Contribution aux stratégies de communication pour l'éradication de l'infanticide rituel en milieu Baatonu de Bori, commune de N'Dali( Télécharger le fichier original )par Y. Vitalien Raoul ADOUKONOU Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Maîtrise 2007 |
I-4-3- Revue DocumentaireLes documents consultés ont abordé essentiellement les causes, l'origine, les fondements, les conséquences de l'infanticide rituel et les mesures entreprises contre la pratique ainsi que les mesures judiciaires en vigueur. Des recommandations ont été faites dans la plupart de ces documents pour une lutte efficace contre l'élimination physique des enfants dits sorciers. Dans l'un ou l'autre des cas, une impression générale est donnée sur l'infanticide rituel qui n'est pas que l'apanage des peuples africains. Dans sa communication lors du séminaire sur l'infanticide rituel au Bénin tenu à Natitingou les 25, 26 et 27 novembre 1997, le docteur Emilie F. KPADONOU, affirme que l'infanticide est une réalité universelle. C'est un acte que l'on retrouve dans toutes les civilisations, du moins à un moment de leur existence. Selon Alexandre MINKOWSHI repris par Alassane GOBI dans sa communication au cours de ce même séminaire, « l'infanticide est une pratique qu'on retrouve dans toutes les civilisations. Même la civilisation gréco-romaine n'y a pas échappé. » Le droit de vie et de mort existait en effet dans l'antiquité et jusqu'au Ive siècle. En Europe, au moyen âge, l'on pensait que les nouveaux nés étaient le siège de forces obscures, qu'ils étaient habités par le démon. On se méfiait donc des enfants nés de façon anormale et de ceux dont l'accouchement coïncide avec un événement malheureux notamment le décès de leur mère. Roger GBEGNONVI affirme que, selon les préceptes eugéniques de Platon et de Aristote, les enfants débiles ou disgracieux sont immolés peu de temps après leur naissance en présence des concepteurs16(*). C'est donc un infanticide approuvé par la conscience collective. Chez les juifs, du temps du patriarche Abraham, comme en témoigne la sainte Bible, le sacrifice des enfants à un être suprême existait. Le passage où Abraham voulait sacrifier son fils unique, Isaac, en dit long : « Dieu dit à Abraham : « Abraham, prends ton fils, ton unique, que tu chéris, Isaac et va-t-en au pays de Moriyya et là tu l'offriras en holocauste sur une montagne que je t'indiquerai »17(*). Les Perses enterraient vivants des enfants. Chez les Egyptiens et les Hébreux, l'avortement était interdit, mais seulement deux enfants au plus étaient sauvegardés pour assurer la continuité de la lignée. A défaut d'être vendu pour servir d'esclave, le reste de la fratrie était éliminé18(*). Les enfants à croissance défectueuse, les enfants illégitimes, incestueux, adultérins, les enfants issus d'un viol, les jumeaux, les filles, en dehors de la première dans certaines coutumes sont voués à l'infanticide. A cet effet, Roger GBEGNONVI déclarait : « Tout le monde sait que chez les Arabes du temps avant le prophète Mohamed, on enterrait vivantes les petites filles parce qu'elles étaient considérées comme déshonneur et malheur pour leurs pères. » 19(*) Aujourd'hui encore, l'infanticide continue dans les pays européens à travers l'avortement et la mise à mort de nouveaux nés par leur mère 20(*). En Inde, l'infanticide continue. Les nouveaux-nés de sexe féminin sont simplement éliminés dans certaines familles indiennes parce qu'ils sont jugés de charges inutiles. En effet, dans certaines communautés indiennes, il revient à la femme de donner la dot à son époux ; ce que certains parents préfèrent éviter dès la naissance21(*). Comme l'Europe, le continent africain regorge de pratiques coutumières qui portent gravement atteinte aux droits et à l'intégrité de la personne humaine. Cependant, avec le temps, certaines de ces traditions ont été abandonnées. D'autres par contre, persistent et résistent au temps et au brassage des cultures. En Cote d'Ivoire, par exemple chez