PARTIE 2
Rappelons la problématique traitée
« Est-il véritablement nécessaire de mettre en place
une démarche de gestion des connaissances au sein d'une PME et de quelle
façon accompagner le remodelage organisationnel induit ?
La gestion des connaissances peut constituer pour une PME un
moyen de développement important. Rappelons que sa finalité est
de créer un avantage concurrentiel en stimulant l'innovation. Face
à un environnement concurrentiel en constante évolution, les PME
se doivent d'innover pour subsister ainsi elles seront dans la capacité
de réagir aux tendances du marché. Par exemple celles-ci
commercialiseront des produits ou des services totalement en phase avec les
besoins émergents de leur clientèle.
La démarche de gestion des connaissances induit
l'élaboration d'une cartographie des processus organisationnels cela
pouvant mettre en exergue des failles ou des manques dans les processus
décisionnels. Des modifications effectuées dans le
déroulement de ceux-ci pourraient améliorer la flexibilité
/ la réactivité de l'entreprise. Dans une PME il est primordial
d'avoir des cycles de décisions courts afin de répondre
immédiatement aux changements inopinés de l'environnement.
La démarche de gestion des connaissances permet
d'optimiser le schéma organisationnel, à terme à
l'élaboration de best practices. Nous nous trouvons alors dans une
démarche « qualité » des process et par
extension des produits / des services. Un système de GC permet donc en
interne, une amélioration des processus organisationnels et des
conditions de travail, en externe, une amélioration de la satisfaction
qu'apporte l'entreprise à ses clients (augmentation de la
fidélisation client). Cet effet positif sur la clientèle issu de
la GC peut être lié à une norme ISO induisant zéro
défaut organisationnel et produit/service.
La démarche de gestion des connaissances a comme
objectif le partage du savoir. Le partage des connaissances stimule les
compétences individuelles et soutient le développement de
nouvelles compétences. Le partage permet à plus ou moins long
terme de valoriser les individus et les encourage ainsi à prendre des
initiatives (nouveaux projets...). D'un point de vue psychologique cela apporte
une dynamique très positive à l'ensemble des individus et
à l'organisation, illustrons notre propos par un exemple : face
à des stratégies d'influences les situations de crises sont mieux
gérées !
La problématique induit que la démarche de
gestion des connaissances peut être une nécessité dans une
organisation petite ou grande. De nombreuses preuves de réussites
peuvent être présentées, mais celles-ci ne concernent que
de grandes entreprises.
A priori ces grandes entreprises ont par définition une
quantité d'information et de connaissance générant un
besoin de sauvegarde auquel il est fondamental de répondre car il
permettra de pérenniser l'avenir de l'entreprise.
A fortiori, une PME n'engendre pas un volume assez important
d'information et de connaissances ce qui impliquerait une moindre
nécessité à instaurer une démarche de gestion des
connaissances.
Outre cette vision
simplifiée, les gains obtenus à travers la mise en
oeuvre d'une démarche de gestion des connaissances pour une PME sont
multiples.
La complexité croissante du contexte mondial engendre
une nécessité d'optimiser le traitement de l'information et le
partage des connaissances. L'optimisation fait notamment
référence à l'informatisation, en l'occurrence nous
réduisons à sa plus simple expression le concept de gestion des
connaissances. Un système informatique de gestion des connaissances
permet une rapidité de diffusion de l'information et de la connaissance,
constituant ainsi un levier pour atteindre de considérables gains de
productivité non négligeables pour une PME.
La démarche de gestion des connaissances permet de
formaliser le savoir tacite. Le savoir tacite est porté par l'individu,
c'est une interprétation humaine puisqu'il se traduit en savoir faire,
nous nous référons plus particulièrement à
l'expérience et aux compétences.
La démarche de gestion des connaissances est une
réponse à certains phénomènes tels que :
- Les pertes de compétences puisque celles-ci auront
été préalablement écrites ou transmises pour ainsi
être diffusables. Les phénomènes de turnover ou de papy
boom sont ainsi diminués dans leurs répercussions
négatives.
- La formalisation des connaissances peut permettre d'exporter
son savoir faire, une PME peut donc avoir l'opportunité de
développer une franchise, une filiale à l'étranger
aisément.
La démarche de gestion des connaissances a pour objet
de centraliser les données codifiées. Cette codification puis la
capitalisation des informations et des connaissances offrent la
possibilité de fournir à chaque collaborateur l'information au
moment opportun. Dans une PME où les collaborateurs ont en charge
différentes missions la gestion du capital informationnel prend tous son
sens. Prenons également l'exemple de l'intégration d'un nouveau
collaborateur, sa prise de fonction est optimisée car l'ensemble des
informations et des connaissances sont aisément accessibles. Dans les
deux cas, cela peut représenter un gain de temps considérable et
une productivité nettement améliorée. L'exploitation des
connaissances et des savoirs faire sont optimales.
La démarche de gestion des connaissances engendre une
amélioration de la protection du capital informationnel. Cela amoindrit
les risques d'espionnage industriel mais ne les écarte pas totalement.
Prenons l'exemple d'une étudiante chinoise en stage
chez Valéo, celle-ci est accusée d'avoir piraté le
système informatique de l'entreprise et d'avoir diffusé des
informations capitales. Plus précisément elle est mise en examen
pour « abus de confiance » et « accès
frauduleux à un système informatique ».
Une question se soulève à la suite de cet
événement, est-il nécessaire de limiter l'accès
à l'information au sein de l'organisation en fonction du poste
occupé ? Le partage aurait-il des limites ?
Il apparaît alors que l'organisation doit se
protéger de risques issus de son environnement mais aussi
d'éventuels dangers au sein même de la société.
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