1.3. Phénologie de la plante
Le blé est une plante annuelle,
monocotylédone qui appartient au genre Triticum de la famille
des graminées. C'est une céréale dont le grain est un
fruit sec et indéhiscent, appelé caryopse, constitue d'une graine
et de tégument.
(Feillet., 2000).
La période végétative se
caractérise par un développement strictement herbacée et
s'étend de semis jusqu'à la du fin tallage.
(Bada., 2007).
La germination est un ensemble des
phénomènes par lesquels la plantule, en vie ralentie dans la
graine mure, commence une vie active et se développe grâce
à l'énergie contenue dans les réserves de la graine
(Clément., 1981).
La germination de la graine se caractérise par
l'émergence du coléorizhe donnant naissance à des racines
séminales et de la coléoptile qui protège la sortie de la
première feuille fonctionnelle. (Bada., 2007).
La période d'activation de la graine peut durer
une dizaine d'heure. Aucun changement notable n'est visible. Seules
s'opèrent quelques modifications du métabolisme qui
préparent le déclenchement de la croissance.
La période des mitoses durent environ deux heures.
On ne note pas de modifications morphologiques apparentes.
Au cours de la période de début d'allongement
des cellules de la radicule, celle-ci pénètre dans les fentes
causées par l'éclatement des téguments.
Pendant la germination, la plantule utilise pour la
couverture de ces besoins énergétiques les réserves de la
graine (grain d'amidon, grains d'aleurone, lipides, etc.), qui sont
transformés, sous l'action d'enzyme appropriées, en substances
directement utilisables pour la croissance (glucose, maltose, acides
aminés) (Clément, 1981).
Lorsque ces substances sont épuisées, la
jeune plante qui possède un appareil radiculaire et un appareil
aérien formé et fonctionnels, devient autonome et peut assurer
elle-même sa propre croissance. La germination est alors
terminée.
Au sein d'un peuplement la levée, la levée
est atteinte lorsque les majorités des lignes de semis sont visibles
(Gate., 1995).
Durant la phase semis-levée,
l'alimentation de la plante dépend uniquement de son
système racinaire primaire et de réserve de la graine
(Eliard, 1979).
1.4. Composition histologique et chimique du
grain
Le grain de blé est formé de trois
régions :
· l'albumen : constitué de l'albumen
amylacé (au sein du quel subsistent des cellules remplies de granules
d'amidon dispersées au milieu d'une matrice protéique et dont les
parois cellulosique sont peu visibles) et de la couche à aleurone (80 -
85 %) ;
· les enveloppes de la graine et du fruit, formé
de six tissus différents ; épiderme du nucelle,
téguments séminal (enveloppe de la graine), cellule tubulaire,
cellule croisées, mésocarpe et épicarpe (13-
17%) ;
· le germe (3%), composé d'un embryon
(lui-même formé du coléoptile, de la gemmule, de la
radicule, le coléorizhe et de la coiffe) et du scutellum.
Le grain de blé et principalement constitue
d'amidon (environ 70%), de protéine (10 à 15% selon les
variétés et les conditions de culture) et de pentosanes (8
à 10%) : les autres constituants, pondéralement mineurs
(quelques % seulement), sont les lipides, la
cellulose, les sucres libres, les minéraux et les
vitamines (Feillet., 2000).
Ces constituants se répartissent de
manière inégale au sein des différentes fractions
histologiques du grain. L'amidon se retrouve en totalité dans l'albumen
amylacé, les teneurs en protéines du germe et de la couche
à aleurone sont particulièrement élevées ; les
matières minérales abondent dans la couche à aleurone.
Les pentosanes sont les constituants dominants de cette
dernière et du péricarpe. La cellulose représente
prés de la moitié de celui-ci, les lipides voisinent ou
dépassent les 10% dans le germe et dans la couche à aleurone.
Tableau 1 : distribution histologique des
principaux constituants du grain du blé (Feillet.,
2000).
|
Grain
|
Péricarpe (1)
|
Aleurone
|
Albumen
|
germe
|
|
%G
|
%T
|
%G
|
%T
|
%G
|
%T
|
%G
|
%T
|
%G
|
Protéines
|
13.7
|
10
|
4,4
|
30
|
15,3
|
12,0
|
73,5
|
31
|
6,8
|
Lipides
|
2.7
|
0
|
0
|
9
|
23,6
|
2
|
62,9
|
12
|
13,5
|
Amidon
|
68.9
|
0
|
0
|
0
|
0
|
82
|
100
|
0
|
0
|
Sucres réducteurs
|
2.4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1,8
|
62,7
|
30
|
37,3
|
Pentosanes
|
7.4
|
43
|
35,1
|
46
|
43,8
|
1,6
|
18,3
|
7
|
2,9
|
Cellulose
|
2.8
|
40
|
87,1
|
3
|
7,6
|
0,1
|
3,1
|
2
|
2,2
|
Minéraux
|
1.9
|
7
|
22,6
|
12
|
43,6
|
0,5
|
22,6
|
6
|
9,7
|
%G = % du constituant dans le grain ;
%T=% du constituant dans le tissu ;
(1) % du tissu dans le grain.
1.5. Besoins de développement
Le blé dur n'a pas les mêmes exigences que
le blé tendre. Il a des besoins élevés en ensoleillement,
une faible résistance en froid et à l'humidité, blé
tendre, une sensibilité a certaines maladies cryptogamiques plus grandes
chez le blé tendre (Bennasseur., 2003).
Le blé dur peut être cultivé dans
toutes les régions, cependant, les pluies importantes au cours de la
maturation peuvent affecter la qualité des grains.
Le blé dur exige, une terre qui provient de la
décomposition poussée du fumier (Clément., 1981),
Saine, drainant bien mais pas trop sujet au stress hydrique surtout
pendant la période de l'accumulation des réserves dans le grain.