les peuples Agni, « malgré l'avidité avec laquelle un lignage accueille toute promesse de vie humaine, les responsables n'acceptent pas la naissance de n'importe quel bébé. Un tri s'opère pour supprimer dès son arrivée sur terre, tout enfant non désiré par le lignage22(*)». Ainsi, de la grossesse à l'accouchement, les femmes traversent une épreuve énigmatique qui les traumatise. Au Bénin des pratiques similaires d'atteinte au droit de l'enfant à la vie existent. « Diverses sources concordantes, aussi bien orales qu'écrites, font état des causes de l'infanticide rituel au Bénin. Mais la cause principale prédominante qu'on retrouve dans toutes les coutumes béninoises, du Nord au Sud, est incontestablement celle des malformations congénitales, à savoir les cas d'imperforation anale, de fistule ano-vaginale, d'hydrocéphalie, de spina bifida, de bec de lièvre avec ou sans fente palatine, de cécité congénitale, d'absence totale ou partielle d'un membre de l'enfant à la naissance etc. »23(*). Ces enfants sont considérés comme inutiles et avilissants : « Tant sur le plan physique, psychologique que social, c'est une situation pénible pour tous ceux qui a priori peuvent se réclamer d'un quelconque lien de parenté avec l'enfant. C'est parfois une honte, et le regard des « autres » est difficile à supporter. Dans ces circonstances, l'élimination physique de l'enfant constitue un soulagement pour tous »24(*). En effet, dans le Centre et le Sud Bénin, l'enfant pluriformé, l'infirme moteur cérébral appelé `'toxolu'' ou `'toxosu'' est consacré « roi des eaux » et jeté dans un cours d'eau. Selon Félix IROKO, en milieu Kufalo (un groupe socio-culturel de l'Atacora), « Les enfants nés malingres ou estropiés sont tués, car on suppose qu'ils ne seront jamais de bons guerriers une fois devenus grands »25(*). Dans la partie Nord du Bénin, notamment chez les Baatombu et les Boko, les enfants dits sorciers sont éliminés. Ce qui fait dire à Roger GBEGNONVI que: « Tout le monde sait que chez nous au Bénin, nous tuons certains enfants à leur naissance pour des raisons qui, au fond, sont étonnantes et déroutantes par leur simplicité » 26(*). En effet, « Un enfant sorcier n'est pas ce que nous nous imaginons. C'est un enfant viable, qui n'est ni un handicapé physique, ni un handicapé mental. C'est un enfant normal sur tous les points. Un être humain à part entière [...]le bariba dénie à ces enfants la qualité d'êtres humains et leur en inflige une autre qui fait d'eux, dans l'esprit des gens, des épouvantails, des êtres abjects. » 27(*) Tout enfant «mal né» ou qui «fait mal sa dentition» est soit rejeté, soit éliminé dans ces communautés sans aucune autre forme de procès. Dans ces groupes socio culturels, tout ce qui ne répond pas aux normes liées à la naissance et au développement de l'enfant est suspect, et conformément aux prescriptions des ancêtres, il faut le réparer. Pour Alassane GOBI, « face à l'anormal il y a toujours des réactions, et si besoin, des sanctions. Ces faits de sociétés sont, hélas, transposés sur les circonstances de naissance et/ou de croissance des bébés dans certaines sociétés. Le normal et l'anormal sont comme on le sait, des notions antinomiques, caractérisées par une certaine relativité, car leur appréciation varie selon les sociétés et selon les époques. L'infanticide n'échappe pas à cette logique. [...] Comme la naissance et la croissance des enfants obéissent habituellement à certains critères empiriques, tout ce qui est hors de ces critères est considéré comme anormal dans nos sociétés. »28(*) Selon Clément GOUNOU, « le fondement de l'infanticide peut être situé dans le souci des communautés de conjurer un mal et d'assurer à la collectivité un bonheur, une paix ou une quiétude. Ainsi, comme de temps en temps la force du mal prend chair et s'incarne dans la société avec des signes particuliers, il faut savoir lire et reconnaître ce mal par les signes qu'il émet et partout agir conséquemment au risque de courir à