Conséquences socioéconomiques de la hausse des prix du pétrole sur les ménages en RDC( Télécharger le fichier original )par Jules NSUNDA NGINDU Université de Yaoundé II - DESS 2008 |
§2 : le pouvoir d'achat et le budget des ménagesEn économie, le pouvoir d'achat d'un revenu donné est la capacité d'achat en termes de biens et services que permet ce revenu. En particulier, le pouvoir d'achat d'un ménage est la capacité d'achat que lui permet l'intégralité de ses revenus. Il dépend donc de la somme en question et du prix des biens et services. A Kinshasa, la grogne sociale est perceptible. Elle est caractérisée par des revendications sociales de plus en plus nombreuses : des arrêts de travail débouchant sur des grèves qui paralysent plusieurs secteurs de la vie nationale, en particulier l'enseignement et la santé. Pendant ce temps, l'on a l'impression que le gouvernement tergiverse ne sachant quoi faire et, il est sans doute dans la difficulté de l'élaboration d'une politique salariale réaliste susceptible de permettre au travailleur de satisfaire leurs besoins élémentaires. C'est dans cette situation précaire, sans pouvoir d'achat, que la RDC affronte les causes externes de la vie chère. Allusion faite aux prix des produits pétroliers qui influent sur tous les secteurs de la vie nationale, particulièrement sur les prix des denrées alimentaires qui prennent de l'ascenseur. La récente augmentation de plus de 20 % du prix de l'essence pèse douloureusement sur une population déjà éprouvée par la dureté de la vie. Concernant les salaires des agents et fonctionnaires de l'Etat (enseignants d'université, des instituts supérieurs et des écoles, les magistrats, les médecins, etc.) censés garantir un minimum de besoins vitaux de l'individu qui travaille, ils n'ont pas à leur tour évolué avec l'indice des prix. Et, aujourd'hui, faute d'anticipations correctes de la part des pouvoirs publics, la sanction populaire réapparaît au travers de la grogne des agents et fonctionnaires de l'Etat qui, conscients de cette réalité, ont compris qu'ils ne pouvaient pas demeurer sous l'illusion monétaire. La tension sociale qui monte peu à peu avec les mouvements de grève aux effets boule de neige n'en est qu'une des manifestations externes. Cependant, la grande équation aujourd'hui se situe au niveau de la conciliation de la réponse à donner aux revendications populaires et la préservation du cadre macroéconomique qui est un gage important pour arriver au point d'achèvement de l'initiative PPTE. C'est ainsi qu'à l'heure actuelle, la donne supplémentaire que la gestion de la politique économique congolaise devra surtout interner demeure le fait que les ménages congolais ont finalement internalisé la notion de l'« illusion monétaire »5(*). Tableau N° I.1.1 : Evolution de revenus des ménages et de la consommation des ménages en RDC
Source : INS, enquêtes 1-2-3, Calculé par nous Deux raisons justifient l'utilisation du logarithme : 1. Ajustement de l'échelle de représentation de nos deux séries 2. Effet taille pour une bonne visualisation de l'évolution de séries. Le coefficient du modèle s'interprète comme des élasticités * 5 Salaires amplement gonflés, mais, en réalité de misère et dénoués de tout pouvoir d'achat réel. |
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