2- Les modèles d'ajustement
Le FMI et BM se réfèrent des modèles
théoriques qui constituent un cadre de cohérence comptable et
analytique pour la formation des passes.
Traditionnellement le FMI très intéressé
par la question de la stabilisation macroéconomique utilise
essentiellement le modèle monétariste et le modèle
keynésien de l'absorption dans une optique de rétablissement de
la Balance de paiement «BP». Par contre la BM qu'est très
intéressée par les politiques sectorielles se
réfère plutôt à des modèles à
plusieurs secteurs. Les modèles du FMI sont plus centrés sur les
aspects monétaires et financiers tandis que ceux de la BM mettent plus
l'accent sur les secteurs réels. Ainsi en pratique le FMI et BM se
réfèrent à plusieurs modèles théoriques
centrés sur l'explication du déficit extérieur. Les plus
connus de ces modèles sont : l'approche monétaire de la BP
et l'approche par l'absorption.
OE Le modèle
Monétariste
La théorie libérale qui soutient
l'élaboration des programmes d'ajustement du FMI repose essentiellement
sur l'approche monétaire de la BP. Rappelons que la BP est un compte
qu'enregistre toutes les transactions donnant lieu à des
règlements monétaires entre les unités résidantes
et le reste du monde pendant une période donnée
généralement l'année. Dans cette approche, les
déséquilibres de la BP sont mis en relation avec l'excès
de création monétaire. Le modèle permet de calculer le
montant de crédit comptable avec un objectif à priori de niveau
des réserves extérieures, il repose sur deux
hypothèses :
· La stabilité de la demande de monnaie par
rapport du revenu.
· Le caractère exogène de l'offre de
monnaie résultant d'une décision autonome des autorités
monétaires qui fixent les niveaux du comportement interne de la base
monétaire.
Le modèle monétariste de référence
peut être présenté dans le cas d'une petite nation en
situation de taux de change fixe comme suit :
Soit les quatre équations suivantes :
1. Demande de monnaie
Md= k.P.Y
2. Offre de monnaie
Mo= J+Z
3. Prix
P= t.Pe
4. Equilibre sur le marché monétaire
Mo=Md
Selon l'équation (1) la demande de monnaie
« Md » est fonction du niveau des prix
intérieur « P » et du produit réel
« Y ». La constante « k »
correspond à la fraction du revenu national que les agents
souhaitent détenir sous forme liquide ou taux d'encaisse.
L'équation (2) exprime l'offre de monnaie
« Mo » par ses composantes
« J » crédit intérieur et
« Z » réserves de change. « ?Z »
est la variation des réserves correspondante au solde global de la BP
(B=?Z).
Selon l'équation (3) le niveau des prix
intérieurs « P » est égal aux prix
extérieurs « Pe » exogènes
multipliés par le taux de change fixe « t ».
L'équation (4) exprime la situation d'équilibre
entre l'offre et la demande de monnaie « Md ».
De ces quatre équations on obtient :
Z= k. t. Pe .Y-J ...
(5)
L'équation (5) décrit la
relation entre la création monétaire « J » et
le niveau des réserves en devise « Z » en situation
de taux de change fixe. Le niveau des réserves « Z »
est donc le solde de la BP « ?Z » en situation de taux de
change fixe et un niveau de revenu fixe ne dépend que du niveau de
crédit intérieur « J » accordé par la
banque centrale. Dans cette optique tous déséquilibres de la BP
(?Z inférieur à 0) ont donc son origine dans un excès
d'offre de monnaie (?J supérieur à 0).
La rétablissement de l'équilibre de la BP passe
par la réduction du crédit intérieur
« J » : crédit à l'Etat et les
crédits à l'économie. Dans un premier temps il sera donc
préconisé de réduire le financement monétaire de
l'Etat et si cela s'avère insuffisant de réduire les
crédits à l'économie. Ce dernier objectif peut s'atteindre
de diverses manières :
· Soit par un plafonnement de la progression des
crédits
· Soit par le jeu du taux d'intérêt afin de
réduire les crédits et de stimuler l'épargne.
ç Le modèle
d'Absorption
D'origine keynésienne l'approche en terme d'absorption
estime que dans une économie en situation du plein d'emploi les
déséquilibres de la BP résultent d'un excès de
revenu distribué.
En effet dans le modèle d'absorption le programme
d'ajustement repose sur l'articulation suivante : Soient quatre comptes
1°)- Compte de production :
Y+M=C+I ....
(1)
Y=C+I+X-M ....