l'autodestruction : voilà la philosophie qui soutient cette pratique de l'infanticide. A cela il faut prendre en compte la nature très sélective de la société baatonu. C'est une société qui a développé un principe sacro-saint du profil de l'homme qui doit vivre : il doit être d'abord physiquement irréprochable, sa naissance faite suivant les normes et par la suite il faut avoir une grandeur d'esprit et une bonne moralité. Tout ce qui ne répond pas à ces critères, il faut l'éliminer ou l'exiler. Voilà à la vérité ce qui semble expliquer l'infanticide. Mais des gens se seraient levés très tôt contre cet esprit si on ne l'entourait de mythe qui fait planer la mort collective. 29(*)» L'origine de la pratique n'est pas clairement déterminée. Selon des études menées de 1967 à 1970 par une équipe de religieuses et religieux européens en collaboration avec Clément GOUNOU, l'origine de la pratique est diverse. Mohamed ALIDOU reprend la version de Clément GOUNOU. « L'infanticide est une pratique fondée sur la superstition. Des informations recueillies après trois années de recherche auprès d'une centaine de personnes reconnues sensées, seules deux sont dignes d'intérêt. La première, est celle d'une vieille de Kali (Bagou), commune de Gogounou qui donnait comme source de la pratique, la naissance à Nikki d'un nouveau-né venu par les pieds et ayant en outre commencé la dentition par le haut. Tout le temps qu'a vécu cet enfant, Nikki a connu des morts inexplicables et incontrôlables. Alors le roi de Nikki, DEOBIDIA, a demandé à son devin de consulter les oracles sur les causes de ce phénomène insolite. Le bébé né par les pieds fut désigné comme source de tous les maux. Alors le souverain ordonna la mise à mort de tout enfant qui naîtrait de façon «anormale» ou commencerait la dentition par le haut. La deuxième information communicable pour son intérêt a été recueillie dans la commune de Kandi. Celle-là situe l'origine de l'infanticide à des temps immémoriaux chez les Baatombu roturiers, donc avant même l'arrivée des Wassangari. Selon le vieux Yérima N'GOYE, une consultation annuelle des oracles aurait révélé la naissance d'un enfant de façon particulière. Cet enfant qui naîtra sera dur de caractère et causera des dégâts dans le pays si on ne le retrouvait pas tout de suite. Après cette prédication, un enfant naquit après douze (12) mois de grossesse. Quatre mois après sa naissance, il commença à pousser des dents par le haut. En même temps, il se mit à marcher. Pendant que ces événements se déroulaient, l'oncle du bébé (18 ans) mourut, suivi de la mort d'une femme en état de grossesse et d'un enfant dans la famille. Alors le devin s'écria : c'est l'enfant annoncé par les oracles. Il faut l'éliminer pour conjurer le mal sinon, tout le pays risque de mourir. Et comme l'on ne sait pas expérimenter les phénomènes chez nous, alors ceux qui naissaient de façon irrégulière étaient considérés comme venant pour perpétrer un malaise dont eux-mêmes seraient le remède. Il faut les éliminer pour conjurer le mal. » 30(*). Ces sociétés viennent ainsi de trouver un bouc émissaire pour expliquer leur malheur. Aucun raisonnement rationnel n'est mené pour comprendre le phénomène. Des milliers d'enfants subissent en silence les affres de ce que Isabelle TEVOEDJRE appelle « une ignorance et un sous développement mental » d'une société superstitieuse. Isabelle TEVOEDJRE explique que, « dans ces ethnies, il fut un temps où les jumeaux et les triplés étaient accueillis par la mort. En effet dans ces régions, les jumeaux et triplés que l'on rencontre ont à peine une vingtaine d'années pour les plus âgés. L'époque de la condamnation à mort brutale de ces enfants semble révolue pour eux, les chanceux !!! Nous espérons qu'il en sera de même pour les bébés dits «sorciers» 31(*).». C'est un voeu noble mais difficile à réaliser. D'ailleurs Mohamed ALIDOU reconnaît la difficulté de la tâche. Eradiquer le phénomène de l'infanticide sera difficile dans la mesure