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La publicité réalité

( Télécharger le fichier original )
par Zineb El Mejboud
Sup de pub - Master en finance et management 2008
  

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B) Passage à une communication boule de neige :

Pourquoi s'intéresser tant à Internet ?

«Parce que aujourd'hui les entreprises ont besoin de clients. Et dans la majeur partie des cas, les usagers consacrent l'essentiel de leur communication média à Internet », affirme Matt Freeman, directeur du réseau Tribal DDB Worldwide.

D'autant plus que ce médium est flexible, et la création s'y sent libre. Ainsi l'on est loin des normes conventionnelles que l'on est obligé de respecter à la télévision (des spots de 30secondes ou sur les magazines (des pages en forma A4). Celui-ci ajoute que les média électroniques permettent au consommateur de participer à la campagne. Le publicitaire sur le Net a moins de contraintes et n'est pas obligé d'être concis, il peut enfin prendre du temps et dialoguer avec son consommateur afin de mieux le comprendre. (Advertising now.on line chez Taschen).

Par conséquent le média le plus performant que le publicitaire a découvert est le consommateur lui-même.

Les consommateurs aujourd'hui font partie des créatifs, du monde la communication. Les marques ont compris qu'elles avaient besoin de travailler en accord avec les consommateurs afin de construire une relation plus saine et équitable. Le publicitaire assiste donc a un changement de pouvoir : c'est la revanche du consommateur.

« Ce sont eux qui interagissent avec les marques. Ils ne sont plus de simples récepteurs.

De plus, lorsqu'ils contactent une marque par téléphone, par exemple, et qu'ensuite ils s'adressent à elle via Internet, ils veulent être reconnus. (Interview de Reuben Hendell, partners worldwilde publiée sur le journal du net).

C'est ce que l'on appelle le monde multi canal : une marque doit être partout présente, sur tous les fronts pour s'adresser à leur cible partout et tout le temps. « Les consommateurs veulent que l'on se souviennent de leurs interactions avec les marques, Ils veulent une relation de proximité. » Reuben Hendell

Il devient donc nécessaire de mieux comprendre ce qu'il va faire d'un consommateur, un client. Et ce dans un contexte ou les consommateurs ont plus de contrôle et moins de temps. Il faut donc les intéresser, les distraire. Pour cela le contenu doit être captivant, et plus sélectif. Les publicités doivent s'adresser à une cible précise.

Certaines marques vont intéresser leurs consommateurs en leur proposant de créer leurs propres spots publicitaires.

Aux Etats Unis la chaîne de télévision Current a crée les Vcam (viewer created ad message). Le principe consiste à inciter les spectateurs à créer eux même leurs propres spots publicitaires destinés à être diffusé sur la chaîne. Ces spots sont financés par les annonceurs qui ont été séduit par le concept.

Le New York Time informe que ces vcam « sont devenues le pire cauchemar des agences de publicité. »

Cette tendance s'étend sur Internet, et des marques comme American expres ou encore Converse proposent depuis peu à leurs Internautes de concevoir leurs propres spots. Chaque expérience repose sur la même implacable logique. Le publicitaire entre alors dans l'ère du dialogue, de l'écoute du consommateur.

« Les fans d'une marque sont les plus aptes à vanter ses produits - et de communiquer leur passion aux autres consommateurs. Ce sont donc des publicités moins coûteuses et surtout très efficaces d'un point de vue marketing. (Article publié le 26 mai 2006 sur le magazine en ligne ZD Net .fr)

Le but de ces communications est de faire parler d'elle-même, c'est le principe du bouche à oreille. C'est ce que l'on nomme en publicité : Le buzz marketing.

b) La buzz communication :

Le buzz marketing consiste à créer une dynamique conversationnelle autour d'une marque ou d'un produit, en s'appuyant sur un concept qui implique les personnes visées et qui les valorise.

L'individu ne subit plus la publicité : il devient acteur dans la communication de la marque.

Ainsi cette communication fait la part belle à ce que l'on appelle le marketing participatif.

Et ce contrairement à la communication média qui fonctionnait exclusivement via, la presse, la télévision, la radio. Aujourd'hui il est nécessaire d'utiliser plusieurs média et de passer de la culture du « one shot à celle de l'effet boule de neige » affirme Jacques Séguela qui ajoute « Les idées qui marchent sont des idées qui créent une histoire ».

« Le marketing sur Internet ne marche qui si on lance les germes d'une histoire que les internautes vont se raconter et transformer. » C'est, selon ce publicitaire avisé, l'ère du marketing démocratique puisque celui-ci nous explique que les marques qui disaient hier

« Je vous parle de moi» sont obligées aujourd'hui de nous dire « je vous parle de vous». Nous serions passés du « fascisme à la démocratie du marketing ».

Ainsi le publicitaire se voit obligé d'enterrer son ego et de se monter plus humain.

