3. Bilan de l'action médicale française au
Togo
Comme bilan, nous pouvons noter que les activités
médicales continuèrent à se résumer à
l'exécution des mesures d'hygiène, de salubrité et
d'assainissement intéressant la protection de la santé publique,
prescrites par le chef du territoire; à assurer dans les
agglomérations rurales et urbaines le dépistage des maladies
endémiques, épidémiques et appliquer instantanément
toutes mesures propres à les combattre et empêcher leur extension;
à développer chez les populations autochtones, sous la direction
des médecins, les notions élémentaires d'hygiène,
surveiller l'hygiène de l'enfance et collaborer à la lutte contre
les causes de la mortalité infantile; à encadrer solidement le
personnel indigène affecté aux services d'hygiène
(Assima-Kpatcha 2004:300.)
Les services sanitaires du Togo sont calqués sur celle
des autres colonies françaises. Le territoire est partagé en
subdivisions sanitaires correspondant généralement aux limites
des cercles. A la tête de chaque subdivision sanitaire est placé
un médecin qui dirige et contrôle un personnel composé
d'infirmiers, de médecins auxiliaires et de sages- femmes. De chef de
subdivision sanitaire ordonne et dirige les recensements démographiques,
donne les conseils d'hygiène nécessaires, examine les malades
graves et au besoin assure leur évacuation sur la formation sanitaire la
plus proche. Cette action, menée avec persévérance
auprès des Africains et appuyée par des tournées
périodiques de prospection, obtient un plein succès. Le nombre de
dispensaires et de postes de traitement augmente régulièrement et
la lutte contre les maladies endémo épidémiques
s'intensifie (Tolgou 1998:35).
Dans l'ensemble, le territoire fut partagé en sept
subdivisions sanitaires correspondant aux limites territoriales ou encore aux
subdivisions administratives (Cornevin 1987:405; Alonou 1994:30).
A Lomé, il existait un service de police sanitaire
maritime chargé de la reconnaissance et l'arraisonnement des navires. Ce
service était exercé par le chef du service de santé et
des agents sanitaires placés sous son autorité. Il avait
également sous ses ordres: le médecin arraisonneur, le gardien de
lazaret, les gardiens sanitaires et les sous- agents sanitaires.
Dans chaque subdivision administrative, il était
créé une commission sanitaire d'hygiène composée du
médecin de cercle, du commandant de circonscription, d'un notable
indigène et d'un commerçant européen. Les médecins
de circonscriptions étaient vice-présidents des missions
sanitaires d'hygiène et veillaient à la stricte observation des
règlements sanitaires dans toute l'étendue du cercle. Ils
signalaient également à la commission tous les accidents
sanitaires qui se produisaient dans me cercle (Alonou 1994:30-31).
Au centre de chaque circonscription sanitaire il y avait un
hôpital indigène organisé avec petit laboratoire,
matériel de désinfection mobile, dépôt de
médicament, sérums et vaccins, moyens de transport et tout le
matériel utile pour l'organisation, l'approvisionnement et le
ravitaillement des services sanitaires mobiles. (Alonou 1994:34).
C'était ainsi que le service de santé colonial
était organisé pour que tout le territoire soit couvert et les
populations bien suivies. Avec les actions, la détermination et la
bravoure des agents de santé autochtone, ces objectifs avaient
été atteints.
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