où l'exécution de ces êtres inoffensifs dits sorciers se fait dans la discrétion. Par ailleurs, la pratique de l'infanticide est considérée comme un acte de purification de la lignée, de la famille victime d'une souillure survenue par la naissance d'un tel enfant. Cette purification est une réparation, le rétablissement d'un ordre troublé. Elle est appelée « sumbu » 32(*) en baatonu. Les populations continuent cette pratique qui constitue une atteinte sérieuse aux droits des enfants notamment le droit à la vie. Malgré le fait que l'infanticide rituel prive les enfants de leurs droits élémentaires, aucune action d'envergure n'est engagée contre la pratique. « Les différents programmes de coopération Bénin-Unicef qui ont permis de lever le voile sur plusieurs cas de comportements en défaveur des enfants, malgré leur succès, n'ont pas encore touché toutes les catégories d'enfants en situation difficile. En effet très peu d'actions sont menées pour lutter contre le phénomène de l'infanticide rituel. » 33(*) Dans le souci de mieux cerner le phénomène de l'infanticide rituel dans le temps et dans l'espace, le programme de coopération Bénin-Unicef par le biais du projet Enfant Ayant Besoin de Mesures Spéciales de Protection (EABMSP) a initié une étude dans ce sens. Cette étude s'est déroulée du 02 au 16 janvier 2001 et a couvert les départements de l'Alibori, de l'Atacora, du Borgou, des Collines et de la Donga. Les résultats de cette étude ont montré que quelques organisations non gouvernementales, des personnalités religieuses et spirituelles se sont déjà engagées dans la lutte contre cette pratique. La première personnalité religieuse à avoir engagé ce combat est un prêtre Baatonu du nom de Pierre Bio SANOU. Pendant plus de vingt ans, il a lutté seul contre cette pratique avant de créer avec d'autres bonnes volontés en 1993 l'ong « Espoir Lutte contre l'Infanticide au Bénin » (ELIB). Il faut signaler que cette ONG travaille en étroite collaboration avec l'ong française «Espoir sans Frontières» (ESF). Aux cotés de l'ELIB, l'Association pour la Protection de l'Enfance Malheureuse (APEM ong) mène la même lutte. Les principales activités de ces organisations consistent essentiellement à sensibiliser les populations. L'APEM ong « a adopté la méthode de séminaires itinérants sur les lieux mêmes où ces crimes sont commis. Ensuite cette ONG a entrepris d'initier sur les antennes des radios rurales, des débats issus de ces séminaires. »34(*) L'ELIB de son coté réagit contre la pratique à travers un certain nombre d'activités classées en activités préventives et en activités curatives à travers la sensibilisation des populations et la récupération d'enfants voués à l'infanticide. Les responsables de l'ELIB, notamment le père Bio SANOU, ont récupéré plusieurs dizaines d'enfants voués à l'infanticide qu'ils ont placés dans des foyers très loin de leur lieu de naissance. Certains sont envoyés et adoptés en Europe. Mais le père SANOU ne se fait pas d'illusion quant à la difficulté de cette lutte. A cet effet, il dit que « l'infanticide aura de beaux jours devant lui tant que ces enfants dits sorciers ne seront pas intégrés dans leurs propres sociétés. ». Mais l'intégration de ces enfants dans leurs sociétés, en l'occurrence celle des Baatombu semble être une tâche pratiquement impossible à court terme. « A un enfant à qui on dénie la nature humaine qu'il tient de Dieu, à qui on n'accorde même pas le prénom qui lui revient de droit de par son rang dans l'ordre de la naissance, il n'y a pas de place dans la société. Pour lui, ou bien la mort ou bien le rejet, la rupture totale avec la société, la sienne35(*).» En dehors de ces activités, l'ELIB s'investit dans la construction de maternités dans les villages à haut risque d'infanticide. Cette stratégie a fait ses preuves. Des milliers d'enfants voués à l'infanticide vivent parce que leurs communautés n'ont pas été informées des conditions de leur naissance. La construction des maternités