D) Conclusion :
Les publicitaires l'on bien compris : Internet est un
média qui cible, affine, dévoile les tendances et aspirations des
consommateurs. C'est un journal intime virtuel, une base de donnée
précieuse.
Alors la publicité réalité est
elle un concept ou une tendance ?
« Je pense d'abord que ce n'est pas de la
publicité réalité mais de la publicité de
proximité.
Je considère ce phénomène comme
étant une simple tendance puisque les spectateurs ont besoin du
rêve, de belles images d'univers, d'histoire. Ce n'est en aucun cas un
concept, c'est tout simplement de la disruption. Cette bonne vielle
méthode qui continue à faire réagir et à engendrer
le bouche à oreille. En plus tout dépend du produit ! Le
message diffère selon que l'on veut vendre du parfum ou de la lessive.
Ce n'est en aucun cas la mort de la publicité conventionnelle, c'est
l'ouverture à d'autres horizons. Aujourd'hui le consommateur en assez
« des mauvaises pubs », ou plus exactement des
« pubs produit », il veut de la création, de
l'originalité. Ce vers quoi on tend aujourd'hui c'est de dialoguer,
d'écouter, de chouchouter le consommateur. » M'a confié
lors d'un entretient, Ahmed Kadiri Président directeur
général de EURORSG Casablanca. (Maroc)
Laura Kakon directrice marketing de Vichy de son coté
est ferme : « Ce n'est pas un concept et je ne suis pas d'accord
avec le terme publicité réalité, c'est une tendance
réaliste qui en aucun cas, mettra fin à la publicité
conventionnelle, qui véhicule des émotions. La publicité
aspirationnelle a encore de beaux jours devant elle. Seulement cette tendance
permet d'affiner les spots télévisés et resserre le lien
entre le consommateur et la marque. » (Voir l'interview en annexe)
Pierre Riess concepteur rédacteur au sein de l'agence V
, estime que ce phénomène est bien plus qu'une tendance mais bel
et bien un concept qui a réussi à allier honnêteté
vis-à-vis des consommateurs et efficacité puisque les ventes se
sont accrues et les messages ont été bien accueillis. C'est un
concept qui amuse les spectateurs, sans qu'ils aient l'impression qu'on les
prend pour des idiots. C'est aussi de l'autodérision et une façon
subtile de critiquer la concurrence puisque la pub Neuf Télécom
est l'anti-Alice. (Voir l'interview en annexe)
C'est donc un moyen judicieux qui permet de mettre le
consommateur dans la confidence en lui dévoilant les coulisses de la
pub. (Campagne Dove : l'Evolution)
Nous ne pouvions nous empêcher alors de poser la
question qui nous taraudait depuis le début de nos recherches :
Quel est l'avenir de la création publicitaire après un telle
tendance ? Ce phénomène disruptif marque t il la fin de la
publicité conventionnelle ? Verra t-on désormais que ce type
de publicité ou le consommateur est l'acteur principal ?
Pierre Riess qui reste réservé me répond
alors que pour le moment il ne sait pas quel serait le débouché
d'une telle tendance. « On y réfléchis. »
m'a-t-il dit.
Peut être qu'à l'avenir, ce concept
réaliste influencera désormais la publicité dite classique
à tendre vers un peu plus de réalisme dans ses messages et moins
de chimères.
Cependant en réalité il n'existe pour le
consommateur aucun moyen de distinction et de reconnaissance puisque dans sa
pratique de consommateur il obéit à une production industrielle
de différence stéréotypée. Malgré toutes ces
formes de publicités il finit par tomber dans la spirale de la
consommation de masse.
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