L'influence du milieu criminogène sur la personnalité du délinquant: L'exemple de la ville de Dschang( Télécharger le fichier original )par Edmond Rostand Nsheuko Université de Dschang - Maitrise en droit et carrières judiciaires 1998 |
Paragraphe 2 : Le passage de l'acte criminel sous la pression des facteurs du milieu.L'existence de certaines circonstances décisives est indispensable pour le passage à l'acte. Aux yeux de celui qui va se séparer des non délinquants, l'avènements de ces circonstances extérieurs constitue le feu vert l'autorisant à libérer ses forces criminelles contenues jusque là. Nous verrons d'abord en quoi consiste cette situation pré-criminelle (A) et ensuite le problème de réitération du comportement criminel (B). A- La situation pré-criminelle.Elle se définit comme l'ensemble des circonstances extérieures à la personnalité du délinquant qui précèdent l'acte délictueux, puis entourent sa perpétration, telles qu'elles sont perçues et vécues par le sujet18(*). L'analyse de la situation pré-criminelle montre qu'elle contient deux éléments essentiels: L'événement ou la série d'événements qui a provoqué la formation du projet criminel dans l'esprit du délinquant et les circonstances qui ont entouré la préparation et l'exécution du crime. En ce qui concerne l'événement originel, il présente trois caractères. Il peut consister en un événement isolé ou au contraire en une succession d'événements qui en s'accumulant, finissent par suggérer le projet criminel; il peut précéder parfois pendant assez longtemps la formation du projet criminel qu'il motive; enfin, cet événement est ce qui va donner à l'acte criminel sa motivation. Quant aux circonstances de mise en exécution du projet criminel, elles résident dans des faits plus ou moins recherchés par le futur délinquant qui le mette en situation de réaliser son projet criminel (la possession d'une arme à feu, le fait d'avoir accès à un tiroir-caisse...). L'existence de ces circonstances est décisive dans le passage à l'acte car sans elles, le projet criminel serait sans doute demeuré à l'état de « projet »19(*). L'importance de cette situation pré-criminel dépend aussi de la manière dont elle est perçue par le délinquant. Cette perception qui est qualifiée de subjective s'entend des impressions, des expériences antérieurement vécues rappelées au sujet, la façon dont il se représente le conflit qui l'oppose à sa future victime, les pensées qui l'assaillent, les motifs d'agir qui lui viennent à l'esprit, bref tout un ensemble de représentation intellectuelles et affectives qui accompagne la situation pré-criminelle objective. Ainsi s'explique qu'une même situation pré-criminelle spécifique peut provoquer le passage à l'acte délictueux ou demeurer au contraire sans conséquence selon la façon dont elle est perçue par le sujet. * 18 R. GASSIN, op. cit, p.429. * 19 R. GASSIN, op. cit, p.432. |
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