2-2 CADRE LEGISLATIF, REGLEMENTAIRE ET
INSTITUTIONNEL
Cette partie concerne aussi bien un ensemble de lois
régissant l'assainissement, l'hygiène et environnement au
Cameroun que les différentes intervenants dans le domaine.
2-2- 1 Cadre législatif et
réglementaire
Plusieurs lois et décrets en matière
d'hygiène, assainissement existent au Cameroun. Nous présenterons
ici un recueil d'un ensemble de loi, décret que nous avons jugé
importants.
Loi no 2004 /018 du 22julllet 2004, fixant les
règles applicables aux communes du Cameroun, précise en ses
articles 2 et 3 que la commune est la collectivité territoriale de base.
Elle a une mission générale de développement local et
d'amélioration du cadre et des conditions de vie de ses habitants. Elle
peut, en plus de ses moyens propres, solliciter le concours des populations,
d'organisations de la société civile, d'autres
collectivités territoriales, de l'état et des partenaires
internationaux, conformément à la législation et la
réglementation en vigueur. Le recours aux concours visés à
l'alinéa (2) est décidé par délibération du
conseil municipal concerné, prise au vu, en tant que besoin, du projet
et convention y afférente.
Selon l'article 12 de la même loi, le
maire peut en tant de besoin, créer des commissions de contrôle,
dont il assure la présidence, afin d'assurer le respect des disposition
de sécurité des biens et des personnes et d'hygiène dans
le périmètre urbain, notamment en ce qui concerne les
établissement classées dangereux, les établissement
recevant le public et les zones d'intervention spéciales. De plus,
l'article 13 (2) : pour le projet ou opération
initié par les communes sur le domaine national, l'état prend la
décision de parer la consultation du conseil municipal de la commune
concernée, sauf impératif de défense nationale ou d'ordre
public.
Les articles 15 et 16
stipulent que plusieurs compétences sont
transférées aux communes . Au rang de ces attributions se
retrouvent :
- la construction, l'équipement, la gestion et
l'entretien des marchés, gares routières et
abattoirs,
- le nettoiement des rues, chemins et espaces publics
communaux ;
- le suivi et le contrôle de la gestion des
déchets industriels ;
- la lutte contre insalubrité, les pollutions et les
nuisances ;
- la gestion, au niveau local, des ordures
ménagères ;
- l'élaboration des plans communaux d'action pour
l'environnement ;
- la création et l'aménagement des espaces
publics urbains ;
- l'élaboration des plans d'occupation des sols, des
documents d'urbanismes, d'aménagement
concerté, de rénovation urbaine et de
remembrement.
La loi 2004/003 du 21 avril 2004, régissant
l'urbanisme au Cameroun, définit celui-ci, dans son article 3, comme
étant l'ensemble des mesures législatives,
réglementaires, administratives, techniques, économiques,
sociales et culturelles visant le développement harmonieux et
cohérent des établissements humains, en favorisant l'utilisation
rationnelle des sols, leur mise en valeur et l'amélioration du cadre de
vie, ainsi que le développement économique et social.
Selon l'articles 6 de la même loi, le
champ d'application des règles générales d'utilisation du
sol, dans les périmètres considérés, s'étend
à la localisation, à la desserte, à l'implantation et
à l'architecture des bâtiments, au mode de clôture et
à la tenue décente des propriétés foncières
et constructions.
Au niveau municipal, l' article 18 de la loi ci-dessus
donne aux maires, le rôle de diffusion et d'application des
dispositions prévues aux règles générales
d'urbanisme et de construction. Ils
doivent ainsi recourir à tous les moyens
nécessaires et en impliquant notamment les services locaux d'urbanisme
ou ceux chargés des questions d'urbanisme selon les cas ainsi que les
associations des quartiers.
L'article 21 établit que les
règles de construction en matières de sécurité,
d'hygiène et d'assainissement sont précisés par
décret en ce qui concerne, notamment, les bâtiments à usage
d'habitation, les bâtiments de grande hauteur, les bâtiments
recevant le public, les bâtiments industries et les bâtiments
situés dans les zones à risque.