C'est donc la fin du marketing tranquille, de la séduction facile. Une question qui se pose, comme l'a souligné Jean-François Variot fondateur d'image force, est celle de la mesure de l'efficacité des campagnes : enquêtes, études de marché, analyse d'audience sont-elles des outils applicables au nouveau consommateur ? Ce qui est sûr, c'est que les équipes marketing ont aujourd'hui beaucoup moins de temps et de recul pour préparer et analyser leurs campagnes.

Aujourd'hui il y'a trois mots d'ordre :

-INTERACTIVITE,

-CIBLAGE,

-MULTICANAL.

« Avant, on mettait tout au point, on se préparait, on envoyait des signaux. Mais maintenant les internautes réagissent dès les premiers signaux ».

Ce que Jacques Séguéla formule de façon plus sommaire en appelant à « Un peu moins de tests et un peu plus de testicules ».

Les gens veulent trouver ce qu'ils recherchent vraiment. Dépenser, ne serait-ce qu'un euro sur une campagne de marketing en ligne sans se poser dès le début la question de la stratégie de recherche des internautes, c'est jeter de l'argent par la fenêtre. » Jean-François Variot.

C'est ainsi que l'on est passé d'une société de masse à une société de personnes.

Les micros cibles : une technologie de pointe

Passage d'une société de personnes à une société de masse Jacques Séguéla annonce :

« La société de masse est morte, vive la société de personnes »

En effet « Aujourd'hui, les jeunes n'ont plus confiance dans les médias de masse pour leur donner confiance. Seulement 12 % des jeunes font confiance à la télé, mais ils sont 45 % à faire confiance au bouche à oreille. »

En somme les publicitaires ont désormais affaire à un consommateur « immuno-résistant ». Le consommateur est lassé et ne croit plus à toutes les promesses que lui bassine le publicitaire. L'intrusion publicitaire et les nombreuses sollicitations quotidiennes qui le poussent à consommer le rendent agressif. Ceci expliquerait le succès de cette tendance réaliste qui a pour but de se rapprocher du consommateur et non des consommateurs. Ainsi grâces aux sites Internet, aux forums de discussion, la marque devient aussi une confidente, et s'introduit en douceur dans la vie quotidienne du consommateur. La télévision est le média de masse qui ensuite est affiné par internet. C'est en effet l'ère des micros cibles.

Je m'appelle Cécile. J'ai 37 ans. J'apprécie par-dessus tout la nourriture asiatique et les chansons d'Aznavour." Un prénom, un âge et deux centres d'intérêt. Quatre informations qui ont un prix. En les fournissant, Cécile vient de s'assurer 15 % de réduction sur son voyage en Corse acheté en ligne. Pour Philippe, qui rajoute "j'ai 3 enfants mineurs et une résidence secondaire", ce sera encore 10 % de moins. (Le Monde parution du 7 juillet 2007).

Ces rémunérations insolites dans quelques années concerneront l'ensemble des consommateurs. C'est ce qu'affirme la société californienne Agloco fondée il y'a quelques mois.

Le principe est le suivant : en surfant sur Internet, nous donnons gratuitement une multitude d'informations sur nous-même. Les entreprises friandes d'information nous concernant et qui cherchent à cibler efficacement leur publicité, sont prêtes à payer très cher.

C'est en monnayant ce type de données que des géants comme Google engrangent des chiffres d'affaires colossaux.

Agloco va plus loin et révolutionne en proposant aux internautes même, et non plus aux intermédiaires du Net, d'être payés pour fournir ces données personnelles.

Pour le moment cette expérience ne séduit que les jeunes internautes avertis. Cependant cette nouvelle tendance pourrait s'étendre à l'ensemble de la planète Internet.

Le principe est le suivant : ces données sont recueillies par une barre d'outil greffée sur le navigateur internet. Elle enregistre chacun des déplacements du consommateur sur la sphère Internet.
Les données seront ensuite utilisées afin de mieux cibler les communications. En temps réel la même barre enverra une publicité suivant les penchants de l'utilisateur. Le système est actuellement en test mais la société prévoit de reverser une partie de ses recettes aux utilisateurs. "Les payements à l'utilisateur seront indexés au chiffre d'affaires généré", explique Alexandre Gourevitch, promoteur d'Agloco en France.

Prochaine étape envisagée : la rétribution des internautes par les entreprises pour leur collaboration. C'est ce que teste, depuis avril, une nouvelle entreprise californienne de téléphonie mobile, Sonopia, qui propose à tout un chacun de gagner sa vie en devenant patron d'un mini opérateur téléphonique. Ainsi le consommateur devient collaborateur à part entière. Pour atteindre non plus une cible statique mais plutôt changeante, instable, les publicitaires infiltrent tous les médias qui sont à la portée du consommateur.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci