II.1.4. Principaux résultats et conclusion
Le scénario présenté conduit à une
évaluation quantitative des risques pour la santé humaine. Le
risque infectieux calculé pour les coliformes fécaux,
mesurés dans l'eau de la nappe, a donné un résultat de
10-5 infection par an (1 personne pour 100 000). Un risque chimique
lié essentiellement à l'apport du plomb, du chrome et des
solvants chlorés a été caractérisé. Il
faudra à l'avenir valider ces résultats provisoires par des
évaluations de risques sanitaires plus précises incluant entre
autres le dosage d'autres polluants chimiques, la détermination d'autres
indicateurs biologiques de pollution fécale de l'eau notamment les
Cryptosporidium sp., les entérocoques fécaux et les
entérovirus, couplés à des études
épidémiologiques. L'évaluation nécessitera
également une meilleure connaissance des différents
aquifères.
II.1.5. Méthodologie
adoptée pour l'évaluation des risques écotoxicologiques
liés aux effluents hospitaliers vis-à-vis d'une STEP locale et
d'un écosystème aquatique récepteur
La démarche élaborée pour
l'évaluation des dangers liés aux effluents hospitaliers (figure
4), est basée sur une caractérisation de ces effluents en
fonction : (i) de leur composition chimique (mesure de paramètres
globaux et de polluants minéraux et organiques) ; (ii) de leur
caractérisation microbiologique ; (iii) et de leur
caractérisation écotoxicologique.
Les paramètres retenus pour ces caractérisations
ont été : (1) la DCO et la DBO5 pour la mesure de la charge
organique globale; (2) les AOX (composés organo-halogénés
adsorbables sur charbon actif) pour l'évaluation de la teneur en
composés organo-halogénés; (3) les métaux (arsenic,
cadmium, chrome, cuivre, mercure, nickel, plomb et zinc) pour la
caractérisation de la pollution minérale; (4) le nombre de
coliformes fécaux pour la caractérisation de la flore
bactérienne et pour une détection indirecte de la présence
massive de désinfectants et/ou d'antibiotiques ; (5) la mesure de la
luminescence bactérienne (Vibrio
fischeri), de la croissance algale
(Pseudokirchneriella subcapitata) et de la mobilité de la
daphnie (Daphnia magna) pour la caractérisation de
l'écotoxicité des effluents.
Figure 4 :
Démarche élaborée pour l'évaluation des dangers
écotoxicologiques liés aux effluents hospitaliers
Les mesures effectuées pour ces différents
paramètres sont comparées à des valeurs seuils qui ont
été établies de la manière suivante : (1)
paramètres globaux et polluants : valeurs limites réglementaires
pour le rejet des effluents dans les réseaux d'assainissement urbains
(tableau 1); (2) paramètres écotoxicologiques : valeurs seuils
fixées à 2 Unités Toxiques (UT) (EPA, 1989) pour chacun
des organismes tests sélectionnés ; (3) paramètre
microbiologique : valeur seuil fixée à 1x108.
Pour tout rapport CP/VS> 1 (CP : concentration en
polluants dans les effluents hospitaliers ; VS : valeurs seuils) et
pour toute concentration en coliformes fécaux inférieure à
1x108 NPP pour 100mL, la démarche conclue à un danger
intrinsèque des effluents étudiés, et recommande de passer
à l'étape suivante d'évaluation des risques
écotoxicologiques.
La description du contexte de cette évaluation des
risques écotoxicologiques a été réalisée
pour un scénario de gestion des effluents hospitaliers couramment
observé dans les pays industrialisés. Celui-ci prévoit le
raccordement du réseau d'assainissement de l'hôpital au
réseau d'assainissement urbain, ainsi que le traitement des eaux
urbaines dans une station d'épuration biologique qui rejette ses propres
effluents dans le milieu naturel. Une description synthétique de ce
scénario est présentée dans la Figure 5. Les traits pleins
(___) indiquent les transferts de polluants qui sont pris en compte dans
l'évaluation, alors que les traits en pointillés (......)
indiquent ceux qui n'ont pas été retenus dans une première
approche.
Figure 5 :
Présentation synthétique du scénario
étudié
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