PROBLEMATIQUE
Le Réseau des acteurs de la Formation de la
Vallée du fleuve Sénégal (RESOF), créé en
2000, regroupe un certain nombre d'acteurs ruraux, situés soit sur
l'offre, soit sur la demande de formation (public, privé et
associatif).
La Stratégie Nationale de Formation Agricole et Rurale,
déclinée en 1999, recommandait aux acteurs de la formation de
s'organiser en réseaux pour leur permettre de faire jouer les
complémentarités et pour mettre en oeuvre collégialement
une régulation de leurs pratiques.
Six ans plus tard, la visibilité du RESOF semble
perfectible, les acquis semblent fragiles tant pour des raisons internes
qu'externes (absence de cadre de pilotage du sous-secteur), et le dispositif
semble faire du « sur place » à cause principalement
de la vive concurrence sur le marché de la formation ; il s'en suit
que les échanges de pratique tout comme les velléités
d'assainir le secteur avec une plus grande transparence, butent sur une
méfiance générale.
Notre travail consistera à répondre à la
question suivante :
En quoi l'organisation en
réseau, au sein d'un territoire donné,
des acteurs situés sur l'offre et sur la demande
de formation agricole et rurale (F.A.R.) peut-elle
contribuer à la régulation
participative de l'offre de services, pour permettre
à celle-ci de mieux satisfaire la demande ?
Nous explorerons dans un premier temps les différents
concepts mobilisés pour nos travaux afin de leur donner une
signification concrète, et d'en tirer des indicateurs observables pour
mesurer les avancées obtenues par le RESOF et ses acteurs dans le champ
de la régulation de la formation agricole et rurale.
Nous aborderons successivement :
1) La notion de Formation Agricole et Rurale (FAR)
2) L'organisation d'acteurs en Réseaux
3) L'offre et la demande de formation
4) La Régulation
5) Le concept de participation appliqué à la
régulation
6) Le développement local
Afin d'étayer notre raisonnement, nous nous adosserons
aux deux hypothèses de départ suivantes :
· Un réseau favorise la production d'une
intelligence collective, qui va au delà de la somme de ses membres. Il
peut constituer un cadre privilégié où s'élabore
une vision holistique partagée et où se construit le
consensus.
· Mais les réseaux (humains) ajoutent de la
complexité aux problématiques déjà complexes qui
ont motivé leur création.
En l'occurrence, la régulation envisagée sous
forme participative (plutôt que directive) par le réseau concerne
un secteur d'activité marchand où une partie de ses membres
offreurs de formation, publics et privés, se retrouvent en situation de
concurrence, tandis que d'autres membres se situent sur la demande (acheteurs
de formation). Cette mixité, à priori complémentaire,
peut s'apparenter de ce fait à un frein lorsqu'il s'agit de proposer et
mettre en oeuvre une régulation des pratiques.
Dans un second temps, nous ferons appel aux indicateurs que
nous aurons mis en évidence pour procéder à l'analyse du
RESOF, au cours de laquelle nous nous attacherons à observer i) les
connaissances et les compétences nouvelles (et partagées)
éventuellement produites, ii) les innovations en termes de
régulation, imputables à l'influence du RESOF, et iii) les
changements d'ordre comportemental induits.
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