est aujourd'hui le moyen le plus efficace de lutter contre l'infanticide. En témoignent les données recueillies par certains chercheurs dans SEPD /DDSP Alibori, Atacora, Borgou, Donga et Collines : annuaire statistique 1999. Selon les données, mille deux cent trente-six (1236) enfants sont nés dans des conditions anormales et auraient pu être exécutés si l'accouchement avait eu lieu à domicile36(*). Ces chiffres révèlent l'importance des maternités. Mais le mal est que très peu de femmes fréquentent ces maternités. Par exemple « sur mille cent quatre vingt dix huit (1198) grossesses suivies en 1999, seulement quatre cent quatre vingt douze (492) accouchements sont assistés, soit 41,06%, six cent quatre vingt dix-neuf (699) cas d'accouchements à domicile. Ce même constat est fait en 2000 avec mille cent trente (1130) cas d'accouchements à domicile sur 1599 grossesses suivies, soit seulement 469 accouchements assistés (soit 29,33%) ». Ces données viennent des statistiques d'accouchements à la maternité de Kolokondé. 37(*). Il faut mentionner que plusieurs autres grossesses n'ont pas du tout été suivies. Avec ce constat, le problème reste entier. Une chose est donc de construire les maternités, une autre est de convaincre les femmes de les fréquenter. Pour cela le concours des chefs traditionnels a été sollicité. Certains soutiennent déjà la lutte contre l'infanticide. Entre autres, « les chefs traditionnels, leurs majestés Bagana OROUSOUROU II de Kouandé et KPKETONI VI de Djougou se sont déclarées contre cette pratique traditionnelle qu'ils qualifient de « criminelle »»38(*). Les chefs traditionnels des régions septentrionales sont de plus en plus instruits et gagnés par les religions révélées. De ce fait, ils s'opposent aux pratiques traditionnelles qui ne sont pas conformes aux enseignements religieux « Tu ne tueras point » prescrit, le 5è commandement de Dieu. L'engagement de ces chefs traditionnels est important dans la lutte contre l'infanticide rituel. Et pourtant, l'infanticide est sanctionné par la législation en vigueur au Bénin. Mais avant toute sanction, il faut qu'il soit véritablement établi qu'il y a infanticide. Maître Mohamed TOKO dans son intervention au séminaire tenu à Natitingou les 25, 26 et 27 novembre 1997, rappelle que pour « qu'une personne tombe sous le coup de l'infanticide, il faut : - un meurtre ou un assassinat ; - que la victime soit un enfant nouveau né.» Ainsi, lorsque les éléments constitutifs du crime d'infanticide sont réunis, les auteurs doivent être poursuivis et sanctionnés. Et dans ce cas, l'article 302 du code pénal dispose que « Tout coupable d'assassinat (...) sera puni de mort... » Il ressort de cette disposition que : - pour la mère de l'enfant du nouveau-né, lorsqu'elle est auteur principal de l'infanticide de son nouveau-né intervenu par assassinat, elle sera condamnée aux travaux forcés à perpétuité, mais lorsqu'elle est complice de l'infanticide de son nouveau-né, par simple meurtre, elle sera condamnée aux travaux forcés à temps. - pour les autres personnes : autres co-auteurs ou complices, lorsqu'il s'agit d'un assassinat de nouveau-né, ils sont condamnés à la peine de mort et aux travaux forcés à perpétuité lorsqu'il s'agit de meurtre de nouveau-né. Il y a donc des dispositions qui punissent l'infanticide, mais il est difficile de les appliquer dans la mesure où la connaissance par les autorités des faits d'infanticide est rare compte tenu du secret qui les entoure. C'est pourquoi, il convient de développer l'information et la sensibilisation des population pour que les faits du genre soient portés à la connaissance du public et des autorités publiques aux fins de répression, laquelle doit déboucher sur des sanctions. » 39(*) Les différents rapports de séminaires et les travaux de recherches sur l'infanticide rituel ont fait plusieurs recommandations pour éradiquer cette pratique de nos sociétés. Au nombre de ces recommandations, il y a la construction des maternités