CHAPITRE IV
TENDANCES DE PRODUCTION FORESTIERE ET ALTERNATIVES
POUR LES MESURES CONSERVATOIRES
IV. 1 La production de grumes au cours de ces
dix dernières années
La production de grumes a évolué de
manière croissante de 1998 à 2001(tableau 5), et la grande partie
était destinée à l'exportation. Par ailleurs, la
consommation locale qui était très négligeable jusqu'en
1999(environ 74000m3), connaît actuellement une progression
considérable avec plus de 2 millions de mètres cubes en 2006,
dépassant ainsi la quantité de bois exportée (1,7 millions
de mètres cubes). Ces chiffres de 2006 s'expliquent non seulement par la
prise des mesures conservatoires en 2004, mais surtout à cause de
l'instauration des barrières non tarifaires (quotas) en 2005.
Pour toute l'année 2007 les exportations de grumes ne
devraient pas atteindre 2 millions de mètres cubes, car au premier
semestre, la quantité totale exportée était de 895635
m3 (SDV, Juillet, 2007). La situation idéale (plus de
transformation locale et moins d'exportation), effective depuis 2006 devrait
donc continuer pour qu'on espère avoir les 75% de transformation locale
en 2012 tel que prévu dans l'article 227 du code forestier gabonais.
Tableau 5 : Productions de bois au Gabon de
1997 à 2006(x1000 m3)
|
ANNEES
|
TOTAL
|
MOY/AN
|
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
|
|
PRODUCTION DE GRUMES
|
2775
|
2164
|
2402
|
3300
|
4216
|
3615
|
3563
|
3500
|
3200
|
3100
|
31835
|
3183,5
|
EXPORTATION
|
2671
|
1764
|
2328
|
3173
|
2314
|
1928
|
1928
|
1928
|
1586
|
1769
|
21389
|
2138,9
|
CONSOMMATION LOCALE
|
105
|
400
|
74
|
127
|
1902
|
1687
|
1635
|
1572
|
1614
|
2028
|
11144
|
1114,4
|
Source : DGEF(2007)
En effet, ne peuvent exporter du bois actuellement, que des
entreprises ayant des quotas, condition qui est elle-même est assujettie
à la possession d'unités de transformations locale et d'une
concession forestière aménagée. L'Okoumé et l'Ozigo
constituent l'essentiel des volumes exploités (673069m3 en
2006). La production de bois diminue certes depuis 2001(figure 11), mais les
variations de production entre années, de 2002 à 2004 sont
inférieures à celles de 2004 à 2006. Or plus la variation
est grande, plus la production baisse. C'est dire que les mesures
conservatoires ont eu un effet sur la production de grumes.
Figure 11 : Production, Exportation et
Consommation de bois au Gabon de 1997
à 2006 (x1000 m3)
Source : MEKA(2007)
IV.2. Alternatives pour une meilleure mise en oeuvre
des mesures conservatoires
Bien que se voulant passives, les mesures conservatoires
prises par l'Etat, n'ont été accompagnées d'aucune mesure
compensatoire, pouvant permettre, non seulement la satisfaction des
usagers du secteur forestier, mais aussi la réduction des
impacts négatifs dont elles sont à l'origine aujourd'hui. Le
gouvernement aurait dû créer une commission multipartenaires,
regroupant les différentes parties prenantes du secteur forestier, pour
trouver ensemble, une solution acceptée de tous. En effet, faut-il le
rappeler, le secteur forestier est très sensible et par
conséquent les meilleures décisions ne peuvent être que
celles prises de manière consensuelle.
C'est donc après avoir fait un état des
conséquences liées aux mesures conservatoires, actuellement en
vigueur dans le secteur forestier que nous proposons ces alternatives qui
auraient dues être mises en place au moment même des
décisions.
Pour la suspension provisoire de l'attribution de permis,
l'Etat, aurait dû faire exception des coupes familiales et prendre des
mesures fortes pour proscrire le fermage. Cela aurait permis aux populations
locales de prendre conscience, non seulement de l'intérêt que le
gouvernement accorde à l'implication véritable des nationaux,
dans le développement du secteur forestier, mais également son
souci de préserver les forêts. Aussi, à partir de la date
de sortie du décret, il aurait fallu réduire de 50%, le nombre de
pieds attribués et le temps de validité des coupes familiales. De
cette manière, les habitudes (achat de 50 pieds d'arbres) se seraient
installées progressivement, jusqu'à la mise en place des permis
de gré à gré dont le début effectif aurait du
coïncidé avec l'arrêt des coupes familiales.
En ce qui concerne les grands permis à vocation
industrielle, l'Etat aurait dû prévoir beaucoup de moyens
financiers, techniques et humains pour renforcer les dispositifs de
contrôle sur le terrain.
Enfin, l'article 2 du décret 666/PR précise que
le gouvernement testera les adjudications pendant la période
transitoire. Malheureusement, au moment où le décret fut
publié, le document de mise en oeuvre de ces adjudications
n'était même pas encore ficelé. Aujourd'hui encore, il fait
l'objet d'études (MBAGOU ,2007). Or si les adjudications
commençaient aussitôt, l'exploitation illégale serait
quand même maîtrisée.
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