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Du NOMIC au Sommet Mondial de la Société de l'Information : Le rôle de l'UNESCO dans la réduction de la fracture numérique

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par Destiny TCHEHOUALI
Université Stendhal (Grenoble) / Institut de la Communication et des Médias - Master 2 Recherche - Sciences de l'Information et de la Communication 2007
  

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

· ATU : Union Africaine des Télécommunications

· BM : Banque Mondiale

· CANAD : Central African New Agencies Development

· CEDEAO : Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest

· CSDPTT : Coopération Solidarité Développement aux PTT

· DOT Force : Digital Opportunity Task force

· FMI : Fonds Monétaire International

· Fonds de Solidarité Numérique

· GRESEC : Groupe de Recherche Sur les Enjeux de la Communication

· IAN : Indice d'Accès Numérique

· NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique

· NOEI : Nouvel Ordre Economique International

· NOMIC : Nouvel Ordre Mondial de l'Information et de la Communication

· OCDE : Organisation pour la Coopération et le Développement Economique

· OIF : Organisation Internationale de la Francophonie

· OMC : Organisation Mondiale du Commerce

· OMPI : Organisation Mondiale pour la Propriété Intellectuelle

· ONG : Organisation Non Gouvernementale

· ONU : Organisation des Nations Unies

· PIDC : Programme International pour le Développement de la Communication

· PIPT : Programme Intergouvernemental Information Pour Tous

· PMA : Pays les Moins Avancés

· PMAC : Pays les Moins Avancés en Communication

· PD : Pays Développés

· PED : Pays en Développement

· PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

· RASCOM : Regional African Satellite for Communication

· SMSI : Sommet Mondial de la Société de l'Information

· TIC : Technologies de l'Information et de la Communication

· UIT : Union Internationale des Télécommunications

· UNESCO : Organisation des Nations Unies pour L'Education, la Science et la Culture

· UNICTTF: United nations Information and Communication Technologies Task Force

INTRODUCTION

Le développement effréné des technologies de l'information et de la communication (TIC) depuis quelques décennies et la nouvelle configuration du monde en réseaux planétaires est la preuve de la mondialisation de la communication que l'UNESCO définit comme « le symbole du triomphe mondial de l'économie de marché et de la libéralisation du commerce international ». L'effacement des frontières et des obstacles topographiques grâce aux « autoroutes de l'information » permet à la communication internationale d'entretenir l'utopie macluhanienne du village global, tout en nourrissant les imaginaires et les croyances inhérentes à la résorption de la fracture numérique mondiale, à la libre circulation des informations et des données, ainsi qu'à l'échange des connaissances et des cultures dans un contexte global de rééquilibrage des rapports humains.

Pourtant, à ces grands espoirs s'impose la réalité de «sociétés à deux vitesses», une société de l'information divisée et fondée sur des bases inégalitaires où se côtoient pauvres et riches, puissants et dominés, profiteurs et exploités, participants et exclus, savants et ignorants. Ceci amène d'ailleurs Marcel Merle1 a affirmé que l'évolution de l'histoire a été scandée par une série d'innovations techniques qui ont mené à deux mouvements contradictoires à savoir, d'une part la tendance à l'uniformisation de la condition humaine et d'autre part à la discrimination croissante entre ce qu'il appelle les « bénéficiaires » et les « laissés-pour-compte » du progrès. Face à la recomposition générale des forces géostratégiques sous-tendant ces inégalités, certains auteurs comme Ignacio Ramonet se retrouvent devant le constat que : « Partout alarme et désarroi succèdent à la grande espérance d'un nouvel ordre mondial. Celui-ci, on le sait à présent, est mort-né. Et nos sociétés, comme lors de précédentes époques de transition, se demandent si elles ne s'acheminent pas vers le chaos »2. Mais de nombreux acteurs économiques et institutions internationales ainsi que quelques auteurs et chercheurs en Sciences de l'information et de la Communication (SIC) tels que Manuel Castells produisent un discours plutôt dithyrambique et promotionnel des TIC comme solution salvatrice pour le développement social et humain et comme issue au chaos géopolitique des inégalités numériques de la société de l'information.

1 MERLE Marcel., Bilan des relations Internationales Contemporaines, Paris, Economica, 1995, pp.40-41.

2 RAMONET Ignacio, Géopolitique du chaos, Paris, Galilée, 1997, p.1 5.

De l'ouverture des débats sur le NOMIC dans les années 1970 jusqu'aux récents débats du Sommet Mondial de la Société de l'Information (2003, 2005), beaucoup de réflexions ont été produites. Cependant, durant ces trois décennies les réflexions et propositions qui ont pris corps à l'UNESCO avant de se déplacer et s'étendre à d'autres institutions (Communauté européenne, OCDE, UIT, OMC,....) semblent n'avoir pas réellement contribué à une communication internationale équilibrée et égalitaire à même de nous faire oublier aujourd'hui la ligne de démarcation symbolisant la fracture « Nord/Sud » ou plus spécifiquement les inégalités entre pays occidentaux et pays africains en matière de communication.

Qu'est ce qui explique cette inefficacité des stratégies de l'UNESCO dans la lutte pour le développement international de la communication? Y aurait-il des enjeux géopolitiques susceptibles d'argumenter en faveur d'une thèse de manipulation ou d'influence subie par l'UNESCO et dirigée par la toute puissance états-unienne ou occidentale ?

Dans la première partie de ce travail, nous proposons quelques éléments de réponse à ces questions à travers des éclaircissements théoriques. Pour ce faire, nous avons tenu à rappeler par une brève genèse comment la notion de « société de l'information » s'est graduellement imposée à l'usage. Ensuite, à partir des controverses et critiques légitimant ou accablant cette société de l'information, nous passerons en revue les discours déterministes sur les TIC, ainsi que les différentes théories de développement, de modernisation néolibérale, et d'impérialisme culturel pour déboucher sur une problématique sous-jacente centrée sur le rôle joué par les organisations internationales et notamment celui de l'UNESCO dans la régulation du déséquilibre des rapports Nord/Sud en matière de communication internationale.

Une fois ce déblayage théorique fait, nous présenterons l'Afrique dans la société de l'information en partant du rapport McBride et des conséquences de l'échec du NOMIC pour vérifier les éventuels liens de causalité entre sous développement et fracture numérique tout en nous appuyant sur le vécu de la fracture en Afrique. Dans la dernière partie du travail, nous nous interrogerons sur l'opportunité réelle de la solidarité numérique en Afrique en analysant les actions de l'UNESCO et ses limites dans la lutte contre la fracture numérique en Afrique. Puis nous finirons sur un plaidoyer pour la réappropriation culturelle des TIC comme mesure d'accompagnement de la solidarité numérique, en ouvrant ainsi notre conclusion sur des perspectives de recherches approfondies dans le cadre du doctorat.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle