II- Intérêt et valeur de la recherche
Ce travail s'inscrit dans le cadre d'une recherche portant sur
l'intérêt que manifestent les organisations internationales
(UNESCO, IUT, Banque mondiale, Organisation Internationale de la Francophonie,
etc.) à la question de l'appropriation des TIC par les pays africains et
son corollaire « la fracture numérique » Nord/Sud. Mener une
enquête sur une thématique qui se situe au coeur d'une
interdisciplinarité (Sciences politiques - Sciences sociales et
économiques - Sciences de l'information et de la communication) n'est
pas une tâche aisée. Aussi, avions-nous eu dans le cadre de ce
travail quelques difficultés préliminaires pour la
délimitation du principal axe de notre recherche. Rappelons que le sujet
pose à la fois la question de la communication à l'échelle
planétaire et celle des relations internationales avec l'arbitrage de
l'UNESCO. Quoique la documentation et les théories sur les TIC et la
société mondiale de l'information soit foisonnante, Il ne serait
pas superflu d'évoquer la quasi inexistence d'ouvrages étudiant
spécifiquement le rôle même des organisations
internationales dans ce déséquilibre Nord/Sud.
En nous engageant sur cette piste de recherche, nous
espérons à travers cette étude, pouvoir apporter quelques
éléments de réponses susceptibles d'éclairer les
actions et discours de l'UNESCO en matière de lutte contre la fracture
numérique. Cependant notre travail de problématisation ne saurait
prétendre lever toutes les ambigüités et éclairer les
contradictions actuelles caractéristiques des décisions et
mesures internationales prises dans l'anti-chambre des intérêts
des pays industrialisés. L'analyse pourrait être poursuivie dans
le cadre d'une thèse dont le point de départ serait les nouvelles
problématiques qui apparaîtront dans les conclusions du
présent travail.
III- Méthodes de recueil des données
Après la délimitation de notre champ
problématique à travers l'exploration de la littérature
sur les postures de déterminismes technologique et social, nous
présentons la démarche méthodologique appropriée
pour la vérification de nos hypothèses et la réalisation
des objectifs de notre recherche.
Population d'étude
Nos analyses et investigations portent sur les organisations
internationales et plus précisément sur l'UNESCO. Ce choix se
justifie par le fait que cette institution a été la scène
des débats sur la communication dont l'ampleur et les enjeux ont
fortement marqué l'histoire des relations internationales depuis les
années 1970. Considérant les nombreuses actions menées par
l'UNESCO à travers le monde, nous avons jugé pour mieux
évaluer son rôle dans la réduction de la fracture
numérique, nous focaliser sur ses programmes et ses actions en faveur de
l'intégration de l'Afrique dans la société mondiale de
l`information. Le choix du continent africain s'avère, en effet,
pertinent car les pays africains, et notamment ceux de l'Afrique Subsaharienne,
constituent un échantillon représentatif de pays du Sud où
le seuil de la pauvreté est le plus élevé attirant du coup
l'attention des bailleurs de fonds et des organisations internationales en
matière d'aide et de coopération au développement.
Laquelle coopération inclut la diffusion des TIC en occultant parfois
les questions d'appropriation et d'intégration de ces technologies.
Laquelle coopération évoque aussi l'idée de la
solidarité numérique : un des axes de notre recherche qui
justifie une fois encore le choix de l'Afrique car c'est le Chef d'État
du Sénégal (Abdoulaye Wade) qui a fait à Genève en
2003 la proposition de constitution d'un Fonds de Solidarité
Numérique.
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