commerciaux de
l'assurance ; et cela s'explique par plusieurs raisons ; d'une part
lorsque les commerciaux ne sont pas exclusivement attachés à la
vente des contrats d'assurance, ils ne seront pas motivés pour cette
vente ; d'autre part le personnel de la banque est obligé de
connaître la très large gamme des produits qu'il commercialise et
qui sont des produits simples, le commercial de l'assurance, lui, ne
gère qu'un petit nombre de contrats mais qui sont plus complexes.
En plus, les primes sont beaucoup plus importantes dans les
salaires des commerciaux de l'assurance que dans celui des commerciaux de la
banque.
Il y a aussi une limite majeure, c'est la commercialisation des
produits IARD, puisqu'elle nécessite un savoir faire et une
compétence technique pointue qui permet de donner des conseils
personnalisés aux clients sur des produits assez complexes et donc, et
dans la pratique lorsque la banque s'étend à l'assurance dommage,
elle se limite généralement à la vente des produits
simples et standards.
Il y en a encore des limites, comme le service qui doit
être de qualité, on ne peut offrir que des produits qui entrent
bien dans les compétences du conseiller du réseau concerné
et qui répondent aux besoins que les clients trouvent logique
d'évoquer.
La Bancassurance souffre aussi de certaines limites
imposées par le marché ; en effet la diffusion des produits
par le secteur complémentaire est limitée, d'abord par les
réseaux de commercialisations déjà existants, puis par la
capacité du marché qui n'est pas indéfiniment
extensible.
Le développement de ce modèle est aussi
entravé par les intermédiaires qui opèrent
déjà sur le marché, et notamment les agents d'assurance,
qui sont considérés pour longtemps la destination des clients
pour s'assurer.
Les contrats d'assurance sont traditionnellement
distribués par les réseaux d'assurance, c'est à dire les
compagnies d'assurance ; or les agents d'assurance éprouvent un
certain ressentiment à l'égard de la Bancassurance, d'autant plus
que la distribution des produits bancaires n'est pas très avantageuses
pour eux ; cela peut freiner le développement de ce nouveau mode de
distribution puisque les avantages qu'il présente pour les banques sont
dangereux pour les agents.
Suite à l'apparition et au développement de la
Bancassurance, les deux partenaires à savoir la banque et la compagnie
d'assurance doivent agir pour rester compétitifs.
+Dans la dernière sous section de ce chapitre, on a
essayer de montrer les facteurs de succès de la bancassurance, il y a
deux types de facteurs.
Les facteurs exogènes , le premier facteur est
l'environnement du pays concerné, au début l'environnement fiscal
et légal
La réglementation relative à la bancassurance
est, bien évidemment, tout à fait essentielle et influence
véritablement les conditions de succès du modèle dans un
pays.
En second lieu viennent les avantages fiscaux qui peuvent
inciter fortement les consommateurs à investir dans un produit
d'assurance vie ou de retraite plutôt qu'un autre.
Viennent enfin les facteurs culturels et comportementaux : la
bonne image des banques, leur relation privilégiée avec leurs
clients et la proximité des réseaux bancaires
Le deuxième facteur, est l'image sur le marché,
La façon dont la banque est perçue sur un marché par les
consommateurs et la place qu'elle occupe dans la société sont des
facteurs essentiels. Cette image peut être la conséquence directe
de l'organisation du réseau bancaire et du nombre de ses
représentations dans un pays.
Le troisième facteur est le comportement du consommateur,
où certaines populations ont l'habitude et préfèrent, se
rendre chez leur banquier et de discuter en face à face de leurs besoins
financiers, d'autres consommateurs préfèrent se donner le temps
et les moyens de comparer les produits, cette habitude de consommation est tout
à fait en opposition avec le développement de la bancassurance
sur un marché.
Le dernier facteur exogène, est le taux de
pénétration de l'assurance, il est donné par le
rapport entre le volume de la prime vie et le produit intérieur
brut, et il indique l'importance de l'assurance vie au sein de
l'économie d'un pays.
En effet, de grandes banques ou assureurs internationaux ont
cherché à s'implanter dans des pays où le taux de
pénétration de l'assurance était encore restreint.
Pour le deuxième type des facteurs ; les facteurs
endogènes ; ils sont de trois types,
Le premier, le réseau de distribution, une implantation
géographique structurée et dense du réseau bancaire est un
élément de premier ordre pour parvenir au succès.
Il est évident qu'un nombre important de points de
vente, va faciliter les rencontres entre banquiers et consommateurs et donc
permettre d'accroître les chances de vente.
La proximité avec le client est une force qu'il ne
faut pas sous-estimer. Elle est un facteur fondamental à la mise en
place de la relation, et donc de la confiance et de la
fidélité.
Le deuxième, les caractéristiques des produits
d'assurances commercialisés, au début la banque commence par la
distribution des produits simples et standard.
Un alignement sur les produits bancaires facilite la vente
des produits d'assurance vie par les réseaux bancaires.
Il est tout à fait possible de diversifier la gamme
de produits vendus par les bancassureurs mais cette étape doit
intervenir lorsque les réseaux bancaires sont déjà
familiarisés avec le concept d'assurance vie et lorsque le marché
est suffisamment mature pour accueillir des produits plus complexes.
Le dernier facteur, les modèles retenus, c'est un facteur
déterminant dans le succès de la bancassurance, il n'existe pas,
en réalité, de modèle à suivre pour trouver
l'alliance stratégique et assurer sa diversification car chaque
compagnie d'assurance et chaque banque doit chercher la formule adaptée
à sa situation, à ses besoins mais aussi à son
environnement culturel et réglementaire.
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