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Les facteurs explicatifs de la discontinuité des soins obstétricaux en Afrique: cas du Bénin

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par Appolinaire TOLLEGBE
Institut de Formation et de Recherche Démographiques (IFORD) - Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en Démographie 2004
  

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1.1.3- Situation économique.

Avec un Indicateur de développement humain (IDH) de 0,411 en 2001 (PNUD, 2003), le Bénin fait partie des pays à faible développement humain dans le monde au 159ème rang juste après le Rwanda (IDH=0,422) et devant la Tanzanie (IDH=0,400). Par ailleurs, malgré les efforts notables qui ont conduit au rétablissement des grands équilibres macroéconomiques et à une croissance accrue du PIB de l'ordre de 5,2 % sur la période 1996-2000, un tiers (1/3 de la population du Bénin vit en dessous du seuil de pauvreté (Common country assessment6(*), 2002). Sur la base des données provenant des EDSB 1996 et 2001, l'incidence de la pauvreté non monétaire est passée de 43,4 % en 1996 à 49,0 % en 2001 et à 43,1 % en 20027(*). Ce qui signifie que près de la moitié de la population du Bénin continue de subir une privation de la satisfaction d'un certain nombre de besoins essentiels dont l'éducation et la santé. (DSRP8(*), 2002)

L'analyse de l'Indicateur de pauvreté non monétaire (IPNM) au niveau des départements montre que c'est le département du Borgou qui présente le taux de pauvreté non monétaire le plus élevé (54 %). Les départements du Borgou et de l'Atacora qui présentent les niveaux de pauvreté les plus élevés (54,0 % et53,0 % respectivement), sont aussi ceux qui présentent les proportions d'enfants malnutris les plus élevées au Bénin (respectivement 34,9 % et 32,3 %) contre 24,3 % dans le département de l'Atlantique dont le niveau de pauvreté on monétaire est de 27,0 %. (RNDH, 2001). Ces disparités s'observent également entre le milieu urbain et le milieu rural et le milieu urbain avec des incidences de pauvreté respectivement de 59,0 % et 34,7 %. (DSRP, 2002).

Ce bilan pas reluisant de la situation économique du Bénin et le niveau de pauvreté grandissant dans la population sont de nature à avoir un impact négatif sur le recours et la continuité des soins obstétricaux.

1.1.4- Organisation du système de santé du Bénin9(*).

Le système de santé au Bénin a une structure pyramidale calquée sur le découpage administratif. Il comprend trois niveaux différents :

ü Le niveau central ou national, le niveau intermédiaire ou départemental et le niveau périphérique. 

Les Directions Départementales de la Santé Publique (DDSP) sont au nombre de six (6) à raison d'une par département selon l'ancien découpage territorial. Elles sont chargées de la mise en oeuvre de la politique sanitaire définie par le gouvernement, de la planification et de la coordination de toutes les activités des services de santé, et d'assurer la surveillance épidémiologique dans le département.

La zone sanitaire représente l'entité opérationnelle la plus décentralisée du système de santé. Elle est constituée d'un réseau de services publics de premier contact appuyé par un hôpital de première référence public ou privé, le tout desservant une aire qui abrite entre 100.000 et 200.000 habitants. En 2002 une trentaine de zones sanitaires étaient fonctionnelles à des degrés divers ou sont au moins régulièrement délimitées, avec leurs hôpitaux de référence en réhabilitation pour jouer pleinement leur rôle.

Le pays compte 20 hôpitaux de zone fonctionnels et 10 dont les études de faisabilité sont achevées et les arrêtés de création signés. Les différents types d'infrastructures observés dans le secteur public sont :

ü Le Centre National Hospitalier et Universitaire au niveau national ou central,

ü Le Centre Hospitalier Départemental (CHD) au niveau intermédiaire,

ü L'Hôpital de zone,

ü Les Centres de Santé de Sous-préfecture ou de Circonscription Urbaine (CS-SP/CU) dont certains comprennent des unités d'hospitalisation, le complexe communal de santé (CCS) et l'Unité Villageoise de Santé (UVS) au niveau périphérique.

ü Il existe également des infrastructures privées (privées confessionnelles et privées à but lucratif). Ces dernières n'ont pas été typées mais on distingue particulièrement : Les hôpitaux, les cliniques, les cabinets médicaux et d'accouchement, les cabinets de soins infirmiers.

ü Le Centre National hospitalier et Universitaire de Cotonou (CNHU-C) est le centre de référence national. Il a pour mission de faire les investigations et les examens concourant à un diagnostic difficile et de traiter les cas médicaux les plus complexes. Sa capacité est de 598 lits au 31 décembre 2000, avec 18 différents services.

ü Les Centres Hospitaliers Départementaux (CHD) sont au nombre de cinq (5) et sont localisés dans les anciens chefs-lieux des départements de l'Ouémé/Plateau, du Borgou/Atlantique, de l'Atacora /Donga, du Zou/Collines, et du Mono/Couffo. Seuls les départements de l'Atlantique/Littoral en sont dépourvus10(*).

 
Au niveau périphérique, on distingue :

ü Les zones sanitaires composée chacune d'un certain nombre de centre de santé de Sous-Préfectures ou de Circonscription Urbaines ;

ü Les Centres de santé de Sous-Préfectures ou de Circonscriptions Urbaines qui ont pour tâche d'assurer les soins curatifs, préventifs et promotionnels, sans oublier les actes de petite chirurgie ;

ü  Les hôpitaux privés confessionnels ;

ü Les Complexes Communaux de Santé qui assurent les soins curatifs, préventifs et promotionnels ; 

ü Les dispensaires et les maternités isolés publics et privés ;

ü Les Unités Villageoises de Santé qui assurent les premiers soins dans les localités.
 

Cette organisation pyramidale du système de santé permet sur le plan administratif, une meilleure coordination des activités des différents niveaux de la hiérarchie sanitaire. Cependant, elle comporte des insuffisances qui peuvent constituer des menaces pour la continuité des soins. En effet, la plupart des infrastructures et le personnel pouvant procurer des soins obstétricaux d'urgence sont concentrés au sommet de la pyramide, c'est-à-dire au niveau départemental. Or l'expérience montre que la plupart des cas de complications surviennent à la périphérie surtout en milieu rural. Dans ce milieu, se pose le problème crucial d'accessibilité géographique et financière des soins de santé qui empêche cette frange de la population, la plus nombreuse, de mieux profiter des facilités sanitaires. Parfois, les femmes rurales renoncent à effectuer certains examens, ou certaines opérations vitales parcequ'elles ne disposent pas non seulement des moyens pour se rendre au chef lieu de département où se trouvent les structures appropriées mais parcequ'elles n'ont aussi pas les moyens de payer les prestations médicales.

En somme, malgré les politiques de santé mises en oeuvre pour promouvoir les soins de santé en général et la maternité à moindre risque en particulier, la situation reste toujours préoccupante.

* 6 Bilan commun de pays

* 7 Recensement Général de la Population et de l'Habitation (RGPH), 2002.

* 8 Document de Stratégies de Réduction de la Pauvreté

* 9 Source : Ambassade de France au Bénin (2002).

* 10 Le CNHU-C, en plus de son rôle de référence national, assure les fonctions de CHD pour ce dernier département.

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