2.1.7 Promouvoir une politique de réseau au niveau
européen
i) Une politique régionale européenne de
l'industrie et des territoires
Dans cette perspective, la France et les partenaires ayant
montré leur intérêt pour ce projet pourraient être
moteurs dans la mise en place de coopérations entre réseaux de
compétence et d'innovation en Europe. Dans tous les clusters
scientifiques, ces rapprochements sont nécessaires. Une augmentation de
leur masse critique, qui fait la différence avec les grands pôles
nord-américains, peut être espérée en amenant
à de véritables partenariats industriels entre entreprises des
réseaux européens. L'Europe, à travers les fonds
structurels et les réflexions actuelles sur leur avenir après
2006, doit accompagner de façon prioritaire cette nouvelle
stratégie
1 Travail collaboratif sous toutes ses formes, prises
de commande en ligne, promotion des produits, réalisation sur plusieurs
sites de pièces ou ensembles industriels.
industrielle. L'appui de l'Union européenne à la
recherche et à l'innovation conforte la stratégie des pôles
de compétitivité.
ii) Stimuler les économies européennes à
travers de grands projets structurants
La coopération entre ces réseaux
européens pourrait être stimulée par quelques grands
projets industriels structurants, comme il y en a eu avec la fusée
Ariane. La coopération industrielle, source de
compétitivité et d'accélération des apprentissages
inter-firmes s'en verrait fortement encouragée, avec en perspective une
augmentation des commandes, de l'activité, des exportations pour les
tissus productifs européens.
iii) Veiller à ce que les aides européennes ne
soient pas antinomiques à la constitution des pôles de
compétitivité
L'Europe élargie ne peut s'édifier sur
l'idée que l'industrie de l'Europe de l'Est sera bâtie à
partir de délocalisations et transferts d'activités de l'Europe
de l'Ouest. L'industrialisation souhaitable et attendue, eu égard
à l'augmentation du pouvoir d'achat des populations des pays
nouvellement accédants, doit reposer sur de nouveaux investissements,
sur des partenariats qui permettront de conjuguer des compétences ou sur
des "joint-ventures" entre entreprises européennes. Les
délocalisations et transferts d'activité ne devraient être
encouragés par les aides publiques, notamment européennes.
2.1.8 Conduire le projet en partenariat étroit avec
les acteurs publics et privés
i) Une ambition collective associant les Régions
Probablement davantage recentrés sur les grands
objectifs d'aménagement du territoire, les contrats de plan
Etat-Région (CPER) de la prochaine génération ont vocation
à accueillir des politiques en faveur des partenariats
public-privé. Eu égard à une compétition de plus en
plus rude au niveau mondial dans ces domaines, il est impératif que le
partenariat régional n'engendre pas une dispersion des moyens
alloués à la recherche, comme c'est le cas en partie dans les
actuels CPER.
À l'inverse, la procédure de contractualisation
qui doit conduire à des choix stratégiques en termes de
positionnement de la France et de l'Europe, impose une
concentration très forte des moyens sur des projets
d'envergure nationale, voire européenne à l'instar du projet de
réacteur thermonucléaire ITER.
ii) Un management concerté
La réussite du développement des pôles de
compétitivité est tributaire principalement, d'une gestion
efficace des liens et interfaces entre les acteurs : interface entre la
recherche et les entreprises ; interface entre les entreprises elles-
mêmes ; interface avec les responsables des territoires
concernés.
Dans cette perspective il souhaitable d'organiser un pilotage
concerté, associant des personnalités représentatives des
industriels, des institutionnel,... dont le rôle de veille,
d'évaluation des pratiques en France et à ailleurs,
d'étude et de proposition serait de nature à accroître
l'efficacité du système de gouvernance des pôles de
compétitivité.
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