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Dépenses Militaires, Gouvernance et Efficience Economique: le cas de l'Afrique sub-Saharienne( Télécharger le fichier original )par Thérèse Félicitée AZENG Université de Yaoundé 2-SOA - DEA 2008 |
2.2.2. Corruption et dépenses militairesa - Corruption et allocation des dépenses publiquesLes décisions sur les montants et l'allocation des dépenses publiques dépendent fortement de la nature de l'Etat et de l'organisation des autorités politiques (Varoudakis, 1996). De fait, on peut supposer que ces choix peuvent varier selon la nature du système politique mais aussi du niveau de corruption publique dans le pays. Les études empiriques ont avancé l'hypothèses que les pots-de-vin accroissent le montant total des dépenses publiques lorsque les décideurs publics sont corrompus, spécialement dans un système où la bureaucratie est dominante (Varoudakis, 1996 ; et Tanzi, 1998). Lorsque la corruption existe, sous la forme de détournement de deniers publics, le budget national n'inclut pas uniquement les dépenses effectives mais aussi les sommes détournées. Au-delà des montants des dépenses, la corruption peut influencer l'allocation des dépenses à travers divers moyens. Les travaux empiriques sur le sujet montrent que la corruption réduit les opérations et le maintient des dépenses (Tanzi et Davoodi, 1997), accroît le montant des dépenses militaires par rapport au PIB (Gupta et al., 2001), et réduit les dépenses d'éducation et de santé par rapport au PIB (Mauro, 1998 ; et Gupta et al., 2000). Les analyses empiriques ont montré que la corruption affaiblit les dépenses d'éducation et de santé par rapport au PIB d'une part, et accroît les dépenses militaires d'autre part. en particulier, Delavallade (2006) souligne les « effets allocatifs » de la corruption qui apparaît notamment lors de l'examen de ses effets sur la structure budgétaire global. Elle analyse tout d'abord les fonctions économiques, ensuite s'attarde sur l'effet net de la corruption sur la distribution des dépenses publiques en examinant chaque dépenses en proportion du budget total et non pas en proportion du PIB47(*). Formellement, la part de chaque secteur de dépenses dans le PIB peut être sub-divisé en deux parties, comme suit :
Où [ Raisonnant pour un montant budgétaire donné,
Delavallade (2006) montre l'impact de la corruption sur certains secteurs qu'un
raisonnement en pourcentage du PIB n'aurait pas permis de trouver. En effet,
supposant que l'effet de la corruption sur [ * 47 La prise en compte des dépenses par rapport au PIB ne permet pas de capter les « effets allocatifs » de la corruption (Delavallade, 2006). |
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