(1bis)
Y-A=X-M
Y : PIB
M : Importations de biens et services non facteurs
C : Consommation finale
I : FBCF
A : C+I « Absorption »
2°)- Compte de revenu :
C+S=Y+Sf+Tr
.... (2)
S : Epergne brute
Sf : Solde de la balance des services
facteurs
Tr : Transferts sans contrepartie
3°)- Compte de capital :
I=S+Bco
.... (3)
Bco : Solde balance des paiements courants
4°)- Compte du reste du monde :
Bco=X-M+Sf+Tr
.... (4)
Le solde de la balance des paiements
serait :
?Z=X-M+Enk ....
(5)
?Z=Y-A+Enk
.... (5bis)
Avec Enk=Sf+Tr+K
Enk : Entrée nette des capitaux ou
Epargne extérieure nette qui compose de :
Enkg : Entrée nette de capitaux
publics
Enkp :
Entrée nette de capitaux privés
K : Solde de la balance des capitaux
?Z : Variation des avoirs extérieurs nets
5°)- Situation des finances publiques
(T.O.F) :
G-T=?Jg+Enkg
.... (6)
G : Dépenses publiques
T : Recettes publiques
?Jg : Variation des crédits nets
à l'Etat
6°)- Situation
monétaires :
Mo=Z+J
.... (7)
Avec J=Jg+Jp
?Z=Y-A+Enk
?Z=?Mo-?J
Mo : Offre de la monnaie
J : Crédit à l'économie
Jg : Crédit net à l'Etat
Jp : Crédit net aux privés
Z : Avoirs extérieurs nets
Selon l'équation (1) la différence entre la
valeur de la production intérieure « Y » (ou revenu)
et l'absorption « A » correspond au solde des
échanges extérieurs de biens et des services ou solde courant.
L'approche par l'absorption consiste à diminuer les
déficits extérieurs en réduisant la demande des agents
« A ».
Selon l'équation (5bis) un excédent de
l'absorption « A » sur le revenu « Y »
lorsqu'il n'est pas financé intégralement par des emprunts
extérieurs « Enk= Epargne extérieure
nette » entraîne une diminution des avoirs extérieurs
nets « ?Z ».
Selon l'équation (6) le déficit
budgétaire « G-T » est financé par des
emprunts provenant soit du système bancaire
« ?Jg » soit de l'extérieur
« Enkg »
Selon l'équation (7), la variation des avoirs
extérieurs nets (?Z) s'exprime comme la différence entre la
variation du stock de monnaie ?Mo et la variation du crédit
intérieur ?J. on aboutit ainsi en simplifiant à l'extrême
aux relations suivantes :
Y+M= C+I+X= A+X
.... (8)
BCO= X- M= Y- A= S- I
.... (9)
L'équation (9) présente le déficit
extérieur comme le simple reflet du déséquilibre
intérieur, caractérisé par un excès d'absorption
par rapport à la production. Les racines du déséquilibre
devront donc être recherchées au niveau de la demande interne et
renvoie à des niveaux de revenus trop élevés ou de
l'épargne trop faible ce qui montre que l'amélioration du solde
du commerce extérieur passe par les mesures suivantes :
§ Réduire la demande intérieure ou
absorption
§ Agir sur les importations et les exportations
En fait le FMI préconise deux types de mesure
d'austérité pour produire la demande intérieure et
dévaluation la monnaie nationale pour améliorer la balance
commerciale et stimuler la production.
é Le modèle à deux
secteurs
Selon ce modèle les déséquilibres
constellés de la plupart des économies en voie de
développement trouvent leurs sources dans les distorsions liés
aux politiques volontaires privilégiant les secteurs publics aux
dépends des secteurs privés.
L'origine de déficit réside dans le nom respect
de la vérité des prix intérieurs tel qu'il
résulterait du respect des règles du marché : trop
d'administration des prix et des échanges (subventions, contrôle
de la commercialisation et protection aux frontières) introduit les
biais dans le fonctionnement des marchés conforte les secteurs publics
dans une structure de coût non concurrentiel et freine l'expansion des
secteurs ouverts (privés) vers l'extérieur car trop mal
rémunérés.
En conséquence, c'est le système administratif
de formation des prix qui génère les dysfonctionnements dans
l'évolution de deux secteurs public et privé et gère la
croissance de l'offre sur des bases saines. Ainsi, l'imposition d'un
système de prix administré pour protéger les consommateurs
et les producteurs à des conséquences défavorables :
excès de consommation, absence d'incitation à produire pour le
secteur privé.
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