et l'institution d'amendes pour les accouchements à domicile surtout dans les zones à haut risque d'infanticide, l'insertion dans les programmes d'étude de l'enseignement officiel des cours sur l'infanticide rituel, l'utilisation de sketchs dans les séances de sensibilisation, l'association des bourreaux repentis aux séances de sensibilisation, etc. Ce qui ressort de cette revue littéraire est que malgré les séminaires, les études consacrées à la pratique et les recommandations faites, l'infanticide rituel persiste. Il ressort également que les actions ne sont menées que par quelques ONG appuyées par des autorités religieuses dans certaines régions. Il serait judicieux que l'Etat central s'engage plus dans cette lutte même. * 16 GBEGNONVI, Roger. (1995) : Actes du Séminaire National sur les droits des enfants à la vie et à la famille et les pratiques coutumières au Bénin, Parakou les 20,21 et 22 novembre 1995 * 17 Genèse, chapitre 22, verset 2. * 18 GBEGNONVI, Roger. (1995) : Actes du Séminaire National sur les droits des enfants à la vie et à la famille et les pratiques coutumières au Bénin, Parakou les 20,21 et 22 novembre 1995 * 19 Idem, Ibidem * 20 L'émission `'envoyé spécial'' du vendredi 8 décembre 2006 sur la chaîne de télévision France 2 a réalisé un reportage sur ces femmes qui pour une raison ou une autre tuent leur nouveau né et les enterrent tout près de chez elles. * 21 Journal de 23h sur Radio France Internationale (RFI) le dimanche 22 juillet 2007 * 22 Jean Paul ESCLILIMANN, dans Naître sur la terre africaine, édition INADES, Abidjan * 23 GOBI, Alassane. (1997), « Infanticide rituel : Ses origines - Ses causes » In Rapport du séminaire sur l'infanticide rituel au Bénin, Natitingou, 25, 26 et 27 novembre 1997, pp 19-36 * 24 Idem, Ibidem 6 * 25 GOBI, Alassane. (1997), « Infanticide rituel : Ses origines - Ses causes » In Rapport du séminaire sur l'infanticide rituel au Bénin, Natitingou, 25, 26 et 27 novembre 1997, pp 19-36 * 26 GBEGNONVI, Roger. (1995) : Actes du Séminaire National sur les droits des enfants à la vie et à la famille et les pratiques coutumières au Bénin tenu à Parakou les 20,21 et 22 novembre 1995 * 27 BIO-SANOU, Pierre. (1997) « Quelle place dans la société des Baribas pour les enfants dits sorciers » » In Actes du séminaire sur l'Infanticide rituel au Bénin, Natitingou les 25, 26 et 27 novembre 1997, pp. 66-74 * 28 GOBI, Alassane. (2002), Pratiques coutumières et droits de l'homme au Bénin, mémoire en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies des droits de la Personne Humaine et de la Démocratie, FASJEP, UAC , Deuxième promotion (2001-2002) * 29APEM, Fondation FRIEDRICH NAUMANN, (1994) « Infanticide rituel : Origine et Fondements » In Rapport Général des séminaires itinérants sur l'infanticide, 1994-1995. Parakou. * 30ALIDOU, Mohamed. (1997), « Infanticide rituel : Origines - Causes et Fondement » In Rapport du séminaire sur l'infanticide rituel au Bénin, Natitingou, 25, 26 et 27 novembre 1997, * 31TEVOEDJRE Isabelle. (1997), « Préface» In Rapport du séminaire sur l'infanticide rituel au Bénin, Natitingou, 25, 26 et 27 novembre 1997, * 32 Ce mot baatonu veut dire `'on va arranger''. * 33 Ministère de la Protection Sociale et de la Famille, Unicef. (2001), Rapport sur l'infanticide au Bénin, janvier 2001 * 34 ALIDOU, Mohamed. Idem, Ibidem, pp. 37-47 Ministère de la Protection Sociale et de la Famille, Unicef. (2001), Rapport sur l'infanticide au Bénin, janvier 2001 * 35 BIO-SANOU, Pierre. (1995), Rapport final sur le Séminaire National sur les droits de l'enfant à la vie et à la famille et les pratiques coutumiers au Bénin, Parakou les 20, 21 et 22 novembre 1995 * 36 Ministère de la Protection Sociale et de la Famille, Unicef. (2001), Rapport sur l'infanticide au Bénin, janvier 2001 * 37 Idem, Ibidem * 38 Idem, Ibidem * 39 Actes du séminaire sur l'Infanticide rituel au Bénin, Natitingou les 25, 26 et 27 novembre 1997 |
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