L'influence du milieu criminogène sur la personnalité du délinquant: L'exemple de la ville de Dschang( Télécharger le fichier original )par Edmond Rostand Nsheuko Université de Dschang - Maitrise en droit et carrières judiciaires 1998 |
B- L'action socio-éducative dans le milieu carcéral.Ces actions peuvent être l'oeuvre des autorités de l'administration pénitentiaire (1) ou celle des auxiliaires de l'administration pénitentiaire (2). 1- Les activités organisées par les autorités pénitentiaires.Le décret N? 92/052 dans le but de favoriser la santé morale des détenus, fait obligation aux autorités pénitentiaires d'organiser des activités pour éviter l'oisiveté dans la prison. Il en est ainsi des loisirs et des activités culturelles (a), ainsi que de la formation professionnelle des détenus (b). a- Les loisirs et activités culturelles.Le législateur a prévu à l'article 61, la nécessité pour les détenus de pratiquer des exercices physiques, récréatives et culturelles. La pratique des exercices physiques est indispensable pour protéger aussi bien la santé physique que morale des détenus. Dans la prison de Dschang, cette pratique est presque inexistante, les détenus ne disposant pas d'assez d'espace pour le faire, la cour de la prison n'étant pas assez vaste. La pratique des exercices récréatives, qui ont aussi bien un but instructif que de divertissement est de temps à autre organisée dans la prison. C'est le cas par exemple des représentations théâtrales et des danses. Mais, il est à noter que ces activités qui sont très bénéfiques pour le rehaussement du moral des détenus ne sont organisées que très rarement, l'administration pénitentiaire ne disposant pas assez de moyens pour les organiser de façon régulière.
b- La formation professionnelle.
Le rôle de la formation professionnelle est très important dans le processus de resocialisation du détenu car elle permet à celui-ci de pouvoir acquérir une certaine autonomie financière à sa sortie de prison. Cette formation implique aussi bien l'apprentissage d'un métier à ceux qui n'en ont pas, que le perfectionnement pour ceux qui ont déjà une profession. Le détenu qui arrive à la prison, doit en principe recevoir une formation professionnelle. Mais tel n'est pas réellement le cas dans la prison de Dschang où l'administration ne participe que timidement dans ce sens55(*). Parmi les détenus, quelques un seulement pratiquent la cordonnerie, le filetage, la vannerie et la bijouterie. L'apprentissage et la pratique d'un métier dans le milieu carcéral peuvent permettre au détenu non seulement de pouvoir gagner sa vie après sa libération, mais aussi de pouvoir disposer d'un peu de revenu pour son séjour en prison. A ce niveau se pose le problème du pécule qui en principe devrait être remis au délinquant à sa libération pour faire face à ses besoins. Mais tel n'est pas toujours le cas, dans la pratique il est le plus souvent presque inexistant56(*). En principe, l'apprentissage et l'exercice d'une profession dans le milieu carcéral de Dschang ne se font encore que de manière assez timide d'où une inquiétude légitime pour l'avenir des jeunes délinquants qui en sortent.
* 55 Mais depuis quelques années, certaines bonnes volontés en l'occurrence les soeurs de la mission catholique essaient d'encourager les détenus dans le sens de l'apprentissage d'un métier en leur fournissant du travail. * 56 V. Rapport, inédit, p.3. |
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