I.1.9. Le système de Micro-fiance
I.1.9.1. Types de
crédits
Généralement et suivant l'optique
d'intervention, deux grands types de crédits sont distingués. Il
s'agit du crédit sec et pur et du crédit à dimension
sociale.
a) Crédit sec et pur
Pour ce type de crédit, les conditions sont
établies d'avance, d'où le caractère sec et pour la saison
d'octroi ou le bailleur, il n'y a pas d'activités connexes à ce
crédit, d'où le caractère pur. Ce crédit est
accordé sur base d'une analyse financière systématique. On
le conclut après qu'on ait été convaincu de l'actif du
bénéficiaire partant de son patrimoine et de ses encaisses ;
là on se rassure de la garantie de remboursement.
Quant au remboursement, il est le plus souvent exigé
en espèce et non en nature, chose qu'accepteraient peut être
d'autres politiques de crédit. Et ne peut recevoir un nouveau
crédit que le client solvable au premier crédit.
Avec beaucoup de risques quant au suivi, nous trouvons que ce
crédit est trop sélectif, la chance n'étant pas offerte
à tout le monde de le bénéficier.
b) Le crédit à dimension
sociale
Ce crédit prend en compte l'identité,
l'environnement et les besoins sociaux du bénéficiaire.
Malgré cela, il n'exclut pas pour autant l'analyse financière et
économique de l'activité du bénéficiaire. Il
s'incère dans l'optique de suppléance aux difficultés de
gestion que connaissent les bénéficiaires, n'exige pas
nécessairement le remboursement du premier crédit pour recevoir
un second. Ce souci majeur ici est celui de l'homme, le vécu quotidien.
Du point de vue de la distinction, il y a :
- Le crédit de survie : c'est un
crédit de moindre importance de part le montant accordé à
un individu pour exercer le petit commerce de survivance. En principe, il
permet à la famille de pouvoir subvenir aux besoins alimentaires et de
vivre du jour le jour.
Ces crédits sont incapables de générer
l'épargne pouvant permettre de satisfaire d'autres besoins et
l'échéance de remboursement est de courte durée.
Ces crédits sont appelés
« crédits à haut risque » car ils sont plus
humanitaires qu'économiques et n'exigent pas d'épargne au
préalable. Seul l'instinct de survie du bénéficiaire guide
la motivation de remboursement, celui-ci étant fait en nature ou en
espèce. Plus pratique par les petits vendeurs, ces crédits
s'inscrivent dans le processus d'écoulement de leurs produits.
- Le crédit de subsistance : c'est un
crédit qui permet à la famille de se maintenir dans un style de
vie moderne en assurant d'abord les besoins primaires et secondaires ensuite
(alimentation, habillement, soins de santé, logement, scolarisation des
enfants).
Concernant l'octroi, l'individu est supposé avoir une
activité sur base de laquelle le crédit lui est accordé,
en nature ou en espèce selon les activités exercées par
l'entremise de son groupe. Ici l'élément confiance est soutenu
par toute une série des mécanismes objectifs à savoir
entre autres : la caution solidaire, le contrat, l'enquête et
l'identification, l'hypothèque, le gage, l'épargne et
l'étude de rentabilité. Pour tout cela, la formation
préalable est donc indispensable.
Quant à ce qui est de l'échéance, le
délai de remboursement est relativement court tenant compte du cycle de
l'activité et avec un léger taux d'intérêt.
Le crédit de subsistance exige un suivi
régulier, ne vise pas une croissance économique compte tenu du
montant octroyé, de l'échéance et de l'objet même du
crédit. Il ne permet pas l'investissement durable mais limite et
contrôle davantage les risques du côté du donateur, les
bénéficiaires étant généralement les
déminus. Pour recouvrer, on fait recours à la pression du groupe
et à l'isolement social ; deux principaux mécanismes
reconnus ici :
- Le crédit de Micro-Entreprise : c'est un
crédit qui s'adresse à une unité de production. Cette
unité de production exige beaucoup de moyens par rapport à ces
deux précédents types de crédit et évolue vers une
véritable entreprise économique. Ce crédit est
accordé en fonction d'une étude de rentabilité de la
micro-entreprise et peut donc soutenir plusieurs aspects entre autres les fonds
de roulement, la production, la transformation, l'écoulement, etc. Il
s'octroie aux entrepreneurs attestés pour financer une activité
en cours d'une politique de crédit bien définie.
Ce crédit doit donc générer des
bénéfices à recycler dans la production capables de
dégager l'épargne et de rembourser le capital emprunté
cause pour laquelle il nécessite une bonne organisation, beaucoup de
compétences et de capacités de gestion au niveau de
l'organisation d'appui et celui de l'Entreprise ou l'échéance de
remboursement peut s'étendre à court, moyen ou long terme.
