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Communication via les médias à  base de réseaux

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par Marie-Josèphe Couturas
Université Paris 1 Sorbonne - DEA Sciences Politiques 2000
  

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3.2 Doutes concernant le passage vers le Nouvel Age :

Depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, les gains de productivité du travail ont connu une accélération notable; encore faut-il, pour en tirer un argument en faveur du New Age, montrer qu'elle est bien due à une croissance plus rapide de l'efficacité avec laquelle l'économie américaine utilise ses ressources productives. C'est loin d'être évident. A côté des effets purement cycliques, l'accélération observée tient à des facteurs "traditionnels".

L'effort d'investissement engagé depuis le début de la décennie a conduit à une croissance relativement rapide du stock de capital utilisé par chaque travailleur américain. Cette croissance de l'intensité capitalistique, qui contraste avec la stagnation observée jusque-là, est, tout naturellement, source de gains de productivité. Il est donc difficile de voir dans ces gains une "preuve" de la réalité du New Age.

Une nuance doit toutefois être introduite ici. Pour une part, la hausse du volume de l'investissement des entreprises est due non seulement à l'augmentation de leurs dépenses d'équipement mais aussi à la baisse, selon des rythmes jamais observés jusqu'ici, du prix de ces équipements. Cette diminution rapide s'explique par la part de plus en plus grande dans ces dépenses d'investissement des matériels de traitement de l'information, dont les prix diminuent chaque année à un taux à deux chiffres.

Les nouvelles technologies contribuent donc bien, par ce biais, à une accélération des gains de productivité. Mais le mécanisme n'est pas celui mis en avant par les tenants du New Age : on n'a pas observé, jusqu'à présent au moins, l'accélération annoncée des progrès de l'efficacité avec laquelle le travail et les équipements sont utilisés.

Le constat est moins étonnant qu'il n'y paraît. Que l'économie américaine, déjà formidablement efficace, puisse continuer, année après année, de progresser encore, alors même qu'elle satisfait à une demande toujours accrue de services, est en soi remarquable.

Qui pense que cela aurait été possible sans la révolution technologique qui se déroule sous nos yeux ? Rien de vraiment nouveau alors dans cette "nouvelle économie" américaine ? A ceux qu'une telle conclusion déçoit, signalons au moins une innovation majeure : la manière de conduire la politique monétaire a radicalement changé.

Sans la très grande humilité dont la Réserve fédérale a fait preuve lorsqu'il s'est agi de définir le potentiel de croissance non inflationniste de l'économie, sans l'habileté aussi avec laquelle elle a utilisé les marchés pour assurer le réglage fin de la conjoncture, la croissance rapide et régulière observée depuis maintenant de longues années aux Etats-Unis n'aurait pas été possible.

Dans la pratique, les réseaux notamment Internet ne dopent pas toujours la croissance :

Dans une étude récente publiée dans L'Economie française, l'Insee se montre très prudent dans son évaluation de l'impact de la production des nouvelles technologies de l'information et de la communication sur la croissance française. L'institut estime ainsi que la valeur ajoutée liée à ces productions serait comprise entre 4,4 % et 4,8 % de la richesse nationale. Leur effet sur la croissance de l'économie française approcherait donc à peine 0,4 point de PIB. Une autre étude de deux économistes de la Réserve fédérale américaine, Stephen Oliner et Daniel Sichel , a fortement impressionné de nombreux membres du CAE, car elle suggère que les nouvelles technologies de l'information ont contribué à hauteur des deux tiers aux gains de productivité réalisés aux Etats-Unis dans la seconde moitié des années quatre-vingt-dix. Les deux économistes prennent soin de préciser que l'impact est sans doute sensiblement différent selon que le pays concerné est "producteur" ou seulement "importateur" de ces nouvelles technologies.

De nombreux experts sont par ailleurs enclins à penser que le fameux paradoxe du Prix Nobel d'économie Robert Solow "Les ordinateurs, on les voit partout, mais pas dans les statistiques" est en passe d'être dépassé. L'effondrement en bourse des valeurs technologiques, les nombreuses faillites de dotcom, nombres de symptômes dans l'économie montrent bien la faiblesse et la partialité des avis exprimés.

Quatre vagues de croissance auraient eu lieu dans la Silicon Valley, celle de la défense puis du développement des circuits intégrés puis du micro-ordinateur puis enfin d'Internet et des réseaux numériques. A quatre reprises également la Silicon Valley a traversé une crise économique profonde, suivie d'une nouvelle croissance, portée par une innovation technologique. L'association JoinVenture, regroupement des chefs d'entreprise et des chercheurs, a quelques idées sur la question. Elle voit se profiler l'ère de la convergence des biotechnologies et des technologies de l'information. Une rencontre qui devrait ouvrir les marchés des biopuces et de la bioinformatique. Place ensuite aux nanotechnologies, le monde de l'infiniment petit.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe