Section 3 : Recommandation de Politiques
Economiques
Les recommandations insisteront surtout sur la gestion des
ressources de l'aide car c'est le principal problème du gouvernement
sénégal.
L'Aide au Sénégal vise pour l'essentiel à
la réduction de la pauvreté et à l'amélioration des
indicateurs sociaux, elle doit plutôt être concentrée sur la
promotion des investissements et des exportations qui sont des facteurs
clé de la croissance économique.
Au niveau de la santé, L'adoption de financements
innovants c'est-à-dire des ressources supplémentaires autre que
l'Aide Publique au Développement par les Organisations non-
gouvernementales (ONG), des volontaires, peut contribuer à une
amélioration considérable de ce secteur. L'éducation est
le secteur le plus financé par les donateurs, des efforts notoires
doivent y être consacrés comme la qualité de l'enseignement
et le taux d'échec élevé au niveau de l'enseignement
supérieur et l'augmentation de plus en plus grandissante de
chômeur diplômé.
Un autre élément crucial pour l'efficacité
de l'Aide est le renforcement et la mobilisation des capacités
internes ainsi que la poursuite des réformes techniques visant à
améliorer le rythme de décaissement des fonds et
d'exécution des dépenses notamment à travers la
décentralisation et la déconcentration de la
gestion budgétaire, à alléger les procédures et les
délais de passation des marchés, à mieux maîtriser
la qualité des coûts unitaires ainsi qu'à mettre en place
des fonds de contrepartie et des ressources pérennes au-delà de
l'intervention des bailleurs. Et enfin, plusieurs mesures pourraient contribuer
à améliorer les capacités dont le gouvernement doit
disposer pour gérer efficacement ses ressources provenant de l'aide.
Premièrement, les donateurs devraient procéder à une
simplification et harmonisation des procédures. En effet, une multitude
de projets engendre de nombreux effets pervers. Il est non seulement impossible
d'en assurer la bonne coordination, mais leur nombre entraîne un «
pompage » de la fonction publique par les agences de développement.
C'est ce constat qui a motivé la communauté internationale
à revenir à l'appui budgétaire c'est-à-dire verser
l'Aide directement au budget de l'Etat plutôt que de le distribuer
à des projets indépendants. Cette approche présente le
double avantage d'unifier les procédures de décaissement, prenant
la forme de celles de l'Etat, et d'assurer une meilleure intégration de
l'aide étrangère dans les objectifs stratégiques du
gouvernement, gage de pérennité des actions de
développement. Ce mouvement en faveur de l'appui budgétaire est
bien cerné au Sénégal, puisqu'il est à
présent utilisé par la Banque Mondiale, l'Union
Européenne, la France et les Pays Bas. Deuxièmement,
améliorer la gestion de l'aide par la mise en pratique des principales
conclusions retenues lors du sommet de Monterrey au Mexique en 2002. La mise en
oeuvre effective par les pays donateurs des principes arrêtés et
l'engagement du Sénégal à fournir de réels efforts
peuvent changer la donne en augmentant les montants et l'efficacité de
l'aide. A cet égard, les bailleurs doivent entreprendre un
véritable travail de ré-ingénierie de la politique d'aide
et à définir de nouvelles orientations de l'aide. Il s'ensuit
qu'il convient d'apporter un plus grand soutien aux services du gouvernement
qui sont chargés de l'élaboration de la politique, de la
planification et de l'évaluation, ainsi que de la préparation du
budget de l'État. Il est peut-être encore plus important de
respecter davantage les méthodes du gouvernement en matière de
préparation du budget et de la planification des investissements pendant
le cycle de l'aide. À l'heure actuelle, le Sénégal
prépare, avec l'aide de la Banque mondiale, des programmes triennaux
d'investissements publics et des stratégies d'investissement par secteur
qui accroissent considérablement la cohérence des efforts du
gouvernement en matière de développement. Les donateurs devraient
veiller à ce que les activités d'aide soient
intégrées à cette préparation, afin que l'on puisse
bien prévoir les conséquences de l'aide en ce qui concerne les
dépenses de fonctionnement pour une longue période. Ainsi, la
définition d'un tableau de bord de l'exécution des programmes
discuté en conseil de ministre, mis à la disposition des
citoyens, par le biais d'une publication mensuelle,
serait un moyen très efficace de faire pression sur les
ministères de tutelle et de les conduire à se surpasser pour
obtenir des résultats dans leur secteur.
Un dernier facteur est que l'aide ne doit pas être
considérée comme une manne qui incite le pays à ne
réduire les efforts internes ou à devenir moins productifs.
|