Chapitre 2 : Revue de la Littérature
Les débats autour de l'Aide Publique au
Développement ont occupé une place très importante dans
les grands sommets internationaux. Beaucoup d'écrits ont
été publiés à cet effet. L'efficacité de
l'Aide dans les pays en développement revient toujours sur la
scène mondiale et à la recherche d'une solution adéquate
les économistes se sont penchés plus sur l'impact de l'aide sur
la croissance que sur la réduction de la pauvreté. D'après
les statistiques, les pays africains ont un niveau le plus élevé
au monde. Dans le souci d'atteindre les objectifs du développement d'ici
2015 en Afrique, les partenaires au développement mettent en oeuvre des
politiques pour une efficacité leur aide passant des
conditionnalités à la sélectivité.
Dans cette partie, nous allons d'abord faire un bref
aperçu de l'évolution de la notion d'aide (section 1), avant de
passer en revue l'efficacité de l'aide suivant l'optique de la
croissance (section 2), puis suivant la réduction de la pauvreté
(section 3).
Section 1 : Définition et évolution de la
notion d'Aide au Développement
1.1. Définition de l'Aide Publique au
Développement (APD)
Selon le Comité d'Aide au Développement (CAD),
l'Aide Publique au Développement correspond aux courants d'aide en
direction de pays en développement et d'institutions
multilatérales émanant d'organismes publics, y compris l'Etat et
les autorités locales ou de leurs agents d'exécution, et dont
chaque opération répond aux critères suivants :
a) Avoir pour objectif principal de promouvoir le
développement économique et le bien être des pays en
développement.
b) Avoir un caractère concessionnel et comprendre un
élément de don d'au moins 25% (au taux d'escompte de 10%).
Selon le nombre de partenaires concernés, on distingue
l'aide multilatérale et celle bilatérale. L'aide
multilatérale est celle qui est accordée par un groupe d'Etats ou
plus généralement par une organisation internationale. Tandis
que, l'aide bilatérale est accordée par un Etat à un autre
Etat. Ce type d'aide est assorti ou non de conditions on parle d'aide
bilatérale liée ou non liée. Elle est non liée
lorsque l'aide fournie par un Etat donateur est sans condition d'utilisation en
retour. On parle également d'aide désintéressée.
Alors que, l'aide bilatérale est dite liée si le pays donateur
soumet l'octroi de l'aide à des conditions préalables, telle
l'obligation de lui acheter en retour.
L'aide peut toutefois se présenter sous d'autres formes
: attribution de bourses d'études, envoi de techniciens dans le cadre
d'une coopération technique bilatérale ou multilatérale,
aide hors projet par l'assistance technique. L'assistance technique se
présente sous forme de coopération technique autonome, la
coopération technique liée à des projets d'investissement,
aide aux programmes/aide budgétaire ou appui à la balance des
paiements, aide alimentaire et assistance et secours d'urgence.
La coopération technique autonome se présente
comme la fourniture de ressources visant à assurer le transfert de
compétences et de connaissances techniques et administratives ou de
technologie afin de renforcer la capacité nationale à entendre
des activités de développement, sans que ces ressources soient
liées à l'exécution de tel ou tel projet d'investissement.
La coopération technique comprend les activités de
pré-investissement telles que les études de faisabilité,
lorsque l'investissement lui-même n'a pas encore été
approuvé ou le financement obtenu.
Les projets d'investissement quant à eux se
présentent comme le financement en espèces et en nature, des
projets d'équipement précis, par exemple des projets
créateurs de capital productif susceptibles de produire de nouveaux
biens et services. Aussi, appelée assistance financière, la
catégorie des projets d'investissement peut comporter un
élément de coopération technique. Tandis que l'aide aux
programmes/ aide budgétaire ou appui à la balance des paiements
correspond à l'assistance qui s'inscrit dans le cadre des objectifs plus
larges de développement macro-économiques et/ou qui est fournie
dans le but d'améliorer la balance des paiements du pays
bénéficiaire et de mettre à sa disposition des devises.
Cette catégorie comprend l'assistance en nature pour les apports de
produits de base autres qu'alimentaires et les dons et prêts financiers
permettant de payer ces apports. Elle comprend aussi les ressources
correspondant aux annulations de dette publique.
En outre, l'aide alimentaire se présente sous forme de
fourniture de vivres pour l'alimentation des hommes à des fins de
développement, y compris les dons et prêts pour l'achat de vivres.
Les dépenses comme le transport, le stockage, la distribution...
figurent dans cette rubrique, ainsi que les articles apparentés fournis
par les donateurs, la nourriture pour animaux et les intrants agricoles, par
exemple, pour les cultures vivrières lorsque ces apports font partie
d'un programme alimentaire.
Cependant, l'assistance et secours d'urgence sont la
fourniture de ressources visant à alléger immédiatement
des situations de détresse et à améliorer le
bien-être des populations touchées par des catastrophes
naturelles. L'aide alimentaire à des fins humanitaires et dans les
situations d'urgence fait partie de cette rubrique. L'assistance et les secours
d'urgence ne sont
généralement pas liés aux efforts de
développement du pays et ne visent pas à accroître les
moyens d'action de ce dernier. Ils ne relèvent donc pas de la
coopération pour le développement.
Par ailleurs, l'aide a pour principaux objectifs :
o Surmonter les obstacles financiers qui maintiennent les pays en
développement dans une situation de dépendance.
o Répandre les bienfaits de l'intégration au niveau
mondial.
o Renforcer le partage de la prospérité.
o Réduire de manière considérable la
pauvreté de masse et l'inégalité qui menacent de plus en
plus la sécurité collective de la communauté
internationale.
La notion d'aide n'apparaît véritablement qu'au
lendemain de la seconde guerre mondiale, avec la généralisation
du processus de décolonisation et le partage du monde en zones
d'influences suite aux accords de Yalta.
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