V. Communication, Médias à base de
Réseaux, Secteur financier :
1 Désormais, grâce
aux réseaux modernes, les clients paient sur un mobile et consomment sur
un portail :
Le vent de la nouvelle économie ayant soufflé d'
ouest en est, chacun s'est tourné une fois encore vers les Etats-Unis
pour imaginer le futur. "La combinaison du progrès technologique et de
la dérégulation modifie profondément les services
financiers, spécialement la relation avec le consommateur final".
Il ne s'agit pas d'une simple prédiction d'expert. Juin
2000: d'ores et déjà, le plus populaire des sites financiers
américains affiche cent millions de clients et un peu plus de visiteurs
occasionnels. Yahoo!, car c'est de lui dont il est question, n'a pourtant pas
le statut de banque, c'est un portail. Il n'en offre pas moins au consommateur
américain notamment, tous les services d'une agence bancaire virtuelle.
Une sorte de supermarché électronique où l'argent circule
tantôt comme une marchandise, produits d'épargne, emprunts
hypothécaires, etc..., tantôt comme moyen de paiement totalement
dématérialisé.
Concrètement, aux Etats-Unis, 300 millions de dollars de
transactions ont été commandés et réglés en
ligne via Yahoo! pour le seul mois de décembre 1999. Sur le Nasdaq, le
marché valorise ce succès quelque 60 milliards de dollars, un
chiffre proche de la capitalisation de la Chase Manhattan, troisième
banque américaine avec plus de 400 milliards de dollars en total de
bilan.
Le réseau Internet permet au consommateur de services
financiers de réaliser, à partir de son ordinateur, chez lui ou
sur son lieu de travail, de nombreuses opérations courantes, virements
ou ordres de Bourse. Pour ce type de services, plus besoin de guichetier ni
d'agence... Une banque ou un broker en ligne économise jusqu'à 80
% de ses coûts de structure traditionnels. Deuxième atout, le
réseau Internet est une formidable machine à comparer les prix.
Un ou deux clics suffisent pour passer d'un site à l'autre, et le multi-
fenêtrage permet de superposer les résultats obtenus.
L'hypertexte, technique de base du web, permet à un
intermédiaire, banquier ou non, d'offrir en temps réel un banc
d'essai sur n'importe quel produit. C'est encore plus vrai pour les produits
financiers qui ne demandent aucune livraison physique.
L'internaute est a priori un client moderne, à pouvoir
d'achat élevé et rentable. Son profil, ses goûts, ses
habitudes peuvent être répertoriés et
déclinés à l'infini...
e- banking :
Fin 1999, 500 000 français étaient abonnés
à un service de home banking sur Internet. Selon le cabinet IDC, plus de
la moitié des internautes en âge d'être bancarisés,
soit 8,3 millions de personnes, utiliseront ce type de services en 2004. A la
même date, le nombre de clients des courtiers en ligne devrait atteindre
1,5 million, contre 120 000 actuellement, soit un taux de croissance annuel
moyen de prés de 70 %.
Le courtage :
les banques généralistes proposent des services en
ligne de gestion de portefeuille, mais le courtage en ligne n'a jamais
été leur point fort. Son développement sur le Net par
exemple, ne s'effectue pas à leur détriment. D'autant que
l'irruption des courtiers on-line n'est pas liée à Internet : ils
sont plutôt les héritiers des agents de change, disparus en 1988,
qui, comme Selftrade, ConSors ou Bourse Direct, effectuaient des
opérations en temps réel, après avoir pris les ordres par
téléphone.
La clientèle concernée est marginale, même si
la cible d'élargit en période d'euphorie boursière. Pour
le courtage en ligne, il n'y a aucun rapport entre les deux côtés
de l'Atlantique : selon les dernières estimations quatre fois plus au
moins d'américains que d'européens détient des titres
boursiers, et ce sont la moitié des américains qui en auraient.
De plus parmi les détenteurs de portefeuilles, 20 % aux Etats-Unis
disposeraient d'un compte- titre contre seulement 4 % en Europe.
Là où chaque banque généraliste
défend sa propre gamme, de nouveaux intermédiaires apparaissent
qui se lancent dans les gammes par spécialité, sans
s'arrêter à telle ou telle marque. Désormais les quelques 6
500 sicav et fonds communs de placement disponibles en France, par exemple,
constituent en elles-mêmes un marché. Les offres de crédit
logement ou les prêts à la consommation en sont un autre.
Désormais aussi, à chaque fois, les nouveaux entrants se battent
sur la valeur ajoutée. Peuvent être en discussion d'une part, la
comparaison des conditions ou des performances en temps réel, d'autre
part, la sélection des meilleures offres du moment.
Chez BNP-Paribas, marché par marché, des armes
"anti-désintermédiation" ont dues être mises en oeuvre. Sur
le créneau des PME, par exemple, cette banque a constitué des
plates-formes d'achats groupés, "e-procurement", et des centrales de
facturation et de paiement, "e-billing". Un "business village", sorte
d'incubateur d'entreprises a été annoncé. Le réseau
est tellement ancré dans les mentalités que désormais tous
pensent au cyberavenir du groupe.
Les analystes considèrent que parmi les principales
banques françaises, ce groupe a présenté la
stratégie réseaux la plus intégrée : au lieu de
lancer de multiples sites, il se concentre autour de trois segments distincts.
Nul ne sait encore quel modèle prévaudra, banque multi- canal ou
banque directe, avec des services intégrés ou des services
éclatés entre plusieurs fournisseurs spécialistes.
Le guichet autant que le PC :
Les particuliers restent plus sensibilisés à une
approche banque traditionnelle, et les réseaux bancaires tout comme les
banques en réseaux sont convaincus que leurs habitudes varieront peu.
Malgré tout ils veulent semble-t-il en majorité pouvoir utiliser
plusieurs canaux selon les nécessités : agence, guichet
automatique de banque, accès distant en réseau sur ordinateurs et
mobile.
En définitive les banques en ligne
(téléphone, minitel, internet, réseaux), réduisent
leurs ambitions car des centaines de millions de francs ont été
dépensés sans résultats probant. Les clients restent trop
attachés aux services classiques délivrés aux guichets
physiques et dans les agences. Zebank par exemple n'a réussi à
attirer que 45 000 clients et les budgets publicitaires ont
déséquilibré les comptes car ils sont d'autant plus
élevés que la clientèle est jeune et donc difficile
à fidéliser.
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