Chapitre 1: LES REVENUS MIGRATOIRES A LOUGA
Les transferts migratoires constituent un enjeu de taille pour
les pays en développement. Les montants des fonds sont aujourd'hui deux
fois plus élevés que le volume total de l'aide au
développement et représentent l'une des principales sources de
devises dans certains pays (OCDE, op. cit.). En 2005, les envois de fonds vers
les pays en développement ont atteins 100 milliards de Dollars. Si les
transferts qui s'effectuent par les canaux informels étaient pris en
compte, ce chiffre serait nettement plus élevé. Nous analysons
ici uniquement la part officielle des transferts mesures dans la balance des
paiements, étant donné les difficultés dans la mesure de
leur composante informelle. Le Sénégal reçoit entre 80
à 100 milliards de FCFA en moyenne par an depuis 2001. Au niveau de
Louga, les estimations tournent autour de 20 milliards par an, sans tenir
compte des envois informels25.
Evaluer le volume réel des transferts monétaires
des migrants reste une tâche très difficile. Une grande partie de
ceux-ci ne se font pas par les canaux officiels et échappent ainsi aux
statistiques. Aux transferts monétaires, s'ajoutent des transferts en
nature, consistant principalement en biens de consommation, qui ne sont
généralement pas comptabilisés. Autre problème pour
estimer l'importance des transferts opérés par les migrants vers
leurs pays d'origine, les définitions différentes qui sont
adoptées pour les transferts monétaires migratoires et le manque
d'harmonisation des nomenclatures des balances de paiements utilisées
par les différents pays (Garson et Tapinos (1981) (Blion, 2001).
Les données qui vont être traités ont
été recueillies au niveau du bureau Western Union de la Poste
centrale de Louga et du bureau Money Gram logé à la CNCAS de
Louga. Cependant on note une grande frilosité dans la publication des
informations concernant les transferts de la part de ces institutions.
Néanmoins les résultats recueillis permettent d'avoir un
aperçu sur l'importance des remises transférées et leurs
principales utilisations.
25 Estimations du bureau Money Gram, Louga
A/ INSTITUTIONS ET MODES DE TRANSFERTS
Les transferts financiers sont devnus plus significatifs avec
la dévaluation du franc CFA intervenue en janvier 1994. Avec la
diversification des modes de transfert, on assiste à l'amorce d'un
processus de formalisation. Les banques s'adaptent pour capter les transferts
des émigrés par une intermédiation financière avec
les institutions financières américaines comme Money Gram et
Western Union. Le système bancaire jadis rigide, s'adapte aux besoins
des transferts des émigrés en terme de simplicité et de
rapidité. Certaines banques au Sénégal comme la SGBS, la
BICIS ont initié des comptes extérieurs pour la mobilisation de
l'épargne des émigrés.
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