La loi No 96/12 du 5août 1996, portant loi
cadre relative à la gestion de l'environnement, précise en son
article 5, les lois et règlements qui
doivent garantir le droit de chacun à un environnement sain et assurer
un équilibre harmonieux au sein des écosystèmes et entre
les zones urbaines et rurales. L'article 8 (1) et (2) stipule que
les associations ou groupement associatifs peuvent contribuer aux
actions des organismes publics et parapublics à la protection de
l'environnement à condition qu'elles soient agrées. Elles
peuvent servir de partie civile en cas d'infraction causant préjudice
aux intérêts collectifs qu'elles ont objet de défendre.
L'article 9 énonce que les
décisions concernant l'environnement doivent être prises en
concertation avec les secteurs d'activités ou les groupes
concernés, ou après débats publics lorsqu'elles ont une
portée générale. Par contre, l'article 43
(1) stipule que toute personne qui produit un déchet ou
détient des déchets, doit en assurer elle même
l'élimination ou le recyclage ou alors les faire recycler par les
services compétents.
Le responsable de l'établissement est tenu de
procéder à l'ouverture du dit établissement à une
étude de danger selon les terme de l'article 55. De
l'article 60 de cette loi, les émissions de bruit et
d'odeur susceptibles de nuire à la santé de l'homme, de
constituer une gêne de excessive pour le voisinage ou de porter atteinte
à l'environnement sont formellement interdits. De plus, les personnes
à l'origine de ces émissions doivent prendre toutes les
dispositions nécessaires pour les supprimer, les prévenir ou en
limiter la propagation sans nécessité ou par manque de
précaution. Lorsque l'urgence le justifie, les communes doivent prendre
toutes les mesures exécutoires, destinées d'office à faire
cesser le trouble. En cas de nécessité, elles peuvent
requérir le concours des forces de l'ordre.
L'enseignement de l'environnement doit être,
d'après l'article 75 de la loi, introduit dans les
programmes d'enseignement des cycles primaire, secondaire ainsi que dans les
établissements
d'enseignement supérieur.
Parmi les décrets d'application relatifs à la
thématique, nous avons relevé :
Le décret No 2005/3089/PM du 29 août
2005 précisant les règles d'assiette, de recouvrement et de
contrôle de la taxe d'assainissement et de redevance de
prélèvement des eaux. En son article
3, les personnes physiques ou morales exploitants des installations
industrielles ou commerciales polluant ou détériorant la
qualité des ressources sont soumises à la taxe d'assainissement
sur le déversement des eaux usées ci après
nommée « taxe d'assainissement ».
L'article stipule que les taxes sont gérées et
recouvertes par le programme de sécurisation des recettes du
ministère des Mines, de l'Eau et de l'Energie. Une copie est
destinée au ministère en charge de l'eau.
2-2-2 Cadre institutionnel
Plusieurs institutions interviennent dans le domaine de
l'hygiène et l'assainissement. Il s'agit :
- des communes ;
- du comité national de l'eau ;
- le ministère de la santé publique ;
-ONG (Organisation Non Gouvernementale) et associations
-des ministères techniques (ministère de
l'Urbanisme et l'Habitat, ministère des Travaux Publics ,
ministère de la ville) ;
-ministère des mines, de l'eau et
énergie ;
-ministère des finances ;
-le ministère de l'administration territoriale et de la
décentralisation
Tableau 7 :
Rôle des institutions en matière d'hygiène et
assainissement
Institutions
|
Rôles
|
Comité national de l'eau
|
Définition de la politique national d'eau et
d'assainissement, la législation, la réglementation
|
Communes
|
Inspection sanitaire
|
Communes + ministères techniques
|
Schémas, programmation d'investissement, étude
technique, travaux
|
Ministère de la santé
|
Contrôle de la réglementation, organisation des
campagnes d'éducation sanitaire, inspection sanitaire
|
Ministère de l'eau et l'énergie
|
Evaluation de la politique d'eau et d'assainissement
Contrôle des établissements classés
|
ONG +associations
|
Appui les communes dans la maîtrise de l'hygiène
et l'assainissement.
|
Ministère de l'administration territoriale et de la
décentralisation
|
Coordination des activités économiques et
sociales des communes et communautés urbaines
|
Ministère de l'économie et des finances
|
Financement de la quote part de l'état dans le payement
des prestations des sociétés privées
Récupère une partie des centimes additionnels
communaux
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