CONCLUSION
Nous voici à la fin de cette étude qui a
été axée sur les micro-crédits et le
bien-être socio-économique des ménages de la ville de
Bukavu. Le ménage étant la base de l'économie, il serait
vain de parler du développement socio-économique sans observer
ses effets sur l'un de ses acteurs qui le ménage à travers
indicateurs, ce revenu, scolarité, alimentation et autres.
La crise qu'a connu le pays depuis les années 70,
l'échec des programmes de stabilisation et d'ajustement structurel des
années 80, les pillages, ainsi que les guerres de 1996 et 1998, le
déplacement massif de la population rurale vers les centres urbains, ont
modifié la physionomie de la pauvreté urbaine.
Vu le niveau de la pauvreté croissante et criante, le
chômage, la non scolarisation des enfants, l'impaiement des agents de
l'Etat, ... les ménages se sont lancés dans le secteur informel
avec des capitaux modiques qui furent renforcés par les
micro-crédits octroyés par les IMF à travers la ville de
Bukavu pour l'amélioration des conditions socio-économiques de
ménages et lutter contre la pauvreté. C'est cette pauvreté
et manque de source de financement qui a poussé plusieurs ménages
du Sud-Kivu d'adhérer au système de micro-crédit. Tout en
étant une piste de sauvetage pour les ménages et avec le souhait
de leur émergence, les micro-crédits n'assurent que la survie et
non l'émergence des ménages vers la création des
micro-entreprises privées mais à l'exploitation et
l'appauvrissement des certains ménages.
C'est au vu de cette problématique que cette
étude, nous avons décelé les difficultés à
l'émergence des ménages bénéficiaires des
micro-crédits des 3 institutions de micro-finance dont PLD, PAIDEK et
APEF; et vérifié nos hypothèses :
- Les ménages bénéficiaires des
micro-crédits ont-ils amélioré leur situation
socio-économique et constituent-ils d'épargne pour leur
auto-prise en charge.
- Les méfaits des micro-crédits communautaires,
les conditions socio-politiques et le taux d'intérêts
mensuellement fixé par les IMF seraient à la base de non
émergence ou accroissement du niveau économique de ces
ménages ; mais par une approche de crédit individuel de
développement ; ses ménages pourraient accroître leur
revenu à travers l'entreprenariat ayant une vision de création
des micro-entreprises individuelles.
Grâce à une approche méthodologique
basée sur les méthodes analytiques, descriptives, Rond-de-cuir et
les techniques documentaires, l'échantillonnage, l'interview avec guide
d'entretien, l'observation participative ; nous sommes arrivés aux
résultats suivants :
- Les ménages bénéficiaires des
micro-crédits chez PLD, PAIDEK et APEF dans la ville de Bukavu aspirent
au bien-être étant donné que 30,83% du groupe
enquêté fait des épargnes, malgré tout, dans la
vision d'ouvrir des comptes soit à la Banque ou à la COOPEC dans
la vision de créer les micro-entreprises privées est cela
à 2,5%.
- Les ménages bénéficiaires des
micro-crédits à travers PLD, PAIDEK et APEF dans la ville de
Bukavu sont exploités à cause du taux d'intérêt
variant entre 20,04%/an à 46%/an. Pure encore, les cautions que nos
enquêtés donnent aux IMF ne génèrent pas
d'intérêt alors que cet argent est utilisé par l'IMF et
à cela les charges sociales élevées, mais seulement 63,3%
de nos enquêtés réalisent des bénéfices qui
sont consommés pour l'alimentation, la scolarisation des enfants, les
loyers, les habits et autres dépenses familiales et en plus la
majorité des ménages enquêtés dont 34,166% ont un
chiffre d'affaire entre 301 et 500$ et 60,83% reçoivent un
micro-crédit entre 301 et 500$. C'est ainsi que plus de la moitié
du crédit reçu est désorienté vers d'autres
finalités par rapport à son but.
Etant donné que les ménages
bénéficiaires de micro-crédits dans les IMF (PLD, PAIDEK
et APEF) ne se rendent pas compte qu'ils sont exploités à travers
le taux d'intérêt variant entre 20,04 à 46%/an, nous sommes
convaincus que cela est dû par le fait que 52,5% de nos
enquêtés sont analphabètes, 35,83% ayant fait les
études primaires et le simple calcul de taux d'intérêts
cumulé par l'an qu'ils payent demeurer difficile. Et nous sommes
conscients qu'ils seront prêts à obtempérer aux mesures de
renforcement de leur bien-être socio-économique. C'est dans ce
cadre que l'opérationnalisation de la BSDM tentera d'intervenir par
l'approche d'assistance sociale renforcée par les crédits
individuels de développement rotatif avec un taux d'intérêt
payable annuellement avec sa répartition sur le mois.
Nos hypothèses étant vérifiées et
avec la BSDM nous souhaitons prouver au vu du monde scientifique et acteurs des
micro-finances que les ménages bénéficiaires des
micro-crédits possèdent des atouts nécessaires pour
créer dans l'avenir leurs propres micro-entreprises privées et
donner de l'emploi aux chômeurs et renforcaient leurs actions de
développement socio-économique tant local que
régional ; une fois tiré de cette labyrinthe qui les
enfermait.
Enfin, nous pensons et nous sommes convaincu avoir
apporté un plus dans la connaissance socio-économique des
ménages bénéficiaires des micro-crédits dans les
IMF à travers la ville de Bukavu en y apportant notre vision d'analyse.
Nous estimons n'avoir pas tout dit à cause de nos limites liées
à la nature humaine. Nous laissons la porte ouverte à toute
critique et suggestion, surtout de ceux dont la préoccupation sera
d'améliorer les stratégies d'accès aux
micro-crédits afin que ce dernier joue efficacement son rôle des
piliers de lutte contre la pauvreté, mal qui ronge notre
société.
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