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L'impact local des revenus migratoires dans le departement de Louga (Senegal): approche geographique

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par Papa Issa NDIAYE
Universite Gaston Berger de Saint Louis - Maitrise de geographie 2007
  

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C/ UNE AGRICULTURE EN REGRESSION

Comme évoqué plus haut (chapitre 5), le secteur agricole bénéficie de peu d'investissements de la part des émigrés lougatois. La faiblesse de la productivité agricole, liée à la dégradation des conditions écologiques, n'encourage guère la relance du secteur.

41 On peut citer entre autre Simmel, Lee, Park

Au départ, les candidats à l'émigration du monde rural lougatois étaient essentiellement des actifs du secteur agricole. Cependant les difficultés qu'a connues le secteur furent à l'origine de leur départ en migration. Beaucoup de parents de ces émigrés ont pensé qu'après avoir amassé suffisamment d'argent, ces émigrés allaient donner un coup de pouce au secteur en proie à de grandes difficultés. Ce fut rarement le cas. Pire, dans certaines localités du département, l'apport substantiel de revenus de la part des émigrés a conduit à un délaissement progressif du travail de la terre par les jeunes au profit d'un futur espoir d'émigrer.

C'est un constat amer qui se dégage de la bouche de nombreux agriculteurs des villages lougatois qui éprouvent une grande déception - malgré leur total soutien au mouvement migratoire- par rapport à leurs attentes.

« La relance du secteur agricole pouvait se faire grâce à l'argent envoyé par nos fils. Mais cela n'est guère le cas. Dans le village, ce sont les mêmes moyens que l'on utilise depuis des décennies. De plus, avec la perte de bras, surtout les meilleurs en faveur de l'émigration, il n'y a pas une compensation avec l'utilisation de moyens plus efficaces pour la culture. Aujourd'hui même, les jeunes qui ne sont pas encore partis sont de moins en moins intéressés par le travail agricole. Il n'y a que nous les vieillards et les femmes qui nous occupons encore des champs. Les rendements sont faibles. Le travail fourni ne nous permet pas d'avoir de bons rendements. En période hivernale, c'est comme si dans le village on ne cultivait plus, tellement il y'a peu de gens qui vont encore aux champs. L'émigration est très différente de la période des « noranes » ou on pouvait passer toute la saison sèche en migration à travers les villes du pays, mais pendant la saison des pluies, tout le monde rentrait pour cultiver. »42

Ce témoignage est assez révélateur de la situation qui prévaut dans la plupart des
villages qui connaissent un fort taux d'émigration. Certains jeunes que nous avons
interrogés nous affirment qu'ils dépendent entièrement des revenus que leur envoient

42 Entretien avec Baye Badara Lo du village de Niomré, le 6 avril 2007

leurs parents en émigration. Ainsi, ils ne « se tuent » guère aux travaux champêtres pour des rendements médiocres.

Certes, la terre ne produit plus assez. Mais, ce qui contribue le plus à la décadence du secteur agricole dans le milieu rural lougatois, c'est la quasi dépendance de ces populations aux revenus migratoires. Dans certains villages, les potentialités de relance du secteur, grâce au lac de Guiers, sont peu exploitées. Le financement de l'agriculture de la part des émigrés pourrait rendre la situation meilleure. A l'image de ce qui se passe dans les pays maghrébins, les investissements agricoles ont permis de combler la perte de main d'oeuvre du fait de l'émigration. (Haj Ali Oulfa, op. cit.). De même au niveau de la vallée du fleuve Sénégal l'implication des émigrés à la culture irriguée a permis de fixer une part de la population et du coup d'assurer un dynamisme de ce secteur.

Dans le département de Louga, une intervention des émigrés dans le secteur agricole ne devrait pas être impossible. Certes, les interventions de l'Etat demeurent encore faibles voire inexistantes mais, une plus grande participation des émigrés à travers leurs fonds, serait bénéfique à la relance du secteur agricole. Les revenus migratoires, plutôt que de détourner la jeunesse avec le mythe du gain facile à l'étranger - et aussi leur force de travail- doivent plutôt les inciter au travail. D'autre part en milieu urbain -moins qu'en milieu rural- les impacts de ces revenus ont profondément marqué la physionomie du paysage. C`est ce qui ressort de l'analyse que nous proposons d'exposer dans le chapitre suivant.

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