L'installation du blé dur dans les terres ressuyant mal, le rend plus
sensibles aux maladies cryptogamiques telles que le piétin et les
fusarioses (Bennasseur., 2003).
La température optimale est la température a
partir de la quelle la croissance est considérée comme maximale
pour le blé, elle est généralement de
20°C (Ezzahiri., 2001).
Le blé à des exigences en eau de l'ordre
de 500 à 600 mm/an, bien répartis sur le cycle. Une bonne
alimentation en eau est
particulièrement importante entre l'épiaison et
la floraison et entre les stades « grains laiteux » et
« grains pâteux ».
1.6. Pathologie de la plante.
Le blé peut être attaqué par de
nombreuses maladies à différents stades de son
développement, ces attaques peuvent occasionner des pertes importantes
lorsque les variétés utilisées sont sensibles et les
conditions de l'environnement sont favorables à l'expansion des maladies
(Ezzahiri., 2001).
Les deux principales causes de maladies du blé
sont les champignons et les virus, il peut également être
touché par certaines bactérioses. (RUEL.,
2006).
L'ergot des céréales
Cette maladie est elle aussi due à un champignon
(Claviceps purpurea).
Les ergots ou sclérotes, visibles à la
maturation de la céréale, tombent au sol à la
récolte ou se trouvent mélangées aux semences, ce sont les
organes de conservation de champignon.
Les ergots germent au printemps avant que le blé
ne soit au stade réceptif (floraison), les spores contaminent des
graminées sauvages ou adventives dont la floraison est plus
précoce et qui sont ainsi des hôtes relais avant la contamination
du blé (I.T.C.F., 2001).
Quelques jours après la sortie des
anthères, une goutte sirupeuse perle à l'extérieur des
enveloppes florales.
L'ovaire, visible en écartant ces enveloppes, est
recouvert d'un feutrage blanc, puis, entre les glumelles, apparait une masse
blanchâtre puis noir violacé : c'est l'ergot. Cependant,
l'importance économique de l'ergot et liée à sa
toxicité pour l'homme et les animaux.
Fig. 1 : l'ergot. D'après
(Pearse., 1999).
L'oïdium :
La maladie se manifeste par un feutrage blanc cotonneux
superficiel devenant gris et parsemé de points noirs envahit les
feuilles et graines. Il peut également toucher le pied et l'épi
(Bégos., 2005).
Fig.
2 :L'oïdium d'après (Pearse.,
1999).
La septoriose :
Deux espèces de Septoria s'attaquent au
blé:
-Septoria tritici, responsable de la
septoriose des feuilles. -Septoria nodorum,
responsable de septoriose des feuilles et des épis (Ezzahiri.,
2001).
Les premiers symptômes sont observés sur
les feuilles du bas et progressent au fur et à mesure vers les feuilles
supérieures de la plante.
Ces symptômes se présentent sous forme de
taches allongées de taille variable sur les feuilles. Les taches sont
d'abord chlorotiques et deviennent nécrotiques par la suite
(Anonyme., 1998).
Dans les parties nécrosées des feuilles,
des fructifications se forment, elles sont visibles sous forme de petites
boules microscopiques soulevant légèrement l'épiderme, il
s'agit de pycnides qui ont l'aspect de petits points noirs, isolés,
globuleux ou ovales (Ezzahiri., 2001).
Les symptômes se manifestent aussi bien sur le
feuillage que sur les glumes, la gaine des feuilles et les noeuds.
Sur les feuilles, se forment des taches ovales ou
lenticulaires brunes, elles peuvent être entourées d'une chlorose
ou jaunissement périphérique.
Lorsque les taches de septoriose sont abondantes sur une
feuille, elles se rejoignent pour former de grandes plages nécrotiques
(Bouhache., 2004).
En cas de forte attaque, la maladie atteint les glumes
des épis, elle affecte plus particulièrement la partie
supérieure des glumes.
Fig. 3 : La septoriose
d'après (RUEL., 2006).
Les rouilles du blé :
Trois espèces de rouille s'attaquent au
blé: la rouille brune, la rouille noire et la rouille jaune. Concernant
leur importance relative, la rouille brune est la plus répandue dans sa
distribution, alors que la rouille noire est la plus dévastatrice quand
elle se développe (Collot., 2008).
Les agents pathogènes responsables des rouilles
du blé sont:
1. Puccinia recondita f. sp. tritici, agent
de la rouille brune.
2. Puccinia graminis f. sp. tritici, agent
de la rouille noire.
3. Puccinia striiformis, agent de la rouille
jaune.
L'identification des rouilles est facile du fait
qu'elles forment des pustules caractéristiques, qui correspondent
à une déchirure de l'épiderme et l'apparition d'une poudre
(orange, brunâtre, rouge brique, marron foncé ou jaunâtre en
fonction des espèces) composée uniquement de spores facilement
transportées par le vent (Bouhache., 2004).
Fig. 4 : Les rouilles
d'après (RUEL., 2006).
Helminthosporiose :
La maladie se manifeste sur les feuilles et les gaines
foliaires sous forme de taches losangiques ou allongées de couleur brune
violacée observées sur toute la longueur de la feuille
(Bégos., 2005).
Cependant, la présence de petites nécroses
de couleur brune foncée au centre des taches chlorotiques est un
critère distinctif des lésions de P. tritici-repentis.
Et ils s'agissent toujours de quelques symptômes dispersés
détectés en toute fin de saison (Moreau., 2007).
L'agent pathogène se conserve sous forme de spores
et de mycélium sur les résidus du blé infecté
à la surface du sol.
Fig. 5 :
L'helminthosporiose d'après (RUEL.,
2006).
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