B- Objectifs
Notre premier objectif à travers ce travail est de
proposer une autre lecture de l'évolution de la société de
l'information en essayant de montrer que le discours sur la « fracture
numérique » entre pays du nord et pays du sud n'est pas une
nouveauté en soi, mais une croyance récurrente soutenue par les
organisations internationales. C'est une analyse rétrospective du
discours sur l'informatisation ou l'informationnalisation (Bernard
Miège) des pays africains, tel qu'il est promu par l'UNESCO et en
même temps une confrontation de ce discours par rapport à la
réalité du bilan des activités et programmes
concrètement menés en vue d'une équitable
régulation de la communication internationale.
Le deuxième objectif que nous nous sommes fixés
est de démontrer que malgré les bonnes intentions de l'UNESCO,
ses programmes en faveur de la réduction de la fracture numérique
ont tendance à être orientés vers un déterminisme
technologique, synonyme à la fois de modernisation et de
développement. En partant du constat que les paradigmes de
l'interdépendance et de la coopération internationale sont
nourris par un impérialisme culturel, et socio-économique, nous
souhaitions pouvoir situer la responsabilité de l'UNESCO dans
l'aggravement de la fracture numérique et tirer des leçons de
l'échec du NOMIC et des modestes résultats du SMSI.
Enfin, le troisième objectif et pas des moindres, est
de pouvoir à travers ce travail jeter les bases problématiques et
méthodologiques d'une recherche plus élaborée et plus
approfondie à entreprendre au cours des trois prochaines années
et comparant les stratégies d'action de l'UIT et de l'OMC à
celles de l'UNESCO face aux enjeux culturels de la réappropriation des
TIC à des niveaux régional et national.
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