Signalons en outre qu'ici les mécanismes de recouvrement des
crédits en souffrance sont bien formalisés.
De ce genre de crédit, nous pouvons dire que les
organisations d'appui doivent accompagner la micro-entreprise afin de les
amener vers les véritables entreprises organisées. Elles doivent
aussi mieux cerner les aspects conceptuels de gestion et d'organisation pour
mieux accompagner les bénéficiaires.
Du point de vue de la durée d'échéance,
on distingue :
- Le crédit à court terme : ce
crédit est donné pour une durée ne dépassant
généralement pas trois mois. Il est surtout demandé par
des entreprises industrielles et commerciales pour compléter les fonds
de roulement et est accordé par des banques sous forme d'escompte de
commerce.
Normalement ce crédit n'est pas fait pour mettre
durablement des fonds à la disposition de son
bénéficiaire, mais son rôle et sa fonction consistent
à combler les creux momentanés de trésorerie. Dans des cas
extrêmes, il peut s'étendre jusqu'à une année.
- Le crédit à moyen terme : c'est un
crédit pour une durée située entre une année,
trois, voire cinq ans. Ici la distribution est largement assurée par
l'appareil bancaire et emploi généralement les effets de
commerce.
- Le crédit à long terme : c'est un
crédit accordé pour une échéance supérieure
à 3 ou 5 ans. Il sert à financer les investissements et est
consenti par des banques spécialisées.
Du point de vue de la garantie, on en distingue :
- Crédit mutuel : c'est un type de
crédit le plus vieux, on l'appelle aussi crédit Raïffeinsen.
« Epargner », c'est le maître mot des mutuels et
leurs objectifs est un véritable dogme.
Après plusieurs mois, voire plusieurs années
d'épargne préalable, la mutuelle peut vous distribuer des
crédits. Cette épargne servira de caution matérielle
à l'emprunt ; ce qui permet à l'institution de crédit
mutuel d'avoir des liquidités à un prix inférieur au
marché financier. Pour cette forme de crédit,
l'intérêt financier n'apparaît pas d'une façon
claire.
- Le crédit solidaire : Dans ce type de
crédit, l'épargne ne joue pas un rôle
prépondérant car le principe de départ est qu'il existe
une pauvreté sans capacité d'épargne. Ici le crédit
vise essentiellement des activités productrices avec des groupes
d'individus qui s'engagent solidairement à rembourser le prêt.
Ainsi, faut-il dans un premier temps recourir à une subvention pour
faire décoller l'activité de crédit ou carrément
emprunter sur les marchés financiers. La forme de garantie
privilégiée pour ce type de crédit c'est la caution
solidaire.
Il est à marquer que ces deux derniers types de
crédits, à savoir mutuel et solidaire présentent un
antagonisme.
Mais ,nous sommes aussi de l'avis de P. ORTALI qui, cet
antagonisme n'est pas si vu qu'on le pense car le crédit et
l'épargne constituent les deux faces d'un même
système ; l'un implique l'autre et inversement, ce qui
débouche inévitablement sur l'intégration des deux pour la
viabilité du système.
0.7.9.2. Les types de système de
crédit
Les systèmes de crédit deviennent de plus en
plus importants. Ils constituent un outil efficace pour encourager le
développement mais certains problèmes peuvent se
présenter. Même quand tout marche bien, ces plans ne sont pas la
réponse à tous les problèmes des pauvres. Un de leurs buts
principaux est de générer des revenus pour des groupes
communautaires, des familles, ou des particuliers.
Pourtant la production de revenus ne devrait pas être
considérée comme le seul résultat à atteindre.
L'indépendance et l'amélioration des conditions de vie sont aussi
importantes.
Les systèmes de crédits ont les mêmes
buts que les programmes visant à générer des
revenus ; mais ils ne comportent pas les mêmes inconvénients.
Ils sont souvent plus sensibles à la situation économique locale.
Ils ne devraient pas créer de dépendance et peuvent, en principe
permettre une croissance autonome.
Les principaux types de systèmes de crédit
sont :
a) Les caisses communautaires
Ce sont des groupes au sein d'une communauté qui se
réunissent régulièrement pour s'étendre sur les
prêts à faire à partir d'un fond commun ainsi que sur les
économies et les remboursements à effectuer.
b) Les caisses solidaire
Ces formes d'épargne fonctionnent en encourageant les
gens qui veulent emprunter, à former des groupes de solidarité,
les membres de ces groupes se portent garants des uns pour les autres lors de
prêts. Les membres auxquels la communauté ne peut faire confiance
seront ainsi éliminés par ce système.
c) Prêts individuels
Généralement, les particuliers qui font un
emprunt doivent fournir une garantie comme de la terre ou des machines qui
pourront être revendues si la dette n'est pas remboursée.
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