3-2-6- La nourriture
La nourriture constitue un élément fondamental
dans la détermination des conditions de vie chez une personne. Ainsi,
nous allons, pour mieux la cerner, traiter des types de plats les plus
consommés, puis le nombre de repas journaliers, ensuite les appuis
reçus en matière de nourriture et les difficultés
rencontrées.
a- Les types de plats les plus
consommés
Toutes les femmes interrogées ont affiché leur
préférence pour les plats des pays d'origine. Mais devant les
contraintes financières auxquelles elles restent confrontées, les
plats locaux s'imposent particulièrement. Ce changement d'habitudes
alimentaires a provoqué chez ces familles beaucoup de malaises notamment
des constipations, des maux de ventre ou des diarrhées. Mais au fil du
temps elles déclarent s'adapter maintenant à la nouvelle
situation. Une congolaise raconte :
7-28 Tout au début, mes enfants
et moi souffrions tout le temps de troubles gastriques à cause du riz
que l'on mangeait tous les jours mais par la force des choses nous y sommes
habitués.
b- Le nombre de repas
journaliers
Parmi toutes les personnes rencontrées, rares sont
celles qui ont avoué pouvoir assurer les trois repas journaliers durant
tout le mois. L'essentiel pour elles est d'avoir au moins le déjeuner et
le dîner. Même certaines sont parfois obligées en
période de vache maigre de préparer un seul plat toute la
journée et d'en réserver une partie pour la nuit. Quant au petit
déjeuner, cette libérienne confie :
8-49 : J'ai fini par perdre
l'habitude. Je le laisse aux enfants quand ça existe, c'est du pain
restant ou de la bouillie de riz avec du sucre. Chez moi, il n'y a ni
qualité ni quantité.
Cette autre ivoirienne abonde dans le même sens
5-24 : la nourriture coûte excessivement
chère à Dakar. Je ne vois aucune alimentation qui soit à
bon marché. Dans un tel contexte, trouver la qualité
relève de l'impossibilité ; le plus important c'est de
trouver quelque chose à mettre sous la dent au jour le jour. (L'air
triste)
c- Les appuis reçus en matière de
nourriture
En matière de nourriture, ces femmes ont
déclaré qu'elles n'ont reçu aucun soutien de la part d'une
institution sauf de la part de l'O.N.G. CARITAS pour les
bénéficiaires du P.A.R.I. à qui on distribue de temps
à autre des vivres.
d- Les difficultés rencontrées en
matière de nourriture
Elles sont nombreuses et variées. Elles traduisent
fidèlement tout le mal vivre auquel ces femmes font face. Il s'agit ici
de familles mal nutries qui ne disposent que du strict minimum pour pouvoir
tenir. Les trois repas constituent un luxe pour elles. Les plats qu'elles
consomment ne contiennent ni la quantité encore moins la qualité.
Ce qui entraîne des conséquences néfastes sur la
santé mais aussi sur le rendement scolaire des enfants comme le
reconnaît le H.C.R. (1994) : « La malnutrition enfantine
entraîne le développement mental et physique et accroît la
vulnérabilité aux infections ».
Au total, après une analyse des conditions de vie des
femmes demandeuses d'asile vivant à Dakar à travers leur
logement, leur santé, leur travail, leur habillement et enfin leur
nourriture, il importe dès lors de proposer des suggestions et
recommandations en vue d'améliorer leur vécu quotidien pour
terminer avec le rôle du travailleur social dans cette entreprise.
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